jeudi, septembre 29, 2005
Pablo Escobar from Medellin.
Chroniques de la guerre de la coca : la légende Escobar dans "Les Communes", ce sont ces quartiers défavorisés, là où Pablo Escobar avait assis sa légende en distribuant des liasses de dollars. - Le fantôme de Pablo Escobar plane désormais sur Alberto Fujimori après les fracassantes révélations de Roberto, le frère d'Escobar, sur le financement de la première campagne électorale du président péruvien en 1989 par l'ancien caïd du cartel de Medellin. L'ancien chef du cartel de Medellin, Pablo Escobar, abattu en 1993, avait financé la première campagne électorale d'Alberto Fujimori en 1989 avec "plus ou moins un million de dollars", Pablo Escobar, tué par la police à Medellin le 2 décembre 1993, continue de bénéficier d'un véritable culte dans sa ville, où sa tombe est fleurie tous les jours de roses fraîches à Envigado, dans la banlieue. L'ex-chef du cartel de la cocaïne avait acheté des maisons pour quelque 500 pauvres dans son fief lors de son "règne", et institué sur ses fonds propres une aide financière pour les chômeurs. La Colombie reste aujourd'hui le premier producteur mondial de cocaïne, avec 520 tonnes par an, exportées à 90% vers les Etats-Unis. La fin sanglante d’Escobar, roi de la drogue parmi tant d’autres Abattu par un groupe d’élite de l’armée colombienne, le narco-trafiquant milliardaire laisse derrière lui un long cortège de morts. Mais d’autres ont déjà pris la place. à Bogota. Il est 15 heures (heure locale), jeudi après-midi, quand Pablo Escobar Gaviria, l’homme le plus recherché au monde, tombe, le corps criblé de sept balles. Les dix-sept hommes du « Bloque de busqueda », le groupe d’élite de l’armée colombienne, venait de prendre d’assaut la maison Los Olivos, dans le quartier de Las Américas de Medellin. A l’intérieur se trouve Pablo Escobar, en compagnie d’un seul garde du corps. Le chef du cartel de Medellin tente de fuir par le toit. Armé d’un magnum, il tire pour protéger sa fuite. Les hommes postés à l’extérieur l’abattent. L’opération rondement menée a duré quinze minutes, et clôturait de manière spectaculaire trois jours mouvementés où la famille Escobar avait de nouveau fait la une de l’actualité. Refoulés d’Allemagne, où ils tentaient de trouver asile, la femme et les fils du trafiquant attendaient, sous haute surveillance, à l’hôtel Tequendama, au centre de Santa Fe de Bogota, de trouver une destination. C’est ce retour en terre colombienne de sa proche famille qui aura finalement perdu le milliardaire de la cocaïne, et mis fin à 498 jours de clandestinité durant lesquels le trafiquant de Medellin s’était joué de tous les pièges et de toutes les tentatives d’arrestation, depuis son évasion, le 22 juillet 1992, de la prison « modèle » d’Envigado, où il était incarcéré. Alors que Pablo Escobar avait protesté, mardi, en envoyant un message sur cassette à la radio de Medellin, contre le traitement infligé à sa famille, c’est en téléphonant à celle-ci, jeudi matin, que tout devait se précipiter. L’appel était localisé et, aussitôt, se mettait en place l’opération qui, quelques heures plus tard, allait permettre d’en finir avec Escobar et son unique garde du corps. Le « Bloque de busqueda » bouclait le quartier, toutes les lignes téléphoniques étaient coupées. Il restait à donner l’assaut. Dans les minutes suivantes, la nouvelle tombait et le pays entier était sous le choc. Les radios répercutaient ce qui paraissait encore incroyable, en annonçant « l’information la plus importante pour la Colombie et le monde ». Les réactions allaient de la joie à la stupéfaction. Mais c’est l’incrédulité qui dominait. Nombre de Colombiens pensent encore que rien n’est terminé et que le corps trop enveloppé et le visage barbu que l’on a montrés ne sont peut-être pas ceux du « narco », qui a ici statut de mythe. Avec la mort d’Escobar, dont le cadavre a été formellement reconnu hier par sa mère, beaucoup souhaitent qu’une page de l’histoire de la Colombie soit enfin tournée. Une page troublée et violente où les faiblesses d’un Etat et les intérêts d’un commerce hautement lucratif auront défrayé la chronique mondiale, et mobilisé les