lundi, août 29, 2005
Un Spaghetto, due Spaghetti...
Tout d’abord il faut savoir que le cinéma italien est fasciné par le cinéma américain, un peu comme un petit frère un peu fauché qui dirait : « moi aussi j’en veux un ! » ou « je veux le même cinéma ! ». Donc dans ce sens le cinéma Italien va copier, mais de par sa culture, il va enrichir le plagiat jusqu'à créer une identité qui lui est propre car il faut tout de même avouer que l’Italie a une grande épopée de cinéma derrière elle, une grande tradition du 7eme art notamment avec « Cinécitta » par exemple… Le « Z » (car c’est sous cette lettre que l’on dénomine le film cheap des années 60-70) à donc Zéro moyens, des sujets redondants et archi déjà vu, des effets spéciaux très rudimentaires, des ficelles grosses comme des cordes de marins … Tout cela fait que ce cinéma reste et restera encore longtemps obligatoirement culte….. Tous les styles sont passés au travers de ce véritable tamis qu’est le bis Italien Je n’aborderais donc pas au cours des lignes suivantes ni la thématique du péplum (avec les macistes et compagnie) ni les érotiques….. A ce propos, je vous conseille de lire un très bon article sur le bis italien dans le H.S MAD movies, d’ailleurs je ne saurais que trop vous conseiller de lire et d’acheter MAD movies chaque mois, véritable bible du « cinéphage » et la référence absolue en matière de films fantastiques (bien plus que l’écran à mon goût….). Nous décomposerons cette chronique en trois parties à savoir : 1 – Fantastique, horreur et Gore : Pour bien commencer ce sujet, il faut savoir que ces auteurs jadis brimés et fauchés sont archi reconnus aujourd’hui et maintes fois plébicités, admirés pour leur œuvres, et à leurs tours copiés, j’en veux pour preuve le cinéaste vendeur dans un vidéo club j’ai nommé Quentin Tarantino qui fut nourris au biberon par Corbucci, Deodato, Fulci et consors mais aussi par le Z Hongrois, Scandinave et Suédois (ces personnages de Kill Bill tout droit sortis du cultissime « thriller a cruel Picture») ….mais le Z suédois c’est une autre histoire…Autres grands fans du cinéma de genre Italien, les tout jeunes réalisateurs Wan et wendell qui sortent le mois prochain en DVD, l’excellentissime Saw, on en reparlera de celui la….Génial mix entre Seven pour le coté mise en scène sadique, cube pour le coté claustro et Giallo pour le coté tueur masqué : Puisque je vous dis que c’est une tuerie !!! attention chef d’œuvre !!!! Et bien, ces deux jeunes auteurs se revendiquent de Mario Bava, de Dario Argento. Il faut également savoir que le fantastique est souvent proche du gore et le gore du giallo, cela va de pair….Au panthéon des auteurs, je voudrais dans l’ordre Monsieur Lucio Fulci avec pas moins de 57 films au compteur pas toujours du meilleur goût mais une filmp essentielle dans son ensemble avec notamment l’au delà, Frayeurs (copié par Tarantino dans la scène du cercueil), l’enterrée vivante, la maison près du cimetière (qui m’a terrorisé étant jeune), Aenigma, l’éventreur de New York, et bien sur son chef d’œuvre absolu « l’enfer des zombies »…(dispo par souscription chez cette jeune maison d’édition française Neo Publishing que je ne saurais que trop vous conseiller dvd à 10 €, des petits jeunes passionnés qui font du très bon boulot). Il faut savoir que Fulci mort sans avoir eu la reconnaissance de ses pairs et du public, s’essaya à d’autres styles cinématographiques comme le western avec les quatre de l’apocalypse mais sans jamais égaler son style sur le cinéma gore….Autre star incontesté du style : Ruggero Deodato, et son cannibal holocaust, qui a marqué des générations, car filmé comme un reportage. D'ailleurs, on s’est longtemps demandés si ces faits s’étaient réellement produits ou non…(scène de femmes empalées particulièrement insoutenables) et Jess Franco….ett ses films érotico-fantastiques commençant par « le terrible », « le cruel », « l’horrible », « le maudit » ou « l’abominable »….Beaucoup de films de la Hammer digérés….Notons que si l’Italie a une très grande culture des films fantastiques voire d’horreur, il faut y ajouter une très grande culture du roman d’horreur et même de la bande dessinée avec ce bijou (mais vraiment je pèse mes mots) ce joyau qu’est Dylan dog et son papa Tiziano Sclavi adapté au cinéma par Michelle Soavi, dans un film intitulé "Dellamorte Dellamore" avec notamment Ruppert Everet donc Sclavi s’était inspiré pour créer le personnage de Dylan dog et notre françois Hadji Lazaro national pour un film beau à pleurer… 2- Noir Polar Giallo : Style typiquement italien, le Giallo, c'est quoi donc ? c’est le film "scoubidou" un tueur masqué, une série de meurtres et on sais pas qui c'est le meurtrier, jusqu’à la toute