lundi, octobre 31, 2005
Oxford killed the radio starz.
Voila un groupe que l’on ne peut aimer que pour sa musique. Thom Yorke, n’as pas vraiment le genre de gueule (version je-me-suis-fait-tout-seul-moi-monsieur !! et ca se voit) que l’on placarde sur le mur d’une chambre d’ado prépubère et que l’on regarde en revassant. Cette formation est aux antipodes des artistes "torsuels" et pourtant, Radiohead reste, à mon avis, à l’heure actuelle le groupe le plus influant et le plus novateur artistiquement parlant, de la scène musicale dite "indépendante". "Officiellement, le groupe Radiohead est né en mars 1992. Mais à cette date là, la formation de Oxford a déjà signé chez EMI, sous le nom de On a Friday. Un groupe de quatre amis de lycée (qui répétait... le vendredi soir) Thom Yorke (chant), Phil Selway (batterie), Colin Greenwood (basse) et Ed O'Brien (guitare)... rejoint très vite par le petit frère de Colin, Jonny. A l'époque, le groupe fait des concerts dans des pubs, mais tous les membres bossent à côté. Seul Jonny est encore étudiant. C'est Colin, alors vendeur chez un disquaire, qui ouvre les portes du succès en donnant une démo de son groupe à un représentant de Parlophone venu dans le magasin. Le groupe signe le 21 décembre 1991. Après quelques morceaux qui ne font pas l'unanimité (Drill, Inside my head et Lurgee), Radiohead casse la baraque avec Creep, sorti le 21 septembre 1992. Le phénomène Creep prend de l'ampleur. Le single ressort en Grande-Bretagne un an plus tard, il est diffusé en boucle sur toutes les ondes des radios universitaires aux Etats-Unis. Si l'album dont il est tiré, Pablo Honey, ne séduit pas les critiques (le groupe avouera plus tard avoir été très désappointé par la critique mitigée parue dans les Inrocks, dont l'avis importait pour eux), le groupe commence à subir les pressions de l'industrie du disque. Les concerts s'enchaînent. Le groupe se libère grâce aux répétitions du prochain album, The Bends, sorti en 1995. C'est ce second album qui révèlera vraiment Radiohead au public. Des titres comme Just ou My Iron Lung sont diffusés régulièrement à la radio. Et cette fois, la critique se réjouit. Le groupe a trouvé son rythme avec le producteur Nigel Godrich. L'album est beaucoup plus recherché musicalement, les mélodies sont moins redondantes. Bref, The Bendsest leur premier album abouti. Néanmoins, ce n'est que deux ans plus tard, avec Ok Computer, qu'ils explosent la baraque. Paranoid Android, morceau fleuve aux ruptures musicales multiples, est un carton, de même que le très bizarre et angoissant Karma Police. Là encore, Radiohead doit enchaîner les dates. Leur tournée durera plus d'un an et les entraînera partout dans le monde, des Etats-Unis au Japon, où ils sont idolatrés. Mais les cinq musiciens ne sont pas faits pour la vie de rock star et supportent mal leur nouveau statut. Le groupe est au bord de l'explosion. Thom Yorke porte un regard ironique sur cette carrière et le pouvoir qu'on voudrait leur conférer. Le groupe préfère garder la tête sur terre, quitte pour cela à se mettre en marge un certain temps. C'est l'heure du break pour Radiohead. Trois ans de silence radio avant la sortie de Kid A. Mais les cinq musiciens en ont profité pour s'épanouir, accepter la célébrité tout en restant eux-mêmes, des gars simples mais des purs génies de la musique. Ils maîtrisent tout. Leur perfectionnisme leur permet d'obtenir le meilleur d'eux-mêmes. Et si Kid A déstabilise le public, les fans et les curieux restent au rendez-vous. Kid A est l'album de l'ouverture à d'autres musiques, électro et jazz, mais surtout la volonté affichée du groupe de faire ce qui leur plait. Tous préférent faire la musique qu'ils aiment plutôt que de vendre des millions de disques. Neuf mois plus tard, en juin 2001, Amnesiac sort. Un album controversé, car issu des mêmes sessions d'enregistrement Kid A, et à ce titre considéré comme une suite plutôt que comme un nouveau travail de recherche musicale. Mais le groupe continue de faire ce qui lui plaît et de se produire sur scène à guichet fermé. La transformation est flagrante pour qui suit le groupe depuis ses débuts : sur scène, le groupe semble enfin prendre du plaisir. Des concerts comme ceux de Vaison la Romaine (2001) ou Arles (2000) sont chargés d'émotion et le groupe déborde de communicativité quand, en 1997, ils apparaissaient fermés et hermétiques à leur public. En 2001, le groupe a enfin trouvé son équilibre. La sérénité leur permet de sortir un album phare, Hail to the thief, qui assimile toutes leurs pérégrinations musicales depuis Pablo Honey : de la pop au jazz en passant par l'électro, tout leur va. Radiohead est désormais inscrit au panthéon du rock anglais et les médias non spécialisés leur foutent la paix. C'est le début d'un mythe ?"