Etats-Unis dans une lutte antidrogue qui n’a toujours pas donné les résultats escomptés. Malgré la déclaration de guerre en bonne et due forme lancée au trafic provenant de Colombie, malgré les 2,5 millions de dollars promis en août 1992 à quiconque aiderait à la capture d’Escobar, l’administration américaine est souvent apparue plus soucieuse d’entretenir un label antidrogue que de mettre hors d’état de nuire un criminel. Aujourd’hui, Bill Clinton envoie un message de félicitations à Bogota, et toutes les institutions colombiennes célèbrent la mort de Pablo Escobar. On sait désormais que Washington a apporté un soutien logistique très important à l’opération. C’est, par exemple, un système sophistiqué d’écoute qui a permis de localiser le fameux appel téléphonique à Escobar. Mais, au-delà de la mort d’un symbole, le drame de la violence et du trafic de drogue qui l’engendre reste entier en Colombie. La « fin » du cartel de Medellin ? On sait déjà que des mini-cartels, proches de la ville de Medellin, étendent leur influence. La diabolisation de Pablo Escobar ne doit pas faire oublier, par ailleurs, le poids du cartel de Cali, qui détient la grande majorité du trafic de cocaïne à destination des Etats-Unis et d’Europe, qui a quasiment pignon sur rue et qui joue la « légalité ». Le procureur général de Colombie, a reconnu avoir reçu la visite d’un avocat de Cali, pour négocier avec l’Etat la cessation des activités du cartel de cette ville. Dans un pays où les attentats et les menaces continuent à être monnaie courante, la mort d’Escobar ne suffira pas à ramener la paix. La narcomode déchire les Italiens" Cocaina", "Narcotrafficante" ou encore : "Pablo Escobar 1949-1993" : cet été, en Italie, rien n’aura été plus tendance que ces tee-shirts allusifs, baptisés Made in jail. A la plage comme dans les bars branchés ou dans les boîtes, les jeunes se sont affichés avec ces vêtements d’autant plus volontiers qu’ils ont vu grandir la polémique. Scandaleuse glorification de la drogue et des narcotrafiquants pour les uns, opération "pédagogique" selon le fabricant transalpin Mexico69, ces objets du délire se sont répandus comme une traînée de poudre en Italie. Flattant le "désir de transgression" des ados, Mexico69 a réuni tous les ingrédients d’un bon polar pour vendre ses tee-shirts. L’entreprise a baptisé sa collection "De puta madre", une expression espagnole équivalant à "génial, super", mais qui, bien entendu, peut être interprétée autrement par les Italiens. Mexico69 raconte sur son site comme dans les médias que l’idée de ces vêtements provient d’un taulard colombien emprisonné à Barcelone pour trafic de drogue. Il aurait ainsi exprimé sa repentance… Mexico69 a saisi le bon filon et créé une collection enrichie avec des inscriptions comme "Medellín" (fief de Pablo Escobar), "Colombia narcotraffico", etc. L’un des associés de Mexico69, "Nous avons choisi Pablo Escobar à cause de son ambiguïté. Il fut à la fois un bienfaiteur pour les pauvres et un délinquant, un personnage mythique et douteux." Reste que peu de jeunes Italiens savent qui était le caïd et ce qu’est le cartel de Medellín. Séduits par les accents provocateurs des produits et fascinés par le site tapageur, ils déboursent sans ciller 25 à 30 euros pour l’un de ces tee-shirts. "Tout le monde les porte", explique un adolescent au journaliste de BBC Mundo. "Mes amis disent que Pablo était un grand homme. Moi, je ne savais pas vraiment qui il était." Ceux qui savent sont atterrés, en particulier les diplomates colombiens en poste en Italie. L’affaire a même créé un mini-incident diplomatique entre les deux pays. Les services de lutte anti-Mafia en Italie, qui mènent l’enquête avec leurs homologues colombiens sur les relations entre les cartels de la drogue et les groupes mafieux transalpins, approuvent cette indignation. "Ces produits sont d’une stupidité incroyable et contribuent à désagréger les valeurs de la légalité. Cela confine à l’apologie du crime", déclare un magistrat italien. Le fabricant a toutefois pris ses précautions : dans sa pub et aux journalistes il assure faire un travail pédagogique en délivrant un message antidrogue et