vendredi, septembre 30, 2005

 

Si vous passez à table.

Je ne supporte plus ces expressions à la con comme "c'est que du bonheur", "on va pas se mentir" "c'est juste pas possible" ou "c'est juste immense". Beuark ! Autre beuark à suivre. "Le cannibale de Rotenbourg : Un meurtre juste par plaisir. C'est mercredi que s'est ouvert en Allemagne, le premier procès d'un homme accusé de cannibalisme. Au printemps 2001, Armin Meiwes, 42 ans a dévoré le pénis d'un homme qu'il avait recruté par annonces sur Internet. C'est un procès sans précédent qui s'est ouvert mercredi en Allemagne. Dans le box, Armin Meiwes, 42 ans. Ce quadragénaire doit répondre aujourd'hui devant le Tribunal de grande instance de Kassel de "meurtre par plaisir". En 2001, l'accusé qui est friand de chair humaine, passe 80 petites annonces sur le net, dans lesquelles il ne cache pas ses intentions : "Recherche un homme prêt à se faire manger". Cinq hommes répondent à cette sollicitation. Parmi eux, Bernd Juergen Brandes, un employé en informatique retient toute son attention. Du même âge qu'Armin, l'homme possède comme lui des penchants homosexuels. Un rendez-vous est fixé à Rotenbourg, au domicile du cannibale. D'un commun accord, les deux hommes décident de couper le sexe de Brandes et de le déguster de concert. Après avoir sectionné le pénis, ils le flambent, le goûtent puis décide de le faire cuire. Pendant plus de 9 heures, la scène va être enregistrée sur une cassette vidéo qui sera d'ailleurs saisie par la police. Après avoir terminé leur repas, Armin Meiwes tue son invité de plusieurs coups de couteaux dans le cou. Il transporte ensuite, le corps dans sa cave, le pend par les pieds, l'étripe avant de le découper en morceaux. Appréhendé une première fois par les enquêteurs, le cannibale est néanmoins relâché faute de preuves. Mais grâce au témoignage d'un étudiant autrichien, il est de nouveau interpellé le 10 décembre 2002. C'est à cette date que cette affaire éclate au grand jour laissant les Allemands totalement sidérés. Devant les policiers, l'homme passe aux aveux affirmant "Je ne suis pas seul à avoir ce penchant. En Allemagne, il y a environ 800 cannibales". Des experts psychiatres le déclare pénalement responsable de ses actes. Son avocat, Harald Ermel compte pendant le procès plaider "l'homicide sur demande" ce qui permettrait de réduire considérablement les peines encourues. Si cette qualification est retenue par la Cour, son client risque au maximum, une peine de 5 ans de prison. Pour la défense, la victime était consentante en vertu de quoi, il ne peut s'agir d'un meurtre mais plutôt d'une forme de sado masochisme certes, portée à son extrême mais entre personnes adultes consentantes. L'accusé qui est emprisonné depuis le 10 décembre 2002 espère de son côté, que ce procès qui débute lui permettra d'empêcher des personnes possédant les mêmes penchants que lui de passer aux actes. "Ils doivent se faire soigner afin qu'il n'y ait pas une escalade comme dans mon cas" a confié le cannibale au journal Welt am Sonntag. Aujourd'hui, l'homme qui envisage d'écrire ses mémoires affirme "Je reconnais être coupable et je regrette ce que j'ai fait", tout en soulignant qu'il conserve malgré tout "un souvenir intense et positif" de Bernd Juergen Brandes. Le procès doit durer jusqu'à la fin du mois de janvier 2004. Armin Meiwes encourt une peine de 15 ans de réclusion criminelle." Bon ap.
Bravo la théorie de l'évolution...

 

Keith cool (attitude).


 

A kind of sympathy for the devil.

Lorsque j’entends parler de "Sex & drug & rock'n roll", je crois qu’aucun groupe dans l’histoire du rock ne l’a aussi bien représenté que les Stones. Moi, j’avais de ce groupe, une image plutôt vieillotte. Cependant il faut se rappeler qu’un jour ces quatre gars là, et ben ils ont eu vingt ans, et ils faisaient du putain de Rock'n roll. Mais revenons en 1960, Mick Jagger joue dans un groupe de merde. Keith Richards, gratte sa guitare dans son coin. Tous les deux sont fans de rythm 'n blues. Ils décident de créer un autre petit groupe de merde. En 1962, ils font la connaissance de Brian Jones. Le nouveau groupe prend forme et fait sa première apparition sous le nom (emprunté par Brian Jones à Muddy Waters) des "Rollin' Stones". En 1963, Bill Wyman et Charlie Watts intègrent la formation. Leur premier album, intitulé "The Rolling Stones", est composé exclusivement de standards du rock et du rythm'n blues. Les Rolling Stones cultivent une image de voyous qui les opposera aux Beatles bien propres sur eux. La presse commence alors une campagne de dénigrement avec des titres du style : "Laisseriez-vous sortir votre fille avec un Rolling Stones ?" Ce qui était à l’origine un nouveau groupe anglais venu concurrencer les Beatles, va créer les bases du rock'n roll. Pour se démarquer du groupe en vogue, apparu un peu plus tôt avec leurs allures de gendres parfaits, les Stones se créent une image de "mauvais garçons". Leur extravagance se dégage à travers des textes portés sur la sexualité ("Satisfaction") et des attitudes sensuelles, voire obscènes. Le parcours des deux groupes reste cependant similaire et les Rolling Stones décident d’introduire progressivement dans leur musique des influences psychédéliques et indiennes (comme le sitar de "Paint it Black" et les tabla de "Under my Thumb"). Leur sulfureuse réputation commence à envahir l'Europe et les Etats-Unis : partout où ils passent, c'est l'émeute, des blessés, les fauteuils des salles sont brisés, et les ennuis avec la justice commencent. 1965, les Rolling Stones alignent leur premier hit, Satisfaction. Suit Aftermath, premier album signé par le duo Jagger-Richards, avec entre autre Paint it Black. Cependant, Jones, sombre de plus en plus dans les excès et voit le groupe lui échapper. En 1967, c'est l'album Between the Buttons avec "Let's Spend the Night Together" et "Ruby Tuesday". "Jumping Jack Flash" affole les charts du monde entier, "Beggar's Banquet" en 1968, "Let it Bleed" en 1969, "Sticky Fingers" en 1971 (la fameuse pochette de Andy Warhol) et "Exile on Main Street" en 1972. Avec ses quatre albums, le groupe va créer sa légende. Pendant ces cinq années, Jagger et Richards vont composer "Sympathy for the Devil", "Street Fighting Man", "Honky Tonk Women", "Midnight Rambler", "Gimme Shelter", "Brown Sugar", "Wild Horses", "Bitch", "Rocks Off", "Trumbling Dice". Usé par les drogues, Brian Jones est hospitalisé. Il arrive de plus en plus en retard aux studios d'enregistrement, dans un état second et raconte partout que le duo Jagger-Richards lui a volé son groupe. Épuisé, il quitte le groupe en juin 1969 et se retire dans sa maison du Sussex en Angleterre. Un mois plus tard, il sera retrouvé mort dans sa piscine. Les Rolling Stones lui rendront un dernier hommage en donnant un concert gratuit à Hyde Park devant plus de 250.000 personnes. Puis vient l’épisode du tristement célèbre concert gratuit des Stones à Altamont le 6 décembre 1969, au cours duquel Meredith Hunter, un jeune homme noir est poignardé à mort par un hell’s angel. Pendant le concert, "Keith Richards m'a dit qu'il fallait qu'on stoppe cette violence sinon ils arrêtaient de jouer. Je lui ai pointé mon pistolet dans la hanche et je lui ai dit de se remettre à sa guitare, sinon il était mort. Il a joué comme un enfoiré"... Mick Jagger fait la rencontre de Bianca Perez Morena de Macias, star de nuits parisiennes. Ils se marient en 1972 à St Tropez et après avoir mené une vie de débauche avec Marianne Faithfull, Mick plonge dans les plaisirs luxueux et la Jet-Set pendant que Keith se came à l’héroïne ce qui n’est pas fait pour aiguiser la créativité des Rolling Stones et si Angie est un tube mondial, il est a des années lumières des années fastes de 1966 à 1972. En 1978 ils renouent avec le succès commercial avec l'album Some Girls avec le très disco Miss You. Nouvelle décennie oblige le groupe semble se disloquer, Mick divorce de Bianca et vit avec le top-model Jerry Hall, sort un album solo et se produit sur scène avec David Bowie. Keith se sépare d'Anita Pallemberg en 1982, suit des cures de désintoxication et sort aussi un album solo. Pourtant en 1989, les Rolling Stones vont ressurgir avec "Steel Wheels", avec les chansons "Sad Sad Sad", "Mixed Emotions", et "Rock and a Hard Place". Carton. En 1994, les Stones sortent l'album "Voodoo Lounge" L'album live "Stripped" est composé d'anciennes chansons des Stones et d'une reprise que Bob Dylan dit avoir écrit pour Brian Jones "Like a Rolling Stone". Mais celui qui m’intéresse le plus au sein de ce groupe c’est Keith Richards, Mister rock'n'roll en personne. Tout le monde à une anecdote, sur, ou avec lui, Modeste, ce grand guitariste est l'auteur de certains des riffs les plus obsédants du rock. J’ai lu les pires trucs sur lui, des critiques rock célèbres témoins d’OD en direct, seules avec lui dans des chambres pourris. Keith Richards, un nom qui sent le soufre. S'il est reconnu et adulé comme l'un des plus grands guitaristes de sa génération et en tant que véritable pouls scénique des Stones, c'est aussi sa capacité à tenir encore debout, droit comme i, après ses longues années de débauche, qui continue d'impressionner chez celui que l'on surnomme "Monsieur Rock'n'roll". En quarante ans de carrière, l'alter ego tranquille de l'extraverti Mick Jagger a sans doute absorbé assez d'alcool et de drogues en tout genre - et surtout d'héroïne - pour terrasser vingt hommes de son gabarit de dandy déguingandé au visage hâve. Il est ainsi connu pour avoir été arrêté, inconscient, à Toronto en 1976, après avoir, de son propre aveu, "fait la fête" non stop durant cinq jours et cinq nuits. Il est du même coup le Stone qui a eu le plus de démêlés avec la justice et la police. Pourtant, son addiction passée ne saurait cacher son exceptionnel talent. "Quand j'entends dire ce que j'ai fait 'sous l'influence de', ça me fait rigoler. Avant, il y avait tout de même dix ans de boulot. J'ai pris ces trucs surtout pour me cacher d'une vie trop publique, rentrer dans mon cocon. Mais ça détruit, surtout l'héroïne. C'est un terrain miné", confiait-il à Philippe Manoeuvre. Il n'y aurait en effet pas pire injustice que de lui dénier l'entière paternité d'une série incroyable de compositions inusables et de riffs de guitare parmi les plus addictifs du rock. Pourtant, ce grand admirateur de Chuck Berry et Muddy Waters dont il est le fils spirituel, a toujours su rester modeste, préférant se retrancher dans l'ombre vorace de son complice Jagger. "Le groupe n'est pas là pour permettre aux musiciens d'exhiber leurs solos ou leur ego", explique-t-il. Initié à la guitare par son grand-père, le généreux Keith n'est jamais aussi heureux que lorsqu'il sert musicalement le groupe et que l'alchimie fonctionne soudain parfaitement. "Ces moment magiques, c'est ce que j'ai toujours cherché dans ma vie", assure-t-il, "c'est un des plaisirs les plus purs que je connaisse". Mais c'est au bassiste Bill Wyman qu'il revient de dévoiler le rôle pivot de son partenaire, et de percer à jour du même coup l'un des mystères du "son" si particulier des Stones. "Tous les orchestres suivent le batteur, sauf nous", confiait-il au biographe de Keith. "Chez nous, le batteur suit le guitariste rythmique, à savoir Keith Richards. Keith est un musicien très sûr de lui et très têtu. Tout de suite, il y a quelque chose comme un centième de seconde de retard entre la guitare et le jeu de batterie merveilleux de Charlie, et ça change complètement le son. C'est pourquoi les gens nous trouvent difficiles à imiter". Keith confirme d'ailleurs implicitement son rôle indirect de métronome lorsqu'il affirme "Je suis sans doute le guitariste qui a été le plus influencé par les batteurs". Côté coeur, moins tapageur et volage que son faux frère Jagger, Keith n'en reste pas moins porté lui aussi sur les créatures de rêve. L'actrice et mannequin Anita Pallenberg, qu'il pique à Brian Jones vers 1967 restera sa compagne une douzaine d'années. Elle restera célèbre pour sa consommation excessive d’héroïne - cocaïne, (le matin, elle partait sur les chantiers avec une boite autour du cou et elle allait en donner des doses de coke aux ouvriers….) très orientée mystique, satanisme, proche d’Anton Lavey et d’Alister Crawley, elle traçait des pentacles un peu partout. Elle lui donnera trois enfants, dont un petit Tara mort subitement en bas âge. Mais c'est finalement Patti Hensen, dont il a eu deux filles, qu'il épousera en justes noces en 1983. Laissant la fureur des flashs et des spotlights à ses acolytes, Keith Richards aura été le dernier des Stones à se lancer en solo, à une époque où le désaccord entre eux au sujet des orientations musicales à prendre est au plus haut. Il grave avec son groupe les X-Pensive Winos "Talk is cheap" (1988), qui reçoit un bien meilleur accueil que l'album solo de son comparse Jagger sorti l'année précédente. Suivront "Live at the Hollywood Palladium" (1991) et "Main Offender" (1992). "Le rock'n'roll ça ne se calcule pas. Faut que ça reste loose", assure-t-il. Alors, face à la démesure de la célébrité et au mythe "sex & drugs & rock'n'roll" qui a longtemps pesé aussi lourd qu'une croix sur ses frêles épaules, ce fils d'ouvrier n'a qu'une seule parade : rester cool et rebelle à jamais. Respect.

jeudi, septembre 29, 2005

 

Action. Réaction. Révolution ?

