jeudi, novembre 24, 2005

 

Martin Scorsese.

Martin Scorsese est né le 17 novembre 1942 à Flushing, Long Island, second fils de Charles et Catherine Scorsese. Avec ses parents d’origine sicilienne, il grandit dans le quartier italien de Manhattan : Little Italy. Sa jeunesse dans ce quartier inspirera définitivement sa carrière et New York servira de décor privilégié pour plusieurs de ses futurs films. Enfant, il souffre gravement d’asthme, ce qui l’empêche de sortir et de pratiquer le sport, c’est ainsi que ses parents l’emmènent très vite fréquenter les salles de cinéma. Il est fasciné par les images sur l’écran et retranscrit chez lui en dessin ses premières idées de films. En 1956, il étudie dans un collège de séminaristes. Renvoyé au bout d’un an, il finit ses études secondaires à la Cardinal Hays School dans le Bronx. En 1960, il s’inscrit aux cours de cinéma de la New York University où il obtiendra une licence (1964) et une maîtrise (1966). Fortement influencé par la Nouvelle Vague française et par le Shadows de John Cassavetes, il réalise plusieurs courts métrages (What’s a nice girl like you doing in a place like this ? en 1963, puis It’s not just you, Murray ! et le fameux The big shave) qui remportent déjà de nombreux prix. Il y écrira également le scénario de son premier long métrage : Who’s that knocking at my door ? produit par Haig Manoogian, son professeur à la NYU. Le film avec Harvey Keitel dans le rôle principal sortira dans les salles en 1969. Parallèlement à ses premiers pas dans le cinéma, il enseignera à la NYU entre 1968 et 1970. En 1969, on lui confie le tournage de The honeymoon killers, mais il est renvoyé au bout d’une semaine (il dirigeait tout en plans séquences, très larges, ce qui risquait d’aboutir à un premier montage de quatre heures!) On ne sait pas s’il reste des plans de ce qu’il a tourné. Finalement réalisé par Leonard Kastle, le film reste unique dans le cinéma américain (comme l’a pu être avant lui La nuit du chasseur – The night of the hunter de Charles Laughton) tant par son thème particulièrement sordide que par son traitement documentaire et froid, fort original pour l’époque. En 1970, Scorsese participe au montage de Woodstock et il supervise la production de Street scenes, documentaire tourné collectivement par les étudiants de cinéma de NYU, sur les manifestations contre la guerre du Viêt-nam. Scorsese déménage pour Hollywood. Il y rencontre le producteur Roger Corman qui lui propose de réaliser son premier film hollywoodien Boxcar Bertha (1972), avec dans les rôles principaux David Carradine and Barbara Hershey. Encouragé par John Cassavetes à poursuivre un style de réalisation plus personnel, Scorsese commence à travailler sur le film Mean streets ; une histoire quasi autobiographique située dans son quartier d’enfance Little Italy (même si la plupart des prises de vue seront effectuées à Los Angeles). Les personnages principaux sont interprétés par Harvey Keitel et Robert De Niro. Scorsese tient pour ce film à utiliser comme musique ses morceaux favoris, un choix qu'il refera régulièrement par la suite. Acclamé au New York Film Festival en 1973, puis par la critique, Mean streets marque le grand départ de sa carrière. En 1974, recommandé par Francis Coppola aux studios Warner Bros ainsi qu’à Ellen Burstyn, Scorsese réalise Alice n’est plus ici. Ce film est son premier succès commercial et vaut à Ellen Burstyn l’Oscar de la meilleure actrice. La même année il réalise Italian American un documentaire qui traite de la vie de ses parents et de leur passé d’immigrants italiens. Présenté au New York Film Festival, il reçoit une standing ovation pendant le générique de fin (lequel inclut la fameuse recette de la sauce spaghetti de sa mère). De Niro dans le rôle de Travis Bickle, un vétéran du Viêt-nam devenu chauffeur de taxi, l’une de ses créations les plus terrifiantes, Taxi driver est réalisé en 1976. Harvey Keitel, Jodie Foster, et Cybill Shepherd complètent la distribution de ce premier chef d’œuvre controversé. Scorsese obtient pour ce film 4 nominations aux Oscars à Hollywood, mais surtout est récompensé par la Palme d'Or au Festival de Cannes dont le jury est présidé cette année-là