contre l’illégalité… » Curieux que je suis, je souhaitais voir la célèbre prison où était "enfermé" Pablo Escobar. Cette prison, entièrement construit pour lui, et qui était une prison de luxe avec tout le confort nécessaire, s'appelait la Cathédrale. Je pris donc un taxi pour m'y rendre car elle est située en dehors de la ville de Medellin. Sur le chemin, nous croisons un autre taxi à qui nous demandons notre chemin. Ce dernier nous apprend que l'édifice a été détruit depuis quelques années déjà et que l'on n'en voit plus que les décombres. Afin de me consoler, le chauffeur me propose de m'emmener au cimetière pour y voir la tombe du célèbre Pablo Escobar. Pas vraiment satisfait mais souhaitant malgré tout amortir la course de taxi, je m'y rendrai. Je m'attendais à une tombe particulièrement riche, ornée de marbre etc, rien de tout cela... Pablo Escobar, malgré les crimes qu'il a pu commettre ou commandité, reste une figure extrêmement appréciée en Colombie et plus particulièrement à Medellin. En effet, ce riche gangster a financé de nombreuses oeuvres sociales comme la construction de quartiers entiers pour les pauvres, de stades de sports etc... Il jouit en quelques sortes d'une image de Robin des Bois. Je ne vous cache pas qu'il règne en effet à Medellin une atmosphère très particulière et qui peut sembler inquiétante pour les non initiés comme je l'étais. En effet, la marginalisation et la pauvreté dans laquelle vivent un certain nombre de personnes favorise la délinquance et on peut donc se sentir quelque peu en danger notamment la nuit. Les illustrations de la misère et de la marginalisation sont nombreuses dans les rues de Medellin qui est le refuge d'un grand nombre de "déplacés" par la violence aux multiples visages qui sévit dans les campagnes. Medellin est une ville tristement célèbre pour avoir été le quartier général de Pablo Escobar, le plus grand baron de la drogue que la planète ait connu. La mort de Pablo Escobar il y a 10 ans n'a pas enrayé la vague de violence qui frappe la ville. A l'époque, Escobar avait créé un véritable groupe armé autour de lui, environ 3000 tueurs, les " sicarios ", àgés de 10 ans pour les plus jeunes. Cette pratique continue malheureusement aujourd'hui. En moyenne 15 assassinats par jour, dus principalement au fléau de ces tueurs à gage, engagés pour la plupart par des narcotrafiquants. Ils sont tous très croyants et fidèles à la vierge, ils lui vouent des prières quotidiennes avant de commencer la journée, surtout avant de préparer un crime. Malgré les divers dispositifs de police et l'intervention de plusieurs brigades dans ces quartiers à hauts risques, ces enfants vivent tous les jours avec la mort. Dans la lutte contre le trafic de drogue, Aujourd’hui, elle est confrontée à des cartels puissants, violents et provocateurs. En ce qui concerne la demande, la situation aux Etats-Unis ne montre aucun progrès définitif puisqu’il reste encore 14 millions de consommateurs de stupéfiants. Chez les jeunes, la consommation de cocaïne s’accroît de manière alarmante depuis 1997 et celle de cannabis, qui avait baissé à la fin des années 80, a notablement augmenté entre 1992 et 1995, et continue de croître à l’heure actuelle. Pour finir, le nombre de personnes incarcérées aux Etats-Unis pour des délits liés à la drogue est le plus élevé du monde industrialisé. Et pourtant la demande de stupéfiants des citoyens des Etats-Unis ne cesse de croître. Le terme de « cartel » a été introduit en Colombie au début des années 1980 par la justice nord-américaine pour expliquer les alliances entre narco-trafiquants et réunir en un seul procès les diverses enquêtes judiciaires. Bien que le concept se soit imposé rapidement dans la presse et l'opinion publique internationale, sa portée et sa précision tendent à s'éloigner de la réalité. Ainsi les « cartels » n'ont jamais eu d'expression organique concrète, durable et définie comme le concept semble l'indiquer. Alors Escobar = Robin des Bois. A titre d'exemple : l'entrée au zoo était gratuite. « Le peuple en est propriétaire et on ne peut pas faire payer le propriétaire », c'est ce qu'avait déclaré Escobar à la presse. Jouer sur