Voici une chronologie historique d'Action Directe. Pourquoi aborder un sujet comme celui ci dans un blog ? Et bien à l’heure actuelle on me parle d’une radicalisation de la jeunesse (plus pour une paire de Nike que pour des idées à mon avis). Ce post est simplement fait pour que les jeunes sachent que la jeunesse dans les années 70-80, pouvait, elle aussi, être radicale. Soyons bien clair : Je n’en fais pas l’apologie, je ne la condamne pas non plus. 1972-1976 : A la fin des années 60 c'est la Gauche Prolétarienne, dont le journal est la Cause du Peuple, qui arrive à rassembler les éléments les plus révolutionnaires de l'après 68. La situation est comprise comme un "nouveau fascisme", et l'on va vers la "guerre civile". Une "nouvelle résistance" se développe à partir du mouvement anti-autoritaire de la jeunesse et des luttes ouvrières. La GP, dont certains de ses militants sont tués par la police ou les vigiles des usines, organise un groupe armé illégal, "la Nouvelle Résistance Populaire". Celle-ci tente d'enlever un député, séquestre un responsable de Renault mais s'auto dissout au bout de quelques temps, refusant le passage à la lutte armée et espérant beaucoup des mouvements sociaux comme l'autogestion de l'usine de montres LIP ou l'occupation par la population des terrains militaires du Larzac. Ce n'est néanmoins pas la fin de la lutte armée en France. Il se forme des Groupes d'Action Révolutionnaire Internationaliste. Ils entendaient soutenir financièrement, matériellement et militairement la lutte contre le franquisme en Espagne. Ils enlèveront le directeur de la banque de Bilbao à Paris, mèneront vingt-cinq attentats et cinq hold-ups à Paris, dans le Midi de la France et en Belgique. Les GARI seront démantelé au bout de quelques mois. Apparaissent alors les Brigades Internationales qui forment "une organisation politico-militaire, anti-impérialiste, d'inspiration maoïste, et composée de militants révolutionnaires français". Créée à la suite du putsch au Chili en 1973, en conséquence de "l'incapacité des organisations révolutionnaires à proposer une riposte conséquente", les BI mèneront pendant trois ans des actions très dures et ne seront jamais détruites par la police. 1974 la BI Raul Sendi (nom du fondateur des Tupamaros) exécute le colonel Trabal, attaché militaire uruguayen. La BI Juan Manot (militant basque fusillé) tente d'exécuter l'attaché militaire espagnol Garcia. 1976 la BI Che Guevara exécute l'ambassadeur bolivien à Paris. La BI Reza Rezay (militant iranien tué) tente d'exécuter l'attaché culturel iranien. 1977 la BI El Ouali Sayed tente d'exécuter l'ambassadeur de Mauritanie. C'est alors la formation des Noyaux Armés Pour l'Autonomie Populaire (NAPAP). Exécution de J.A Tramoni, vigile de chez Renault ayant tué un militant de la GP, P.Overney. Les NAPAP créent un incendie sur l'aire de stationnement des usines Renault, un attentat contre la CFT, un attentat et des coups de feu contre Chrysler, attentat contre le domicile du garde des Sceaux, contre le palais de justice et le ministère de la justice; finalement un attentat contre le hall d'exposition de la société Mercedes. 1978 : En France c'est la formation de l'autonomie offensive, c'est-à-dire du mouvement autonome, à partir de groupes qui se sont notamment affrontés à la police lors de la grande manifestation anti-nucléaire. Le mouvement autonome ne rejette pas la lutte armée, comme le montrent les slogans ("lutte armée et autonomie ouvrière", "autonomie et offensive", "autonomie offensive, lutte armée, pour le communisme!"), car "l'émergence de la violence est un fait du mouvement". Mais, et à ce titre, la violence ne peut pas être simplement le fruit d'une organisation, elle dépend du mouvement. " Le Mouvement est prêt et capable, sans attendre la permission des gauchistes, de défendre ses besoins en assumant massivement un haut niveau d'affrontement avec l'Etat... de façon que dans son ensemble il puisse se reconnaître dans chaque action violente menée par de petits groupes. Les militants d'Action Directe, qui n'existe pas encore en tant que tel, mènent des opérations de sabotage et d'actions illégales. A ainsi lieu une nuit bleu contre la construction de la centrale de Malville (vingt-trois attentats revendiqués par CARLOS (coordination autonome radicalement en lutte ouverte contre la société). Une nuit bleu a lieu contre l'extradition de l'avocat des prisonniers de la RAF Klaus Croissant, des actions à l'annonce de la mort par "suicide" des prisonniers de la RAF ; à Toulouse la CACT (coordination autonome contre le travail) attaque des ANPE et des agences d'intérim. En été 1978 c'est l'arrestation de militants des MATRA (Mouvements armés terroristes révolutionnaires anarchistes), accusés de trente-cinq attentats contre des ANPE, des bâtiments EDF, des agences d'intérim, des gendarmeries, le palais de justice, etc. 1979 : l'organisation "Action Directe" apparaît en revendiquant le mitraillage du bâtiment du CNPF (conseil national du patronat français) à Paris. Attentats contre le ministère du travail et le ministère de la santé. 16 septembre: destruction du siège de la SONACOTRA (société mixte de gestion des foyers de travailleurs immigrés) après les expulsions massives et policières de foyers suivant une grève des loyers de plusieurs mois. Mitraillage des locaux du secrétariat aux travailleurs immigrés (dans le bâtiment même du ministère du travail). Attentat contre les locaux du patronat chargé de la gestion de l'emploi pour la région parisienne. 1980 : Attentats contre la direction de l'inspection du travail. Attentat contre l'UCPI, société immobilière impliquée dans des expropriations de logements dans les quartiers populaires de Paris. Attentat contre une autre société immobilière impliquée. Attentat contre les locaux de la section de la D.S.T. (direction de la surveillance du territoire) chargée de la surveillance des organisations politiques et syndicales des étrangers. Attentat contre le siège de l'Organisation Internationale de Coopération des Polices. Un commando pénètre dans le Ministère de la Coopération, le Ministre Galley échappe de peu aux tirs. Trente-deux militants autonomes proches ou militants d'Action Directe sont arrêtés; celle-ci mène des actions en réponse contre le Fort de Maison-Alfort (caserne des unités du GIGN) et contre un commissariat de Toulouse. Attentat contre le ministère des transports, tirs de roquettes contre le même ministère et la direction de la sécurité routière. Pillage par un groupe armé de la mairie du XIVème arrondissement de Paris. Affrontement armé à Paris lors d'une attaque contre une banque entre policiers et membres d'Action Directe. Arrestation d'une douzaine de militants après une fusillade. Mitraillage du poste de garde de l'Ecole de Guerre. 1981 : Action Directe suspend ses actions pour la campagne présidentielle. Fusillade lors d'une attaque contre une banque de la place des Ternes à Paris; un policier est tué. Après l'élection de Mitterrand deux grèves de la faim en six mois et un grand soutien politique à l'extérieur permet la libération de tous/toutes les prisonniers politiques communistes et anarchistes. Scission dans Action Directe en quatre tendances, dont deux (dites "mouvementistes ") cessent la lutte armée et une passe dans l'antisémitisme militant. Action Directe participe en novembre et en décembre à l'occupation de nombreux ateliers clandestins dans le Sentier et d'immeubles à Barbès. Laouri " Farid " Benchelal, militant d'Action Directe, est tabassé à mort au commissariat d'Helsinki quelques heures après son arrestation. Décembre: sept attentats contre des magasins de luxe, dont Rolls-Royce à Paris et en province. 1982 : Action Directe exécute Gabriel Chahine, réfugié libanais qui a indiqué à la police les planques de militants. Attentat contre le local des organisations fascistes turques à Paris. Mitraillage de l'antenne du Ministère de la Défense israélien à Paris par un commando composé de membres d'Action Directe et de révolutionnaires turcs. Avril: publication du texte "Pour un projet communiste". On peut en gros définir la ligne d'Action Directe comme "communiste libertaire", ou plus exactement d'anarchiste marxisant. Aucune référence à Lénine ou Mao, Action Directe se veut anarchiste mais veut une " société communiste ". Le mois est marqué par des arrestations, des rafles dans les squatts de Barbès, le siège de l'organisation est détruit quelques heures après le passage de la police. Contre le sommet du G7 à Versailles, Action Directe organise notamment un grand attentat contre le siège européen du F.M.I. et de la Banque mondiale (Unité Combattante Benchellal). Parution du texte " Sur l'impérialisme " où les USA et l'URSS sont mis dos à dos. Août: Massacres par les phalanges libanaises sous l'oeil de l'armée israélienne des réfugiés palestiniens des camps de Sabra et Chatila. AD (UC Marcel Rayman, composé de personnes d'origine juive) mène des actions armées contre des sociétés israéliennes et US, notamment contre la Chase Manhattan Bank, et se réclame pour la première fois du "front anti-impérialiste". L'Etat dissout Action Directe, dont tout sympathisant peut être accusé de "reconstitution de ligue dissoute". Attentat contre le journal Minute. 1983 : Fusillade à Paris entre un commando d'Action Directe et la police. Deux policiers sont tués et un autre grièvement blessé. Grand émoi dans la police, qui manifeste sous les fenêtres du ministère de la justice, dont certains en uniformes. Tentative d'expropriation de la bijouterie Aldebert, place de la Madeleine. Attentat contre la Marine Nationale. Attentat contre le Cercle militaire inter-allié. Fusillade dans le 17ème arrondissement de Paris, Ciro Rizzato, militant italien des COLP (communistes organisés pour la libération prolétarienne) est tué, deux policiers blessés. Des procès ont eu lieu contre des Italiens et des Français quant à cette fusillade. 1984: Attentat contre Panhard. Février: arrestation d'une dizaine de militants en France et en Italie. Des militants d'Action Directe échappent à un piège tendu par la police à Bruxelles en Belgique. Arrestation quelques jours plus tard de nombreux militants. Printemps: Action Directe et des militants révolutionnaires de Belgique exproprient des banques, pillent l'armurerie de la caserne de Vielsam, récupère près d'une tonne d'explosif. Action Directe débute l'offensive" unité des révolutionnaires en Europe de l'Ouest" avec un attentat contre l'Institut atlantique. "De la capacité à s'organiser des éléments avancés du prolétariat des métropoles dépend la réalisation ou l'échec des projets de l'impérialisme : surexploitation, guerre, anéantissement...". Attentat contre l'institut des affaires atlantiques (UC Ciro Rizzato). Attentat contre les services informatiques du bureau de recherche et de programmation du ministère de la défense et les locaux du SIAR (surveillance industrielle de l'armement) (UC Benchellal). Attentat contre les annexes du ministère de l'industrie. " En s'en prenant à l'un des piliers de l'OTAN et en attaquant frontalement l'impérialisme français, l'organisation Action Directe démontre une fois de plus la capacité de la classe ouvrière à frapper l'impérialisme au moment opportun et sa volonté de désarticuler la phase de transfert sur le terrain militaire du projet politique de restructuration globale de la production par la guerre impérialiste. En portant l'attaque au ministère de l'industrie, l'organisation Action Directe manifeste sa détermination à s'opposer aux licenciements de masse dans l'automobile et la sidérurgie, à l'exploitation toujours plus grande de millions de prolétaires " (Régis Schleicher, militant d'Action Directe alors arrêté. Attentat contre le siège de l'ESA (european space agency). Une voiture piégée est garée sous les fenêtres de l'hémicycle de l'Assemblée de l'Union de l'Europe Occidentale. Attentat contre le siège du PS et contre le ministère de la défense. Début d'une grève de la faim de trente huit jours des prisonniers politiques d'Action Directe contre l'isolement carcéral et pour le regroupement. D'autres prisonniers politiques et des prisonniers sociaux les rejoignent. Octobre : attentats contre les entreprises d'armement Hispano-Suza et Dassault. Décembre : Le collectif de rédaction de l'Internationale est arrêté. Condamnés à de lourdes peines pour "association de malfaiteurs", certains sont relaxés en appel après 4 ans de préventive! De fait, " l'Internationale " est court-circuité sans être confronté à une répression visant directement la presse. Il faut dire que n'importe quel abruti en lisant l'Internationale pouvait comprendre les liens avec Action Directe...En R.F.A, attentat contre la mission technique de l'armement de l'ambassade française. 1985 : Déclaration commune RAF - Action Directe. Décidant de mener la lutte dans un seul front contre les projets impérialistes. Le général Audran, responsable des affaires internationales du ministère de la défense (rapport avec l'OTAN, vente d'armes, etc.) est exécuté par le commando Elisabeth Van Dyck d'Action Directe (Van Dyck est une membre de la RAF assassinée lors de son arrestation). Attentat contre la banque Leumi et l'ONI, contre Minute (UC Sara Meidli). Un révolutionnaire turc est arrêté à la frontière franco-belge avec deux kilos de dynamites. Il était fiché comme proche d'Action Directe et avait vécu dans les Squatts de Barbès. Attentat contre le siège européen du F.M.I., contre les entreprises d'armement TRT et SAT (UC Benchellal). Attentat contre le Général Blandin, contrôleur général des armées, qui échoue, est revendiqué par le Commando Antonio Lo Muscio (militant italien des Noyaux Armés Prolétariens tué lors de son arrestation). Découvertes de caches et de planques d'Action Directe et du FRAP, front révolutionnaire armé prolétarien. Un commando commun RAF - Action Directe (nommé Georges Jackson du nom d'un militant Black Panther assassiné) attaque la base aérienne US de Francfort (l'air base), trois soldats américains sont tués. Attentat contre ATIC, Péchiney, Renault, Spie-Batignolles. Attentats contre Radio - France, Antenne 2, la Haute Autorité de l'audiovisuel.1986 : le commando Christos Kassimis revendique l'attentat contre le vice-président du CNPF, Guy Brana, notamment PDG de la branche armement de la multinationale Thomson. Le commando Kepa Crespo-Gallende pénètre à l'intérieur du siège d'Interpol, mitraille les différents bureaux et dépose plusieurs dizaines de kilos d'explosifs. L'unité combattante Ciro Rizzato revendique l'attentat contre le siège de l'OCDE. L'Etat français adopte les lois d'exception concernant le terrorisme: peine de trente ans, section spéciale du Parquet, constitution d'un jury spécial professionnel, prolongement de la garde à vue...Le commando Pierre Overney (d'un militant mao tué par un vigile aux usines Renault) exécute Georges Besse, PDG de Renault. 1987 : l'échec militaire Arrestation de Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Jean-Marc Rouillan et Georges Cipriani.

