vendredi, novembre 25, 2005
Eye'm hungry (le rapport aux êtres).

"La Fondation Cartier pour l'art contemporain accueille jusqu'au 19 février 2006 à Paris des oeuvres inédites du sculpteur Ron Mueck et du designer numérique John Maeda, rapprochant deux artistes qui questionnent, chacun à leur manière, notre rapport au réel et à l'artificiel. Le travail de l'Australien Ron Mueck, 47 ans, célèbre pour sa sculpture monumentale représentant un enfant accroupi, "Boy", présentée à la Biennale de Venise en 2001, fascine par son mélange de réalisme et de troublante étrangeté. L'hyperréalisme de l'anatomie et de la carnation, avec rougeurs, veines, rides, poils et cheveux plantés un à un, est perturbée par la taille, plus petite où plus grande que nature, et par d'imperceptibles variations dans les proportions. Mueck, qui a d'abord créé des marionnettes, et travaillé notamment pour la télévision et le cinéma (aux côtés de Jim Henson pour "Sesame Street", le "Muppet Show" ou encore le long métrage "Labyrinth" avec David Bowie) puis la publicité, se consacre à la sculpture depuis 1996. Pour sa première exposition en France, il a spécialement créé cinq nouvelles pièces en fibre de verre et silicone, dans la continuité d'une oeuvre d'une grande puissance émotionnelle, qui explore l'intimité, l'ambiguité des sentiments et la relation à l'autre. Visible de la rue, l'immense "Wild Man", homme nu barbu et échevelé, recroquevillé sur son tabouret, jette un regard effrayé au visiteur du haut de ses 2,85 m. A quelques pas, un homme et une femme nus "miniaturisés" allongés l'un près de l'autre ("Spooning Couple"), sont surpris dans un demi-sommeil dont l'apparente intimité semble contredite par l'absence de tout contact entre les corps. La plus grande des sculptures présentées, "In Bed", représentant une quadragénaire de près de 7 m allongée dans son lit, perdue dans ses pensées, côtoie "Two woman", deux vieilles femmes en manteaux, ridées et voûtées de taille réduite, qui jettent un regard peu amène dans la même direction, vers quelque mystérieuse scène. Considéré comme un pionnier du graphisme digital, le designer numérique John Maeda, ingénieur informaticien et artiste, à la fois étudiant et professeur au prestigieux MIT (Massachussets Institute of Technology), s'attache à réconcilier l'être humain avec l'ordinateur, imaginant une ère "post-numérique" où l'ordinateur "sera devenu aussi humain que nous". Né à Seattle en 1966 dans une famille d'immigrés japonais, John Maeda, qui refuse d'être enfermé dans une discipline, a étudié les Beaux Arts au Japon après avoir satisfait la volonté paternelle qui le voulait ingénieur. "La technologie seule est extrêmement ennuyeuse", insiste l'artiste, qui travaille toujours à partir de croquis ou de photographies, avant de concevoir ses programmes. Pour sa série intitulée "Nature", Maeda a créé un programme reproduisant la gestuelle simple du peintre, donnant vie à sept "Motion Paintings" influencés par l'expressionnisme abstrait. Composées de courtes séquences représentant des motifs aux couleurs vives en perpertuelle mutation, ces "peintures en mouvement" sensuelles et hypnotiques, projetées sur des écrans translucides, évoquent des phénomènes naturels (herbe qui pousse, pluie...) tout en conférant une nature organique à l'ordinateur. Avec "Eye'm hungry", conçu pour les enfants, Maeda invite à un rapport encore plus "primal" à la machine : autour du thème de la nourriture, l'artiste a imaginé des programmes "réactifs" qui permettent aux enfants de créer des formes colorées à partir d'images d'aliments grâce au clavier ou simplement la voix.
Comments:
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Le premier texte vient de là :
http://www.etrangedecake.com/mueck.html
Ce serait sympa de citer les sources !
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http://www.etrangedecake.com/mueck.html
Ce serait sympa de citer les sources !
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