par Tennessee Williams. L’année suivante (1977), Scorsese et De Niro se retrouvent une nouvelle fois pour New York, New York, avec Liza Minelli. Le film traite des déboires conjugaux d’une chanteuse populaire d’après guerre et d’un saxophoniste de jazz. Scorsese recrée l’ambiance et le charme des comédies musicales des années cinquante tournées en Technicolor à Hollywood. Malheureusement, New York, New York est un cuisant échec commercial. Peu après la fin du tournage, Lisa Minelli lui propose de mettre en scène un spectacle à Broadway, The Act, mais après quelques semaines de préparation, l’expérience ne lui convient pas du tout et il est remplacé. En 1978, il réalise un documentaire à petit budget, American boy, sur son ami Steven Prince, aperçu dans Taxi Driver. Cette même année, il met en scène The last Waltz, documentaire sur le fabuleux dernier concert de The Band. La musique est interprétée par quelques légendes du rock n’ roll comme Eric Clapton, Bob Dylan, Muddy Waters, Van Morrison, et Ringo Starr. C’est son film suivant Raging bull qui assoira définitivement la réputation artistique de Martin Scorsese. Réalisé en 1980, il recevra le titre de meilleur film de la décennie par de nombreux critiques de magazines, et obtient six nominations aux Oscars. Il en remportera deux : Meilleur acteur de l’année pour Robert De Niro pour sa remarquable performance du boxeur Jake LaMotta, et meilleur montage pour Thelma Schoonmaker (elle est depuis le film la monteuse attitrée du réalisateur). Se servant du succès de Raging bull (lequel a été tourné entièrement en noir et blanc), Scorsese lance une grande campagne sur le problème de l'usure des pellicules et la restauration des films du patrimoine. En 1982, il dirige Robert De Niro et Jerry Lewis dans The king of comedy (la valse des pantins, une comédie grinçante sur les affres du show business. Le film ne rencontrera pas le succès escompté. Scorsese décide de réaliser un petit film indépendant, After Hours (1985), avec Griffin Dunne et Rosanna Arquette, pour lequel il remporte le prix de la mise en scène au festival de Cannes. Il accepte par la suite le projet de Paul Newman pour Touchstone Pictures de donner une suite au classique de 1961, L'arnaqueur - The Hustler de Robert Rossen. C’est La Couleur de l'Argent - The Color of Money tourné en 1986. Paul Newman recevra pour le rôle d’Eddy Felson son premier Oscar du meilleur acteur. L’année suivante, Scorsese réalisera le vidéo-clip Bad pour Michael Jackson et une publicité pour son ami Giorgio Armani En 1988, après plusieurs années de travail pour trouver le financement, Scorsese réalise enfin son rêve d’enfant de faire son film sur la vie du Christ. Tiré du roman de Nikos Kazantzakis, La dernière temptation du Christ provoque un tollé général et même des drames dans les salles de cinéma où le film est projeté, de la part de certains chrétiens intégristes. Pour ce film magnifique et incompris, Scorsese reçoit sa seconde nomination aux Oscars comme meilleur réalisateur. En 1989, il dirige Life lessons, l’un des courts-métrages du triptyque New York stories (les deux autres seront dirigés par Woody Allen et Francis Coppola). Life lessons est une étude sur l’acte de création avec Nick Nolte dans le rôle du peintre, et Rosanna Arquette dans celui de la femme qui l’obsède. En 1990, Scorsese ainsi que sept de ses congénères créent « the Film Foundation ». Cette organisation encourage la restauration et la préservation du patrimoine cinématographique mondial. Les affranchis, basé sur l’histoire véridique de Henry Hill, membre de la mafia (interprété par Ray Liotta), sort en 1990 et est nommé six fois aux Oscars (Joe Pesci remportera celui du second rôle masculin). Le film recevra de nombreux prix à travers le monde dont le Lion d’argent au festival international de Venise. Sitôt le tournage de Goodfellas terminé, Scorsese se rend au Japon interpréter le rôle prestigieux de Vincent Van Gogh dans Rêves - Dreams d’Akira Kurosawa. La même année, il co-produira le film de Stephen Frears adapté du roman de Jim Thompson, The Grifters. Avec Les nerfs à vifs – Cape fear- (1991), Scorsese s’attaque à un genre nouveau pour lui : le thriller. Il s’agit de