 

Pablo Escobar from Medellin.

Chroniques de la guerre de la coca : la légende Escobar dans "Les Communes", ce sont ces quartiers défavorisés, là où Pablo Escobar avait assis sa légende en distribuant des liasses de dollars. - Le fantôme de Pablo Escobar plane désormais sur Alberto Fujimori après les fracassantes révélations de Roberto, le frère d'Escobar, sur le financement de la première campagne électorale du président péruvien en 1989 par l'ancien caïd du cartel de Medellin. L'ancien chef du cartel de Medellin, Pablo Escobar, abattu en 1993, avait financé la première campagne électorale d'Alberto Fujimori en 1989 avec "plus ou moins un million de dollars", Pablo Escobar, tué par la police à Medellin le 2 décembre 1993, continue de bénéficier d'un véritable culte dans sa ville, où sa tombe est fleurie tous les jours de roses fraîches à Envigado, dans la banlieue. L'ex-chef du cartel de la cocaïne avait acheté des maisons pour quelque 500 pauvres dans son fief lors de son "règne", et institué sur ses fonds propres une aide financière pour les chômeurs. La Colombie reste aujourd'hui le premier producteur mondial de cocaïne, avec 520 tonnes par an, exportées à 90% vers les Etats-Unis. La fin sanglante d’Escobar, roi de la drogue parmi tant d’autres Abattu par un groupe d’élite de l’armée colombienne, le narco-trafiquant milliardaire laisse derrière lui un long cortège de morts. Mais d’autres ont déjà pris la place. à Bogota. Il est 15 heures (heure locale), jeudi après-midi, quand Pablo Escobar Gaviria, l’homme le plus recherché au monde, tombe, le corps criblé de sept balles. Les dix-sept hommes du « Bloque de busqueda », le groupe d’élite de l’armée colombienne, venait de prendre d’assaut la maison Los Olivos, dans le quartier de Las Américas de Medellin. A l’intérieur se trouve Pablo Escobar, en compagnie d’un seul garde du corps. Le chef du cartel de Medellin tente de fuir par le toit. Armé d’un magnum, il tire pour protéger sa fuite. Les hommes postés à l’extérieur l’abattent. L’opération rondement menée a duré quinze minutes, et clôturait de manière spectaculaire trois jours mouvementés où la famille Escobar avait de nouveau fait la une de l’actualité. Refoulés d’Allemagne, où ils tentaient de trouver asile, la femme et les fils du trafiquant attendaient, sous haute surveillance, à l’hôtel Tequendama, au centre de Santa Fe de Bogota, de trouver une destination. C’est ce retour en terre colombienne de sa proche famille qui aura finalement perdu le milliardaire de la cocaïne, et mis fin à 498 jours de clandestinité durant lesquels le trafiquant de Medellin s’était joué de tous les pièges et de toutes les tentatives d’arrestation, depuis son évasion, le 22 juillet 1992, de la prison « modèle » d’Envigado, où il était incarcéré. Alors que Pablo Escobar avait protesté, mardi, en envoyant un message sur cassette à la radio de Medellin, contre le traitement infligé à sa famille, c’est en téléphonant à celle-ci, jeudi matin, que tout devait se précipiter. L’appel était localisé et, aussitôt, se mettait en place l’opération qui, quelques heures plus tard, allait permettre d’en finir avec Escobar et son unique garde du corps. Le « Bloque de busqueda » bouclait le quartier, toutes les lignes téléphoniques étaient coupées. Il restait à donner l’assaut. Dans les minutes suivantes, la nouvelle tombait et le pays entier était sous le choc. Les radios répercutaient ce qui paraissait encore incroyable, en annonçant « l’information la plus importante pour la Colombie et le monde ». Les réactions allaient de la joie à la stupéfaction. Mais c’est l’incrédulité qui dominait. Nombre de Colombiens pensent encore que rien n’est terminé et que le corps trop enveloppé et le visage barbu que l’on a montrés ne sont peut-être pas ceux du « narco », qui a ici statut de mythe. Avec la mort d’Escobar, dont le cadavre a été formellement reconnu hier par sa mère, beaucoup souhaitent qu’une page de l’histoire de la Colombie soit enfin tournée. Une page troublée et violente où les faiblesses d’un Etat et les intérêts d’un commerce hautement lucratif auront défrayé la chronique mondiale, et mobilisé les Etats-Unis dans une lutte antidrogue qui n’a toujours pas donné les résultats escomptés. Malgré la déclaration de guerre en bonne et due forme lancée au trafic provenant de Colombie, malgré les 2,5 millions de dollars promis en août 1992 à quiconque aiderait à la capture d’Escobar, l’administration américaine est souvent apparue plus soucieuse d’entretenir un label antidrogue que de mettre hors d’état de nuire un criminel. Aujourd’hui, Bill Clinton envoie un message de félicitations à Bogota, et toutes les institutions colombiennes célèbrent la mort de Pablo Escobar. On sait désormais que Washington a apporté un soutien logistique très important à l’opération. C’est, par exemple, un système sophistiqué d’écoute qui a permis de localiser le fameux appel téléphonique à Escobar. Mais, au-delà de la mort d’un symbole, le drame de la violence et du trafic de drogue qui l’engendre reste entier en Colombie. La « fin » du cartel de Medellin ? On sait déjà que des mini-cartels, proches de la ville de Medellin, étendent leur influence. La diabolisation de Pablo Escobar ne doit pas faire oublier, par ailleurs, le poids du cartel de Cali, qui détient la grande majorité du trafic de cocaïne à destination des Etats-Unis et d’Europe, qui a quasiment pignon sur rue et qui joue la « légalité ». Le procureur général de Colombie, a reconnu avoir reçu la visite d’un avocat de Cali, pour négocier avec l’Etat la cessation des activités du cartel de cette ville. Dans un pays où les attentats et les menaces continuent à être monnaie courante, la mort d’Escobar ne suffira pas à ramener la paix. La narcomode déchire les Italiens" Cocaina", "Narcotrafficante" ou encore : "Pablo Escobar 1949-1993" : cet été, en Italie, rien n’aura été plus tendance que ces tee-shirts allusifs, baptisés Made in jail. A la plage comme dans les bars branchés ou dans les boîtes, les jeunes se sont affichés avec ces vêtements d’autant plus volontiers qu’ils ont vu grandir la polémique. Scandaleuse glorification de la drogue et des narcotrafiquants pour les uns, opération "pédagogique" selon le fabricant transalpin Mexico69, ces objets du délire se sont répandus comme une traînée de poudre en Italie. Flattant le "désir de transgression" des ados, Mexico69 a réuni tous les ingrédients d’un bon polar pour vendre ses tee-shirts. L’entreprise a baptisé sa collection "De puta madre", une expression espagnole équivalant à "génial, super", mais qui, bien entendu, peut être interprétée autrement par les Italiens. Mexico69 raconte sur son site comme dans les médias que l’idée de ces vêtements provient d’un taulard colombien emprisonné à Barcelone pour trafic de drogue. Il aurait ainsi exprimé sa repentance… Mexico69 a saisi le bon filon et créé une collection enrichie avec des inscriptions comme "Medellín" (fief de Pablo Escobar), "Colombia narcotraffico", etc. L’un des associés de Mexico69, "Nous avons choisi Pablo Escobar à cause de son ambiguïté. Il fut à la fois un bienfaiteur pour les pauvres et un délinquant, un personnage mythique et douteux." Reste que peu de jeunes Italiens savent qui était le caïd et ce qu’est le cartel de Medellín. Séduits par les accents provocateurs des produits et fascinés par le site tapageur, ils déboursent sans ciller 25 à 30 euros pour l’un de ces tee-shirts. "Tout le monde les porte", explique un adolescent au journaliste de BBC Mundo. "Mes amis disent que Pablo était un grand homme. Moi, je ne savais pas vraiment qui il était." Ceux qui savent sont atterrés, en particulier les diplomates colombiens en poste en Italie. L’affaire a même créé un mini-incident diplomatique entre les deux pays. Les services de lutte anti-Mafia en Italie, qui mènent l’enquête avec leurs homologues colombiens sur les relations entre les cartels de la drogue et les groupes mafieux transalpins, approuvent cette indignation. "Ces produits sont d’une stupidité incroyable et contribuent à désagréger les valeurs de la légalité. Cela confine à l’apologie du crime", déclare un magistrat italien. Le fabricant a toutefois pris ses précautions : dans sa pub et aux journalistes il assure faire un travail pédagogique en délivrant un message antidrogue et contre l’illégalité… » Curieux que je suis, je souhaitais voir la célèbre prison où était "enfermé" Pablo Escobar. Cette prison, entièrement construit pour lui, et qui était une prison de luxe avec tout le confort nécessaire, s'appelait la Cathédrale. Je pris donc un taxi pour m'y rendre car elle est située en dehors de la ville de Medellin. Sur le chemin, nous croisons un autre taxi à qui nous demandons notre chemin. Ce dernier nous apprend que l'édifice a été détruit depuis quelques années déjà et que l'on n'en voit plus que les décombres. Afin de me consoler, le chauffeur me propose de m'emmener au cimetière pour y voir la tombe du célèbre Pablo Escobar. Pas vraiment satisfait mais souhaitant malgré tout amortir la course de taxi, je m'y rendrai. Je m'attendais à une tombe particulièrement riche, ornée de marbre etc, rien de tout cela... Pablo Escobar, malgré les crimes qu'il a pu commettre ou commandité, reste une figure extrêmement appréciée en Colombie et plus particulièrement à Medellin. En effet, ce riche gangster a financé de nombreuses oeuvres sociales comme la construction de quartiers entiers pour les pauvres, de stades de sports etc... Il jouit en quelques sortes d'une image de Robin des Bois. Je ne vous cache pas qu'il règne en effet à Medellin une atmosphère très particulière et qui peut sembler inquiétante pour les non initiés comme je l'étais. En effet, la marginalisation et la pauvreté dans laquelle vivent un certain nombre de personnes favorise la délinquance et on peut donc se sentir quelque peu en danger notamment la nuit. Les illustrations de la misère et de la marginalisation sont nombreuses dans les rues de Medellin qui est le refuge d'un grand nombre de "déplacés" par la violence aux multiples visages qui sévit dans les campagnes. Medellin est une ville tristement célèbre pour avoir été le quartier général de Pablo Escobar, le plus grand baron de la drogue que la planète ait connu. La mort de Pablo Escobar il y a 10 ans n'a pas enrayé la vague de violence qui frappe la ville. A l'époque, Escobar avait créé un véritable groupe armé autour de lui, environ 3000 tueurs, les " sicarios ", àgés de 10 ans pour les plus jeunes. Cette pratique continue malheureusement aujourd'hui. En moyenne 15 assassinats par jour, dus principalement au fléau de ces tueurs à gage, engagés pour la plupart par des narcotrafiquants. Ils sont tous très croyants et fidèles à la vierge, ils lui vouent des prières quotidiennes avant de commencer la journée, surtout avant de préparer un crime. Malgré les divers dispositifs de police et l'intervention de plusieurs brigades dans ces quartiers à hauts risques, ces enfants vivent tous les jours avec la mort. Dans la lutte contre le trafic de drogue, Aujourd’hui, elle est confrontée à des cartels puissants, violents et provocateurs. En ce qui concerne la demande, la situation aux Etats-Unis ne montre aucun progrès définitif puisqu’il reste encore 14 millions de consommateurs de stupéfiants. Chez les jeunes, la consommation de cocaïne s’accroît de manière alarmante depuis 1997 et celle de cannabis, qui avait baissé à la fin des années 80, a notablement augmenté entre 1992 et 1995, et continue de croître à l’heure actuelle. Pour finir, le nombre de personnes incarcérées aux Etats-Unis pour des délits liés à la drogue est le plus élevé du monde industrialisé. Et pourtant la demande de stupéfiants des citoyens des Etats-Unis ne cesse de croître. Le terme de « cartel » a été introduit en Colombie au début des années 1980 par la justice nord-américaine pour expliquer les alliances entre narco-trafiquants et réunir en un seul procès les diverses enquêtes judiciaires. Bien que le concept se soit imposé rapidement dans la presse et l'opinion publique internationale, sa portée et sa précision tendent à s'éloigner de la réalité. Ainsi les « cartels » n'ont jamais eu d'expression organique concrète, durable et définie comme le concept semble l'indiquer. Alors Escobar = Robin des Bois. A titre d'exemple : l'entrée au zoo était gratuite. « Le peuple en est propriétaire et on ne peut pas faire payer le propriétaire », c'est ce qu'avait déclaré Escobar à la presse. Jouer sur cette image paternaliste l'aidait certainement dans sa recherche de légitimité politique. Ainsi, dans un geste qui dépassait les possibilités de l'Etat colombien, Escobar a donné 400 logements à des familles de faibles ressources. Des quartiers entiers de Medellín et de Envigado l'ont désigné comme étant leur bienfaiteur. Pourtant, il n'a pas bénéficié de la même sympathie à la fin de ses jours. Même si jamais personne n'a osé le dénoncer sur ses terres, même si sa tombe est l'une des plus visitée à Antoquia, Medellín n'a pu cacher son soulagement à l'annonce de sa mort. Pablo Escobar a opté pour une participation directe dans la vie politique. Il cherchait peut-être par ce moyen une reconnaissance sociale. De même que dans le commerce, Escobar assumait toujours les affaires importantes personnellement. De plus, l'immunité parlementaire offrait une plus grande protection vis-à-vis de l'extradition. Il a donc créé un mouvement appelé « Medellín sans bidonvilles ». Parmi ses activités, on peut citer la construction de logements, la création d'écoles sportives, l'illumination de terrains de football dans des secteurs marginalisés. En 1982, il est élu parlementaire et remplace à la Chambre Jairo Ortega, un dissident du parti libéral d'Antoquia. on pouvait traiter en dépit de l'illégalité de leur commerce alors que les autres, les membres du « Cartel de Medellín », étaient considérés comme des délinquants arrivistes et dangereux dont le pouvoir se fondait exclusivement sur la force que peut acheter l'argent. On pourrait dire qu'à l'intérieur des mafias colombiennes s'est reproduite la scission sociale entre secteurs populaires et élites. L'usage de la violence et de la terreur : Escobar a construit une armée de sicarios, recrutant des jeunes issus des municipalités les plus démunies, engagés et entraînés par ses soins. Escobar s'est évadé au cours d'une opération désastreuse où l'on tentait son transfert de prison. Avec l'évasion d'Escobar, la Colombie est entrée une fois de plus dans la violence extrême. Les actions à la dynamite menées par Escobar ont donné lieu à une riposte de la part de ceux qui se faisaient appeler les « Pepes » : « persécutés par Pablo Escobar », groupe dirigé par Fidel Castaño, leader d'un groupe paramilitaire ayant des intérêts dans le trafic de drogues et des liens étroits avec le cartel de Cali. Harcelée par les « Pepes », la famille Escobar est devenue l'otage de l'Etat. Sans pouvoir quitter le pays, l'épouse et les enfants d'Escobar ont été contraints à vivre dans une chambre d'hôtel surveillés de près par la Nación (branche de la Justice Pénale). Soucieux de leur sort, le capo a négligé sa sécurité et a été abattu le 2 décembre 1993. Jusqu'à ce moment-là, la lutte de l'Etat contre les narco-trafiquants s'était focalisée sur Escobar et ses hommes. Pablo Escobar Gaviria à été abattu par la Police Nationale. L'épouse et le fils aîné sont actuellement détenus en Argentine où ils sont accusés de fraude financière. Les proches d'un grand nombre de membres du cartel de Medellín sont encore en prison. En 1999, le plan Colombie mis en place par les américains se propose de former l'armée colombienne à la lutte contre les narcos trafiquants. Avec 80 % de la coca mondiale, cet état d'Amérique du Sud a doublé sa production depuis 1995. Cette guerre totale coûte près de 8 milliards de dollars. Dirigée contre les petits paysans producteurs de coca, elle est vécue en Amérique latine comme une invasion. "Ils sont chez eux, soit disant pour lutter contre le trafic de drogue. Pablo Escobar, ils l'ont tué, et ils ont décidé que c'était l'ennemi public numéro un mondial, le jour où Pablo Escobar a dit qu'il ne voulait plus travailler avec les américains. Il s'est senti colombien et il a commencé à avoir un discours nationaliste colombien. Tout le temps où il a fait son trafic avec les américains, personne ne parlait de lui." Le 2 décembre 93 le chef du cartel de Medellin Pablo Escobar est abattu par l'armée colombienne. Pour le petit peuple, le grand parrain de la cocaïne est un héros qui relogeait les plus démunis et redistribuait de l'argent dans l'économie locale.
A qui profite le crime ?

