vendredi, décembre 30, 2005

 

Bancal city étage 11-09 (rayon non c’est pour déconner..)

Toujours en pleine période de fêtes, elle commence à devenir longue cette apnée…Formidable jour de noël puisque je l’ai passé la tête sur la cuvette des chiottes à dégueuler tripes et boyaux, et le reste du temps à mater des merdes estampillées noël (un noël sans fin, et noël machin et noël truc…) tellement de fièvre que j’arrivais pas à lire ni à m’intéresser à mon sublime (mon-dieu-tu-sais-que-je-t’aime-toi) coffret Baby cart. C’est fou ce que je me suis senti con, passer le jour de noël tout seul, comme un crevé, alors que tout le monde est en train de se bafrer en famille, c’est limite triste… Deux jours plus tard, tout va bien mieux merci, et même en période de fêtes, les casses couilles ne vous lâchent pas, jamais.... Vous pouvez remarquer maintenant que vous avez la météo sur ce blog, oui vous avez raison, ça n’a aucun intérêt sinon que j’aime bien savoir la température qu’il fait à coté de chez moi (pour ceux qui kiffent la météo, c’est le modèle le plus complet que j’ai trouvé bien plus détaillé que celui de wunderground.com). Vous remarquerez également que vous pouvez accéder à Google directement depuis ce blog, pareil, aucun intérêt mais ça me fait marrer. Hunch m’a aidé à installer cette putain de radioblog de merde(cimerbig up represent wesh pépèretropd'laballe comme disent les cons de jeunes)…Mission accomplie, maintenant reste plus qu’à faire une playlist sympatoche. Quelques petits trucs qui continuent à m’énerver : le classement des yaourts. Si jamais j’ai le malheur de manger un yaourt à la pêche parce que j’avais envie de manger un yaourt à la pêche je me fait limite insulter parce que j’aurais du bouffer en priorité celui à la framboise qui périme dans deux jours. Y a comme un top five dans mon frigo avec des têtes de gondoles. Et puis cette putain de phrase "je suis prête" si lourde de reproches, synonyme de "je t’attends", "dépêche toi" et "t’es toujours à la bourre" en même temps. Autre phrase à classer au Billboard des phrases à la con le fameux "Tu compte rester tard ?" qui va avec le non moins célèbre "tu pense en avoir pour longtemps ?" qui a le don de me faire partir en sucette. Je t’emmerde. Et enfin je répondrais par cette phrase (de Madame Belpère de Loches) "Elle est en retard donc elle va venir" J’ai donc une semaine pour refaire ma flore intestinale, une semaine de paix dans tout ce chaos assourdissant, une semaine pour roupiller sans se préoccuper du réveil et de sa mélodie à la con, une semaine sans jujitsu ni blessures, une semaine sans radio, une semaine de trêve, enfin…Libre jusqu’au 09 Janvier ? C’est vrai ? Vraiment ? A nous deux, Baby cart…

 

Blake Edwards.

J’écoutais un gars à la TV qui disait "lorsque l’on dissèque une grenouille, on comprends comment elle fonctionne, mais elle ne vit plus", c’est un peu pareil pour l’humour…J’ai acheté le coffret Pink Panther. J’ai bien aimé ce texte "It's good to have a laugh" dit Hrundi V. Bashki dans The Party. On ne peut pas mieux dire... Et peut-être faudrait-il arrêter là le texte de présentation de l'oeuvre de Blake Edwards : "It's good to have a laugh". Quand il parle de ses premières années, Blake Edwards n'y va pas par quatre chemins : "J'ai eu une enfance pourrie." Heureusement pour lui, heureusement pour nous, le regard du petit Blake a croisé celui de Charlie Chaplin, de Laurel et Hardy. "J'ai découvert que le seul moyen de m'en sortir, le seul moyen d'exister, c'était de trouver le côté comique de la tragédie, de ce qui me rendait malheureux." Le cinéma, comme le croze-hermitage, le Paris-Brest et les mots d'amour, a d'abord une fonction consolatrice. Blake Edwards est né en 1922 à Tulsa, Oklahoma. Fils et petit-fils de réalisateur, il a très vite un pied dans le métier. Dans les années 40, il joue des petits rôles dans des films de Preminger, Ford, Wyler, et de son ami Richard Quine, dont il deviendra le scénariste attitré. En 1955, il passe derrière la caméra et dès 1957, rencontre le succès avec Opérations Jupons. Succès qui se confirme avec les Panthères roses mettant en scène l'inspecteur Clouseau, interprété par le génial Peter Sellers. En 1970, il épouse son actrice favorite, Julie Andrews. Blake Edwards est désormais considéré comme le roi du burlesque. En 2004, il reçoit un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Chez Blake Edwards, on a beau dire, le rire n'est jamais loin de la mélancolie. Dans S.O.B., on assiste à l'agonie, puis à la mort d'un vieil homme courant sur la plage. Seulement pleuré par son chien qui hurle douloureusement au milieu de l'indifférence et l'égoïsme cynique du monde frelaté d'Hollywood, le vieux joggeur va être emporté par la marée avant d'échouer sur le sable comme une quelconque épave, un bois flotté, un pneumatique percé. Je vais tenter d'éviter le cliché habituel concernant les larmes du clown mais avouez qu'il n'y a pas toujours de quoi rire... On pourrait d'ailleurs s'amuser à ne considérer les films de Blake Edwards qu'à travers leurs arguments et imaginer comment un cinéaste plus solennel, plus pontifiant (je suppose qu'il en existe) les aurait traité... Si Boire et déboires (Blind date) parle du drame de l'alcoolisme, Victor Victoria traite de l'identité sexuelle. Avec un tout petit peu d'effort, de violence, un rien d'esprit malsain, il y avait possibilité de faire bien plus lugubre, de faire beaucoup plus sordide... L'Extravagant Mister Cory (Mister Cory) et Diamants sur canapés (Breakfast at Tiffany's) traitent de la lutte des classes, mais on ne saurait accuser le réalisateur de didactisme. Au lieu de rire devant The Party, on pourrait très bien, si l'on n'était si indifférent au malheur des autres, se solidariser devant la descente aux enfers d'un intermittent du spectacle qui dès le début du film se retrouve abusivement licencié (A-t-il obtenu ses 507 heures ? Qu'en est-il de sa date anniversaire ? Est-il déclaré par cachets ou mensuellement? Le ministre va-t-il une fois pour toutes réussir à régler le problème? Autant de questions qui restent en suspens...). Humilié, rabaissé, mortifié, il tentera cependant avec courage et détermination (l'intermittent, pas le ministre...) de s'introduire dans une réunion qui lui est globalement hostile. Est-ce si drôle de se sentir exclu, rejeté par tout un groupe social ? Oui, évidemment, quand c'est Blake Edwards qui est derrière la caméra et Peter Sellers devant. Peter Sellers ! Il existe, de par le monde, toute une société secrète, une confrérie étonnante et hétéroclite dans laquelle toutes les catégories sociales, professionnelles, culturelles les plus diverses se retrouvent et se reconnaissent immédiatement rien qu'en évoquant le souvenir ébloui de l'interprète magnifique du commissaire Clouseau. Leurs visages s'éclairent, leurs yeux s'illuminent. "Ah, quand il est sur des skis ! Ah, quand il fait tourner la mappemonde! Ah, quand avec Cato il s'initie aux arts martiaux ! Ah, quand il rend fou le commissaire Dreyfus !" Cette société secrète et réjouissante va encore s'agrandir en ce début d'été, près du port de La Rochelle. C'est une excellente nouvelle. Au départ, pour Blake Edwards, La Panthère Rose n'était qu'un film de commande. Le projet ressemblait à un divertissement chic, avec argument convenu et casting international, l'occasion sans doute un peu vaine mais nullement désagréable d'admirer Claudia Cardinale et David Niven dans de jolis paysages enneigés... À l'arrivée, le véritable larcin du film ne concerne pas l'affaire du diamant dont l'intérêt peut sembler accessoire mais le film lui-même. Dans la bataille, David Niven va se faire voler la vedette par Peter Sellers qui, avec la complicité de son metteur en scène, va détourner La Panthère Rose pour le transformer en film burlesque, irrésistible. L'occasion pour lui de créer un inspecteur Clouseau, extraordinairement maladroit, lamentable limier, et selon la juste formule trouvée dans Le Dictionnaire du Cinéma de Jean Tulard, "un crétin obstiné, ayant autant de flair qu'un manche à balai." On pourrait imaginer Blake Edwards doctoral, pontifiant, donneur de leçons, didactique, grave, austère, exégète de son propre travail. On pourrait même l'imaginer sérieux, allant de festival en festival, le front soucieux, le verbe sentencieux dissertant sur son oeuvre devant un public intimidé, baissant les yeux. Mais Blake Edwards n'a pas besoin de faire l'important puisqu'il l'est, sans discussions, aux yeux de tous les spectateurs qu'un jour il a fait rire. En 1965, dans la revue Paris Jour Jacques Tati remarquait "Aujourd'hui, loin de vieillir, les films de Laurel et Hardy sont plus modernes qu'autrefois". Je me demande si on ne pourrait dire pas la même chose des films de Blake Edwards et... de Jacques Tati. Ces cinéastes qui ont sans doute écouté le lumineux conseil que Charlie Chaplin donnait à Walt Disney : "Tu dois considérer les enfants comme des adultes en puissance et les adultes comme des enfants en puissance, et parler de telle sorte que les uns et les autres te comprennent." (Cité par Cinémathèque pour vous, n° 6-7, janvier-mars 1973). Il est finalement assez rare que l'on prenne la peine de rendre hommage à un artiste si léger, si vif, si ironique, à l'humour si subtil, à l'esprit si paradoxal, de saluer par une rétrospective un auteur de comédie, un homme qui aura passé sa vie à tenter de nous distraire, de nous apporter la distance, l'humour, ce regard malicieux, critique et complice qui nous est nécessaire. Il est agréable de savoir que des auteurs de comédie comptent pour des Prunes. Je vous le disais: comme l'amitié, la blanquette de veau et les chansons d'amour, le cinéma a des vertus réconfortantes. Comme la silhouette de Charlot, les pleurnicheries de Stanley devant les colères d'Oliver, comme l'authenticité formidable de Bourvil, l'énergie de Totò, la grâce timide de Pierre Etaix, les délires verbaux de Groucho, la candeur insolente de Harpo... La dignité de Clouseau-Peter Sellers, son assurance à toute épreuve et sa maladresse élevée au plus haut niveau de perfection... Qu'est ce qu'il disait Hrundi V. Bahski dans The Party ? Ah ! Oui : "It's good to have a laugh."

jeudi, décembre 29, 2005

 

Wally, Arok-thundarr and others HB's...


 

Maniac shock (William : drôle de Lustig ?)