l’éprouvant remake du film du même nom de 1962 avec Gregory Peck et Robert Mitchum. Le film traite du violent conflit entre un ex taulard psychopathe (Robert De Niro) et son avocat (Nick Nolte) qui l'a envoyé en prison. Egalement interprété par Jessica Lange et Juliet Lewis, Cape fear est à ce jour le plus gros succès financier du cinéaste. En 1991, la Cinémathèque Américaine le récompense pour l’ensemble de sa carrière. L’année d’après il crée « Martin Scorsese Presents », une organisation dédiée à la restauration et l’exploitation de classiques du cinéma. Ainsi, Le carosse d’or de Renoir, Rocco et ses frères de Visconti, et Belle de Jour de Buñuel, retrouvent une nouvelle jeunesse et passionnent un nouveau public. En 1992, il produit Mad Dog and Glory une comédie dramatique avec Robert De Niro, Bill Murray et Uma Thurman. Puis, il retrouve les plateaux de tournage pour Le temps de l’innocence (1993), une somptueuse adaptation du roman d’Edith Wharton sur la société bourgeoise New Yorkaise à la fin du XIXème siècle, avec Daniel Day-Lewis, Michelle Pfeiffer, et Winona Ryder. C’est un grand succès critique et il est une nouvelle fois nommé à cinq reprises aux Oscars. En 1994, Scorsese fait une courte apparition dans le film de Robert Redford Quiz Show, mais aussi dans Search and Destroy (1995), dont il est le producteur. Avec Casino en 1995, Scorsese retrouve le monde des gangsters dans une grandiose épopée sur l’ascension et la chute d’un patron d’un grand hôtel de Las Vegas dans les années 70. Il retrouve pour la huitième fois (et dernière à ce jour) Robert De Niro, mais aussi Joe Pesci, et Sharon Stone (qui remportera un Golden Globe pour sa fantastique composition). Après Casino, il termine son fameux documentaire de quatre heures sur le cinéma américain avec Michael Henry Wilson, a personal journey with Martin Scorcese, commandé par le British Film Institute pour célébrer le centenaire de la naissance du cinéma. Puis, il produira Clockers de Spike Lee (1995), Grace of My Heart d’Allison Anders (1996), et co-produira Kicked in the Head de Matthew Harrison (1997)En 1997, Scorsese est honoré par l’AFI (American Film Institute) du Life Achievement Award, récompense très prestigieuse aux USA, pour l’ensemble de sa carrière. Et la même année il réalise Kundun, l’histoire de la jeunesse de l’actuel dalaï Lama, réfugié en Inde après la prise de pouvoir de son pays par la Chine communiste. Le film sera quatre fois nommé aux Oscars. En Mai 1998, il devient président du jury au festival de Cannes, l’année du triomphe du film de Roberto Begnini La vita e bella. Scorsese travaille ensuite sur un documentaire sur le cinéma italien. Il co-produit le western de Stephen Frear, The Hi-Lo Country, et fait une apparition dans The Muse d’Albert Brooks. En 1999, Martin Scorsese retrouve pour l’occasion les rues chaudes de New York, dans A tombeau ouvert – Bringing out the dead, avec Nicolas Cage et Patricia Arquette dans les rôles principaux. En 2001, Scorsese continue son exploration de l'histoire du cinéma, en proposant un nouveau documentaire fleuve, Il mio viaggio in Italia, qui, à l'instar de son Voyage à travers le cinéma américain, traite de ses souvenirs de cinéphile, mais là, en ce qui concerne le cinéma italien. Fin 2002, après de longs mois d'attente, sort enfin dans les salles, le film qu'il a tourné dans les studios de Cinecitta à Rome, Gangs of New York avec Leonardo di Caprio, Cameron Diaz et Daniel Day Lewis. Succès international pour ce film à grand spectacle. Il obtiendra 10 nominations aux oscars mais aucune récompense à la clé. Entre deux énormes films historiques, Scorsese refait un petit détour par le documentaire, genre qu'il n'a jamais occulté, en produisant une série justement nommée The Blues, consacrée à la musique du même nom. Il a réalisé le premier volet laissant la réalisation des six autres films à d'illustres collègues dont les immenses Clint Eastwood et Wim Wenders. Début 2005 sort en France The Aviator, la biographie du milliardaire américain Howard Hugues, avec le nouvel alter ego du cinéaste, Leonardo DiCaprio. Le film remporte le Golden Globe du meilleur film 2004.

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