 

36th chamber of the Wu tang clan.

Je ne suis pas un gros fan de rap. Olivier Cachin (t’as eu peur hein ?) est loin d’être mon idole et pourtant j’aime beaucoup la musique du Wu tang clan. Le pire, c’est que je ne sais absolument pas pourquoi. Ca doit être fait pour ça la musique : c’est primal, ça vient de très profond, ça fait vibrer, ça exorcise nos pulsions autodestructrices (hi hi). Les textes traduits sont très loin d’être con et même relativement profonds (pour un groupe de rap), des arrangements plutôt raffinés (pour un groupe de rap) et puis c’est bourré de références (plus en Shaw Brothers qu’en rap bling bling et c’est tant mieux). A suivre la bio, pour celui que ça branche : "Formé au début des années 90 par neuf MC’s de Staten Island et du Bronx, le Wu Tang Clan s’impose en 1993 grâce à leur album "Enter the Wu-Tang (36 chambers)" précédé par le single "Protect Ya Neek" qui les fit connaître au public, après les essais de RZA (we love you Rakkem) et de son Genius). Le Wu est inspiré par les vieux films de kung fu qu’ils allaient voir dans des cinémas de Chinatown (valeurs de solidarité et d’héroïsme) et la philosophie Shaolin : Wu tang est le nom de l’épée constituant l’exercice ultime des moines Shaolin, la 36ème chambre est le niveau le plus haut qu’un moine puisse atteindre au sein de sa formation. Après leur excellent album, les maisons de disques n’hésitent pas à les signer et plusieurs membres sortent leur album, mais sur des labels différents : 1994 : "Tical" (Method Man) 1995 : "Return to the 36 chambers" (Ol Dirty Bastard), "Only Built 4 Cuban Linx" (Raekwon), 1996 : "Liquid Swords" (GZA/Genius) "Iron man" (Ghostface Killah). On retiendra le sombre "Tical" de Method Man, "Only built 4 cuban linx" de Raekwon qui reste un des meilleurs opus du Wu et l’excellent "Liquid swords" de Ghostface killah. La plupart des morceau du Wu tang sont alors produits par le discret mais talentueux RZA qui s’impose comme un des meilleurs producteurs hip-hop, par son originalité et son style caractéristique, mais aussi comme un génie musical reconnu collaborant notamment avec Texas, Björk et Tricky. En 1997 sort le double CD "Wu tang forever", le collectif reste toujours aussi soudé et en 1998 Method man sort son 2ème album d'un bon niveau : Tical 2000, et RZA sort la B.O. de son film "Bobby Digital", excellente. En 1999, le Wu tang clan est toujours au niveau avec les excellentes sorties de GZA/Genius, Method Man & Redman et Ol Dirty Bastard, les sorties correctes de U-god et Inspectah Deck, la réalisation par RZA de la B.O. du film Ghostdog, et le bon "Supreme Clientele" de Ghostface killah. On peut dire que tout le monde connaît le WuTang Clan, même vaguement, sans avoir vraiment écouté un de leur album. Ce groupe, considéré comme chef de file d'un Hip-hop au son puissant et au flow « assassin », fait aujourd’hui partie de l’institution rap. Ses membres participent consciemment à une politique concerté de vampirisation de tout l’espace médiatique, amenant à l’arrivée une très forte présence sur la scène musicale (au moins deux albums solo par an), voire la scène audiovisuelle et cinématographique (certains sont devenu des acteurs tel Method Man, et R.Z.A., le leader, a fait la B.O. renversante du film Ghost Dog). Cette bande de furieux mené par un leader charismatique, compositeur génial et business man accompli : The R.Z.A., a réussi en l’espace de quatre albums à imposer son univers dans le monde sans pitié du show-business et, surtout, du Hip-hop. Dix ans déjà : retour sur le succès du premier opus du clan Au début des années 90, le rap explose, des groupes (Public Enemy, NWA, Gangstarr, Run DMC…) et des rappeurs (LL Cool J, KRS One, Ice T…) se partagent dans une concurrence encore "saine" le rap biz; l’aspect musical est surtout mis en avant et le talent de ces artistes brillent de milles feux. Cependant en cette année 1993, c’est le rap West coast qui tient le flambeau, la vague planante du G-funk et le tourbillon virulent du Gangsta-rap font des ravages, et des artistes comme Dr Dre ainsi que NWA accaparent l’attention avec une musique coup de poing et un discours percutant. Pendant ce temps sur la côte Est, deux hommes dans l’ombre, préparent une révolution. Leur nom : Robert Diggs, alias R.Z.A., et son cousin Gary Price, alias Genius/GZA. Les deux cousins ont durant cette période ce qu’on pourrait appeler trivialement "la rage". En effet les deux compères sortent d’un frustrant échec lors d’un album précédent (un album de GZA, qui est passé inaperçu pour cause de mauvaise promotion). R.Z.A., introspectif, veut tout reprendre à zéro, contrôler toutes les étapes de la création à la promotion en passant par la production. Il commence ainsi a esquisser les premières idées concernant le projet "Wu", aussi les deux cousins n’oublièrent pas de rameuter quelques uns de leur connaissance (même un cousin de plus : le cinglé Ol’Dirty Bastard). Un single percutant, le doux slogan : Proteck Ya Neck, est produit dans la foulé dévoilant d’entrée qu’il faut compter sur le collectif. Le succès du morceau est si foudroyant que le crew signe quelque temps après chez Loud Records puis, fort de ce succès de prestige, sorte leur album. Fin stratège RZA négocie habilement, avec leur producteur, une liberté artistique totale pour tous les membres du collectif. Ainsi ceux qui souhaitaient faire une carrière solo ont, grâce aux négociations de RZA, pu signer dans le label de leur choix (Method Man chez Def Jam, O.D.B. chez Elektra, Raekwon chez Loud et GZA chez Geffen). Le Wu, plus qu’un collectif rap, une Dream Team Equipe de choc composée de rappeur exceptionnels (Meth, Inspectah, U-god), de lyricistes hors pairs (Ghostface), d’entertainers dans l’âme (RZA, GZA), et surtout armé d’une approche exceptionnelle dans la façon de recréer le " son rap", de la renouveler même, le Wu a tout du Supergroupe rap encore inégalé à ce jour. RZA, le gourou, créateur génial de la plupart des sons "Wu" et rappeur à ses heures perdus, a su canaliser la fougue de chacun ; la maîtrisant afin de sortir un premier album totalement bluffant et déstabilisant. La marque du crew ? Une Obsession pour l’univers Shaolin et la philosophie asiatique, associé à une approche très "Old school" du son à base de sample soul, rythm‘n blues issues de l’age d’or. Là ou certains rappeur-concepteur Puff Daddyen aurait juste fait un copier-coller-sampler classique, RZA lui va plus loin et expérimente jusqu’au vertige. L’univers que l’on découvre à l’arrivée est un amalgame surprenant de mélancolie, de rage et de maîtrise zen : une vraie claque, mieux un coup de nunchaku dans les couilles. Cependant la musique n’est rien dans le rap sans le rappeur qui vient derrière pour la mettre en valeur, mais là, ici, ils sont neuf, et chacun d’entre eux est une entité forte d’où le coté redoutable de la formation au complet. Enter the Wu tang (36 chambers) : un album labyrinthe en trois points La méditation... Une première écoute de l’album déconcertera assurément le néophyte ; l’aspect minimaliste de certains morceaux et l’ambiance sombre et épurée détonnent par rapport aux habituels albums rap "rentre dedans". Mais cependant au fil de l’écoute, on capte l’essence, sa force tranquille. Samples poussiéreux sur beats squelettiques, boucles calées de façon peu orthodoxe, instruments désaccordés, voilà la recette première du crew. C’est cette alchimie entre la musique presque fantomatique de RZA et le rap sans pareil qui fait toute la différence, et qui permet au collectif de briller encore aujourd’hui. Cette musique si introspective que l’on ressent n’est pas tout ; on peut même dire que c’est l’arbre qui cache la forêt, une forêt dense et surprenante puisqu’on constate derrière la présence d’une force, c'est l'avancée vers… L’esprit du guerrier…L’imagerie du combat et des arts martiaux transpirent tout au long de l’album, et nous ne pouvons pas échapper aux samples de films de kung-fu, de sabre fendant l’air savamment distillé et participant au trip d’ensemble. Au delà, la façon de rapper du crew atteint parfois des sommets de furie et l’esprit conquérant est assez perceptible. Cela peut déconcerter mais on rentre sans problème dans le trip, jusqu’à en rester quasiment béat d’admiration. Il est à noter que la pochette de l’album renforce encore cette idée de menace : des moines sans visage font face à l’auditeur dans une ambiance de secte et un logo en "W" à mi-chemin entre des ailes de la colombe et d'une double-hache effilée. "Proteck Ya neck", violemment explicite, le shaolinisé "Da Mystery of ChessBoxing", avec son piano monocorde et le rap déglingué d’Ol’Dirty bastard, on ressent plus rapidement et plus facilement le topo. Le Wu garde un autre atout dans sa manche…L’art du freestyle contrôlé... Le freestyle, cet exercice de style courant du rap dans lequel le rappeur se « lâche » complètement, est très présent tout au long de l'album, alternant sommets égotripiens et chroniques délirantes voire redoutables. Le rappeur excelle dans sa répartie et dans sa façon de "se poser" sur le beat, ici quand nous avons neuf rappeurs redoutables qui s’y emploient. La chose atteint un niveau d’intensité rare. Bien des gens décernent, le titre de "meilleur rappeur du monde" à tout nouvel artiste qui enflammerait l’échiquier du rap cependant ils semblent avoir éliminé un peu prématurément nos neuf compères, surtout l'un d’entre eux : le redoutable Method Man. Dans l’exercice du freestyle, ou rehaussement du niveau d’un rap lambda, ce rappeur reste une référence incontestable. Et justement le "crew", tout en intelligence, lui laisse quartier libre sur un des morceaux les plus célèbres du collectif : le titre auto-promo M-E-T-H-O-D Man (où comment je sais épeler mon nom de façon stylisé). Pour enfoncer le clou, celui-ci viendra faire le refrain légendaire du titre, non moins légendaire, C.R.E.A.M, dans lequel il assène dans une insolence criminelle : « cash rules everything around me, CREAM ! Get a money ! Dollar, dollar bill y'all ». Un refrain chanté depuis lors en chœur par tous les apprentis « gangstas » en culottes courtes. Avec des titres de ce type, les portes de la renommée ne peuvent que leur être ouvertes, et quand bien même elles resteraient closes, je suis prêt à parier que le Wu les défoncerait à coup de pied pour renter quand même. En définitif, un album culte, servi par des rappeurs extraordinaires, à découvrir sans tarder. RZA est le leader d'un des plus prestigieux collectif de l'histoire du hip hop : le Wu Tang Clan. Avec ses neuf potes de Staten Island, ils ont révolutionné le rap américain dès leur premier album "Enter the Wu Tang Clan, the thirty sixth chambers" en 1993 en hommage aux films de la Shaw Brothers. Les musiques de RZA sont remarquées par les réalisateurs de cinéma dont Jim Jarmusch pour "Ghostdog" ou Quentin Tarantino pour Kill Bill. RZA habite chez sa mère qui vit seule avec ses enfants dans les cités HLM de Park Hill à Staten Island. Inspiré par un cousin DJ, RZA commence à s'intéresser à la musique : "Je tapais aux portes de mes copains, et j'achetais les disques de leur mère. La mère d'un pote, m'a donné un paquet de disques. Je les ai utilisés pour faire des beats. C'est toujours les mêmes artistes qui revenaient, alors je me suis dit que je devais acheter leur collection complète, tous les disques d'Ann Peebles, de Al Green, de Syl Johnson. Le Wu Tang était une école d'arts martiaux, et leur spécialité c'était le sabre. Le style de combat au sabre du Wu Tang était considéré comme le meilleur du monde. Imbattable. Même les moines de Shaolin, confrontés au sabre du Wu Tang, sortaient vaincus. Et tout ça on l'a sorti d'un film qui s'appelait "Shaolin contre Wu tang"!" Dès ses origines, le Wu Tang Clan s'invente un univers marqué par les films de Kung fu. En 1998, ils fondent "Ground Zero entertainement" pour éditer en vidéo plus d'une quarantaine de films d'art martiaux asiatiques. De Old Dirty Bastard à Red Man en passant par Ghost Face Killah ou RZA, les neufs samouraïs du Wu Tang clan vont chacun se lancer dans une carrière solo tout en restant soudé. RZA : "En Amérique, il n'y avait pas d'histoire, pour les noirs. Quand tu voyais un film à la télé, ça remontait au 18ème, au Western ou un truc dans le genre. On voyait des indiens tués par des cowboys ou des noirs en esclavage. Dans les films de kung Fu, on part à des centaines de siècles d'histoire. Les types sont des champions, ils sont puissants, ils sont frères, ils se battent les uns pour les autres. Il y a de l'unité. Ca m'a fait appréhender l'histoire du monde" Notons également la très jolie pochette de Bobby Digital dessinée par Bill Sienkiewik (Elektra assassin, Stray toasters, Love and Death)

mercredi, septembre 28, 2005

 

Les divisions de la joie.

