mercredi, septembre 21, 2005
Serpico
Février 1971. Lors d'une descente de police chez un trafiquant de drogue, l'inspecteur Serpico est grièvement blessé au visage. Alors que l'ambulance le conduit à l'hôpital, il se remémore son passé.11 ans plus tôt, Serpico entrait dans la police par vocation et avec une idée très précise de ce qu'il pensait être la mission d'un policier. Il avait rejoint le commissariat de la 82ème Rue, à New York. Mais très vite, il découvre que ses collègues ne savent pas résister à la tentation et que les pots-de-vin sont légion. Ecœuré par ces pratiques, il s'était fait muter à la criminelle et y avait constaté la même corruption…Dénonciation de la corruption dans les milieux policiers, Serpico repose sur une histoire vraie et des faits véridiques. La mise en scène classique et quasi-documentaire de Sidney Lumet s'efface modestement derrière son sujet, faisant du film un réquisitoire sobre mais sans appel. 8 ans plus tard, le réalisateur reprendra ce même thème à travers une autre œuvre majeure : "Le prince de New york". Le film fut tourné en grande partie dans les rues de New York. Comme Serpico avait l'habitude de vivre en sous-sol et de suivre des cours à l'Université, son appartement fut reconstitué au 5/7 Minetta Street, en plein Greenwich village, à quelques pas de la célèbre Avenue of the Americas. Cet endroit pittoresque et tranquille constitue un des lieux de tournage préférés des réalisateurs new-yorkais. Plusieurs scènes ont également été filmées au Caffe Reggio (au 119 MacDougal Street), un coffee-shop dont on a pu apprécier également les décors dans "Les nuits rouges de Harlem" et surtout "Next stop greenwich village". A noter enfin que Frank Serpico est un garçon originaire de Brooklyn. Aussi le voit-on lors des premières images franchissant le Williamsburg Bridge au volant de sa Dodge. Ce célèbre pont servit de décor quelques années plus tôt à une scène clé du film "La cité sans voiles". Formidable réquisitoire contre les milieux policiers corrompus, basé sur une histoire vraie et des faits véridiques, le film de Sidney Lumet avait offert un Golden Globe à Al Pacino - et fait exploser sa carrière d'acteur. Considéré comme culte par une bonne part des cinéphiles, ce film anthologique s'offre pourtant une sortie DVD en catimini, après une édition tout aussi peu médiatisée en janvier 2003… Un DVD très simple et épuré à l'extrême, techniquement réussi mais finalement assez décevant. On ne peut que regretter l'absence de suppléments… Pas même un petit commentaire audio, ou même une interview d'Al Pacino à se mettre sous la dent ! Rien qu'une bande-annonce - un bonus, qui avouons-le, n'a qu'un intérêt tout relatif. C'est donc avec un arrière-goût amer que l'on se tourne vers le long métrage… Plus de trente ans après, le film, sobre mais sans appel, avec sa mise en scène quasi-documentaire, reste toujours d'actualité. Mais là aussi, le résultat est plutôt mitigé. A l'heure du 5.1 et du DTS, la piste mono semble un peu dépassée… Petit conseil : une fois encore, évitez la VF, jamais synchrone et pas vraiment fidèle à l'ambiance du film. Côté visuel, en revanche, même si quelques taches et griffures subsistent, le rendu est plutôt agréable. La définition n'est pas toujours très nette, mais l'on peut remarquer un certain travail sur l'image, passablement rajeunie. C'est également la simplicité qui prime côté interactivité. Les menus sont pratiques mais très sobres, et les images qui défilent en fondu quasi aseptisées… Un chef d'œuvre enfermé dans un DVD classique, que l'on revoit donc avec une légère pointe de déception… A quand une édition collector et remasterisée ?”