William Lustig est le neveu du boxeur Jake La Motta. Lorsqu'il tournera son premier long-métrage Maniac en 1980, de son côté Martin Scorsese, autre cinéaste natif de New York, tourne Raging Bull précisément sur la vie de La Motta. Retour d'ascenseur qui fait de Lustig un homme prédestiné au monde du cinéma. Il grandit à New York, et la ville restera présente dans son oeuvre. Lustig filmera son atmosphère glauque et violente dans des polars sociaux puis dans la série des Maniac Cop. William Lustig débute très tôt sa carrière cinématographique avec un poste de chef-monteur sur Un justicier dans la ville en 1973. Il a donc tout juste dix-huit ans. Ses vrais débuts derrière la caméra se font, comme pour d'autres cinéastes new-yorkais de l'époque (Abel Ferrara notamment) dans l'industrie du cinéma pornographique. Il réalise ainsi en 1977 deux films érotiques sous le pseudonyme de Billy Bagg, Hot Honey et The violation of Claudia. Mais son véritable premier long-métrage est un film d'horreur aujourd'hui devenu culte. Lustig décide aux côtés de son comédien principal Joe Spinell de se lancer avec quelques sous et beaucoup d'énergie dans la tournage de Maniac. Le film au final, bien que d'un budget très réduit, bénéficie du travail du grand maquilleur Tom Savini. Il connait un immense succès auprès du public cinéphile amateur d'horreur. Lustig y effectue sa première incursion dans un genre bien à lui qu'il développera dix ans après avec la série des Maniac Cop, le thriller mâtiné d'épouvante. Au vu du succès manifeste rencontré par le film, son créateur envisage une suite. Quelques plans d'un Maniac 2 sont tournés, mais suite au décès brutal du comédien principal Joe Spinell, le film ne sera jamais terminé. Trois ans plus tard William Lustig tourne Vigilante - justice sans sommation, avec quelques stars de série B de l'époque, Fred Williamson et Robert Foster. Il s'agit d'un film s'inscrivant dans la lignée des polars américains des années 1980 prenant pour thème l'autodéfense et la justice sociale. William Lustig creuse le genre du polar urbain avec deux films tournés coup sur coup en 1989, Hit List et Relentless, mais ces films ne rencontrent que peu de succès. Sa carrière est à un tournant, c'est alors qu'avec le scénariste Larry Cohen ils décident de prolonger le concept de Maniac pour parvenir finalement au personnage de policier meurtrier de Maniac Cop (1989). Lustig choisit Bruce Campbell pour un des rôles principaux, et le projet se monte une fois de plus avec très peu de moyens financiers. Le réalisateur Sam Raimi vient en renfort tourner quelques plans et jouer dans une séquence. Maniac Cop remporte un très grand succès, à tel point qu'un Maniac Cop 2 est immédiatement mis en chantier et tourné l'année suivante. En 1993 William Lustig accepte de rajouter un troisième volet à la série. Maniac Cop 3 fut parasité par les incursions du studio, échappa à son metteur en scène et s'avèrera au final être un échec. Lustig ne signera vers la fin des années 1990 que deux séries Z passées inaperçues, The Expert et Uncle Sam. Il cumule les projets avortés. On vit son nom associé au film True romance puis à Reservoir dogs sans que cela n'aboutisse jamais en raison d'un différent artistique avec leur scénariste Quentin Tarantino, pourtant grand amateur de son oeuvre. En 2000 sa carrière prend une nouvelle orientation. Il ne tourne plus mais produit des émissions pour la télévision. Maniac est le type de film que vous ne verrez jamais à la télévision. La nuit, le maniac rôde, scalpant les prostituées, tuant les couples sur la plage, écumant New York à la recherche de nouvelles proies. La population est en panique, la police piétine. Mais Frank Zito n'est pas un tueur ordinaire. Blessé par la violence de sa mère et de ses amants, il souffre de solitude, perturbé par des souvenirs traumatisants. Un jour, il rencontre Anna. Pour le jeune spectateur du début des années 1980, Maniac, c'est avant tout une affiche d'anthologie, mémorable, qui marque le souvenir et impose un titre sans la moindre difficulté. Nombreux sont ceux pour qui le film, interdit aux moins de 18 ans à l'époque, est resté un mythe inaccessible, le summum de l'horreur imprimé sur pellicule, sans même que l'on puisse vérifier si cette légende (renforcée par l'interdiction en salles durant une année) était vraie. Quelques années plus tard, lorsque la collection des films d'épouvante de René Château fait son apparition dans les vidéoclubs, ornée de l'incroyable slogan: "Les films que vous ne verrez jamais à la télévision", il faut se rendre à l'évidence: Maniac est pire que tout ce qu'il nous a été donné de voir sur un écran, et rejoint ces grands chefs d'œuvre de l'horreur que sont Zombie ou Massacre à la tronçonneuse. Maniac impose un personnage différent, humain, incarné par l'incroyable Joe Spinell, lui-même auteur de l'histoire et scénariste du film. Couvert de brûlures de cigarettes infligées par sa propre mère, le tueur vit seul au milieu d'un appartement rempli de mannequins en plastique, se parle à lui-même, et invite le spectateur à pénétrer sa conscience et son intimité. Jamais jusqu'à présent le cinéma fantastique n'était allé aussi loin dans la représentation psychologique du mal, dans le cerveau malade du tueur. Et il faudra attendre le glauque Henry, Portait of a serial killer (sorti il y a quelques mois chez le même éditeur dans un digipack impressionnant) pour retrouver une telle atmosphère et un tel point de vue. Maniac partage avec le chef d'œuvre de McNaughton l'originalité de ne pas prendre partie, de se contenter de présenter dans une optique journalistique et un point de vue le plus neutre possible, les meurtres perpétués par un cerveau dérangé. Mais là où Henry propose un filmage proche du documentaire, William Lustig donne à son film les oripeaux d'un véritable film d'épouvante, scènes choc à la clé. C'est dans ce concept suicidaire que se situe le véritable malaise de Maniac, dans cette façon de montrer les meurtres les plus atroces (magnifiés par les effets spéciaux de maquillage hallucinants de Tom Savini), tout en décrivant les causes et les cheminements de la pensée qui ont pu amener à ces meurtres. En laissant ainsi le spectateur pénétrer dans l'envers du décor, le réalisateur des Maniac Cop donne une légitimité au calvaire du tueur, une explication psychanalytique, un visage humain. Les meurtres n'en sont ainsi que plus terrifiants, et il faudra des années avant d'oublier la magistrale et traumatisante poursuite dans le métro new-yorkais. Poursuite qui, par ailleurs, oriente le film du côté du thriller urbain plus proche d'un Assault, qui décrivait déjà l'aliénation mentale qui conduisait au recours à la violence, que de films d'horreur reproduisant généralement le schéma du tueur perdu en pleine campagne. Plus proche, plus dur, plus violent, et surtout plus explicite, ce Maniac, que l'éditeur Opening a l'excellente idée de proposer au public dans une excellente édition DVD. Le spectateur d'aujourd'hui ne mesure pas la chance qu'il a. Après l'édition calamiteuse du similaire (image à gros grain, travail sur le son...) Massacre à la tronçonneuse voici deux ans, grande était l'inquiétude des fans à l'idée de voir leur film culte sortir dans une édition clean, à l'image trop propre, au son atténué. Grâce soit donc rendue à Opening, qui fait pleinement honneur à ce film en le restituant dans une copie impeccable au format 1.85, à l'image cradingue à souhaits, et agrémentée de nombreux suppléments passionnants et totalement inédits pour certains. C'est notamment le cas de la terrifiante et inédite bande annonce du film fantôme Maniac 2, que Joe Spinell, décédé, n'aura jamais eu le temps de produire et d'interpréter. Réalisée afin de convaincre les distributeur du potentiel commercial d'une telle suite, elle retrouve sans peine l'ambiance glauque du premier opus et approfondit nettement la folie de son personnage principal notamment par rapport à sa bisexualité latente. The Joe Spinell Story est une biographie passionnante de l'interprète et auteur du film, présentant l'acteur comme une personnalité incroyablement charismatique, aimée du tout Hollywood, généreuse avec les nouveaux venus (il a aidé Sylvester Stallone lorsque celui ci galérait encore), côtoyant les plus grands (Coppola, Robert Foster, Steven Spielberg - dans une scène hilarante montrant le jeune Spielby réconforté par son ami Joe suite à la non nomination des Dents de la mer aux Oscars). De nombreux témoins, pour certains oubliés aujourd'hui, ainsi que les participants du film Maniac, achèvent l'édifice en donnant des anecdotes sur le tournage du film. Ce documentaire est accompagné d'une interview radio de William Lustig, Caroline Munro et Joe Spinell, enregistrée lors de la sortie de Maniac, ainsi que d'une interview vidéo récente de l'actrice. Ces trois documents ont notamment l'intérêt amusant de proposer trois versions différentes de l'arrivée sur le tournage de l'actrice. Maniac par Mad Movies: Histoire d'un film culte est un petit document intéressant et analytique proposant une interview de Damien Granger et Arnaud Bordas, respectivement rédacteur en chef et secrétaire de rédaction du magazine Mad Movies. Revenant sur la sortie française du film, sur son exploitation vidéo, sur ses enjeux, sur sa ressemblance avec Henry..., les deux intervenants font preuve d'une parfaite connaissance du film, et rivalisent d'analyses intéressantes. Enfin, Histoire du film Maniac censuré est un court reportage sur la sortie houleuse et scandaleuse du film Maniac. Cible des organisations féministes de l'époque, le film fut retiré de certaines salles, et son affiche fut censurée. Mais le gros morceau de ce DVD reste bien entendu le passionnant commentaire audio des créateurs du film. William Lustig revient sur le choix des acteurs, des décors, sur les difficultés de tournage (régulièrement parasité par l'arrivée de la police), sur les fondements du personnage de Frank Zito. De son côté, Tom Savini révèle certains de ses impressionnants trucages, notamment celui de la tête qui explose, effet similaire à un autre qu'il avait déjà expérimenté dans le Zombie de Romero. Au final, ce DVD s'avère indispensable, et semble avoir été pensé par de véritables cinéphiles respectueux d'une œuvre ayant marqué l'inconscient collectif ainsi que son époque. Qui plus est, la parole est systématiquement donnée à ceux ayant connu le regretté Joe Spinell, et le DVD contenant les bonus se révèle autant être une document sur le film qu'un portrait à la mémoire de cet immense acteur. Selon la légende inhérente aux films cultes, Maniac aurait été en grande partie tourné à New York sans aucune autorisation. Les scènes étaient alors tournées le plus vite possible avant que les véhicules de l'équipe n'entament de véritables courses poursuites avec la police new-yorkaise. C'était l'époque des video nasty. Des oeuvres sans concession aucune, assénant l'apologie du gore, des hurlements de femmes inconsidérés et des bandes-son stridentes. De ce sous-genre appartenant désormais à un passé nostalgique, MANIAC s'en est imposé comme le modèle absolu (le saisissant "Cauchemars à Daytona Beach" inclus). Dispensé de toute profondeur scénaristique, ce slasher américain incontournable auprès des amateurs s'enfonce dès le départ sous une massive couche d'atmosphère malsaine propre à faire passer l'ensemble de «Massacre à la tronçonneuse» pour de l'humour frivole. Joe Spinell, dans le rôle d'un psychopathe dégénéré que l'on suivra pratiquement pas à pas, est exceptionnel. MANIAC dégage une esthétique sombre, granuleuse, victime d'un New York by night des bas-fonds, où le crime agit partout (la longue séquence de poursuite dans les couloirs du métro est tétanisante). À l'évidence, le caractère « gore » des scènes de meurtres, dont la violence graphique est poussée jusqu'au paroxysme, traduit l'un des éléments primordiaux du film ; les effets spéciaux de Tom Savini, qui représentent l'essence même d'un jusqu'au-boutisme d'atrocités sanguinaires définitivement révolues dans le cinéma d'aujourd'hui en général, s'avèrent techniquement remarquables. Un diamant brut, icône sulfureux et morbide des principaux ennemis de la censure cinématographique du siècle passé.

 

Metal hurlant.