England, 1977 : la situation économique est désastreuse. Les usines ferment les unes après les autres ce qui entraîne une forte augmentation de la pauvreté et de la misère. Le gouvernement conservateur (avec à sa tête Margaret Thatcher) ne fait rien pour aider ces nouveaux démunis. C'est pile à ce moment que l'on assiste à l'émergence du mouvement punk en tant que mouvement de contestation. Le groupe leader de ce mouvement : les Sex Pistols. Rejet du gouvernement, de la société, etc... Le mouvement mourra de lui-même vers 1979-1980. Mais revenons en 1977 : Les Sex Pistols font une tournée remarquée avec des rumeurs qui disaient que des bagarres avaient éclatées pendant certains concerts. Peter Hook (bassiste) et Bernard Sumner (guitariste) plus intéressés par ces rumeurs et par la "force" que dégageait les Sex Pistols sur scène que par leur musique, se rendirent à un de leurs concerts à Manchester. C'est là qu'ils feront la connaissance de Ian Curtis (chanteur). Ils sympathisent mais ça en reste là... Quelques temps après, Hook et Sumner décident de fonder un groupe, ils passent une petite annonce dans un journal. Ian y répond. Ils essayeront plein de batteurs avant de finalement choisir Stephen Morris (Ian et lui avaient été dans la même école). Ils commenceront sous le nom de StiffKittens mais ils n'aiment pas et changent rapidement pour "Warsaw" (Varsovie en anglais). Ils enregistreront une première démo où on assiste à des chansons punks comme il en existait des tonnes à l'époque (pour les curieux, on peut retrouver cette démo sur le bootleg intitulé "Warsaw"). Cinq mois plus tard, ils enregistrent le E.P 4-titres : "An ideal for living". C'est à ce moment que débutera une polémique, car certains ont trouvé que c'était un groupe néo-nazi (à cause du livret du l'E.P). Ces diffamations disparaîtront mais reviendront plus tard comme nous le verrons. Mais revenons à la musique: sur ces quatre morceaux (don’t "no love lost"), on entend que le groupe a assez bien évolué. Cela reste assez punk dans l'ensemble mais on sent que Joy Division commence à quitter ce genre musical pour se définir un style plus particulier. Au moment où le E.P sera distribué, ils changeront définitivement de nom pour s'appeler Joy Division. Ils se feront de nouveau traiter de nazis à cause de ce nom: "Joy Division" (les divisions de la joie) était un bordel où l'on gardait des prostitués spécialement pour les officiers nazis. En avril 1978, ils participeront au "Battle of the bands" à Manchester. Ils y rencontreront Rob Gretton (qui deviendra leur manager par la suite) et y attireront l'attention de Tony Wilson, futur patron du label "Factory". Wilson se souvient de sa 1ère rencontre avec Ian ce soir-là : "Tous les groupes de Manchester jouaient ce soir-là. Je m'assieds et alors, il y a ce jeune homme en imperméable qui arrive, s'assieds à côté de moi et me dis : " Pauvre con ! Pourquoi tu ne nous fais pas passer à la télé? " C'était Ian Curtis. Avant l'aube (Joy Division passait en tout dernier), Joy Division monta sur scène et après vingt secondes je me suis dit : c'est eux ! La plupart des groupes vont sur scène parce qu'ils veulent être des rock stars. Et il n'y a que quelques groupes qui sont sur scène parce qu'il doivent y être, il y a quelque chose qui doit sortir d'eux : c'était assez évident avec Joy Division." Et durant le printemps 1978, ils enregistreront un album pour R.C.A mais le producteur ajoutera sans leur consentement des synthés, ce qui ne leur plaira pas parce qu'il voulait garder une image punk. Ils claqueront la porte et l'album ne sortira jamais(mais vous pouvez le trouver sur le bootleg "Warsaw"). C'est à cette période qu'ils composeront ce qui deviendra leur premier single par la suite : "transmission". C'est aussi à ce moment que les événements s'enchaîneront : Gretton deviendra leur manager, Tony Wilson les fera passer dans une émission télé appelée "Granada reports" et ils commenceront leur collaboration avec Martin Hannet (producteur), cela donnera lieu à l'enregistrement de deux titres (dont "digital") qui paraîtront sur la première compilation du label "Factory". Maintenant, la carrière du groupe était lancée... Ils ne tarderont pas à rentrer en studio (avec Martin Hannet en guise de producteur) et sortiront leur 1er album pour le compte du label Factory qui venait à peine de naître. "Unknown pleasures" sera plébiscité par toute la presse mais laissera le groupe sur leur faim parce qu'ils estimaient que le son de l'album n'était pas à leur goût. Cela ne les empêchera pas de recevoir des critiques toutes plus élogieuses les unes que les autres: un grand groupe était né... Le son de Joy Division est un "accident", jamais ça n'a été prémédité. C'est la personnalité de chacun des membres qui a défini le son du groupe. Sumner jouait de façon post-punk et rythmique, pour qu'il soit satisfait du son de sa guitare, il devait mettre le volume de son ampli à fond. Dès lors pour que Hook puisse s'entendre jouer de la basse, il devait aussi monter le volume de son ampli, de plus, Hook aimait jouer de la basse de façon mélodique (et non rythmique comme la majorité des bassistes) et il était fréquent qu'il joue dans les plus hautes aigues qu'il pouvait obtenir de sa basse (le titre "She's lost control" en est un bon exemple). Et donc, on a une inversion des conventions musicales qui existaient jusqu'alors dans 95% des groupes : la basse est omniprésente et la guitare devient parfois secondaire. Et évidemment, on a encore le jeu de batterie de Stephen Morris qui donne une vraie rythmique aux morceaux contrairement aux jeux "binaires" qu'on a l'habitude d'entendre. Et pour finir, la voix grave et les textes sombres et lucides de Ian Curtis qui donne aux chansons une profondeur sans équivalent. Mais il y a aussi les concerts ! Ian Curtis dansait en rythme avec la guitare ou la basse et se déchaînait littéralement jusqu'à attendre véritablement un état de trance shamanique. Voir ces concerts est une vraie expérience car elle apporte une nouvelle vision à la musique de Joy Division qui n'est pas perceptible au premier abord sur les albums. Hélas, après la sortie de cet album, tout ne se déroulera pas comme prévu... Ian aura une crise d'épilepsie avant un concert, il s'en sortira mais maintenant, il sait qu'il est épileptique et qu'il devra porter ce lourd fardeau toute sa vie. Cela n'empêchera pas le groupe de continuer à écrire de nouvelles chansons (comme "Dead souls" ou "Atmosphere"). Mais les ennuis ne sont pas finis pour autant, lors d'un concert en Belgique, Ian tombera fou amoureux d'une femme, Annick Honoré, et il se retrouve donc dans une situation plutot inconfortable vu qu'il est déja marié à Déborah Curtis et qu'il vient d'avoir une fille, Nathalie Curtis. De retour chez lui, il videra une bouteille d'alcool et se coupera les veines pour échapper à cette situation. Il s'en sortira mais, dès lors, il s'immergera au plus profond de lui-même pour écrire les paroles du prochain album "Closer". Hook dira plus tard avec le recul : "Il nous parlait de lui-même, de ses doutes, de ses peurs... C'est honteux car on aurait du l'écouter et dire : "Ian, est-ce qu'on peut te parler ?" "Mais nous étions trop jeunes pour remarquer son malaise profond". Du 18 au 30 mars 1980, ils enregistreront l'album "Closer" avec toujours Martin Hannet à la production. Et en attendant la sortie de l'album, ils continuent leur tournée. Alors qu'il faisait la 1ère partie d'un concert des Stranglers, Ian dansait comme à son habitude mais à la fin de la chanson, il ne s'arrêta pas et dansa de plus en plus vite. Les autres comprirent qu'il avait de nouveau une crise d'épilepsie et l'emmenèrent de toute urgence en coulisses. Remis de sa crise, il éclata en sanglots... Mais il ne voulait pas abandonner le groupe et continuera à les suivre malgré ses problèmes de santé et de famille. Trois jours après (le 7 avril), Ian tenta à nouveau de se suicider en avalant une grande quantité de phénobarbitol. Le soir d'après, ils devaient jouer un concert et ce fut désastreux : les autres membres durent le faire sortir de l'hôpital et Ian refusa de monter sur scène juste avant le concert, cela tourna à l'émeute dans la salle et Ian voyant ce triste spectacle retomba en sanglots. Sumner raconta que Ian voulait tout abandonner et se refaire une nouvelle vie. La plupart des concerts furent annulés, Deborah et Ian entamèrent une procédure de divorce, le groupe préparaient, à la fois, la vidéo du single "love will tear us apart" et leur première tournée aux Etats-unis le 19 mai. Le samedi 17 mai, Ian revint à la demeure de sa femme, Deborah et lui eurent dans la soirée une longue discussion à propos de leur divorce, finalement, Ian incitera Deborah à passer la nuit chez ses parents. Ian regardera le film "Stroscek" (de Werner Herzog) qui raconte l'histoire d'un musicien qui part en Amérique. Deborah s'en va et laisse Ian seul. Il se passera en boucle l'album "The idiot" d'Iggy Pop pendant toute la nuit, écrira une lettre pour Deborah et se pendra dans sa cuisine. Fin... Fin de Ian Curtis et avec lui, de Joy Division... Le groupe n'existera plus mais c'est pourtant à ce moment là que le public leur fera un triomphe pour le single "love will tear us apart" qui sera propulsé en tête des charts (d'ailleurs, le single ressortira en 1983 et ce sera de nouveau un succès). Deux mois après, sort "Closer" et il sera appelé à être l'un des plus grands disques de cet période. "Isolation" - "Heart and soul" - "24 hours" - "The eternal". Un an après, sortira la compilation "Still". Elle est composée de faces B et d'inédits et aussi du dernier concert du groupe (concert plutôt mitigé). A noter aussi, une incroyable reprise de "Sister Ray" du Velvet Underground "Exercice one" - "The kill". Ensuite, il faudra attendre la compilation "Substance" en 1988. Elle est composé du premier E.P ("an ideal for living") et d'autres inédits ainsi que certaines versions alternatives. "Incubation" - "These days". En 1990, les "Peel sessions" seront rééditées et en 1997, sortira le coffret de quatre CD, "heart and soul". Ce coffret comprend les deux albums, tous les inédits et faces B présents sur "Still" et "Substance", plus encore des extraits des "Peel Sessions" et de l'album enregistré pour R.C.A, encore des versions alternatives et les versions embryonnaires des chansons "Ceremony" et "In a lonely place" qui seront plus tard repris par New Order. Le 4ème CD de ce coffret est composé uniquement de concerts et montrent toute la puissance que dégageaient Joy Division sur scène. Les extraits suivants sont uniquement des versions live. Après la mort de Joy Division, Bernard Sumner prendra le micro et Gillian Gilbert (la femme de Morris) sera aux synthés. Au départ, leur musique sera sombre, pas encore affranchie de Joy Division. Le déclic sera leur single "Blue Monday" qui sera le single le plus vendu de toute l'histoire en Angleterre. Ils deviendront le groupe électro-pop par excellence et le succès les accompagnera tout le long de leur carrière. Ils se sépareront en 1994 pour se reformer à l'occasion d'un festival de Reading, planchent sur un nouvel album qui sort l'hiver 1999-2000. Avec la fine fleur de scène rock indé actuelle (Billy Corgan et autres). Voilà, ça fait un peu plus de vingt ans que Joy Division est né. Ses albums restent toujours d'actualité car ils ont réussi à faire une musique hors du temps, de toutes modes et qui n'a jamais réussie à être copiée.... Joy Division a eu une courte vie mais elle a été si intense et créatrice que ce groupe aura marqué l'histoire de la musique, tout simplement...

mardi, septembre 27, 2005

 

Do you speak Klokochasien ?