fin du film où c’était un personnages du film que tu te serais jamais douté que c'était luiiii !! comme le gardien du musée ou le gérant de la fête foraine j’aurais réussi sans ce maudit gamin et son chien…Alors pourquoi giallo ? me direz vous et bien parce que autre fois la littérature policière le polar noir était imprimé en Italie sur du papier jaune d’où le nom giallo… qui veut dire jaune en italien…pas plus con que ça…Style formidable repris par le non moins formidable Monsieur Mario Bava, qui avec des films comme « Baron Vampyre », « hachet for honeymoon », « Lisa et le diable » plus connu sous le nom « la maison de l’exorcisme » qui connu une destiné étrange car c’est le même film mais tourné différemment car je vous l’expliquerais une autre fois….mais aussi le corps et le fouet, opération peur qui est incroyable de beauté dans les lumières….et son chef d’œuvre le masque du démon dispo à 2 € sur cdiscount avec la fille « che sapeva troppo » pareil à 2 € à 1.89 € pour être précis…Notons au passage que son incursion sur un tout autre style débouche sur le film le plus recherché de l’histoire du DVD c’est l’adaptation cinématographique de « Danger Diabolik » une bande dessiné de 2nde zone qualifié de littérature hall de gare…Passons sur son fils Lamberto Bava qui ne fera que tenter d’imiter son père sans jamais l’égaler donc zappons…Pour arriver à Dario Argento, cas très intéressant car si l’on creuse il y a à boire et à manger…Dans ses premiers films on retrouve le meilleur notamment sa trilogie des tenebrae « Inferno » « Suspiria » et « ténèbres » bien qu’il ne fasse pas vraiment partie de ce triptyque car ne l’ayant jamais vraiment achevé….Inferno souvent mal compris souvent mal distribué n’as jamais véritablement rencontré son public… Sorte de trip halluciné, films barrés visuellement sur une musique saturé de Goblins, le groupe emblématique des films de Argento, et « Ténèbres » film posé dans la plus pure tradition du giallo mais au dénouement gore coupé dans les VHS d’origine et dispo sur format dvd. Les seuls à vraiment avoir compris argento sont les japonais où là-bas les lasers-discs s’arrachent à prix d’or. Wild side vidéos, formidable maison d’édition, vient de sortir depuis quelques mois le film « profondo rosso » dans sa version intégrale avec une copie remasterisé proche de la perfection accompagné d’un bouquin qui analyse le film que dire de plus sinon foncez vous l’acheter…Je conseille également « phénomema » plus pour le fun car tout de même bien en dessous du reste de ses créations le reste est moins indispensable si ce n’est son golden age à lui pour le coté columbo en Italie avec Karl Malden monsieur les rues de San Francisco avec « le chat au neuf queues », ou « l’oiseau au plumage de cristal » 5 films dispo dans un coffret à 30 € au moins si on n’aime pas on ne se ruine pas mais gardez ce coffret car tf1 qui avait les droit ne les a plus et ce films vont se retrouver sans distributeurs jusqu’ à nouvel ordre…A noter que je lisais un article dans le meilleur (à mon goût) magazine de dvd qui soit à l’heure actuelle dvd mania (pourquoi ça ?) ce sont les mecs de MAD qui pigent dedans….achetez le sans le dvd bonus qui lui par contre à 99 % de chances d’être une merde sauf chez MAD qui édite pour 10 € avec le mag le meilleur des b movies donc que du bon de jess franco en passant par Mario bava et son île de l’épouvante, Brian Yuzna, Cronenberg et j’en passe et des meilleurs tout ça pour la modique somme de moins de 10 € c pas l’Amérique un peu ça ? oui donc je disais dans DVD mania je lisais que n’importe qui peut devenir distributeur de films car les films ont une durée de droits d’auteurs de 70 ans, passés ce délais n’importe qui peut vendre un film, prenons le cas de Buster Keaton, par exemple, 98 % de son œuvre est tombé dans le domaine public sauf « le mécano de la générale » qui est ressortie dans une copie restauré au top mais l’édition originale poussiéreuse est dispo à 1 € un peu partout et 100 % de son œuvre téléchargeable gratuitement et légalement sur le net sur archive.org par exemple, magnifique site de recherche d’œuvres tombés dans le domaine public… Donc toi aussi, jeune auditeur féru de films, tu sais télécharger, tu maitrise photoshop et bien lance toi dans la distribution de ces films méconnus du grand public. Il y a énormement d’anciens mais aussi des tout réçents qui n’ont plus de distributeurs et que l’on peut racheter pour une bouchée de pain, je kifferais sortir les Harold Lloyds… Dans un autre dossier nous traiterons des slashers movies et des boggeymen très largement et ouvertement inspirés du giallo où comment l’Amérique récupère ce qu’elle veut… 3- Western : Voila un sujet intéressant