Chopé ça dans les inrocks, ça file envie de se taper quelques bouquineries non ? "En 12 ans (1975-1987) Métal hurlant a changé la face de la bd, du rock et révélé une génération d’auteurs influents et capitaux. Son histoire turbulente est désormais consignée dans un ouvrage gargantuesque. Métal hurlant : le nom, déjà, est détonnant et quasi programmatique, annonciateur d’une irréversible déchirure esthétique. Bouleversant en un laps de temps très réduit toutes les certitudes de la bande dessinée, mais aussi de quelques autres phénomènes culturels des années 70 et 80, à commencer par le rock, Métal hurlant a été un magazine dont la vie a duré environ douze ans de 1975 à 1987, s’imposant surtout comme un phénomène à la fois éditorial et social. Au hasard, ce magazine est à la bande dessinée et à la presse française ce qu’ont du être, à peu près au même moment, les sex pistols pour le rock : une troupe composée de personnalités hétéroclites et déjantées, obsédées par la double contrainte de perpétuer une certaine tradition tout en la cassant en mille morceaux. Résultat : un laboratoire d’où sont sortis les artefacts les plus populaires et les livres les plus expérimentaux de leur époques. L’histoire turbulente de métal hurlant est un vrai sac de nœuds, au départ c’est un fantasme, qui prends corps grâce à quatre jeunes gens qui vont en être les cofondateurs : Jean Pierre Dionnet, Jean Giraud (alias Gir, alias Moebius, déjà très en vogue graçe au succès de l’excellente série qu’il dessine avec génie Blueberry), Philippe Druillet (dessinateur de SF, qui s’est un peu perdu récemment : il a réalisé les décors des rois maudits de Josée Dayan) et Bernard Farkas (directeur financier de l’équipe). Une même passion pour les livres de Sf réunit Dionnet, Giraud et Druillet qui, tous les trois, tiennent au début des années 1970 une chronique sur le genre dans les pages de Pilote. Les prémices de Métal hurlant surgissent donc là et, sous l’influence conjointe des trois trublions, Pilote s’ouvre davantage à l’actualité et tente de se moderniser (Goscinny craint surtout de perdre Giraud et son Blueberry). Pour Dionnet, Giraud et Druillet, il s’agit surtout rétrospectivement d’un banc d’essai, qui va leur permettre de tester quelques idées en gestation. Celles-ci prendront en fait entièrement forme vers la fin de l’année 1974, lorsqu’ils fondent une maison d’édition, les humanoïdes associés, d’où émerge, début 1975, Métal hurlant, alors trimestriel. Jean Pierre Dionnet en est le directeur de la rédaction. Bien qu’ils aient tous la trentaine, avec déjà une expérience conséquente de la BD et de la presse, c’est lui, le plus jeune de la troupe, qui insuffle l’esprit de l’ensemble. « D’éducation plutôt bourgeoise, il n’hésite jamais à fouiller dans les poubelles et il est fasciné par les arts mineurs. Sa culture est transversale. Surtout, Dionnet est visionnaire, car il fonde son magazine autour de l’émergence d’une nouvelle génération d’auteurs. Serge Clerc, Denis Sire, Frank Margerin, Luc Cornillon, Yves Chaland : autant de dessinateurs qui ont débuté dans les pages de Métal hurlant et qui, les années suivantes, ont construit des carrières souvent exemplaires, dont les extrêmes semblent être le succès commercial inouï de Margerin dans les années 1980, l’oubli quasi-total dans lequel est tombé aujourd’hui Serge Clerc et le culte grandissant qui s’est construit autour de l’œuvre empreinte de nostalgie et de modernité fulgurante de Chaland, décédé accidentellement en 1990. Le magazine trouve une forme d’équilibre instable avec l’arrivée d’un transfuge turbulent de Rock & Folk, où il était pigiste : le jeune Philippe Manœuvre, qui démarre comme secrétaire de rédaction, devient vite le double de Dionnet, ou plutôt l’autre tête pensante du magazine. L’énergie de Manœuvre a été fondamentale pour Métal hurlant, il bossait beaucoup et était très complémentaire de Dionnet auquel il a apporté de la rigueur. Dionnet brassait ainsi les idées, lançait les projets et Manœuvre, une bête de travail, s’emparait de tout. Esthétiquement, il est à des lieues du savoir encyclopédique de Dionnet, notamment en BD. Son truc, c’est plutôt la SF (ce qui le lie à Dionnet) et surtout le rock n’roll. Devenu rédacteur en chef, il va initier, comme une synthèse irréprochable de ses goûts et de ceux de son complice Dionnet, l’avènement du rock au sein de la BD. Ainsi, notamment grâce à quelques bandes comme taillées à la hache par l’élégant Serge Clerc, Métal hurlant devient une sorte de caisse de résonance du punk et du rock le plus actif du début des années 1980. On y croise des pages consacrées à des histoires dessinées de Clash, des Cramps, des Rolling stones (étonnant de la part de ce cher Manœuvre), des sex pistols, etc… Loin de se contenter seulement du rock Métal hurlant investit aussi sexe et drogue, comme en écho aux préoccupations de l’époque. Le sexe se dévoile ainsi comme une composante des BD du magazine mais sans jamais sombrer dans la pornographie ou la vulgarité : détourné, dérouté ou, au contraire, dépeint de manière réaliste, il n’est rien d’autre qu’un élément des histoires, sans tabou ou censure. La dope aussi, est une composante du journal, ou plutôt des ses auteurs : Moebius dessine beaucoup sous influence de la fumette, tandis que d’autres moins hippies que lui, sont plutôt au speed ou aux amphétamines. D’une manière générale, le ton du magazine est très décapant. Et on y trouve, en plus des BD, des chroniques acides, comme celle de Berroyer à propos d’un disque de Patrick Eudeline constitué d’une unique phrase : « Je n’ai jamais su être méchant ». Très vite aussi, le magazine publie de longs papiers presque surréalistes, parmi lesquels le dossier de Philippe Manœuvre « L’homme au masculin » demeure un mélange exemplaire et hilarant d’invention littéraire, de stylisation gratuite, d’autodérision impeccable, oscillant entre un délicat travail de faussaire, la blague de potache et l’analyse plutôt fine des tendances sociales. En douze années Métal hurlant fait un parcours de comète, et son influence atteint aussi la littérature (Charles Bukowsky, Hubert Selby Jr sont publiés par les humanoïdes associés et Métal hurlant), le cinéma via l’influence des auteurs de Métal sur la SF moderne (Dionnet et George Lucas se sont même échangé des lettres…) et la télévision. C’est en fait la télé, en plus des questions d’administration et de modèle économique un peu bancal, qui a précipité la fin du magazine : une fois Manœuvre et surtout Dionnet partis faire les enfants du Rock, la vitalité du magazine s’est relâchée. Dionnet avoue « J’avais les Enfants du rock, ça marchait très bien, je buvais des coups avec James Brown, je passais mes nuits avec les coconuts, j’étais le roi du monde. Playboy m’envoyait toutes ses femmes nues en me proposant de dîner avec Traci Lords, ça allait bien, c’était bien ? C’était bon…Je cochais sur les agendas des agences de mannequins les nanas que je voulais avoir, je mettais ça dans mon bureau, au mur, je cochais d’une croix celle que je connaissais et de deux croix celles que j’avais eues, je devenais complètement lamentable. Et je me disais « Ce canard, maintenant, mais qu’il crève ! » Avec le recul, l’influence graphique du magazine se révèle essentielle, tant les dessinateurs contemporains demeurent marqués par ce qu’ils ont pu y lire ou découvrir. Et cela même aux Etats-Unis où une adaptation sous le titre Heavy metal a sans doute été un point important entre deux traditions et explique peut-être la forte prégnance d’une sensibilité européenne dans les livres de certains auteurs américains. Les travaux de Serge Clerc et Yves Chaland ont d’ailleurs dû profondément marquer les imaginaires de Chris Ware, Daniel Clowes ou Charles Burns qui en sont de logiques extensions. C’est à travers de telles contaminations que se perpétue allègrement l’esprit d’un magazine dont on a pu croire qu’il était bon pour l’embaumement muséal, mais dont l’esprit demeure ainsi encore très vivace et stimulant, exclusivement canaille."

mercredi, décembre 28, 2005

 

Mystery machine.

J’ai 31 ans et le matin avant de partir au boulot il me faut ma dose de Scoubidou sur France 3 C’est grave docteur ? Je me demande si Fred se tape Daphné et si Véra est lesbienne... "Les années 60 aux États-Unis ont marqué le début des programmes de télévision destinés aux enfants de 5 à 14 ans. Les studios Hanna Barbera, fondés par Bill Hanna (décédé en mars 2001), et Joe Barbera, le créateur de Tom & Jerry, avaient déjà créé de nombreux dessins animés à succès, tels que "Capitaine Caverne" "Les Fous du Volant", "Wally Gator", "Hong Kong Fou Fou", "Yogi l'ours", la Panthère Rose ou encore "La Famille Pierrafeu"... Mais les producteurs avaient envie d'un nouveau divertissement pour enfants qui combinerait aventure et comédie, une série le samedi matin (l'équivalent aux USA du mercredi après-midi chez nous) avec des enquêtes bourrées de suspense et de fantômes tout en étant comique. Au départ, l'histoire de SCOOBY-DOO mettait en scène cinq adolescents, tous membres d'un groupe de rock dénommé "Mysteries Five". Au cours de leurs concerts, quelque chose de mysterieux se produisait et les cinq ados se lançaient dans l'intrigue. Le chien original était un berger anglais répondant au nom de "Too Much" mais il ne jouait pas un grand rôle dans l'histoire. Le dessin animé était originalement conçu comme une série en trois ou quatre parties. Producteurs et réalisateurs se rendirent compte que les télespectateurs les plus jeunes ne pourraient pas suivre un tel rythme. Il fut donc décidé de retourner au format de 30 minutes. Le nom original de "SCOUBY-DOO" fut tiré de la chanson de Frank Sinatra "Strangers in the Night". En effet, dans cette chanson, les trois dernières paroles sont "Scooby-dooby-doo". Une fois le concept révisé, le chien fut donc le personnage principal. De cinq ados, il n'en restera plus que quatre : deux garçons, un courageux et beau gosse, l'autre plutôt trouillard ; et deux filles : une intello à lunettes, et une jolie poupée un peu bécasse. C'est le dessinateur Iwao Takamoto, transfuge de Disney, qui fut chargé de créer le nouveau chien mais il n'avait que peu de consignes de la part de la production. Tout ce qu'il savait, c'était que ce chien devait avoir l'apparence physique d'un grand danois (appelé aussi dogue allemand), tout en ayant des défauts. Par chance, l'une des dessinatrices de son équipe possédait cette race de chien. Le résultat fut un toutou aux traits plus humains que canins, avec une belle "tête de vainqueur", et surtout la capacité de parler (ou plutôt "baragouiner" !) et de communiquer avec ses compagnons. Le succès de Scooby-Doo eut lieu aussi grâce au doublage américain très réussi. Le chien était doublé par Don Messick (décédé en 1997), très connu aux USA. Ses bruitages et expressions sont aujourd'hui devenus cultes. Le dessin animé des studios Hanna-barbera fut diffusé aux USA pour la première fois le 13 septembre 1969. Entre temps, tois les doits ont été revendus à la Warner Bros. Aujourd'hui, soit plus de trente ans après, grâce à la chaîne "Cartoon Network", on peut revoir ce désormais classique pour le plus grand plaisir.
Scoubidou (Doo en Anglais est en fait le nom de famille de Scooby) Voix de doublage : Jacques Torrens (qui a doublé aussi le révérend Alden dans "La petite maison dans la prairie", Ezla dans "Capitaine Flam" et "Sankukaï"), c'est la voix de Scoubidou la plus connue, qui y est pour beaucoup dans le succès du dessin animé en France dans les années 1970. Surnoms : Scooby, Scoobster, Scoob, Scooby-Dooby-Doo Àge : 7 ans Race : danois (ou dogue allemand) brun à tâches noires, né dans la ferme de Knittingham PuppyTaille : 12 pattes (de haut, ce qui équivaudrait à 70 cm) Poids : 70 kg (pesait 8 kg à la naissance) Lieu de résidence : la niche près de la maison de Samy Signes particuliers : porte un collier bleu avec une médaille dorée à ses initiales "SD" Plats favoris : "Scooby Snacks" ou "Scooby Snax" (biscuits pour chien), pizzas aux anchois et au chocolat, sandwiches à gogo, glaces... Meilleur ami : Samy et, accessoirement, le frigidaire Ambition : manger toujours plus de Scooby Snax Scoubidou, ou Scooby-Doo en anglais, c'est bien sûr LA star. C'est un danois mal dégrossi, bien plus humain qu'animal (il parle et sait lire). Lui-même d'ailleurs ne se prend pas pour un chien ! Il faut savoir, pour la petite histoire, que le danois, ou dogue allemand, est censé être le plus pacifique de tous les molosses : gentil, tendre, doux, sensible, affectueux, bref toutes les caractéristiques de notre Scoubi. Adorable mais poltron, Scooby-Doo est un grand trouillard qui déteste les monstres et les fantômes que le Scoobygang affronte tout le temps. Sa propre ombre lui fait peur, c'est pour dire ! Meilleur ami dans la couardise et les fringales incontrôlées de Samy, il est d'un naturel innocent et ne pense pas à grand chose d'autre que sa faim ou sa peur. Comme tous les canins, il a un flair excellent et adore manger, en particulier les biscuits pour chien ("Scooby Snax" ou "scoubiscuits") : il ferait n'importe quoi pour en avoir, y compris la chasse aux zombies. Il est capable d'ingurgiter des tonnes de nourriture, du style pizzas et milkshakes. Bien que fourbe, il est la mascotte indispensable du gang qui l'adore. Être aux côtés de ses amis suffit amplement à son bonheur. Scooby est le contraire du danois bête à concours canins tant il a tous les défauts possibles, jusqu'à ces tâches noires sur le pelage, ce qui n'est pas du tout admis dans le standard de la race. La vraie couleur qui s'en rapprocherait le plus serait le "fauve" (à qui il manque le masque noir sur le museau) avec les tâches de l'arlequin (tâches trop rondes et pas assez déchirées). ou le "bringé"
Norville Rogers alias Shaggy ("Shaggy," en anglais, signifie "poilu") En français, il s'appelle Samuel alias Samy Voix de doublage : Francis Lax, qui fait partie de ces voix qui ont marqué l'histoire du doublage français. Il est la voix officielle de Tom Selleck. Il est Hutch dans "Starsky & Hutch" mais aussi Looping dans "L'Agence Tous Risques". Du côté animation, il est le narrateur d'"Albator 84", et Sancho dans "Les Mystérieuses Cités d'Or". Àge : 17 ans Taille : 1,80 m Poids : 66 kg Lieu de résidence : Coolville, USA, chez ses parents Plats favoris : chocolat, Scooby Snacks, Samy Snacks (sandwiches avec mayonnaise, poulet, oeufs, oignons, glaces, olives, jambon, moutarde : de tout et en grande quantité), piments... Meilleur ami : Scooby-Doo et accessoirement, le frigidaire Expression favorite : "Sauve qui peut !" et "Mordicus !" Samy, véritable icône nationale aux Etats-Unis, au look beatnik hippie, est le meilleur ami et le maître de Scoubidou. Tous deux sont inséparables. Alter ego de Scooby, il est aussi lâche que son chien et a peur de tout ! Comme son chien, Samy aime manger et a toujours faim. Son plat préféré est un sandwich à étages avec du chocolat, du poisson, des saucisses et des tas de sauces inimaginables. Outre les sandwiches, il raffole des Scooby snacks et des piments (il fait régulièrement des concours avec Scoubidou de celui qui en avalera le plus). Mais il ne grossit pas pour autant ! C'est grâce à lui et Scoubidou si le dessin animé est aussi comique.

Frederick Jones dit Fred Voix de doublage : Bernard Murat, comédien, metteur en scène et directeur du Théâtre Edouard VII à Paris. Il est la voix principale d'Anthony Blake dans "Le Magicien" et a doublé dans beaucoup de films. Il a été ensuite remplacé par Edgard Givry, qui n'est autre que la voix de Mac Gyver (entre autres)... Surnoms : Fred, Freddie Àge : 17 ans Taille: 1,77 m Poids : 80 kg (que du muscle) Lieu de résidence : Coolville, USA Ambition : Être un inventeur qui réussit Fred est le leader du groupe, ainsi que le chauffeur du fameux van "the Mystery Machine". Assez beau gosse, Fred est presque aussi intelligent que Véra. C'est toujours lui qui dirige le groupe, donne des ordres et crée les pièges à monstres (c'est un inventeur hors pair). A la fin de chaque épisode, c'est encore lui qui, avec Véra, raconte la solution de l'énigme. Fred est souvent considéré comme le plus courageux du gang, mais en fait Vera semble être encore plus téméraire. La rumeur veut qu'il fricotte avec Daphné en cachette, mais on ne saura jamais. En tous cas, il ne la quitte jamais Fred finira écrivain de romans policiers.