J’ai vu ce gars là sur scène deux fois et je suis sur le cul à chaque fois. Je l’ai rencontré, interviewé pendant plus d’une heure, l’homme est fascinant. Mais DAT pourri. Capté 10 % de l’interview. Et merde. Séance de rattrapage avec la presse écrite. "Voila, cela fait un bout de temps que cette idée me trotte dans la tête. La première question que l'on se pose lorsque l'on découvre Nosfell, c'est celle du genre musical dans lequel il se place. A cette question les réponses sont souvent diverses et variées, parfois même contradictoires. Au final on ne sait pas. Comme tout le monde j'ai réfléchis à cette question et je me demande si le qualificatif d'impressionniste ne serait pas le plus adapté pour définir la musicalité de Nosfell. En effet l'impressionnisme, comme son nom l'indique, privilégie les impressions fugitives par rapport à des choses bien définies et précises. Du coup j'aimerais savoir ce que vous pensez de cette théorie. Est ce encore trop restrictif ? A coté de la plaque ? Et vous vous diriez quoi ? Nosfell, une sorte de contorsionniste musculeux Nosfell qui êtes aux cieux......" "Un qui ne rappelle personne mais dont on devrait se souvenir aisément, c’est Nosfell. Sur fond d’écran lumineux, une sorte de contorsionniste musculeux se livre à une série d’incantations vocales, épaulé par un violoncelliste free et des boucles de guitares. C’est le Gollum du Seigneur des Anneaux en train de rénover le répertoire de Magma : comme les Kobaïens, Nosfell a inventé un langage aux onomatopées gutturales qui parlent beaucoup plus que certains textes de la chanson française"... D'abord quelques notes de guitare puis des sonorités électro, et enfin la voix claire chantant dans une langue étrange : bienvenue dans l'univers de Nosfell, un jeune artiste collectionnant prix et récompenses depuis trois ans. A mille lieux de toute facilité, Nosfell a choisi de chanter en klokobetz, langue imaginaire créée pour narrer les histoires du pays de Klokochazia, tout aussi fictif mais qu'on brûle de découvrir. Cette démarche singulière rappellera sans doute aux spécialistes le kobaïen, langue des pionniers du groupe Magma, avec lequel Nosfell partage un autre point commun : celui d'être inclassable et de n'appartenir à aucune chapelle musicale. On s'épuiserait en vain à tenter de décrypter tous les genres effleurés par ce jeune surdoué dont chaque morceau contient plus d'idées qu'on n'en trouvera dans les oeuvres complètes de certains rois des hit-parades. Le plus simple reste encore de se laisser entraîner dans le monde de ce poète d'un genre inédit. De Carhaix, Vieilles Charrues, vous voilà partis pour la Klokochazia, cette étrange et intime contrée où vit, chante et danse Nosfell "Celui qui marche et qui guérit", artiste protéiforme. Nosfell serait un animal ? Oui. Un caméléon aux grands yeux noirs, fluide et fin, aux tatouages du plus bel effet. Qui danserait, serpent, singe, poisson... Artiste protéiforme, Nosfell a reçu le don des voix : murmure tendre, ton enfantin, cri du coeur, plainte rauque, grave de velours... Penchés sur le phénomène, les spécialistes observent : "Ce Nosfell, inclassable, super original, techniquement très fort". Son spectacle ? "Une création d'atmosphères, et, plus qu'une expérience sonore, une prestation également visuelle et sensorielle." Pour mieux s'incarner en chacun, le fantasque Nosfell s'est inventé un langage personnel, le Klokobetz, 283 mots qui contiennent les mythes d'un pays imaginaire, le Klokochazia : "Je désire exceller dans l'art de la suggestion. Je présente un travail très intime. Mon but est de réussir à le rendre universel et humain. Je suis très fier quand les gens me disent que mon concert leur a fait retrouver des souvenirs, des lectures, des images ou des sensations très personnelles." Une mélodie "Mindala Jinka", une bribe de phrase "Pomaïe Klokochazia Balek", et Nosfell chante tout un monde, peuplé de personnages curieusement familiers, héros d'aventures bizarres. Face à des milliers de spectateurs, sacré défi que lance Nosfell, le "jam-man", qui se sample lui-même sur scène, construisant ses morceaux au fur et à mesure, bouclant ses voix et ses accords toujours en direct. Un principe d'empilage de voix, de cordes, de percussions auquel se rallie un précieux complice, le talentueux violoncelliste Pierre le Bourgeois. Certains n'arrivent parfois pas y croire, criant d'abord au play-back, avant de succomber, inévitablement, au charme de cet irrésistible voyage musical, oscillant entre rêve et réalité. Ponctuant ses morceaux d'interludes amusants, initiateur d'incroyables dialogues avec son public, Nosfell conçoit ses concerts comme "un labeur divin", souvent effectué en équilibre sur un pied, usant de la guitare comme d'une baguette magique. "J'ai plus envie de jouer "avec" mes morceaux que de les jouer", dit l'artiste, qui puise dans toutes les musiques du monde : " C'est le caractère ethnique des musiques qui m'intéresse, qu'elles soient anciennes ou modernes. " Râles caverneux ou ondulations cristallines : "Le choix des histoires me permet de justifier l'utilisation de la voix à son maximum. Je n'explore pas les sons pour le seul plaisir de faire des hauts et des bas. Chaque son contient du sens. Je change de ton parce que j'incarne différents personnages : une jeune femme aux mains pleines de sève, un vieil homme que plus personne n'écoute. " Nosfell signifierait "Celui qui marche et qui guérit", "comme ces noms de métier devenus des noms de famille". Une expérience étrange. Celle d'un concert de Nosfell, l'homme à la gestuelle d'un piaf contorsionniste. Et surtout à l'imaginaire sans limite, inventant un monde merveilleux, la Klokochazia, dont il a mission de transmettre légendes et mélodies populaires. Avec une arme insolente de virtuosité : une voix qui livre des sons gutturaux d'un autre âge ou s'élève dans un registre féminin. Il l'enregistre en direct, la fait passer en boucle. Et la marie avec sa guitare et le violoncelle de son complice Pierre Le Bourgeois. Une plongée dans Nosfell et son complice violoncelliste, Pierre Le Bourgeois, sont aux anges : leur calendrier de concerts est copieusement garni. Rock'n solex, non plus, n'a pas résisté, samedi. A Nosfell, sa voix élastique, son show venu d'ailleurs. De Klokochazia, très précisément, sa planète Mars à lui d'où il ramène un melting-folk sensuel et envoûtant. Avant d'attaquer les festivals de l'été, le jeune homme s'est offert sa seconde escale rennaise, après les Trans. Ne lui parlez pas des Trans Musicales. Nosfell et son complice, Pierre Le Bourgeois au violoncelle, n'en gardent pas un bon souvenir. "Ce soir-là, on a passé notre temps à faire des signes pour régler des problèmes techniques. Impossible de se concentrer. Mais, bon, les Trans, c'est bien d'y être." Absolument. Car, après, les portes s'ouvrent. Ce concert "raté" de décembre a bien joué le rôle de sésame puisque, depuis, tout le monde s'arrache Nosfell. "On fait quinze dates par mois. On sera aux Eurockéennes, aux Vieilles Charrues, aux Francofolies, à Montreux...". L'ambassadeur du Klokochazia est sur un nuage. Pourtant, on s'étonne toujours qu'un univers si personnel, fragile comme de la porcelaine, puisse s'accommoder d'une grande salle. "Notre show repose sur des boucles musicales que nous enregistrons en direct." Et sur la performance très physique de Nosfell en guerrier, torse et pieds nus, dont la voix navigue des graves les plus profonds aux aigus les plus stridents. Certes, Nosfell a l'habitude des foules. Depuis qu'il a remplacé au pied levé The Roots pour affronter, seul, le Parc des Princes, en première partie des Red hot. «Le gars qui hurle sans prévenir, l'autre qui commande une bière, bien sûr que c'est déstabilisant. Mais, on s'y fait. Sans renoncer à notre univers, à notre invitation au voyage.» Nosfell aurait bien tort : les candidats à l'embarquement sont de plus en plus nombreux Arbre ou liane, Nosfell est gonflé de la musique d'épopées étranges que le vent souffle aux oreilles des coeurs purs : le spectacle est remarquable. Tour de chant, tour de force, Nosfell en solo parle à l'imagination de chacun dans la salle. Mi-conte, mi-chant indigène d'une contrée indéfinissable. Onomatopée ou son de gorge ? La langue de Nosfell est musique et poésie, son spectacle en appelle à la sensibilité du public, louvoie entre conte, magie, musique actuelle ; mimiques et contorsions font le reste. Si Nosfell joue d'emblée dans la cour des grands c'est probablement parce qu'il maîtrise tous ces paramètres qui font de lui un artiste accompli. Par ailleurs, Nosfell possède un registre de voix d'une ampleur exceptionnelle qu'il exploite sans relâche. Le public se laisse emporter au Klokochazia (son pays, ça va de soi), où les corps se changent en lianes comme le sien, où les arbres susurrent à l'oreille des enfants les musiques du monde. Le beau se fait multiple, et rien ne saurait le réduire. Par un jeu de pré-enregistrement, Nosfell donne l'illusion de multiplicité. Le public est venu se faire surprendre et ne repart pas déçu : il reste bouche bée parfois, amusé, séduit, emporté par la tendresse de certaines mélodies, leur harmonie. Gageons qu'accompagné de son violoncelliste, le spectacle de Nosfell gagne en liant et en ampleur. Êtes-vous déjà allé en Klokochazia ? Nosfell vous y invite, Révélation des dernières Transmusicales rennaises, un artiste inclassable à ne pas manquer. "Une prestation inclassable, super original, techniquement très fort... "Nosfell est une révélation". Et aussi un caméléon, "un artiste protéiforme, aux confins du rêve et de la réalité. ». Crâne rasé, les bras et un côté du torse tatoué, vêtu d'une sorte de pagne sur un pantalon flottant. Seul, ou en duo avec son violoncelliste complice, Pierre Le Bourgeois. Un spectacle de Nosfell n'est pas seulement une expérience sonore, c'est aussi visuel et sensoriel. Car Nosfell est un créateur d'atmosphères. Il danse, animal, serpent, singe, poisson, le corps disloqué, incarnant les différentes