mardi, août 30, 2005
Dans la vie, faut savoir slasher...
Dans la série : "dis tonton, c’est quoi un slasher movie ?" "qu’est ce que c’est pépé, un boogyman ?" et bien ptit con, je m’en vais te narrer le parcours cinématographique au genre bien trempé que ces deux zigotos là… Tout d’abord, il faut savoir que le slasher movie, a les mêmes racines que le giallo (voir note Un spaghetto, due spaghetti), à savoir un tueur masqué qui décime un à un les pauvres protagonistes d’une histoire cousue de fil blanc (tiens, ça me rappelle un sketch des nuls intitulé cousu de fil blanc « vous en chierez dans votre froc, même s'il est cousu de fil blanc !!). Mais je me disperse, un tueur masqué, disais-je donc, la plupart du temps silencieux ou muet, et déployant une ingéniosité toute particulière dans l’art d’occire ses petits camarades : vas-y que je te enuclue… (heu ! enfin, que je t’arrache l’œil), l’autre, vas-y que je te fous un coups de sécateur derrière la chetron, que ça ressort par la bouche (dans le même genre, Fulci faisait quand même bien mieux)…. L’équarrissage de teenager reste un des principes immuables de ce style de films à rallonge qui s’est décliné sur le même thème durant pratiquement deux décennies, pour finalement s’essouffler faute de sang neuf. Ce n’est malheureusement pas le tout récent crossover « Freddy contre Jason » qui redorera le blason d’une franchise moribonde, le tout vieux, pas clipper du tout Ronny Yu (sorry, connais pas) y mettant pourtant du cœur à l’ouvrage. Alors la question que je pose à la face du monde, j’ai presque envie de crier « alors que gardera t’on quand il ne restera plus rien ? » « que retiendra l’histoire, lorsque nous aurons tout oublié ? » de ce genre cinématographique méconnu et si souvent décrié, qualifié de cinéma de seconde zone, de ce cinéma au rabais. Je vous rappelles pour mémoire, que ce style de cinéma fit les heures de gloire de ce que l’on eut coutume d’appeler le cinéma de quartier…. berçant ainsi toute notre jeunesse ainsi que celle de nos parents. Qu’était-ce donc que ce cinéma de quartier ? si ce n’est des films aux intrigues simples voire simplistes, ces films aux acteurs oubliées et au budgets ridicules, au décors carton pâtes et au répliques désuètes….Mais putain quelle claques nous prenions devant ces "7eme voyage de Simbad" ou ce "Jack tueur de géant" du "Mardi soir j’ai le droit de veiller" (merci Mr Harryhausen), tous ces westerns avec Richard Wilmark, Charles Bronson, vous avez bercé mes plus tendres années, un grand merci Monsieur Eddy !!! Il y a à boire et à manger effectivement, commençons par le commencement, à l’origine il y eu Halloween, de John Carpenter (le cultissime Assault on precinct 13) qui commençait là sa carrière avec un chef d’œuvre, (merci papa Carpenter !), je m’attarde deux secondes sur le personnage, alors ce mec là, c’est vraiment un gars qui avait 20 ans d’avance sur son temps, autrefois, il passait pour un barré, maintenant on lui remake tout, mais, Halloween, disais je, film référence où l’on peut apprécier les qualités pectorales de la toute jeune Jamie Lee Curtis ainsi que Donald Pleasance. A noter que Wes Craven, le papa de Freddy, fortement influencé par Halloween y fait référence maintes fois dans sa trilogie des « Scream »… Donc Halloween, 3 séquelles toutes léchées bien foutues…pas de soucis. Le déclic Halloween en 1979 suscite l’envie d’exploiter le filon et un autre boogyman (en argot américain on peut traduire ça par croquemitaine, un tueur masqué en gros) vois le jour en la présence de Jason et de sa petite lignée des « Friday the 13th » pour les non anglophones « Vendredi 13 » et ses 10 suites pas toujours du meilleur goût…dispachés sur plus de 10 ans. Le principe restera une référence en la matière et gravera dans la roche en véritables tables de la loi de ce style de films dans cette catégorie de cinéma très codé que l’on qualifiera plus tard de « survival ». Des jeunes adolescents pré-pubères et campeurs de surcroît sont décimés tour à tour jusqu'à ce qu’il ne reste que l’héroine qui devra survivre jusqu’à l’aube dans le désormais célèbre camping de crystal lake, un "lake" où séjournera ce malheureux Jason Voohrees le faisant passer de vie à trépas l’espace de deux films, mais continuant sur sa lancée grâce à la foudre sous la forme d’un mort vivant, jusqu’au « part 10 » où il va carrément dans l’espace juste après être revenu de l’enfer et après s’être tapé New York….pas mal le périple….A noter le caméo de Cronenberg sur le 10 ainsi qu’une version non censurée carrément plus gore du 9 dispo un peu partout (pour les fans hardcore du genre uniquement). Le petit père Jason, tirant plutôt la couverture à lui, la période 80-90 est plutôt pauvre, les réalisateurs vont plutôt chercher du coté rêve et imaginaire que réalité et développe le personnage de Freddy et les « Nighmare on Elm Street » mais on s’éloigne du sujet…Freddy ça sera pour une autre fois… Alors aujourd'hui, en 2005, cette fameuse franchise "vendredi 13" est-elle périmée ? Apparement non, les slashers semblent ne pas se porter si mal dans l'ensemble, ils vont même plutôt bon train, graçe à la trilogie des "scream", on pourra voir fleurir de ci delà de très bonnes surprises comme "Souviens toi de l’été dernier 1&2" ou encore "Urban legend 1&2 et 3" ou plus récemment dans un exercice de style légèrement différent car tenant plus du "survival movie" que du slasher et le toujours très bien réalisé "détour mortel"… Que je vous conseille fortement… Du côté frenchie, le trés bon "haute tension" avec la jolie Cécile deFrance et le toujours impressionnant Philippe Nahon.