Velma Dinkley Velma s'appelle Véra en français Voix de doublage : Laurence Badie Àge : 15 ans (mais elle veut en faire 20) Taille : 1,32 m Poids : 42 kg Véra partage avec Mireille Mathieu le même "casque Playmobil" (cf sa coiffure). Bien qu'elle soit la plus jeune et la plus petite en taille, elle est de loin la plus intelligente de tous. Elle sait lire les langues anciennes, déchiffrer les vieux manuscrits ou raconter l'histoire d'un endroit particulier. Par contre, elle ne comprend rien à l'informatique. Elle ne croit pas aux fantômes, est très forte en calcul, et utilise toujours ses connaissances pour résoudre les énigmes. Son défaut ? Elle perd tout le temps ses lunettes d'intello (gros carreaux, soi dit en passant...) Sans elles, elle se dit aveugle Il est évident que sans Véra, le gang ne pourrait pas résoudre aussi facilement les énigmes.En général, c'est elle qui collecte les indices et Fred qui ramasse la gloire. Elle finira par faire de la recherche scientifique dans l'aéronautique.

Daphne Blake (Daphné avec un accent en français) Voix de doublage : Claude Chantal (qui a donné sa voix aussi à Caroline Ingalls dans "La petite maison dans la prairie", à Nausicaa dans "Albator 84", et Sailor Mars dans "Sailor moon"...) Àge : 16 ansTaille : 1,50 mPoids : 51 kg Lieu de résidence : Coolville, USA Ambition : Devenir un écrivain célèbre Daphné, c'est la jolie fille du groupe, toujours chic avec sa robe violette et son foulard vert olive. C'est grâce à la richesse de son père que le gang voyage autant et lui permet d'utiliser des bateaux, des talky-walkies et plein d'autres gadgets. Balayant son image de gravure de mode, elle est curieuse de s'aventurer dans l'inconnu et espère devenir écrivain. Le seul défaut de Daphné est son attrait pour le danger : du coup, elle est souvent la première à tomber dans les pièges. En V.O. on la surnomme : "Danger Prone Daphne". Elle est la cible parfaite. Quant au fait de trouver des indices et de résoudre les mystères, elle ne joue pas un aussi grand rôle que Fred et Véra, mais elle apporte à la série un certain charme.

Le Malt shop Le Scoobygang aime se retrouver au Malt Shop, l'endroit le plus cool de Coolville, pour boire du lait au malt et manger de bons snacks.

The Mystery Machine C'est le van conduit par Fred, qui emmène nos amis sur les routes de l'angoisse ! Sans doute inspiré par le fameux Combi de chez VW ?...

Scrappy-Doo Race : chiot danois brun, né à l'hôpital St-Bernard, de sa maman Ruby-Doo Àge : 5 ans (âge humain) Poids : 20 kg Particularité : porte un collier bleu avec une médaille dorée Expression favorite : "Ta da da da da da !" ("Puppy Power !" en VO) et "Nom d'un chiot !" Hobby : casser les pieds au Scoobygang Plat favori : scooby snacks Première apparition : 11 septembre 1979 Apparaît dans : 176 épisodes Scrappy-Doo est le neveu de Scooby-Doo. C'est la copie conforme de Scooby mais en miniature. Vraie petite boule de punch, il ferait n'importe quoi pour aider son oncle (son "tonton toutou"), en particulier se battre avec les monstres. Mais en fait il en dit plus qu'il n'en fait. Et surtout, il tape sur les nerfs de tout le monde. C'est un vrai désastre ambulant ! Scrappy-Doo est un personnage à succès même si tout bon fan de Scooby le déteste.

Scooby-Dum il s'appelle Scooby-Dur en France ("dumb" en anglais signifie bête, sot, imbécile...) Race : danois gris (les puristes diront qu'il est arlequin) Àge : 7 ans Poids : 70 kg
Particularités : porte un collier rouge avec un cercle doré et un chapeau de pêcheur rouge qui s'effiloche au fil du temps Lieu de résidence : Hokefenokee Swamp, Géorgie, USA Plat favori : scooby snacks Ambition : devenir un chien policier Expression favorite : "Oh" et "Dum-Dum-Dum-Dum"(dit-il avec une loupe devant l'oeil tel un détective) Première apparition : "The Gruesome Game of the Gator Ghoul" (18/09/1976) Apparaît dans : 20 episodes (The Scooby-Doo/Dynomutt Show et Scooby's All-Star Laff-A-Lympics) Premier "guest" (invité récurrent) de la série à apparaître dans le Scooby-Doo Show de 1976. On le verra ensuite dans All Star-a-laff-alympics. Scooby-Dum est le cousin de Scooby-Doo. Physiquement, il ressemble trait pour trait à Scooby, mais il a le poil gris et des dents de lapin. Détective râté, c'est un chien courageux (sans doute plus que Scooby), gentil mais stupide, pas très smart mais il a le coeur sur la main. Il parle lentement et a de l'humour 1er degré. Tout comme il ne quitte jamais son chapeau rouge, ce qui lui donne volontairement un petit côté Sherlock Holmes. Lui et sa cousine Scooby-Dee appartiennent à Ma & Pa Skillet , l'oncle et la tante de Samy.

Scooby-Dee (ou Scooby-Dear) Race : danois blanc neige ("snow white" en anglais) Àge : 7 ans Taille : 10 pattes Poids : 60 kg Métier : actrice glamour, a remporté en 1976 le prix "Golden Rover" Particularités : bat des cils de ses yeux violets et porte un collier rose avec un coeur en or Expression favorite : "Fiddle dee dee!" Lieu de résidence : Hollywood, Californie, USA Apparition : novembre 1984 Scooby-Dee est la cousine de Scooby-Doo, bien qu'on la prenne parfois pour sa bien-aimée. La seule différence qui les oppose, c'est qu'elle a de la classe, elle ! Elle parle avec un accent distingué (du sud des USA en VO) et vit à Hollywood, où elle travaille en tant que chien de cinéma. Beaucoup de méchants ont essayé de la capturer tant elle est célèbre. Elle apparaît dans un seul épisode : "The chiller diller movie thriller", du Scooby-Doo Show de 1976.

Yabba-Doo Race : danois gris Àge : 7 ans Taille : 12 pattes Poids : 70 kg Vêtements fétiches : "Stetson gris", "Kerchief" rouge (foulard) Métier : Assistant de Député à Tumbleweed Première apparition : "Yabba's Rustle Hustle" (25/09/1982) Apparaît dans : 13 épisodes Plat favori : snacks au chili Expression favorite : "Yippidy yabbadie doo !" Yabba-Doo est le frère de Scooby et appartient au député Dusty. Version western de Scooby, c'est un danois gris courageux au chapeau de cow-boy et à l'accent prononcé. Il apparaît pour la première fois en 1982 dans le Scooby Scrappy & Yabba-Doo Show. Après Scrappy, il est le deuxième "Guest "à avoir son propre show. En effet, avec le député Dusty (son propriétaire, sheriff timide de la ville de Tumbleweed, âgé de 22 ans, et résolument occupé à faire du chili pour Yabba et Scrappy), son frère et son neveu, il mène de nouvelles enquêtes. Plus maladroit que Scooby, Yabba-Doo est réputé butter facilement sur les obstacles. Daddy et Momsy-Doo (qui appartiennent à Mom & Pops Rogers, les parents de Samy), apparaissent dans l'épisode "Wedding Bell Boos" de The New Scooby-Doo Mysteries en 1985. Ruby-Doo, la soeur de Scooby, et son fils Baby Scrappy-Doo (qui deviendra l'infatigable Scrappy-Doo), apparaît dans l'épisode "Scrappy's birthday" dans le Richie Rich/Scooby-Doo Hour en 1981.

Dixie-Doo, la cousine de Scooby, apparaît dans un épisode The New Scoobydoo Mysteries de 1984 : "Snowboat Scooby" Grandpa-Doo, le grand-père de Scooby (apparaît dans un seul épisode : "Scooby's roots" du Scooby & Scrappy-Doo Show de 1981) Great-Grandpa-Doo, l'arrière-grand-père de Scooby (qui est mort) à moustaches Whoopsy-Doo Race : danois gris Whoopsy-Doo est l'un des cousins de Scooby. Il est clown et apparaît dans un épisode du New Scoobydoo & Scrappy-Doo Show de 1984 : "Wedding bell boos". Dooby-Doo Race : danois brun
Dooby-Doo est le cousin de Scooby et frère de Whoopsy-Doo (ils appartiennent à Oncle Gaggy), est animateur à la Elvis à Las Vegas dans le cirque A-Go-Go. Il apparaît dans l'épisode "The Dooby Dooby Doo ado" de The New Scooby-Doo Mysteries de 1984. Il y a aussi : Howdy-Doo, Skippy-Doo, les frères de Scooby M'man et 'Pa Rogers, les parents de Samy Maggie, sa soeur (mariée à Wilfred, beau-frère dont Samy parle régulièrement) Oncle Gaggy Oncle Shagworthy(riche bijoutier propriétaire d'un château. Apparaît dans la saison 3 "Scared a lot in camelot") Oncle Ned Le riche Oncle John Maxwell de Daphné (elle a un autre oncle, Matt) L'Oncle Cosmo de Véra Et son autre oncle, Dave Watson (elle a aussi un oncle John) Autres apparitions : L'Oncle Eddie de Fred Aggie Macduff, amie de Véra Alex Super, ami du gang Arlene Wilcox, amie de Véra Jimmy Pelton, ami du gang Professeur Krueger, ami du gang Professeur Brikston, ami du gang Professeur Greer, ami du gang Antonio, ami du gang Beth Crane, ami du gang

SCOOBYDOO WHERE ARE YOU ?
Premiere sur la chaîne américaine CBS : 19 septembre 1969
Episode # 69001 What a Night for a Knight Sept 13, 1969 Episode # 69002 Hassle in the Castle Sept 27, 1969 Episode # 69003 A Clue for Scooby-Doo Sept 20, 1969 Episode # 69004 Mine Your Own Business Oct 4, 1969 Episode # 69005 Decoy for a Dognapper Oct 11, 1969 Episode # 69006 What the Hex Going On? Oct 18, 1969 Episode # 69007 Never Ape and Ape Man Oct 25, 1969 Episode # 69008 Foul Play in Funland Nov 1, 1969 Episode # 69009 The Backstage Rage Nov 8, 1969 Episode # 69010 Bedlam in the Big Top Nov 15, 1969 Episode # 69011 A Gaggle of Galloping Ghosts Nov 22, 1969 Episode # 69012 Scooby-Doo and a Mummy Too Nov 29, 1969 Episode # 69013 Which Witch Is Which Dec 6, 1969 Episode # 69014 Spooky Space Kook Dec 20, 1969 Episode # 69015 Go Away Ghost Ship Dec 13, 1969 Episode # 69016 A Night of Fright Is No Delight Jan 10, 1970 Episode # 69017 That's Snow Ghost Jan 17, 1970 1970-1971 : Episode # 70001 Nowhere to Hyde Sept 12, 1970 Episode # 70002 Mystery Mask Mix-Up Sept 19, 1970 Episode # 70003 Jeepers It's the Creeper Oct 3, 1970 Episode # 70004 Scooby's Night with a Frozen Fright Sept 26, 1970 Episode # 70005 Haunted House Hang-Up Oct 10, 1970 Episode # 70006 A Tiki Scare Is No Fair Oct 17, 1970 Episode # 70007 Who's Afraid of the Big Bad Werewolf Oct 24, 1970 Episode # 70008 Don't Fool with a Phantom Oct 31, 1970 1978-1979 : Episode # 78001 Watch Out! The Willawaw ! Episode # 78002 A Creepy Tangle in the Bermuda Triangle Episode # 78003 A Scary Night with a Snow Beast Fright Episode # 78004 To Switch a Witch Episode # 78005 The Tar Monster Episode # 78006 A Highland fling with a Monstrous Thing Episode # 78007 The Creepy Case of Old Iron Face Episode # 78008 Jeepers, It's the Jaguaro Episode # 78009 Make a Beeline Away from That Feline ou Who was that Cat Creature I saw you with Last Night ? Episode # 78010 The Creepy Creature of Vulture's Claw Episode # 78011 The Diabolical Disc Demon Episode # 78012 Scooby's Chinese Fortune Kooky Cape Episode # 78013 A Menace in Venice Episode # 78014 Don't Go Near the Fortress of Fear Episode # 78015 The Warlock of Wimbledon Episode # 78016 The Beast Is Awake in Bottomless Lake