facettes des arts de la scène. Il chante, coulant, tendre, puis grimpe à l'octave, se fait cri, plainte, redescend, rauque, dans les sombres graves. Une singulière souplesse vocale qui fait dire à l'un de ses fans, sur le net, "ce type enterre Jeff Buckley (sérieusement) !" Personnage à part du rock made in France, Labyala Nosfell s'est inventé un langage personnel, le Klokobetz, idiome d'un pays imaginaire, le Klokochazia. Ses 283 mots lui permettent de "raconter les mythes de ce pays, d'exprimer des choses que je ne pourrais dire dans notre langue. Je veux tout faire pour exceller dans la suggestion. Je suis très fier quand, à la fin d'un concert, les gens me disent que cela leur a fait penser à telle lecture ou tel souvenir, quelque chose de très personnel. Je présente un travail qui est pour moi très intime. Mon but est de réussir à le rendre plus universel, humain." Il a aussi - respect- assuré la première partie des Pixies et des Red Hot Chili Peppers au Parc des Princes, devant quelque 30 000 spectateurs. Nosfell, véritable phénomène, Une vraie claque... Lorsque Monsieur Nosfell apparait sur scène, guitare en bandoulière, accompagné d'un contrebassiste, on ne se doute pas que ce concert restera comme l'un des moments très forts de la saison. Certes, il existait des signes avant-coureurs : les programmateurs des dernières Trans l'avaient déjà repéré, une très bonne radio parisienne n'avait pas hésité à la mettre sur ses ondes. Mais Nosfell est à voir plus qu'à disserter et l'on s'excusera ici de la contradiction. Difficile en effet de résumer un tel phénomène : Nosfell-Protée parvient à imposer ce qu'il y a de plus difficile en musique, la création d'un univers. Univers langagier avec cette sémantique hybride où l'on décèle de l'anglais mais qui se nourrit surtout de syllabes agencées de manière facétieuse ; univers musical avec la technique du re-recording (enregistrement de sa propre voix _ en l'occurrence, Nosfell se fait beat box _ qui forme la base rythmique) et ce minimalisme fertile ; univers mythique enfin, Nosfell s'étant créé un monde avec ses mages et ses arbres qui pleurent. Rien ne serait vraiment transcendant (Lo'Jo ou encore Magma ont oeuvré en ce sens) si tout cela n'était autant habité par un Nosfell au charisme et à l'aisance bluffantes. Imparable ! Nosfell , inventeur d'un melting-folk sensuel et envoûtant, déploie une voix hors du commun. Moisson de prix dans des festivals, premières parties de Miossec, concert aux dernières Transmusicales de Rennes : révélation de l'année 2004, Nosfell fait étape à Allonnes, ce vendredi. Entretien avec un chanteur-guitariste hors normes, dont les prestations scéniques ont de quoi surprendre les plus blasés. Vos chansons évoquent les histoires d'un pays imaginaire, Klokochazia, dans une langue inventée, le klokobetz. Cette langue me permet d'exploiter la voix et de mettre en avant ce que je ressens, pour créer des mélanges d'humeur. Je veux faire travailler la subjectivité du public, son interprétation. Dans chaque histoire, je mets en scène des personnages, comme Darazdeblek, chassé parce qu'il avait voulu apprendre la musique aux enfants. Au pied d'un arbre, j'ai entendu la mélodie qu'il avait soufflée avec de s'éteindre. Vous êtes proche de l'univers du conte. Le conte fait partie de mes influences. Comme la mythologie, le voyage. Nosfell signifie "Celui qui marche et qui guérit". Ça peut paraître prétentieux, mais c'est comme ces noms de métier devenus des noms de famille. Râles caverneux à la Tom Waits, ondulations cristallines : sur scène, votre voix, très troublante, part dans tous les sens. Vous l'utilisez comme un instrument à part entière. Le choix des histoires me permet de justifier l'utilisation de la voix à son maximum. Je n'explore pas les sons juste pour le plaisir de faire des hauts et des bas. Le son a du sens. Je change de ton parce que j'essaie d'incarner différents personnages : une jeune femme, un vieil homme que plus personne n'écoute. Vous jouez avec un violoncelliste, en construisant vos morceaux à partir de samples. Tout est samplé en direct. Un exercice qui demande beaucoup de concentration. Du coup, ce ne sont jamais tout à fait les mêmes boucles. Même si tout est écrit, j'essaie de créer quelque chose de nouveau à chaque fois, de laisser la place à l'improvisation. Sur scène, vous avez un jeu très théâtral : torse et bras recouverts de tatouages, mouvements qui font penser à des animaux. Vous jouez souvent juché sur un pied. Jouer sur un pied, c'est naturel. Je me sens bien dans cette position, même si ce n'est pas l'idéal pour mon dos. Je suis sensible à l'expression corporelle, j'essaie d'utiliser la scène au maximum, mais tout est très spontané. Le yoga m'a beaucoup aidé. Ça permet de travailler sur soi, de visualiser ce qui se passe à l'intérieur. Le show de Labyala Nosfell, torse et pieds nus, est attendu, ce soir, comme une possible révélation. Les Trans ont un faible pour les projets bizarres, les doux-dingues inclassables. Dans la catégorie, Nosfell est clairement repéré. Mais, attention, cet artiste à la voix incroyable, tout droit débarqué du Klokochazia, ne sera pas l'amuseur de cette édition. Mais bien plutôt l'une de ses révélations. Labyala Nosfell est son vrai nom et, promis, il vient bien du Klokochazia même si, bien sûr, tous les atlas du monde sont là pour le démentir. Le jeune homme de 26 ans entretient le mystère. "Sur scène, je présente des humeurs et des histoires de ce pays, confie-t-il. Ou, du moins, je l'ai fait ressentir au public, à travers des couleurs musicales." En concert, Nosfell, torse et pieds nus, n'est accompagné que d'un violoncelliste, lui-même assurant la guitare et le sampler. "J'essaie d'exploiter la scène au maximum en utilisant la musique, mais aussi l'expression corporelle." Ni vraiment folk, ni vraiment jazz, son univers musical déroute. Et fascine très rapidement, d'abord par quelques mélodies accrocheuses, puis par son incroyable richesse. "Je puise dans tous les folklores du monde, sourit-il. C'est le caractère ethnique des musiques qui m'intéresse, qu'elles soient anciennes ou modernes." D'emblée, en écoutant "Pomaïe Klokochazia balek", son premier album autoproduit, on est frappé par la voix de Nosfell. D'une souplesse, d'une élasticité incroyables. Le jeune homme peut adopter le timbre d'une gamine de dix ans sur une ritournelle enfantine avant, sur le morceau suivant, d'avoir la voix éraillée d'un Tom Waits. Un grand écart réalisé, le plus souvent, en Klokobetz, la langue dont il se dit le porte-parole. "Elle me permet d'aborder des tessitures et des couleurs vocales que je ne pourrais atteindre avec d'autres langues. " Seul au Parc des Princes. A son tableau de chasse, Nosfell compte un titre de "révélation" au dernier Printemps de Bourges. Et, surtout, un concert, seul face à 30 000 personnes, en juin dernier, au Parc des Princes, en première partie des Pixies et des Red hot chili peppers. "Quelque chose d'énorme, impressionnant ! On m'a appelé à 14 h pour jouer à 19 h dans un stade, afin de remplacer les Californiens de The Roots !" Autant dire que le jeune homme est tout à fait apte à relever le défi des Trans Musicales. Labyala Nosfell, nouvelle icône de la scène rock française, vous connaissez ? Dernièrement en première partie des Pixies et des Red Hot Chili Peppers au parc des Princes, ce chanteur-guitariste ne cesse d'écumer les scènes parisiennes et les festivals. Présenté comme la nouvelle icône du rock français, Nosfell sera en concert. À découvrir. Dévoilé lors du Printemps de Bourges par les prix "Attention talent scène " et "Résidence Sacem", Nosfell est une véritable révélation musicale. Récemment en première partie des Pixies et des Red Hot Chili Peppers, ce Parisien n'en finit pas d'étonner. Il écume les scènes de la capitale et des festivals du moment, mais ce n'est encore que le bouche à oreille qui en fait la meilleure promo : "Cet homme-là a du génie !" C'est en tout cas ce que disent ceux qui ont déjà eu l'occasion de le voir en concert. Certains n'hésitent d'ailleurs pas à le propulser au rang de "nouvelle icône du rock français" ! Nosfell chante seul, accompagné de sa guitare électro-acoustique. Seul mais multiple car il incarne une dizaine de personnages. Du sauvage effarouché au "gueulard" viril tout aussi sauvage en passant par la petite fille chinoise qui se transforme soudainement en improvisation vocale suraiguë et sensuelle façon Jeff Buckley, l'artiste se révèle être un "caméléon" musical. "Nosfell est un artiste protéiforme, inclassable, authentique qui nous mène aux confins du rêve et de la réalité" peut-on lire sur son site internet (www.nosfell.com). Unique locuteur du... Klokobetz ! "Masta goe da brainsippa". Ces mots ne vous disent rien, vous n'en comprenez pas la signification ? Normal. Il s'agit du titre d'une des chansons de l'artiste. Vous vous interrogez sur cette langue étrange et étrangère ? Nosfell chante la langue de son pays, le Klokobetz ! Inutile de vous précipiter sur une carte, Nosfell s'est inventé un monde, "spontanément". "Mes chansons racontent les mythes du Klokochazia, mon pays d'origine, dans la langue locale, mais aussi en anglais", expliquait-il récemment à un confrère lors du festival Chauffer dans la noirceur, près de Coutances, dans la Manche. Sur scène, Nosfell danse et joue des pantomimes pour accompagner sa voix et la musique. Le rock est à la base de son univers. Mais un rock très intense. Quant à sa voix, comme ses textes, elle est hors normes. Elle oscille sans cesse du grave à l'aigu, fait perdre tous ses repères à un public médusé. "Je travaille seul sur la voix, précise Labyala Nosfell. Il s'agit d'un travail d'introspection, physique, à l'intérieur de moi". Ses prestations scéniques sont très théâtrales. L'implication du chanteur est totale, sa musique s'incarne réellement sur scène. À la rentrée, il enregistrera son premier album, "car cela fait partie des us et coutumes de l'industrie du disque... "

 

Vice de forme à Miami.