cette image paternaliste l'aidait certainement dans sa recherche de légitimité politique. Ainsi, dans un geste qui dépassait les possibilités de l'Etat colombien, Escobar a donné 400 logements à des familles de faibles ressources. Des quartiers entiers de Medellín et de Envigado l'ont désigné comme étant leur bienfaiteur. Pourtant, il n'a pas bénéficié de la même sympathie à la fin de ses jours. Même si jamais personne n'a osé le dénoncer sur ses terres, même si sa tombe est l'une des plus visitée à Antoquia, Medellín n'a pu cacher son soulagement à l'annonce de sa mort. Pablo Escobar a opté pour une participation directe dans la vie politique. Il cherchait peut-être par ce moyen une reconnaissance sociale. De même que dans le commerce, Escobar assumait toujours les affaires importantes personnellement. De plus, l'immunité parlementaire offrait une plus grande protection vis-à-vis de l'extradition. Il a donc créé un mouvement appelé « Medellín sans bidonvilles ». Parmi ses activités, on peut citer la construction de logements, la création d'écoles sportives, l'illumination de terrains de football dans des secteurs marginalisés. En 1982, il est élu parlementaire et remplace à la Chambre Jairo Ortega, un dissident du parti libéral d'Antoquia. on pouvait traiter en dépit de l'illégalité de leur commerce alors que les autres, les membres du « Cartel de Medellín », étaient considérés comme des délinquants arrivistes et dangereux dont le pouvoir se fondait exclusivement sur la force que peut acheter l'argent. On pourrait dire qu'à l'intérieur des mafias colombiennes s'est reproduite la scission sociale entre secteurs populaires et élites. L'usage de la violence et de la terreur : Escobar a construit une armée de sicarios, recrutant des jeunes issus des municipalités les plus démunies, engagés et entraînés par ses soins. Escobar s'est évadé au cours d'une opération désastreuse où l'on tentait son transfert de prison. Avec l'évasion d'Escobar, la Colombie est entrée une fois de plus dans la violence extrême. Les actions à la dynamite menées par Escobar ont donné lieu à une riposte de la part de ceux qui se faisaient appeler les « Pepes » : « persécutés par Pablo Escobar », groupe dirigé par Fidel Castaño, leader d'un groupe paramilitaire ayant des intérêts dans le trafic de drogues et des liens étroits avec le cartel de Cali. Harcelée par les « Pepes », la famille Escobar est devenue l'otage de l'Etat. Sans pouvoir quitter le pays, l'épouse et les enfants d'Escobar ont été contraints à vivre dans une chambre d'hôtel surveillés de près par la Nación (branche de la Justice Pénale). Soucieux de leur sort, le capo a négligé sa sécurité et a été abattu le 2 décembre 1993. Jusqu'à ce moment-là, la lutte de l'Etat contre les narco-trafiquants s'était focalisée sur Escobar et ses hommes. Pablo Escobar Gaviria à été abattu par la Police Nationale. L'épouse et le fils aîné sont actuellement détenus en Argentine où ils sont accusés de fraude financière. Les proches d'un grand nombre de membres du cartel de Medellín sont encore en prison. En 1999, le plan Colombie mis en place par les américains se propose de former l'armée colombienne à la lutte contre les narcos trafiquants. Avec 80 % de la coca mondiale, cet état d'Amérique du Sud a doublé sa production depuis 1995. Cette guerre totale coûte près de 8 milliards de dollars. Dirigée contre les petits paysans producteurs de coca, elle est vécue en Amérique latine comme une invasion. "Ils sont chez eux, soit disant pour lutter contre le trafic de drogue. Pablo Escobar, ils l'ont tué, et ils ont décidé que c'était l'ennemi public numéro un mondial, le jour où Pablo Escobar a dit qu'il ne voulait plus travailler avec les américains. Il s'est senti colombien et il a commencé à avoir un discours nationaliste colombien. Tout le temps où il a fait son trafic avec les américains, personne ne parlait de lui." Le 2 décembre 93 le chef du cartel de Medellin Pablo Escobar est abattu par l'armée colombienne. Pour le petit peuple, le grand parrain de la cocaïne est un héros qui relogeait les plus démunis et redistribuait de l'argent dans l'économie locale.
A qui profite le crime ?