THE NEW SCOOBYDOO MOVIES
Cartoon d'une heure avec des guest stars chaque semaine. 09/09/1972, le samedi de 9:30 à10:30 jusqu'en septembre 1973. Puis de septembre 1973 au 31/08/74 de 9:00 à 10:00 toujours le samedi. 1972-73 : Episode #72001 Ghastly Ghost Town (avec les 3 Stooges) Episode #72002 The Dynamic Scooby-Doo Affair (avec Batman et Robin) Episode #72003 Scooby-Doo Meets the Addams Family Episode #72004 The Frickert Fracas (avec Jonathan Winters) Episode #72005 Guess Who's Knott Coming to Dinner? (avec Don Knotts) Episode #72006 A Good Medium Is Rare (avec Phylis Diller) Episode #72007 Sandy Duncan's Jekyll and Hydes Episode #72008 The Secret of Shark Island (avec Sonny et Cher) Episode #72009 The Spooky Fog (avec Don Knotts) Episode #72010 Scooby Doo Meets Laurel and Hardy Episode #72011 The Ghost of the Red Baron (avec les 3 Stooges) Episode #72012 The Ghostly Creep from the Deep (avec les Harlem Globetrotters) Episode #72013 The Haunted Horseman in Hagglethorn Hall (avec Davey Jones desThe Monkees) Episode #72014 The Phantom of the Country Music Hall (avec Jerry Reed) Episode #72015 The Caped Crusader Caper (avec Batman et Robin) Episode #72016 The Lochness Mess (avec les Harlem Globetrotters) 1973-74 (nouveaux shows combinés avec des rediffusions) : Episode #73001 The Mystery of Haunted Island (avec les Harlem Globetrotters) Episode #73002 The Haunted Showboat (avec Josie et les Pussycats) Episode #73003 Scooby-Doo Meets Jeannie (avec Jeannie et Babu) Episode #73004 The Spirited Spooked Sport Show (avec Tim Conway) Episode #73005 The Exterminator (avec Don Addams) Episode #73006 Weird Winds of Winona (avec Speed Buggy) Episode #73007 The Haunted Candy Factory (avec Cass Elliot) Episode #73008 Scooby-Doo Meets Dick Van Dyke

THE SCOOBY-DOO DYNOMUTT HOUR
Scooby et le super héros Dynomutt, se partage la lumière dans ce show d'une heure (ils sont la vedette de leur propre cartoon). Scooby-Dum apparaît occasionnellement pour résoudre diverses énigmes. Dynomutt est un chien bionique, partenaire d'un chasseur de crimes le Blue Falcon. Première : 11/09/1976 ABC : Sept 1976 - Nov 1976 / Samedi 9:30 - 10:30 Nom changé en "The Scooby-Doo/Dynomutt Show" 1976-1977 : Episode #76001 High Rise Hair Raiser Episode #76002 The Fiesta Host Is an Aztec Ghost Episode #76003 The Gruesome Game of the Gator Ghoul Episode #76004 Whatta Shocking Ghost Episode #76005 The Headless Horseman of Halloween Episode #76006 Scared a Lot in Camelot Episode #76007 The Harum Scarum Sanitarium Episode #76008 The No-Face Zombie Chase Case Episode #76009 Mamba Wamba and the Voodoo Hoodoo Episode #76010 A Frightened Hound Meets Demons Underground Episode #76011 A Bum Steer for Scooby Episode #76012 There's a Demon Shark in the Foggy Dark Episode #76013 The Ghost That Sacked the Quarterback Episode #76014 The Spirits of '76 Episode #76015 The Ghost of the Bad Humor Man Episode #76016 Scooby-Doo, Where's the Crew? Episode #76017 The Curse of Viking Lake Episode #76018 Vampire Bats and Scaredy Cats Episode #76019 Hang in There, Scooby-Doo Episode #76020 The Creepy Heap from the Deep Episode #76021 The Chiller Diller Movie Thriller Episode #76022 The Spooky Case of the Grand Prix Race Episode #76023 The Ozark Witch Switch Episode #76024 The Creepy Cruise Dynomutt Episodes (un par show) : The Great Brain . . . Train Robbery The Day and Night Crawler The Harbor Robber Everybody Hyde What Now, Lowbrow? Sinister Symphony Don't Bug Supermugg Factory Recall The Queen Hornet The Wizard of Ooze Tin Kong The Awful Ordeal with the Head of Steel The Blue Falcon Versus the Red Vulture The Injustice League of America The Lighter Than Air Raid The Prophet Profits

ALLSTARS-A-LYMPICS
A gaggle of Hanna-Barbera's favourite cartoon characters participate in track and field competition, spoofing ABC's "Wide World of Sports." I find most sports boring and this show just doesn't make them any more exciting for me. A boring show by far as it is plotless and not really funny. Zero spookiness ta boot, which is important to me when watching Scooby-Doo. Other cartoon segments included "Dynomutt, Dog Wonder," "Captain Caveman and His Teen Angels," and of course reruns of "Scooby-Doo."

THE SCOOBY AND SCRAPPY DOO SHOW
Nul, aucun intêret.

THE RICHIE RICH SHOW
Nouveaux épisodes de "Richie Rich" + rediffusions de "Scooby and Scrappy-Doo" + nouveaux épisodes de "Scooby and Scrappy-Doo". Mettent en scène Scooby, Samy et Scrappy-Doo. Beaucoup de gags.

THE SCOOBY-DOO-PUPPY HOUR
Show d'une heure avec Scooby et Scrappy pendant la première moitié, et Petey the puppy avec sa famille dans la seconde moitié. Série rebaptisée "The Scooby-Doo/Puppy Hour" (du 08/01/1983 au 03/09/1983) avec des rediffusions de divers épisodes de Scooby. Yabba-Doo fit son apparition dans ce show.

THE SCOOBY-DOO NEW MYSTERIES
Cette série est à la base la même chose que les shows de Scooby-Doo et Scrappy, mais avec des titres différents. Samy et Daphné sont toujours dans ce cartoon, et Fred et Véra font de temps à autres des apparitions. Daphne est reporter, Velma est scientifique pour la NASA et Fred est auteur de romans policiers. Durée d'un épisode : 11 minutes

THE 13 GHOSTS OF SCOOBY-DOO
Ce cartoon met en scène Scooby, Samy, Scrappy et Daphné. Se joint à eux Vincent Van Ghoul et Flim Flam. Flim Flam semble être inspiré de Short Round dans "Indiana Jones et le Temple maudit". Daphné a une nouvelle coupe de cheveux et des habits très 80's. Diffusion du 07/09/1985 au 06/09/1986

A PUP NAMED SCOOBYDOO
Série avec le Scoobygang enfant. Le gang se fait appeler "The Scooby-Doo Detective Agency". Diffusion du 10/09/1988 au 01/09/1990 (1/2 heure)

mardi, décembre 27, 2005

 

Hollywood fairytale.

Dana Michelle Plato (1964-1999) endured a roller coaster life of career sabotage, drug addiction, pornography, armed robbery, and Gary Coleman. Placed up for adoption by a sixteen year-old, baby Dana was taken in by an overachieving southern California mother who gently guided her as best she could toward an acting career. Starting at the age of seven, Dana was regularly thrust before the camera, appearing in over one hundred ads for Kentucky Fried Chicken, Noxema, Arco, Hallmark and other high-profile sponsors. During numerous retakes of one commercial for Dole fruit cocktail, Plato ended up extremely ill after consuming eighty-two bananas which expanded in her stomach. Shortly thereafter, she was enthusiastically hired for the lead role in The Exorcist, but her adoptive mother refused to allow Dana's participation in "that kind of movie". As Linda Blair enjoyed overnight superstardom, Dana plodded through roles in Beyond the Bermuda Triangle. During a brief appearance on The Gong Show, Dana was spotted by a producer who helped her land the role of Kimberly Drummond, the older sister on TV's Diff'rent Strokes. Her character served a dual purpose: she'd cast disapproving glances at the crazy schemes of her younger brothers, and she'd periodically proclaim she was no longer using the bathroom. Regardless, this part earned the child star tremendous fame and the unprecedented salary of $22,000 per episode between 1978 and 1984. Her role was terminated after she became pregnant in real life, a condition Diff'rent Strokes writers and producers ruled impossible to reconcile with the virginal, goody-two-shoes character of Kimberly. Plato then married guitarist Lanny Lambert, and named their son Tyler. Lambert divorced her in 1990, winning custody. Everything associated with Diff'rent Strokes became an obscure novelty. Her co-stars Todd Bridges and Gary Coleman had problems with both the law and their personal lives. Their names became punch lines in the public discourse, and privately Dana began to express an interest in developing an identity wholly separate from them. She wanted to exhibit the real Dana. She believed a five-page spread in the June 1989 issue of Playboy magazine might lead to some positive attention, but her pictorial was overshadowed by the centerfold: Playmate of the Year Kimberly Conrad, Hugh Hefner's new bride. Two Kimberlys were bad enough, but Conrad [Bain] was the name of the actor who played Kimberly's father on Diff'rent Strokes. It all proved too confusing for American masturbators, and Plato's career seemed permanently shelved. Leads were drying up, and she found herself unable to pay the rent. She was even developing a cocaine addiction. Had the Just-Say-No episode featuring First Lady Nancy Reagan all been a dream? In 1991, she was arrested for the armed robbery of a Las Vegas video store while wearing a clumsy disguise consisting of a curly blonde wig and jumbo-sized dark sunglasses. Dana pointed a pellet gun at the clerk, walked out with $164, removed the disguise, and immediately returned to the video store as though nothing had happened. Astonishingly, it was legendary entertainer Wayne Newton who posted her $15,000 bail bond. Plato was given five years' probation. News of her arrest, coupled with a timely increase in America's warmed-over kitschy nostalgia for all things Diff'rent Strokes, garnered her more publicity than ever. She was able to enjoy roles like the scantily-clad victim in the video-based interactive game Night Trap, and a string of B-grade movies like Bikini Beach Race. "If I hadn't gotten caught, it could have been the worst thing that happened to me because I could have died of a drug overdose," she mused. Later that year, she was arrested after forging prescriptions for Valium. As this was a direct violation of her armed robbery parole arrangement, she served thirty days in jail. This was to be the first of numerous arrests, jail terms, and drug-and-alcohol treatment centers for Plato, who ultimately exited her last prison sentence a lesbian, according to a 1998 issue of the Sapphic pride magazine Girlfriends. This was less of a revelation, since one year earlier she'd starred in an X-rated film cleverly titled Diff'rent Strokes. Plato contributed one skinny-dip, two soft-core lesbian sex scenes, and a sudsy threesome in a shower. Says Plato, "When the role came along I was very happy to do it because this is life. It's something people need to see and recognize and get healthy about. In my opinion it's not about gay or straight or bi; but attracted to spirits whatever body they're in. There's other reasons too, but that's how I see it. With women and women I think there´s an understanding. Nobody knows what a woman feels or experiences but another woman. We are the nurturers and there are times when we need to be nurtured." Paul Petersen (The Donna Reed Show) over time observed Plato had become far too hyperactive and way too thin. He relates an encounter which took place backstage at a Sally Jesse Raphael broadcast about former child stars: Just before we taped I was walking past the women's bathroom when a harried Dana came busting out the door. She apologized wildly for a collision that was no one's fault. I took her arm and held her fast. She had the cocaine user's tell-tale ring around the collar. Dana, I said to her. Wipe your nose. In less than ten minutes she was in front of the camera telling everyone she was clean and sober. Dana Plato's last public appearance took place May 8th, 1999, on the Howard Stern radio and television program, to clear up "misunderstandings" that she was a drug-addicted lesbian. Plato replied that she'd been sober for ten years. Then she wept. She volunteered a strand of hair for a drug test, only to plead with Howard to return it. Even the King of all Media seemed taken aback. He exhibited sympathy and restrained his remarks, avoiding easy pot-shots. She announced that she'd never been happier in her life. The next day, coroner officials at an Oklahoma trailer park would be ruling her death a suicide; the result of an intentional overdose on a toxic combination of Valium and Loritab. She died peacefully in her sleep at the age of thirty-four, and didn't leave a note.

 

Celebrity mug shots.


 

king of cool.