Miami, les belles bagnoles, les jolies nanas en mini bikini, la fête rythmée par la musique latino, les plages à perte de vue. Autant de clichés rap-R'n'B qui devraient me faire dégueuler, et pourtant je suis fan à mort ! Entre 1984 et 1989, on se prenait tous pour Sony Crockett, je me le rêvais ce costume blanc avec les manches retroussées. Ringarde puis culte puis ringarde puis culte, elle est aujourd’hui foutrement indispensable… Michael Mann à la production, de bonnes histoires jouées par des acteurs plutôt pas mauvais, qui disent les mots, sentent les émotions et font les gestes…C’est tout ce qu’on demande… Miami « place-to-be », paradis du cul, mais aussi paradis de la drogue, de la prostitution, de la corruption, du racket, des jeux, du snif-show-biz.... Sonny vit sur un yacht en compagnie d’un alligator prénommé "Elvis", ancienne mascotte de l'équipe de foot. Il roule généralement en Ferrari Daytona Spyder ou en Testarossa (Sonny, pas l'alligator) et il a une garde-robe à faire pâlir d'envie Patrick Bruel (certaines mauvaises langues diraient qu'il touchait des pots-de-vin pour avoir un tel train de vie...). Son partenaire Ricardo Tubbs est un ancien policier noir de New York qui recherche Calderone, le responsable de la mort de son frère. Ensemble, les deux flics "amis-amis" combattent les trafiquants de drogue de la Floride. N.B. : Cette série a énormément influencé la mode de l'époque. Grâce à cette série, les complets blancs sont devenus très populaires, et du même coup la lessive est devenue plus performante. Et puis ce thème de Jack Hammer….Quel générique (qui m’a d’ailleurs permis de voir que la Chistera était très implantée à Miami). Enfin, Miami Vice (season one), est disponible en dvd... La série est à voir absolument, bien sur, pour ses personnages Crockett, tubbs, Castillo le capitaine, les seconds rôles Switek et Zito..., les guest-stars et la musique rock avec des morceaux d'anthologie. Une ambiance extraordinaire, une image restaurée, un générique génial et des histoires réussies parce que ne se terminant pas toujours par des happy ends...La version française est réussie avec Patrick Poivey (Don Johnson) et le regretté Saddy Rebot (P.m. Thomas). Je le disais série étalée de 1984 à 1989 : 5 saisons soit 111 épisodes dont 3 de 90 minutes et 108 de 50 minutes. Musiques additionnelles : Lionel Richie, Phil Collins (qui a d'ailleurs joué dans la série), Tina Turner... Ce tandem est des plus explosif car ces deux bellâtres n’ont à priori rien en commun, l’un est blanc, Sonny, play-boy divorcé, qui adore se la pêter "flambeur-loulou-belles-bagnoles-mon-seul-pote-c’est-un-croco". Quant à son acolyte, Ricardo, c’est un métissé new-yorkais, attaché aux traditions familiales, venu à Miami pour foutre sur la gueule à l’assassin de son refré. Ensemble, ils forment une équipe très années 80, très dans le trip Brett Easton Ellis (American psycho), nuques longues et pantalons bouffants. Trucidant du dealer de coco à tour de bras, démantelant les réseaux de la drogue, de la prostitution, du trafic d’armes et des jeux illégaux… Dans le cadre de leur mission, ils sont amenés à infiltrer la pègre du sud de la Californie. Un ton radicalement nouveau : hard rock, funky music, reggae sound remplacent bien souvent les dialogues tandis que les plus grands noms du rock, de Miles Davis, à Phil Collins, en passant par James Brown, Little Richard, et même Bruce Willis, viennent jouer les ”vedettes invitées”. Série fétiche des garcons de 1974 qui ont trente ans (merci Vincent), "Deux Flics à Miami" a pour beaucoup d’entre nous été synonyme de dose d’adrénaline hebdomadaire (le vendredi soir) puis quotidienne. Alors qu’à l’époque les séries policières affichaient un goût prononcé pour la tournure en dérision et l’extravagance (Magnum, Riptide, Tonnerre Mécanique, K 2000 etc.), "Deux Flics à Miami" impose un regard pessimiste et désabusé sur la société américaine, dynamitée par l'explosion des trafiques de drogues. Toute la série repose d’ailleurs presque uniquement sur la traque au dealer de cocaïne et l’infiltration dans les rangs de l’ennemi. Connaissant un succès immédiat, la série aura duré cinq saisons avant de réaliser qu’elle se répétait beaucoup trop et qu’il était temps de l’achever, sur une dernière note sordide... Si les deux acteurs principaux de la série ont connu une période de prestige grâce à cette dernière, leur futur n’a pourtant pas été des plus brillants… Le premier d’entre eux a essayé de renouer avec le grand écran, sans succès (seulement deux « bons» films où il a tenu le rôle principal : Hot Spot -1990 et L’Avocat du Diable – 1993) tandis que le second n’a jamais pu quitter l’univers des séries TV. Alors que la série semblait définitivement enlisée dans les antres de l’oubli et que le projet d’adaptation au cinéma ne cesse d’être repoussé, certains nostalgiques persistent à rendre hommage à l’atmosphère unique de Deux Flics à Miami, comme ce fut le cas avec le jeu vidéo Vice City en 2003. D’autres se décident enfin à offrir aux fans un transfert de leur série culte sur DVD. Une joie qui sera pourtant bien vite remplacée par une déception sans nom…Après avoir réalisé "Collatéral", et produit "Aviator" de Martin Scorsese, Michael Mann renouera donc avec l’adaptation sur grand écran de la série sur laquelle il oeuvra au cours des années 80. Film dans lequel Colin Farrell, vu dernièrement en Alexandre d’Oliver Stone et Jamie Foxx, dans la biographie de Ray Charles tout simplement intitulée Ray et Collatéral (dans lequel on entrevoit déjà un retour au LA polar) reprendront les rôles tenus à l’époque respectivement par Don Johnson et Philip Michael Thomas. La date de sortie du film sur les écrans (américains) déjà annoncée par Universal Pictures pour le 28 juillet 2006.

lundi, septembre 26, 2005

 

Death From Above

James Murphy, la tête pensante de "LCD Soundsystem", installé à New York, ce musicien de 34 ans, l’un des plus courtisés de l’époque, a passé ses premières années dans une petite ville maussade, d’où il aurait pu ne jamais sortir. Heureusement pour lui il découvre Yes, Pink Floyds, Led Zeppelin. David Bowie. Il découvre les Talking Heads chez un ami à lui qui deviendra acteur par la suite, Ethan Hawke. Après les Talking Heads, James Murphy découvre la plupart des autres groupes qui naviguaient alors dans le sillage du punk et de la new wave. Il écoute ainsi violent femmes, B-52’s, Big Black, Black Flag, puis découvre The Fall, un groupe qui demeure son préféré à ce jour. Il se construit ainsi une géographie musicale personnelle. Bien avant de fonder LCD soundsystem, il a fait partie d’une flopée de groupes amateurs dont seulement deux ont sorti des disques : Speeking et Pony. Dans ces formations, il tenait la batterie, puis la guitare ou le chant et écrivait déjà des chansons. Il se prend la t^te avec un ingé son. Déclic, il décide de monter son propre studio, sur les conseils notamment de Steve Albini. C’est dans cet endroit baptisé Plantain, qu’il rencontre, en 1999, un producteur anglais de passage à New York, Il s’agit de Tim Goldsworthy ex-compagnon de route du label Mo Wax. Goldsworthy avait été l’architecte très inspiré des premiers maxis d’U.N.K.L.E avant d’être remplacé, auprès de Lavelle, par Dj Shadow. Goldsworthy reste alors à New York, pour continuer à travailler avec Murphy, au sein d’une entité nommée DFA (Death From Above), destinée à devenir leur pseudonyme de producteurs et le nom de leur label. Cette même année, James Murphy connaît aussi une véritable épiphanie artistique. Il est alors en pleine découverte de la house et des drogues qui vont avec. Lors d’une fête de Noël organisée par DFA, il s’improvise Dj, une chose qu’il n’avait jamais osé faire jusque la. Mais contrairement aux pratiques des l’époque, il ne se résout pas à jouer un seul style de musique, ni à se cantonner à de la musique électronique de club. Il joue les disques qu’il aime et dont il est persuadé qu’ils feraient un tabac si on les passait en plein milieu d’un set de house : Can, ESG, Liquid Liquid, The Stooges, Donna Summer, the Fall. Et ça marche. Son choix est un vrai succès : tout le monde danse tout le monde exulte. Ce soir là, en fait, il semble avoir trouvé les fondations du son de DFA, et du futur LCD Soundsystem : du rock brut, qui n’hésite jamais à explorer des territoires vierges, des musiques voisines, à tout mêler sans craindre d’étaler ses influences et surtout, fait danser. Une sorte de mélange instable entre l’immédiateté du punk rock et de l’hypnotisme de la house. DFA fait ses premiers pas en produisant Radio 4 sans eux Dance to the underground le tube du groupe, n’aurait sans doute pas été aussi excitant et tendu. Surtout, un soir, dans une salle de concert, accoudé au bar, excédé par les musiciens minables qui défilent, James Murphy tome amoureux d’un groupe qu’il voit pour la première fois : The Rapture. Leur collaboration débute par de longues nuits passées ensemble, à écouter des disques, puis à enregistrer quelques morceaux, dont le splendide House of jealous lovers puis Echoes, l’album du groupe, sorti il y a deux ans. Grâce à ses disques, DFA devient la paire de producteurs la plus branchée des années 2000 et s’offre le luxe de refuser de travailler pour Britney Spears ou Madonna qui malheureusement pour elles, n’avaient pas le temps de venir passer un peu de temps à écouter les disques avec le duo. C’est en travaillant avec the rapture que Murphy fonde LCD Soundsytem, qui est le pseudonyme qu’il utilise, en tant que Dj, pour ouvrir les concerts du groupe. La première fois qu’on le découvre sous ce nom, c’est au festival Aquaplaning, à Hyères, en juillet 2002. Dans la foulée, LCD Soundsystem enregistre son premier disque. Ce maxi, "Losing my edge", fera autant parler de lui que les morceaux de The rapture. Basé sur une tournerie piochée dans un morceau de Killing joke, change, et grommelé à la manière de Mark E Smith, le chanteur de The Fall, le morceau est une claque phénoménale, qui dévoile tout le talent d’écriture et de composition de Murphy. Très ironique, ce morceau des psychoses de son propre chanteur. Presque désespéré et très touchant, "Losing my edge" semblait parler à tous les trentenaires amoureux de musique, qui voyaient en James Murphy un grand frère aux goûts similaires aux interrogations existentielles voisines. Il était donc idéal pour débuter les années 2000. Post moderne, déprimé et ironique, il n’en était pas moins festif et ludique. Pour son premier album sous le nom de LCD Soundsystem, James Murphy n’est pas allée à l’encontre de cette première formule. Son seul souci, en tout cas, après "Losing my edge" et son succès critique, a été de trouver le temps de composer tout un album. Conçu à la campagne, le premier album de LCD Soundsystem est pourtant profondément urbain "une rencontre entre homework de Daft Punk et Dark side of the moon de Pink Floyds".

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