lundi, octobre 31, 2005
On AIR.
Trop d’anonymat tue l’anonymat. Daft punk tourne en rond. AIR avance. "Tous deux nés en 1969, Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin sont respectivement originaires de la très bourgeoise ville de Versailles près de Paris et de sa voisine, Le Chesnay. Ils se sont rencontrent sur les bancs du lycée Jules Ferry dans les années 1980. Déjà fous de musique, ils forment avec des amis le collectif Orange qui réunit d'autres futurs noms de l'électronique française des années 1990 tels Etienne de Crécy futur Motorbass ou Alex Gopher. Ils tentent ensemble de présenter quelques démos à des maisons de disques mais en vain. Un peu découragé, Nicolas se lance dans des études d'architecture tout en continuant de bidouiller assidûment ses petits synthés dans son salon. En 1995, il propose un titre instrumental, "Modulor", à la maison de disques Virgin pour sa très courue compilation "Source Lab vol1", recueil de compositions essentiellement instrumentales et mélangeant subtilement influences pop, trip hop, techno ou easy listening. Le titre de Nicolas, qui se fait appeler déjà Air, est un hommage à son idole l'architecte français Le Corbusier. Choisi pour figurer sur la compil qui sort en novembre 1995, ce titre se détache immédiatement du lot. A tel point qu'il ressortira en août 1996 sur le fameux label anglais trip hop de James Lavelle, Mo'Wax. "Modulor" séduit même la très classique BBC qui l'intègre à sa programmation. Entre temps, Nicolas a retrouvé son compère d'Orange, Jean-Benoît Dunckel, qui après l'expérience Orange est devenu prof de maths et à l'occasion, pianiste de bar. Riche d'une formation musicale plus classique - il a passé de nombreuses années dans les classes de piano du Conservatoire de Versailles à étudier le piano -, il apporte la touche mélodique au duo. Dès juillet 1996, ils sortent un second maxi CD, "Casanova 70". Très influencé par les années 1970, par la variété la plus mélodique et la plus populaire de Polnareff à Joe Dassin et par les premiers pas de la musique électronique française façon "Pop Corn", leur style plaît immédiatement aux anglo-saxons et en particulier, aux Anglais très friands de cette sauce musicale "frenchy". Un an plus tard, en juillet 1997, sort un troisième maxi CD, "le Soleil est près de moi". Toujours instrumental, il apparaît avec les deux premiers sur un CD 5 titres, "Premiers symptômes" qui sort au même moment. Le duo commence désormais sérieusement à faire parler de lui. L'enfilade de maxi CDs plus réussis les une que les autres, selon la critique, fait d'eux un duo fort recherché par le gotha du rock dont Depeche Mode ou Neneh Cherry ! Ils travaillent également avec un vétéran de la musique électronique en France, Jean-Jacques Perrey, sorte de savant fou, adepte du Moog, synthé préhistorique et légendaire. Du haut de ses 70 ans, Perrey participe jovialement à la création des titres "Cosmic Bird" et "Remember". Entre-temps, du 15 avril au 15 juillet 1997, Nicolas et Jean-Benoît ont commencé à enregistrer leur premier album dans un studio de la banlieue parisienne. C'est en janvier 1998 que sort "Moon Safari" dans 40 pays d'un coup ! Le CD réunit dix titres essentiellement instrumentaux. Trois titres seulement sont chantés : "All I need" et "You make it easy" par une jeune chanteuse américaine, Beth Hirsch, et "Sexy boy" par Air. Les cordes ont été enregistrées dans les légendaires studios d'Abbey Road et dirigées par le non moins légendaire David Whitaker. Très vite, la musique de Air est célébrée dans la presse. On loue sa légèreté pop, ses influences multiples, son côté à la fois populaire et très contemporain et surtout son excellente facture. L'album cartonne en Angleterre, et assez vite, aux Etats-Unis qui voient dans "Moon Safari" une production très élégante et terriblement "française". Le premier extrait, "Sexy Boy", tourne dans les play-lists de nombreux pays et se vend très bien, surtout hors de France. Même le musicien américain Beck décide de le remixer !Même schéma avec "Kelly watch the stars", deuxième extrait qui