J’ai regardé "the great escape" hier soir, pour la 143 fois. Je sais pas pourquoi mais je trouve qu"il des airs de Damon Albarn (ou l'inverse). Un jour Steve mc Queen se fait arrêter pour conduite en état d'ivresse, il est arrêté, pose pour la traditionnelle photo de police mort de rire, déconne avec les flics et signe des autographes à tout le bureau de police. Steve mc Queen sera toujours the king of cool Né le 24 mars 1930 à Indianapolis. Terence Stephen McQueen passe son enfance dans la ferme de son oncle dans le Missouri. A l'âge de 14 ans, il entre dans une sorte de pensionnat, le Junior Boy's Republic, en Californie. A 17 ans, il pénètre dans le monde du spectacle à l'occasion d'un carnaval itinérant. Il abandonne la troupe et devient alors gardien d'une société de bois de charpente. Il s'engage ensuite dans les Marines, où il se spécialise comme mécanicien. Au terme de son contrat, en 1950, il prend plusieurs emplois : chauffeur de camion, fabricant de fleurs artificielles, débardeur et s'inscrit aux cours d'Art Dramatique de Sarsford Meisner, qu'il quitte en 1952, pour les cours d'Herbert Berghof et Utta Bagen. Il fait ses premiers pas au théâtre dans une reprise de "Peg O'My heart" et obtient son premier engagement important en remplaçant Ben Gazzara dans " A Hatfull of Rai". Sa notoriété grandissante l'amène à Hollywood en 1956 où il débute au cinéma dans MARQUÉ PAR LA HAINE où il interprète un joueur de billard, figuration si peu importante que son nom n'apparaît pas au générique. En 1957, il accepte de jouer le rôle d'un chasseur de prime, Josh Randall, pour la télévision américaine (titre français : "Au nom de la loi "). Le feuilleton durera trois ans. En peu de temps, il devient l'une des figures les plus connues d'Amérique et parallèlement il revient au cinéma dans des productions plus importantes. Révélé aux cinéphiles dans le rôle d'un tueur dans LA PROIE DES VAUTOURS, c'est le succès éclatant du KID DE CINCINNATI qui confirmera définitivement Steve McQueen au rang de star. En 1977, après deux ans d'absence, il interprète le rôle d'un médecin d'une petite ville de Norvège dans AN ENEMY OF THE PEOPLE de George Shaefer. Le 17 janvier 1980, il épouse Barbara Minty, une cover-girl de 25 ans. Il meurt le 7 novembre 1980, des suites d'un cancer du poumon, à la clinique de Ciudad-Juarez, au Mexique. Il venait d'interpréter, comme à ses débuts, un chasseur de primes dans son dernier film, LE CHASSEUR 1956 - Marqué par la haine (Robert Wise)1957 - Never love a stranger (Robert Stevens)1958 - Danger planétaire (Irvin S. Yeaworth Jr)1958 - Hold up en cent vingt secondes (Charles Guggenheim)1959 - La proie des vautours (John Sturges)1960 - Les sept mercenaires (John Sturges)1961 - Branle bas au casino (Richard Thorpe)1962 - L'enfer est pour les héros (Don Siegel)1962 - L'homme qui aimait la guerre (Philip Leacock)1962 - La grande évasion (John Sturges)1964 - Une certaine rencontre (Robert Mulligan)1964 - La dernière bagarre (Ralph Nelson)1964 - Le sillage de la violence (Robert Mulligan)1965 - Le kid de cincinnatti (Norman Jewison)1966 - La canonnière du Yand Tsé (Robert Wise)1966 - Nevada Smith (Henry Hathaway)1968 - L'affaire Thomas Crown (Norman Jewison)1968 - Bullitt (Peter Yates)1969 - Reivers (Mark Rydell)1971 - Le mans (Lee H. Katzin)1971 - Challenge one (Bruce Brown)1972 - Le dernier bagarreur (Sam Peckinpah)1972 - Le Guet Apens (Sam Peckinpah)1973 - Papillon (Franklin J Schaffner)1974 - La tour infernale (John Guillermin)1977 - An enemy of the people (George Schaefer)1980 - Tom Horn (William Ward)1980 - Le chasseur (Buzz Kulik)

samedi, décembre 24, 2005

 

Further down the spiral, n°6.

"I hurt myself today to see if I still feel. I focus on the pain the only thing that's real. The needle tears a hole, the old familiar sting. Try to kill it all away but I remember everything. What I have become ? my sweetest friend... Everyone I know goes away in the end... You could have it all : my empire of dirt I will let you down. I will make you hurt. I wear my crown of shit on my liar's chair full of broken thoughts I cannot repair. Beneath the stain of time, the feeling disappears you are someone else I am still right here... What have I become ? my sweetest friend everyone I know Goes away in the end... You could have it all : my empire of dirt I will let you down. I will make you hurt If I could start again a million miles away I would keep myself. I would find a way."

 

Dick Laurent is dead.

J'ai acheté la nouvelle édition de Lost highway, j'avais déja l'édition de TF1, mais l'édition MK2 enterre l'autre : les noirs sont vraiment noirs, le son est parfait, le bouquin plutôt bien foutu, rien à dire. Retour sur un film qui me fait vraiment flipper. Même chose que pour feux rouges : j'aime la nuit, j'aime les routes. Lost highway film de culte (merçi à eux)."Fred Madison se produit chaque soir dans une boîte de nuit et mène apparemment une vie paisible avec sa femme Renee. Un matin, Renee découvre dans son courrier une cassette vidéo contenant des vues de sa maison, d'abord extérieure puis intérieure. Fred commence alors à cauchemarder jusqu'à ne plus faire de différence entre une réalité paniquée et un irréel onirique. Par ailleurs, son existence est menacée par l'apparition d'un homme à l'identité mystérieuse. Un soir, il rêve qu'il découpe sa femme en morceaux et finit condamné à mort. Il réussit à disparaître de sa cellule et un autre jeune homme prend sa place. Mais est-ce vraiment un songe? "Pour moi, il y a plus d'un mystère dans Lost Highway. Un mystère est ce qui se rapproche le plus du rêve. Le simple mot mystère est excitant. Les énigmes,les mystères sont merveilleux, jusqu'à ce qu'on les dévoile. Je crois donc qu'il faut respecter les mystères." "A cause des conventions hollywoodiennes, il faut transformer le rêve en quelque chose que le public puisse comprendre. Pourtant tout devient si ennuyeux quand le film commence à avoir trop de sens." Paroxysme du genre lynchien par excellence, le thriller fantastico-schizophrénique, en incessante quête d'une vérité multiple, d'une déstabilisante recherche de compréhension sous forme de tempête cataclysmique sous un crâne malade. Comment essayer de discerner les lois du genre lorsque ce genre n'existe justement pas? Trip sous acide, collage délirant entre l'organique et le minéral, multiplicité labyrinthique, Lost Highway a réinventé le cinéma, au milieu de l'avant et de l'après, atomisant toute logique. Le film sur le principe d'une temporalité déphasée où la capture de certains événements, donnés à voir avant même qu'ils se soient produits, précède parfois leur accomplissement. En somme, l'exemple type de l'oeuvre à la psychologie en deux dimensions. Tissant une toile saccadée où le spectateur est forcément mis dans une situation de voyeur dérouté devant cet engrenage fondé sur l'isolation sensorielle, inexprimable et touchant presque à l'ésotérisme, l'intrigue voilée et conspiratrice de ce cauchemar grandeur nature (on nous cache tout, on nous dit rien... De quoi finir totalement parano, d'autant plus que certains effets glacent les sangs sans crier gare) gagne à être revue pour réussir à atteindre cet infime état de réceptivité qui permet de capter chaque fois un petit plus, tout en restant dans le flou le plus hagard. Le dictat de scènes mentales extraordinaires amplifie un effet d'enfer extatique où l'ultra-expérimental griffé Lynch s'affirme comme un remède à tout critère mettant en danger la puissance d'un imaginaire jamais rassasié, vecteur traumatique de sensations événementielles. Construisant ses méthodes narratives comme un morceau musical enclin à tout larsen, cherchant l'atmosphère et la tonalité perturbante, Lynch se pose en scientifique sensoriel concotant ses lois de l'esthétique aux combinaisons infinies et instinctives. Bric-à-brac underground, d'une violence destructrice et d'un nihilisme contrasté, la bande originale du film joue également sur les ruptures et les variations. Gigantesque mix entre le dub, le jazz, l'easy leastening, le rock et le trip hop, ce voyage sonore entre directement dans un univers angoissant par un Bowie dérangé, radicalisé brutalement par du Ramstein ou la décadence de Kraftwerk. Déjouant les dédales de la mythologie hollywoodienne, ce coït interromptu entre fond et forme célèbre le triomphe de l'émotion plastique des obsessions virtuelles d'un cinéma métamorphosé, désagrégeant temps et espace. Peter Chung est récemment le réalisateur de "Matriculated", peut-être le plus décalé et original des films Animatrix (2003), il est aussi le créateur de nombreux court-métrages d’animation, dont la série MTV "Aeon Flux" et à l’origine des fameux Razmokets. L’article qui suit est un hommage de Peter Chung sur le film Lost Highway de David Lynch. Cadrage publie ce texte inédit car, outre notre vif intérêt et amitié portés à l’originalité des films de Peter Chung, il nous semble intéressant, voire fondamental, de mettre en lumière les réflexions écrites des réalisateurs. Les grands cinéastes sont nécessairement, par définition, de grands critiques. La réciproque est on le sait moins évidente. Il y a plusieurs années, le Musée d’art du conté de Los Angeles a présenté une rétrospective des films de David Lynch. La revue Weekly de Los Angeles a publié sur Lost Highay une critique acerbe de Paul Malcolm qui m’a suffisamment mis en colère pour que je leur envoie cette lettre, qu’ils ont ensuite publiée (sous une forme bien plus brève) Très bien si Paul Malcolm admet ne pas comprendre le film de David Lynch Lost Highway – mais la façon dont il peut ensuite affirmer que Lynch lui-même n’est pas le seul à être incapable de trouver la signification et la visée du film, mais qu’il en va de même pour tout le monde, apparaît comme un signe d’une suffisance déconcertante. Ce qui est regrettable, c’est que Mr Malcolm, qui semble avoir beaucoup d’estime pour les précédentes œuvres de Lynch, a du complètement passer à côté de ce qui constitue sûrement, jusqu’à aujourd’hui, le film le plus pensé de Lynch. Malgré l’absence de réaction qu’a entraîné le film (particulièrement parmi les critiques), la logique de Lost Highway est assez simple et évidente – une fois que vous avez opéré le changement que requiert le film au niveau de la conscience. En un mot : Fred (Bill Pullman) assassine sa femme Renee (Patricia Arquette). Le souvenir du massacre, immortalisé sur une cassette vidéo, suffit pour le déclarer coupable. Sa culpabilité est faite, il se morfond dans une cellule, un homme condamné qui n’a pas d’issue. Il lui faudrait un miracle pour racheter sa vie, et il s’en produit un. On lui offre une deuxième vie, une seconde chance. Il parvient à échanger sa vie avec celle d’un jeune homme innocent, Pete (Balthazar Getty). Le piège réside dans le fait qu’il ne se souvient pas de sa vie précédente, lorsqu’il était Fred. Il rencontre Alice (jouée également par Patricia Arquette), que nous, nous reconnaissons contrairement à lui. (La présence de Patricia Arquette dans deux rôles n’est pas une bizarrerie anodine mais constitue un élément crucial pour illustrer le fait qu’il ne se souvient pas de sa vie précédente. Aussi, il s’avère qu’elle est, dans un sens, le fantôme de la femme de Fred, le jeune Pete est alors induit en erreur…) Fred/Pete entreprend alors de recommencer à perturber sa femme à travers une série de gestes imprudents qui, semblent représenter pour lui des démonstrations de liberté (rébellion), et qui, pour le spectateur apparaissent comme le gâchis de son précédent sursis vis-à-vis de la mort. Assez rapidement, il tue à nouveau. Dans le désert, il rencontre le farceur cosmique (Robert Blake), le temps revient en arrière (la baraque brûle à l’envers) et Pete redevient Fred. La cruelle plaisanterie dont il a fait l’objet est révélée ; il a apprit la leçon, qu’il n’y pas d’échappatoire, qu’il n’y a aucun intérêt à être quelqu’un d’autre, peu importe qui nous sommes, nos actes font partie de nous. Je ne peux développer ici les intrigues secondaires qui font participer le personnage de Robert Loggia (sa relation avec Renée/Alice et le supposé motif de Fred pour la tuer), le personnage de Robert Blake (une sorte de marraine de conte de fée capable de se déplacer dans le temps et dans l’espace), la police, la rupture avec le temps linéaire (au profit du temps intérieur), pour ne pas citer l’usage éloquent et audacieux du son et de l’image qui caractérise l’oeuvre d’une force créatrice sans retenue au moment d’apaiser le public conformiste. Lost Highway est un film important car son objectif réside dans le fait d’inventer de nouveaux modes d’expression profondément personnels ainsi que des notions insaisissables. Lynch nous invite à réfléchir sur le sens de ce que veut dire être ce que nous sommes – c'est-à-dire "comment ce fait-il que je suis qui je suis, et pas quelqu’un d’autre ; et si je pouvais être quelqu’un d’autre ?". Cette question "Pourquoi ne suis-je pas né quelqu’un d’autre, à une autre époque et dans un autre lieu", est le mystère le plus obscur de la vie, et certainement le plus universel. Pour moi, l’effet secondaire le plus passionnant survenu après avoir vu Lost Highway, est la possibilité de penser que si j’ai vécu d’autres vies mais que je ne m’en souviens pas, je peux peut-être vivre comme si je m’en souvenais et non pas comme Balthazar Getty. En tant que spectateurs, nous souhaitons qu’il puisse s’inspirer de la sagesse qu’il a hérité de Bill Pullman – le film est indirectement favorable à la conscience collective. D’autres films hollywoodiens comme : Big, Switch, All of me, Vice Versa, etc. ont souvent émis l’idée d’échanger les identités mais ils sont tous des tricheries dans la mesure où ils permettent à l’individu de garder sa conscience et sa mémoire originelles tout en adoptant une seconde identité. Pour autant que je sache, Lost Highway est le premier film à étudier sérieusement ce sujet, et il n’y va pas de main morte (Si je deviens toi, je deviens quelqu’un qui ne se souvient pas avoir été moi – bien entendu.) Pour Lynch, le film représente un pas en avant dans le sens où il n’existe plus une nette délimitation entre les bons et les mauvais personnages. Alors que dans Blue Velvet ou Twin Peaks, il jouait sur une forte division entre l’innocence et le mal, dans Lost Highway, ces deux impulsions sont présentes chez les personnages principaux. Le caractère accepatble de Blue Velvet est principalement du au ton essentiellement parodique de ce film ; aussi stupéfiante qu’elle soit, cette oeuvre ne cesse d’être un film qui fait référence (et réagit à) à un genre de film particulier. Lost Highway est un film qui s’intéresse beaucoup à la métaphysique et pas du tout à la psychologie, ce qui explique peut-être pourquoi ses significations ont des publics si peu attentifs. Lorsque Bill Pullman tue sa femme, je suppose que la plupart des spectateurs veulent savoir pourquoi il l’a fait. (Perspective dans laquelle je suis certain que la plupart des réalisateurs se seraient aussi dirigés). Lynch ne s’intéresse pas vraiment à cette question. Dans toute œuvre de fiction, les réponses à de telles questions sont, en fin de compte arbitraires. Lynch ne s’attarde pas du tout ni sur le procès, ni sur la question de la culpabilité, ou sur la rationalisation psychologique. Ce qui importe, c’est le transfert de la vie d’un homme vers celle d’un autre, et le fait que cet homme soit une âme condamnée accroît considérablement l’enjeu. Dans tous les films de Lynch, la compréhension n’apparaît que comme le résultat d’un changement de notre cadre de référence, notre esprit qui prend tout au pied de la lettre, notre conscience ordinaire ne nous est pas très utile. Et cela parce qu’avec Lynch, il n’y a pas de différenciation entre les évènements d’ordre interne et ceux d’ordre externe. Il permet aux états internes de ses personnages de se projeter librement dans le monde extérieur et il le fait sans procédés d’explication ; c’est la méthode de la poésie. Après un an d’articles hostiles, de critiques montrant des signes de déception, et d’indifférence de la part du peuple, Lost Highway mérite d’être réévalué par rapport à la contribution vitale qu’il a apporté au cinéma américain moderne.

