lundi, septembre 26, 2005

 

Death From Above

James Murphy, la tête pensante de "LCD Soundsystem", installé à New York, ce musicien de 34 ans, l’un des plus courtisés de l’époque, a passé ses premières années dans une petite ville maussade, d’où il aurait pu ne jamais sortir. Heureusement pour lui il découvre Yes, Pink Floyds, Led Zeppelin. David Bowie. Il découvre les Talking Heads chez un ami à lui qui deviendra acteur par la suite, Ethan Hawke. Après les Talking Heads, James Murphy découvre la plupart des autres groupes qui naviguaient alors dans le sillage du punk et de la new wave. Il écoute ainsi violent femmes, B-52’s, Big Black, Black Flag, puis découvre The Fall, un groupe qui demeure son préféré à ce jour. Il se construit ainsi une géographie musicale personnelle. Bien avant de fonder LCD soundsystem, il a fait partie d’une flopée de groupes amateurs dont seulement deux ont sorti des disques : Speeking et Pony. Dans ces formations, il tenait la batterie, puis la guitare ou le chant et écrivait déjà des chansons. Il se prend la t^te avec un ingé son. Déclic, il décide de monter son propre studio, sur les conseils notamment de Steve Albini. C’est dans cet endroit baptisé Plantain, qu’il rencontre, en 1999, un producteur anglais de passage à New York, Il s’agit de Tim Goldsworthy ex-compagnon de route du label Mo Wax. Goldsworthy avait été l’architecte très inspiré des premiers maxis d’U.N.K.L.E avant d’être remplacé, auprès de Lavelle, par Dj Shadow. Goldsworthy reste alors à New York, pour continuer à travailler avec Murphy, au sein d’une entité nommée DFA (Death From Above), destinée à devenir leur pseudonyme de producteurs et le nom de leur label. Cette même année, James Murphy connaît aussi une véritable épiphanie artistique. Il est alors en pleine découverte de la house et des drogues qui vont avec. Lors d’une fête de Noël organisée par DFA, il s’improvise Dj, une chose qu’il n’avait jamais osé faire jusque la. Mais contrairement aux pratiques des l’époque, il ne se résout pas à jouer un seul style de musique, ni à se cantonner à de la musique électronique de club. Il joue les disques qu’il aime et dont il est persuadé qu’ils feraient un tabac si on les passait en plein milieu d’un set de house : Can, ESG, Liquid Liquid, The Stooges, Donna Summer, the Fall. Et ça marche. Son choix est un vrai succès : tout le monde danse tout le monde exulte. Ce soir là, en fait, il semble avoir trouvé les fondations du son de DFA, et du futur LCD Soundsystem : du rock brut, qui n’hésite jamais à explorer des territoires vierges, des musiques voisines, à tout mêler sans craindre d’étaler ses influences et surtout, fait danser. Une sorte de mélange instable entre l’immédiateté du punk rock et de l’hypnotisme de la house. DFA fait ses premiers pas en produisant Radio 4 sans eux Dance to the underground le tube du groupe, n’aurait sans doute pas été aussi excitant et tendu. Surtout, un soir, dans une salle de concert, accoudé au bar, excédé par les musiciens minables qui défilent, James Murphy tome amoureux d’un groupe qu’il voit pour la première fois : The Rapture. Leur collaboration débute par de longues nuits passées ensemble, à écouter des disques, puis à enregistrer quelques morceaux, dont le splendide House of jealous lovers puis Echoes, l’album du groupe, sorti il y a deux ans. Grâce à ses disques, DFA devient la paire de producteurs la plus branchée des années 2000 et s’offre le luxe de refuser de travailler pour Britney Spears ou Madonna qui malheureusement pour elles, n’avaient pas le temps de venir passer un peu de temps à écouter les disques avec le duo. C’est en travaillant avec the rapture que Murphy fonde LCD Soundsytem, qui est le pseudonyme qu’il utilise, en tant que Dj, pour ouvrir les concerts du groupe. La première fois qu’on le découvre sous ce nom, c’est au festival Aquaplaning, à Hyères, en juillet 2002. Dans la foulée, LCD Soundsystem enregistre son premier disque. Ce maxi, "Losing my edge", fera autant parler de lui que les morceaux de The rapture. Basé sur une tournerie piochée dans un morceau de Killing joke, change, et grommelé à la manière de Mark E Smith, le chanteur de The Fall, le morceau est une claque phénoménale, qui dévoile tout le talent d’écriture et de composition de Murphy. Très ironique, ce morceau des psychoses de son propre chanteur. Presque désespéré et très touchant, "Losing my edge" semblait parler à tous les trentenaires amoureux de musique, qui voyaient en James Murphy un grand frère aux goûts similaires aux interrogations existentielles voisines. Il était donc idéal pour débuter les années 2000. Post moderne, déprimé et ironique, il n’en était pas moins festif et ludique. Pour son premier album sous le nom de LCD Soundsystem, James Murphy n’est pas allée à l’encontre de cette première formule. Son seul souci, en tout cas, après "Losing my edge" et son succès critique, a été de trouver le temps de composer tout un album. Conçu à la campagne, le premier album de LCD Soundsystem est pourtant profondément urbain "une rencontre entre homework de Daft Punk et Dark side of the moon de Pink Floyds".

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