sort en mai 1998. L'engouement ne fait qu'augmenter et les éloges vont bon train. Ils sont partout. On les interviewe, on leur déplie le tapis rouge où qu'ils aillent. Françoise Hardy accepte même d'enregistrer un de leur titre, "Jeanne". En février 1998, ils passent dans la très célèbre émission britannique Top of the Pops. En automne, ils entament une longue tournée internationale qui démarre le 11 octobre dans la très rock cité américaine de Seattle. Ils disposent d'une promotion exceptionnelle et leur succès est d'autant plus phénoménal que le public est essentiellement composé d'Américains ce qui reste très rare lorsque que des Français tournent aux Etats-Unis où ils remplissent souvent les salles avec leurs compatriotes. A partir du 27 octobre, après huit dates nord-américaines, Air retrouve l'Europe pour une tournée qui sillonne huit pays avec une escale parisienne le 7 novembre à la Cigale. En France, Air se voit attribuer le 20 février 1999, la Victoire de la Musique de l'album techno/dance de l'année pour "Moon Safari". Comptabilisant quelques 900.000 albums vendus (dont les 9/10èmes hors des frontières hexagonales), Air se voit confier par la réalisatrice américaine Sofia Coppola la réalisation de la bande son de son premier film "the Virgin suicide" qui sort à l'automne 2000. Fort de ce succès, leur maison de disques, division de Virgin décide de ressortir "Premiers symptômes" en CD, vinyle et cassette en août 1999 alors que le titre "le Soleil est près de moi" est remixé par Money Mark, Buffalo Daughter et Heinrich Muller. En 2000, Air décide de créer son propre label pour y produire ses coups de cour. Au sein de cette nouvelle structure appelée "Record Makers", littéralement fabricants de disques, les deux musiciens s'attachent à travailler avec des artistes dits "alternatifs", quelque soit leur domaine de prédilection, de l'électronique à l'instar d'Arpanet, au hip hop comme le Klub des Loosers ou DSL. Trois ans après "Moon Safari", le duo annonce en janvier 2001 un deuxième opus pour le printemps, "10,000Hz Legend". Cet album sort en mai et marque une nouvelle étape dans le succès international du groupe. Cependant si certains crient au génie (intelligence des mariages sonores, érudition musicale, finesse des arrangements), d'autres y trouvent beaucoup d'emphase un peu vide, beaucoup d'effets prétentieux. Le duo fait appel pour ce disque à des collaborateurs de renom dont l'Américain Beck qui imprime clairement sa trace sur le titre "The Vagabond". Les influences sont d'ailleurs nombreuses : psychédélisme, disco, folk, Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel puisent inlassablement, et à l'instar des Daft Punk, dans leurs souvenirs d'enfance et dans l'histoire musicale de ces quarante dernières années. Après un passage parisien juste avant l'été, Air est sur les scènes françaises à l'automne. En février 2002, le duo sort un album de remix, "Everybody hertz", dans la continuité de l'album. Une série d'artistes (Thomas Bangalter de Daft Punk, Mr Oizo, Modjo, pour les plus célèbres). L'année 2003 est l'année des expérimentations pour le groupe versaillais. En mars sort "City reading (tre storie western)", un disque de huit titres sur lequel l'écrivain italien Alessandro Barrico récite des passages de son livre "City". En mai, Jean-Benoît et Nicolas signent ensemble la musique d'un ballet conçu par le chorégraphe Angelin Prejlocaj "Near Life Experience". Entre deux disques, le groupe a quand même le temps de monter sur scène. Le 22 avril de la même année, ils rejoignent l'agitateur pop californien Beck pour deux morceaux lors de son concert au Grand Rex de Paris. Début 2004 sort enfin le tant attendu troisième opus du duo intitulé "Talkie-Walkie". Avec l'aide du producteur de Radiohead, Nigel Godrich et de l'arrangeur, Michel Colombier, les Versaillais font de cet album un petit chef d'oeuvre pop, à la fois mature et sensible, d'une grande clarté sonore. Suit alors une grande tournée française et internationale qui mène le duo en Angleterre, au Japon ou aux Etats-Unis." Musique d'ascenseur ?