vendredi, décembre 23, 2005

 

Florent Emilio Siri.

Viril mais toujours correct, ce jeune homme tombe deux claques visuelles (même nid de guêpes qui reste à mes yeux le vrai remake d'Assault et même avec ce connard de Naceri, le film reste une petite bombe). Otage sort en DVD et Février et c'est une bonne nouvelle... "Après des études à la Sorbonne, Florent Emilio Siri devient réalisateur. Il commence par travailler sur des clips musicaux (pour IAM, Pow Wow, Alliance Ethnik, Wu-Tang Clan,...), puis signe en 1992 le documentaire 'Mort lente', dont l'action se déroule en Lorraine, sa région d'origine. Florent Emilio Siri filme à nouveau ses terres natales en 1998, pour son premier long métrage de fiction, intitulé 'Une minute de silence'. Cette histoire d'amitié entre un mineur polonais (Benoît Magimel) et son collègue italien (Bruno Putzulu) est primée aux festivals de Namur et de Belfort. C'est grâce à ce film qu'il remporte le 'Prix Cyril Collard'. En 2002, il retrouve Benoît Magimel pour le film d'action 'Nid de guêpes'. Un groupe de bandits se retrouve coincé dans un entrepôt avec des forces de police, leur prisonnier et les "envahisseurs" qui tentent de rentrer pour le libérer... Plutôt que de s'étaler encore une fois sur l'éternelle question du potentiel renouveau du film de genre français, mieux vaut considérer le film comme quelconque. Il n'y a aucun sous-entendu péjoratif ici. Certes le film n'est pas ce qu'on fait de plus nouveau ou de plus original, mais il possède une touche qui fait naître l'intérêt dont aurait pu manquer un énième film de gunfights sans scénario béton. Le scénario ici parvient cependant à être habile. On a cent fois été confronté à ce genre de situation, et l'on s'attend donc à retrouver les clichés du genre. Mais à l'exception de quelques faiblesses ou quelques plaisirs que se fait le réalisateur, le film parvient à éviter les pièges habituels. La structure rappellera au choix Assaut de John Carpenter ou le jeu vidéo Counter-strike, c'est aussi basique que ça, mais cela ne signifie pas pour autant que c'est banal. Disons juste que cette idée de base déjà vue est ici parfaitement exploitée pour un film qui est au final un exercice de style entièrement réussi. Le film met un certain temps à démarrer, se perdant un peu dans ce mystère qu'il tente de garder autour des différents personnages présentés en parallèle, mais la première attaque survient avec une telle force qu'on sort littéralement de la possible léthargie dans laquelle on commençait à sombrer, pour ne plus se voir laisser un moment pour souffler. À l'exception de quelques trêves succinctes, permettant à l'action de mieux s'organiser pour une encore plus grande efficacité, la mise en scène ne se relâche jamais. À travers un découpage et un montage exemplaire, l'ambiance est parfaitement tenue de bout en bout, grâce également à une photo optant pour le sombre, nous plongeant plus profondément dans cette atmosphère. Le suspense du huis clos est à son comble. Les acteurs, en majorité des membres de cette nouvelle génération qu'on nous vend depuis quelques années, évoluent avec justesse, sans aucune esbroufe (à l'image de la mise en scène), autour d'un Pascal Greggory grandiose, tout en retenue. L'ensemble compose un groupe de "résistants" adroitement représentés, face à cet ennemi omniprésent et terrifiant, traité à la manière d'une masse bestiale, les fameuses "guêpes", grouillant autour du lieu restreint, tentant de rentrer afin de sauver leur "reine". L'action que nous offre le film est soignée, par l'intermédiaire d'une mise en scène carrée, qui ne cède jamais à l'effet de style superflu, adoptant plutôt une approche brutale, le tout dans une obscurité étouffante. C'est cette représentation qui fait en partie l'intérêt et la nouveauté relative de ce Nid de guêpes. En 2005, sort Otage, autre grosse claque « Jeff Talley, autrefois négociateur d’otages pour la police de Los Angeles, s’est retiré dans une petite ville. Lorsqu’un vol de voiture dérape et se transforme en prise d’otages, Talley devra reprendre du service et faire avec les données inattendues de la soirée. Lorsque les premiers noms du générique apparaissent avec un détourage bizarre sur fond noir, on se demande pourquoi cela paraît si cheap, si "film d'action des années 80". Alors le véritable générique, une animation que l’on ne révèlera pas, fait son apparition et c'est tout de suite autre chose. A la fois classe et délibérément ancré dans un esprit de série B, ce bref "pré-film" annonce d’emblée l'ambition d'un film qui jamais n'essaiera de viser trop haut, que ce soit dans sa forme, à la fois léchée et sans esbroufe, soignée mais sans fioritures, ou dans son scénario, qui ne prend jamais trop conscience de lui-même, évitant ainsi de tomber dans le film-concept ou dans l'accumulation de twists superflus. Au cours des deux heures qui suivront, Otage fera preuve d’une proximité avec les polars sans concession des années 70. Noir, violent, parcouru de scènes, de situations, d’événements rares dans le cinéma d'action et les thrillers d'aujourd'hui, le film de Florent Siri est dur, cruel, vrai. Tout du moins sonne-t-il vrai, malgré un parti-pris scénaristique assez fort. Et c’est là que réside la force du film. A partir d'un roman peuplé de nombreux personnages, Doug Richardson et le cinéaste se sont concentrés sur un protagoniste principal, son passé, son parcours, en un mot, son histoire. Sans jamais trop s'attarder sur son tourment, sans jamais surdoser dans la présence d'un trauma, ils cernent le personnage à la perfection, aidés par un Bruce Willis exemplaire, taciturne comme dans les meilleurs de ses films récents (notamment ses films avec M. Night Shyamalan), hanté. Sans verser dans l’introspection, l’intrigue fait de lui son moteur. Il est de tous les plans et le spectateur est avec lui. Otage n'est pas un film de personnages mais ils ne sont pas pour autant laissés pour compte. Même les méchants, dessinés d’après des archétypes, sont correctement traités. Ainsi, quand tel ou tel personnage semble too much, le script fait très habilement passer la pilule, justifiée par ce que l’on pourrait décrire comme une prise en compte de l'expérience des personnages en tant que spectateurs. Autrement dit, on a là l'un des rares films où certains protagonistes se comportent d'une manière qui pourrait paraître peu crédible. Que ce soit les ressources de l'un, ou la folie d'un autre, cela peut s’expliquer par le fait que ces protagonistes ont vu des films, ont joué à des jeux vidéos, etc. C’est pourquoi lorsque l’un des preneurs d’otages commence à se comporter comme un psychopathe issu d'un film d’horreur à tendance fantastique, l’acteur l’interprète presque littéralement comme un monstre et la mise en scène sublime le tout par des plans eux aussi provenant du cinéma d’épouvante. "Le métier de réalisateur est de rendre crédible une réalité complètement fabriquée", disait David Fincher. C’est très exactement l’exploit accompli ici par Siri, qui exploite son scénario à la perfection. On retrouve la tension omniprésente de Nid de guêpes, cette même habileté dans la gestion de l’espace. En traversant l’Atlantique, le cinéaste a emmené avec lui son chef opérateur, son monteur et son compositeur, une gageure pour un "émigré". Si sa courte filmographie ne témoigne pas pour le moment de thèmes particuliers, une certaine personnalité s’en dégage néanmoins dans l’esthétique. C'est sombre, c'est chaud. Ça ralentit seulement quand il faut, ça explose seulement quand il y a besoin. Efficace, précise, l’œuvre ne s’impose pas comme un quelconque renouveau et se situe sur la frontière de son propre parti-pris, ce qui la rendra fragile aux yeux des spectateurs les plus réticents. Cependant, elle fait preuve d’assez d’originalité par le biais de détails peu communs dans le genre, pour créer la surprise. Avec son précédent film, Florent Siri signait un remake officieux de l’Assaut de John Carpenter, un thriller de 1976 mêlant à l’univers policier une qualité fantastique que l’on retrouvait dans Nid de guêpes. Il en va de même avec Otage. Si le bourdonnement des guêpes a disparu, les monstres ne manquent pas de faire irruption dans la réalité.

 

Leonard Cohen.