mais qui ne passionne plus guère les foules car c’est un domaine où il est très difficile de se renouveler j’en veux pour preuve le tout récent et néanmoins génial et indispensable « Blueberry » de Jan Kounen qui s’est vautré énorme et il ne reste plus que l’ancien chroniqueur de chez Starfix (comme l’était Christophe Gans) pour aller tenter le diable avec son western giallo gore « Dark guns »….On attends de voir…Alors dans la série « moi aussi je veux faire comme John Ford », « moi aussi je veux être Howard Hawks », mais n’est pas américain qui veux, non je retire cette phrase : n’est pas cinéaste qui veux, et là encore il y a à boire et à manger. Mais l’Italie copie et s’approprie une fois de plus ce style pour en faire quelque chose de hors du commun, qui lui est propre et qui sera ce que l’on aura coutume d’appeler le "western spaghetti" Alors tout style est défini par des rêgles, qu’elles sont celles du western Italien ? Comment peut-on démasquer, différencier un western spaghetti d’un western américain ? En deux mot, c’est le duel tombstonien, où passe la botte de paille poussé par le vent, c’est le long travelling sur deux hommes en train de s’observer, c'est le plan sérré du front où perle la goutte de sueur, dans un duel, que seule la mort pourra départager, c’est le rictus acide de Clint Eastwood, c’est le regard glacial et tranchant de Lee van Cleef, ce sont ces gros plans ici ou là, là où justement le cinéma américain se contentait d’une globalisation de l’espace et des scènes, c’est du western chirurgical en quelque sorte (entre nous, c'est la même chose qui différencie le porno de l'érotique: le gros plan anatomique) et trés souvent western politique souvent à contre courant. Un cinéma courageux, donc, qui prend position (anti-américanisme latent), une critique acerbe de la société américaine du début du siècle, les auteurs prennent fait et cause pour les indiens ou la révolution mexicaine par exemple…Ce sont des auteurs européens, inspirés par le cinéma européen qui pratiquent un cinéma tout en nuances à cent milles lieux de ce cinéma américain manichéen (le bien le mal, Lucky Luke et les indiens). Le bien le mal…vision toujours d’actualité aujourd’hui ça fait réfléchir… Le spaghetti y introduit la nuance, dans un contexte plus trashy…Culte Sergio Léone ? bien sur… mais pas que lui, entre autres Déodato et son Keoma, avec Franco Nero le Eastwood du pauvre, mais surtout Corbucci sorte de Léone halluciné shooté aux amphétamines et son Django toujours avec Franco Nero. Corbucci propulse le western très loin dans la violence graphique et y développe un personnage inspiré d’un comics, très ancré dans le mythe allemand du wanderer donc du promeneur solitaire, de l’homme seul qui marche qui n’a souvent pas de nom (voir Leone et son personnage de Eastwood) ou alors un seul nom pas de prénom (comme Django). Donc homme seul qui parcours les plaines arrides de l’ouest américain enfin, ce qui est supposé être l’ouest des USA mais qui n’est autre que Almeria, le sud de l’Espagne, le fond de l’andalousie, théatre, lieu de tournage de tous les spaghettis de « Il était une fois dans l’ouest » en passant par « le bon la brute et le truand »….Je disais donc l’homme seul qui tracte son cercueil à la seule force de ses bras, cercueil qui se révélera renfermer…..je n’en dis pas plus, mais ruez vous sur les deux éditions proposées par Wild Side vidéos sortis l’année dernière regroupant 4 films sur 2 dvd avec leurs livrets Collectors 4 chefs d’œuvre dont « Keoma », « Django », « les 4 de l’apocalypse », et le dernier dont j’ai oublié le nom….A noter également de Sergio Corbucci l’excellent « le grand silence » avec Jean Louis Trintignant un western sous la neige, édité quand à lui chez canal vidéo dans une collection intitulée « cinéma de quartier » avec que du bon : à savoir « les daleks envahissent la terre » même si en France nous n’avons pas de « docteur Who » c’est toujours bien de savoir que ça existe, « on l’appelait scorpion » suite de la saga édité chez HK, et donc "le grand silence" je pense que cette édition est dirigé par Jean Pierre Dionnet à qui l’on doit la collection asian.
Il faut toujours un brouillon à un chef d’œuvre...
Il faut toujours un brouillon à un chef d’œuvre...
Comments:
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Le quatrième film de la collection wildside c'est "El chuncho" de Damiano Damiani (tu devrais le savoir ça !) et Keoma c'est de Enzo G. Castelenicastelrinicastellerini...Enzo G. Castellari...
On est sérieux ou on ne l'est pas. Et ce n'est pas la très respectable Association Francophone Française Ritalophobe ni M. Ronny Yu qui me contrediront.
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