lundi, octobre 31, 2005

 

American pas glop.

Ellis engagé, Ellis enragé, Ellis champagne, Ellis média, Ellis Ardisson, Ellis rock&roll, Ellis namedropping, Ellis on da lunar park, Ellis arty, Ellis couv branchouilles, Ellis party, Ellis fait l’Espagne, Ellis vendeur, Ellis bankable, mais Ellis c’est qui ? « Né à Los Angeles en 1964, Bret Easton Ellis a su s’imposer en quelques romans comme l’un des auteurs contemporains américains les plus médiatisés et dérangeants. Son premier essai, Less than Zero (Moins que zéro), écrit à l’âge de 20 ans pour un concours littéraire dans sa fac, attire bien vite l’attention de certains spécialistes qui voient en lui le leader d’une nouvelle génération d’écrivains. Les personnages chez Ellis sont souvent jeunes, beaux et riches, des étudiants ou golden boys défoncés et assoiffés de sexe. La plume agressive de Bret Easton Ellis se veut une arme contre la superficialité et l’auto-destruction de la jeunesse dorée occidentale, le tout dans un style très sobre, laconique et dénué de jugements. Dans Less than Zero, on suit Clay, un jeune homme de 18 ans qui a tout pour plaire : un beau minois et de l’argent. Il mettra ces caractéristiques à contribution en passant le plus clair de son temps à se droguer et à baiser. Construit comme un enchainement de saynètes voulant rappeler les clips MTV représentant le symbole de cette génération ennuyée et friquée, ce premier roman attire les foudres de certains critiques conservateurs. Mais également l’intérêt de plusieurs éditeurs, dont Simon & Schuster, qui fait signer un contrat de 300 000 USD à Ellis pour son troisième roman (American Psycho)…avant de refuser sa publication en raison de l’insurrection des ligues féministes. C’est alors Vintage qui reprend le flambeau… Le deuxième roman de Ellis, The Rules of Attraction (Les Lois de l’Attraction), reprend un thème semblable à Less than Zero dans la mesure où on suit la vie de campus de plusieurs étudiants, leur constante recherche de sensations fortes (drogues et sexe principalement) et la vacuité de leur personnalité. Cette œuvre sortie en 1987 a été adaptée au cinéma par Roger Avary en 2002 (James « Dawson » Van der Beek et Jessica Biel dans le cast…). En 1991 paraît le roman le plus célèbre et controversé de B.E. Ellis, American Psycho. Il narre les exploits de Patrick Bateman, un yuppie new-yorkais lisse et parfait. Beau gosse, sportif, il a tout pour lui. Et pourtant, son journal intime nous révèle bien des atrocités puisqu’il lui arrive de tuer des clochards, de violer et massacrer de jeunes femmes qu’il a attiré dans sa couche. Ces scènes sanglantes sont décrites avec la froideur du scalpel, avec une précision presque clinique, sans états d’âmes, et même parfois avec un humour cinglant. Bateman est séduisant malgré les crimes qu’il perpétue, et c’est justement cette attirance du lecteur pour cet homme qui montre bien le côté pervers de l’être humain. Perversion qui a valu à Ellis de nombreuses critiques ainsi que des menaces de mort, car Bateman est trop ambigu : à la fois attrayant et monstrueux, golden boy superficiel la journée et assassin sans scrupules la nuit. Cette perle noire de Ellis a également été adaptée sur le grand écran en 2000 : joué par Christian Bale, Willem Dafoe et Reese Witherspoon, film très moyen à mon goût, mal géré, et donne une idée assez superficielle de la violence du roman. Un coup dans l’eau. Quelques années plus tard, Zombies est publié : il s’agit d’un recueil de nouvelles très violentes et acerbes, toujours implantées dans le milieu de la hype américaine. Enfin, en 1999, c’est au tour de Glamorama, très attendu, de défrayer la chronique. Davantage construit que ces précédents travaux dans le sens où il y a une trame plus franche, il décrit les tribulations de Victor Ward, top model branché, survolté et plein de vide. Une fois n’est pas coutume, Ellis s’attaque à la notion d’image de soi, du paraître et de superficialité. Ainsi, on a droit à des descriptions à n’en plus finir des complets Gucci et du portable dernier cri de Ward. On notera une extension thématique chez Ellis, mais également une deuxième partie un peu bancale, ce qui donne une impression mitigée de ce Glamorama où l’on retrouve Patrick Bateman, le serial killer de American Psycho toujours en cavale, au détour d’un chapitre. Cette continuité des personnages et les liens que Ellis tisse entre eux (Sean, un des personnages principaux de The Rules of Attraction, est en fait le frère de Patrick) en font un panorama familial dérangeant. Les exploits d’une famille américaine lisse en surface mais dissimulant un mal-être profond. A noter qu'en tant que grand fan de rock, Ellis parsème ses chapitres de références musicales de l'époque. Ainsi, les jeunes gens décrits dans ses romans écoutent souvent de la musique : Led Zeppelin, Talking Heads, REM... Pour conclure, on citera encore le dernier effort de Bret Easton Ellis, Lunar Park, sorti en août 2005 aux Etats-Unis. Mêlant la réalité à la fiction, il retrace la vie d’un auteur qui, à vingt ans à peine, se retrouve propulsé au rang du plus grand écrivain de sa génération. S’ensuit une série de péripéties, de gloires en désillusions…entre meurtres, paranoia et horreur. On l'aura compris, Ellis se place comme l'un des écrivains américains les plus intéressants et lus, au même titre que Coupland, Ballard et Palahniuk. »

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