Lorsque l’on évoque Leonard Cohen, le monde se partage immédiatement en deux camps : les indifférents, ceux qui le trouvent triste et barbant, rasant, et les admirateurs, ceux qui voient en lui un grand auteur-compositeur, un spécimen unique dans l’histoire du rock. Mais dans un cas comme dans l’autre, Leonard Cohen ne laisse personne indifférent, ce qui est sans doute la marque de son immense talent. Leonard Cohen est né en 1934 dans la province du Québec, à Westmount, un quartier riche et anglophone de Montréal, d’une famille juive russo-polonaise. Il est très tôt passionné par la littérature et la poésie où ses goûts ne se limitent pas uniquement aux auteurs anglo-saxons. Leonard Cohen : Quand j’étais jeune j’ai commencé à lire vraiment avec les romanciers français comme Camus et Sartre comme tout le monde ! Je lis très peu de poésie maintenant, mais j’étais très influencé par quelques poètes. Parmi eux Federico Garcia Lorca, le grand poète espagnol, William Butler Yeats, le poète irlandais et… la Bible, les poésies de la Bible, beaucoup. A 17 ans Leonard Cohen entreprend des études d’histoire à l’université de Mc Gill, tout en écrivant ses premiers poèmes. Parallèlement il s’intéresse déjà à la musique et il participe à la formation d’un trio de country-musique et de folk "Les Buckskin Boys". En 1956, il publie un premier recueil de poèmes Let Us Compare Mythologies grâce à une souscription lancée dans le journal de l’université : le McGill News Paper ; d’une manière générale le livre est bien reçu, même si ses ventes ne dépassent pas les quelques centaines d’exemplaires. En 1959, avec l’aide d’une bourse qui lui est allouée par les affaires culturelles du gouvernement canadien, Leonard Cohen se rend en Europe. Leonard Cohen séjourne quelques temps à Londres, puis en Grèce où il loue une maison sur l’île d’Hydra qui n’est pas encore le haut lieu touristique qu’elle est devenue aujourd’hui. C’est à l’époque un refuge très apprécié des artistes qui y trouvent l’accueil et le calme propice à l’inspiration. C’est à Hydra où il va finalement séjourner sept ans que Leonard Cohen écrit Flowers for Hitler un recueil de poèmes très controversé qui paraît en 1964 ou il raconte notamment sa rencontre avec Marianne Ihlen, sa compagne dans une librairie de l’île. Il publie aussi deux romans : The Favorite Game en 63 (un portrait d’un artiste jeune juif dans Montréal) et Beautiful Losers en 1966, décrit comme une désagréable épopée religieuse d’une grande beauté. Lors de la publication de Beautiful Losers, le Boston Globe écrit : "James Joyce n’est pas mort. Il vit à Montréal sous le nom de Leonard Cohen", ce qui est certes élogieux mais ne nourrit pas son homme car le livre se vend mal; 3000 exemplaires au États-Unis et un millier au Canada et Leonard Cohen voit bien qu’il lui faut trouver une autre voie pour gagner sa vie. La musique s’impose tout naturellement à Cohen car depuis son enfance et au travers de son expérience avec les "Buckskin Boys", elle a toujours occupé une place de choix dans sa vie. Leonard Cohen : J’aimais bien toutes les oeuvres de Segovia et les guitaristes flamenco, les folkloriques portugais, les fados, toutes les chansons du Moyen-Est et naturellement les musiques pop dans les juke-box de tous les cafés de Montréal. Leonard Cohen décide de se rendre à Nashville pour tenter d’enregistrer un album de country-western. En chemin il fait halte à New York où il découvre Joan Baez, Bob Dylan, Phil Ochs, Joni Mitchell et Tim Buckley. Cohen se met alors à fréquenter Greenwich Village où il tente de placer ses chansons auprès des artistes de la scène folk et c’est ainsi qu’il rencontre Judy Collins. Leonard Cohen : J’ai rencontré Judy Collins à New York un certain moment et j’ai joué quelques chansons pour elle et elle m’a dit qu’elle n’aime pas exactement … elle aime ce que je fais mais si j’ai quelque chose dans l’avenir… Quand j’ai terminé Suzanne je lui ai téléphoné de Montréal et je lui ai chanté cette chanson et elle a dit qu’elle veut l’enregistrer cette chanson et elle m’a aidé beaucoup. La version de Suzanne qui figure sur l’album In My Life de Judy Collins permet à Leonard Cohen de se faire un petit nom sur la scène new-yorkaise. Il rencontre ainsi Allen Ginsberg et Andy Warhol, ainsi que des musiciens comme Lou Reed, Jakson Brown et Nico. Il fait aussi la connaissance du producteur et découvreur de talent John Hammond qui l’aide à signer chez C.B.S., la maison de disque de Bob Dylan. Un premier album, Songs Of Leonard Cohen paraît en janvier 1968. Pour les Américains, Songs of Leonard Cohen n’est que l’œuvre d’un auteur relativement connu qui veut prouver qu’il sait aussi écrire des chansons. Pour les Européens c’est une découverte totale puisque aucun de ses livres n’a encore été traduit. L’album parfaitement maîtrisé pour une première oeuvre est une suite de classiques, de Suzanne à So Long Marianne en passant bien sûr par Sisters Of Mercy. Leonard Cohen est à la mode et sa maison de disques le presse de réaliser un second album, il choisit de le faire à Nashville qui est, rappelons-le, le but initial de son passage à New York, et c’est Bob Johnston qui a déjà à son actif des albums de Simon et Garfunkel, Johnny Cash et Bob Dylan qui est chargé de la production. Le résultat: Songs From A Room qui est publié en avril 1969. Le premier album de Leonard Cohen a reçu un accueil enthousiaste en Europe où des chansons comme Suzanne, Sisters Of Mercy et So Long Marianne sont mises au rang de classique. Un an plus tard, Songs From A Room, son deuxième album qui s’ouvre sur Bird On A Wire ne déçoit pas. Cohen y aborde des problèmes comme la religion, l’histoire, l’engagement politique à coté du suicide et de la drogue. C’est un énorme succès en Angleterre où l’album se classe N°2 ainsi que dans les pays francophones où l’on s’attarde sur sa version bilingue de la Chanson du Partisan d’Anna Marly. Leonard Cohen effectue sa première tournée Européenne en 1970 accompagné du groupe "The Army" au sein duquel on remarque un certain Charlie Daniels au violon et à la guitare acoustique. A Aix en Provence on frôle la catastrophe lorsque Cohen qui, rappelons le, vit en Grèce se voit traité de fasciste par des spectateurs qui lui reprochent de cautionner le régime des colonels. Leonard Cohen : J’ai pas passé beaucoup de temps quand les colonels étaient là ; j’ai passé du temps dans les années 1960 la plus part du temps, mais j’avais des amis là-bas pendant tout ça et j’avais une vie, c’est pas une question de supporter le untel ou quelque chose comme ça ! A l’île de Wight, Leonard Cohen fait un triomphe dont on retrouve un extrait sur l’album Songs Of Love And Hate en avril 1971. Entre temps il s’est installé à Nashville. C’est donc très logiquement dans cette ville qu’il a enregistré le disque avec toujours Bob Johnston aux commandes et le groupe "The Army" pour l’accompagner. C’est la première fois qu’apparaissent des arrangements de cuivres et de cordes. Elles sont l’œuvre de Paul Buckmaster dont Leonard Cohen avait apprécié le travail sur un album d’Elton John. Songs Of Love And Hate contient quelques grands titres de Cohen comme Famous Blue Raincoat ou Joan Of Arc. Pourtant l’album s’attire les foudres d’une certaine critique qui lui reproche son manque de sobriété musicaleLeonard Cohen prend alors quelques distances avec la chanson et en 1973, Columbia doit se contenter de publier un album public Live Songs où l’on trouve quand même 5 inédits ! S’il reste absent de la scène musicale, Cohen n’en est pas moins actif mais dans d’autres domaines. En vrac, il publie un nouveau recueil de poésies The Energy Of Slaves, il fait deux enfants : Adam et Lorca à sa compagne Suzanne, il quitte Hydra et il rejoint Israël en pleine guerre du Kippour par devoir et comme alibi pour s’éloigner de la maison confie-t-il ! On retrouve d’ailleurs un aspect guerrier dans le nouvel album de Cohen New Skin For The Old Ceremony qui paraît finalement en septembre 1974. Ici les chansons ont pour titre Field Commander Cohen, Who by fire, This is a War, ce qui révèle une certaine humeur belliqueuse. On retient aussi Lover Lover Lover le tube de l’album et Chelsea Hotel dédié à la mémoire de Janis Joplin. Les arrangements ont été confiés à John Lissauer qui a su mettre en valeur la voix de Cohen et lui redonner le souffle qu’il semblait avoir perdu. Après New Skin For The Old Ceremony, le rythme de parution des albums de Leonard Cohen ralentit sérieusement. A part un Greatest Hits en novembre 75, c’est le silence à tel point que Bob Dylan dédicace son album Desire à Leonard s’il est encore dans le coin. Cohen répond en l’invitant à chanter sur son nouvel album Death Of Ladies Man. Le disque a été réalisé par Phil Spector, le producteur génial des Ronets, et autre Ike et Tina Turner. On s’étonne que Cohen ai choisi Spector qui traîne une réputation de paranoïaque, de fou dangereux. A moins que ce soit Spector qui ai choisi Cohen. Leonard Cohen : On a eu un ami mutuel et il m’a appelé à un concert que j’ai donné dans le Troubadour alors Phil est venu et il nous a invité à sa maison, il fermé la porte et on avait pas le droit de sortir, moi je lui ai dit "si nous sommes ici, allons nous faire quelque chose ensemble" et c’est commencé comme ça. C’est la première fois que Cohen travaille en duo. Lui se chargeant des textes et Spector de la musique. En studio, l’ambiance est inquiétante avec des gardes du corps armés jusqu’aux dents, des balles et des bouteilles de vins qui jonchent le sol. Pour finir Phil Spector confisque les bandes de l’album et les mixe tout seul, sans l’avis de l’artiste !. Le résultat, contestable et contesté en son temps, poussera Cohen à revenir à une forme plus traditionnelle pour son disque suivant. L’album Recent Songs paraît en septembre 1979. On y retrouve une instrumentation plus proche de l’image habituelle de Leonard Cohen avec parfois des accents orientaux ou mexicains comme sur Un Canadien Errant une vieille chanson du Québec écrite en 1847 par Gerain Lajoie. Désormais Cohen prend son temps .De toute façon, c’est un perfectionniste, un travailleur acharné qui n’est jamais satisfait de son travail. Et ce temps il le lui faut pour écrire des chansons. Leonard Cohen : J’ai honte mais c’est vrai il y a des gens qui écrivent des très grandes chansons dans un taxi ou sur une serviette dans un café mais je ne sais pas; peut-être je suis-je paresseux ou lent, je ne sais pas, mais ça prend des mois, même des années. En 1984, Leonard Cohen publie un recueil de psaumes Le Livre De Miséricorde et il tourne même dans un épisode dans la série télévisée "Deux flics à Miami". Son rôle, celui du grand patron d’Interpol, sera malheureusement coupé au montage. Plus sérieusement il passe de l’autre coté de la camera pour réaliser I Am A Hotel un film d’une demie-heure dont il est aussi le scénariste et qui gagne le premier prix au festival international de télévision de Montreux. En 84, toujours, Leonard Cohen écrit le texte de la comédie musicale de Lewis Furey Night Magic qui est portée à l’écran avec dans les principaux rôles : Carole Laure, Nick Mancuso, Jean Carmet et Stéphane Audran. Un nouvel album de Leonard Cohen Various Positions paraît en décembre 84. Il y développe sa réflexion sur la religion au travers de titres comme Hallelujah ou The Law, véritables psaumes contemporains émanant très certainement d’une longue et pénible odyssée spirituelle. I Am Your Man parait en 1988. Cet album a été enregistré principalement à Montréal et mixé à Los Angeles, là où réside désormais Leonard Cohen, mais s’il a choisi la Californie ce n’est ni pour son soleil, ni pour ses palmiers. Leonard Cohen : J’aime bien la Californie parce que c’est la fin du monde, de l’essence de l’apocalypse, même le tremblement de terre, la société à même dans une condition de déchiré, même le paysage mental est dans un état d’explosion. I Am Your Man est un disque résolument moderne qui n’a rien à envier aux autres productions de son époque et où l’on découvre pour la première fois dans l’œuvre de Cohen des séquenceurs et des synthétiseurs. Autres signes des temps, deux clips tournés en France à Cabourg et à Trouville accompagnent les singles I Am Your Man et First We Take Manhattan. En novembre 1992, vingt cinq ans après Suzanne et Bird on the Wire, Leonard Cohen est à nouveau sous les feux de l’actualité avec son nouvel album The Future. Il s’est écoulé 4 ans depuis I Am Your Man, c’est long et Leonard Cohen s’en explique. Leonard Cohen : Mon fils a eu un accident de voiture et j’ai arrêté complètement parce qu’il a passé 6 mois à l’hôpital et à cause de ça j’ai arrêté complètement et c’était un peu dur de recommencer. Mais quand même ça prend des années pour perfectionner, pour préciser une strophe, une ligne, même un mot. Comme à l’habitude c’est un disque grave, sur des thèmes sombres, J’ai vu l’avenir, chérie et c’est le meurtre, ça va déraper dans toutes les directions chante Cohen dès le premier morceau de l’album. Pourtant, comme à chaque fois, la séduction opère et on se laisse prendre. Leonard Cohen c’est l’art de faire du beau avec du triste même s’il prétend que ses chansons sont pleines de rires étouffés et ses fidèles en redemandent. En juin 1994, Leonard Cohen nous propose Cohen Live, un album public enregistré lors de ses tournées mondiales de 1988 et 1993. Le disque couvre la période 1967-1988, mais il s’attache plus particulièrement au début, là où sont les classiques du poète de Montréal. Leonard Cohen à coutume de dire qu’il construit ses chansons comme des Volvos, c’est à dire pour une bonne trentaine d’années. Et c’est vrai que des titres comme Joan Of Arc, Suzanne, There is a War n’ont pas pris une ride. Les arrangements et une interprétation remaniés permettent encore mieux d’en apprécier la modernité. On le sait, Leonard Cohen est un adepte du bouddhisme zen qu’il pratique de longue date avec son ami et professeur Sasaki Roshi, une moine Japonais âgé de 90 ans. Entre 1994 et 1996, Leonard Cohen passe l’essentiel de son temps à méditer au centre zen du Mont Baldy en plein désert californien avant de franchir le pas et d’être ordonné officiellement moine bouddhiste le 9 août 96 sous le nom de Jikan, ce qui signifie "le silencieux". Pour tous ses fans la question est de savoir si depuis sa retraite monacale du Mont Baldy, Jikan-Cohen éprouve encore le besoin d’écrire des chansons et de les faire partager au monde. Il semble bien que oui. En attendant ses nouvelles créations, Sony publie aujourd’hui More Best Of, un portrait de l’artiste recoupant la seconde partie de sa carrière et recoupant ses morceaux clés de ses 4 derniers albums . En prime 2 inédits The Great Event et Never Any Good. Beaucoup d’artistes on chanté Cohen sur disque ou sur scène tel que Neil Diamont, Diana Ross, Joan Baez, Joe Cocker, Bob Dylan ou plus récemment le regretté Jeff Buckley. On se souvient aussi en 1987 de Famous Blue Raincoat, un album de Jennifer Warnes entièrement consacré aux chansons de Leonard Cohen. De I’Am Your Fan en 1991 et de Tower Of Songs en 1995, hommage de la scène alternative, de la pop, du rock de la country au grand homme de Montréal. Toutes ces initiatives font de Leonard Cohen, ce pessimiste dans l’âme, ce personnage énigmatique et charmeur, un artiste aujourd’hui unanimement reconnu et respecté. Elle sont aussi une preuve de l’immense talent d’écriture de celui qu’on à appelé un jour "le dépressif non chimique le plus puissant du monde".

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