mardi, août 30, 2005

 

"Remember, remember, the fifh of November..."

Non, je ne vais pas aborder un sujet très passionnant mais il me semble être définitivement nécessaire à votre culture personnelle. Non, je ne vais pas traiter de l’ami américain de Patrick Timsit ou du demi-frère de Jean Marie Bigard version Kentuky ou Minnessota mais bel et bien de Bandes dessinées. Les comics strips (bandes) car c'est comme ça qu'ils se nomment outre-Atlantiques; seraient , pour simplifier, l’équivalent de PIF dans l’Huma au U.S.A (dans le sens B.D quotidienne, voir hebdomadaire). Afin de bien débuter dans ce sujet, il faut tout de même savoir deux choses : La première c’est que le comics américain était, à l’origine, un moyen de pression voir une véritable arme de propagande pendant toute la durée de la seconde guerre mondiale (Superman et Captain America) servant l’idéologie U.S, portant au pinacle la Navy et galvanisant les troupes. La seconde, c’est que l’histoire n’étant écrite que par les vainqueurs, c’est encore aujourd’hui, cette même idéologie qui dirige le monde et qui fait des U.S.A, les gentils sauveurs, les héros, les vainqueurs de l’oppresseur communiste. De nos jours, le monde des comics est devenu un business florissant avec des franchises qui écrasent le monde au même titre que Mcdo ou Coca Cola avec des titres comme "the X-men", "Spiderman"ou "Hulk"… Mais revenons en arrière : 1940, pleine période du second conflit mondial. Afin de contribuer à l’effort de guerre, deux firmes sortent de l’ombre et imaginent des êtres hors du commun, les fameux futurs « super héros » qui affrontent les méchants nazis : D.C (Détective Comics) crée Superman et Batman et MARVEL (ou plutôt ce qui s’appellera Marvel) avec notamment Stan Lee et Jack Kirby, créera Captain América & the invaders (les Envahisseurs) (qui ne sont pas à l’époque « ce que David Vincent à vu ou croit avoir vu au détour d’un raccourci que jamais il ne trouva », ni même son cousin franky Vincent qui chante met ta tête dedans…) suivirent theFantastic Four, the Silver Surfer, the Avengers, etc… Disais-je donc des héros au service de la nation…Pour D.C, les personnages ont des pouvoirs d’origines extraterrestres (style des météorites, des trucs comme ça…) Marvel, quand à elle, n’hésite pas, et cela dès 1960, à brocarder la société actuelle en développant des personnages aux cheveux longs (période hippie oblige) qui sont victimes de la société, dénonçant notamment les dérives du nucléaire (Daredevil et Hulk) dénonçant les exclus et le racisme en créant les mutants et les X-men. Puis des dizaine de personnages tous aussi connu les uns que les autres : Silver Surfer, les nouveaux mutants les Vengeurs (la ligue de justice version Marvel), etc. jusqu'à cette fameuse année 1986, où une noria de jeunes écrivains anglais s’emparent de franchises phares quoiqu’en baisse de régime de DC et réécrivent ces séries à leurs sauces développant ainsi un aspect adulte jamais abordé alors. Le caped crusader Batman devenant « the Dark Knight » sous la plume de Frank Miller (raté il est américain, c’lui çi…), Alan Moore écrivant les « Watchmen », « Miracleman », « Swamp Thing », « V for vendetta » prochain film produit par les Wachowsky bros (les mecs de Matrix quand même, excusez du peu) etc...(mais aussi Grant Morrisson, Peter Milligan, etc…) Force est de constater que ça marche ! Les ventes, alors moribondes, repartent en flèches et la moyenne d’âge des lecteurs avoisine alors 30-40 ans. De véritables romans « for mature readers », sont alors écrits durant une dizaine d’années. Puis le lectorat s’essouffla à nouveau…Alors, pour relancer la machine, on n’hésite plus à surfer sur la vague manga avec des dessinateurs qui copie le trait asiatique. Les histoires sont mièvres et cousues de fil blanc. Nous n’avons jamais été dans une période aussi pauvre artistiquement parlant que maintenant. Les states ne sont plus qu’un royaume de pacotille où Britney et Beyonce sont reines… Les jeunes ne lisent plus que le mode d’emploi de la future PS3…Ou va le monde ? Même Captain América pleure sur les ruine du W.T.C, stigmate d’un monde qui se radicalise…Non, il n’était pas là pour défendre New York ce fameux jour du 09/11…Curieusement, nous sommes tous devenus un peu plus adultes ce jour là…dans le mauvais sens du terme, beaucoup de nos illusions d’enfants se sont envolées ce soir de septembre 2001… Nick Cassavettes à qui l’on doit « she’s so lovely » va, quand à lui, s’atteler à « the Watchmen » où des héros devenus hors-la-loi mènent une ultime enquête pour savoir qui à tué l’un d’entre eux. Nihilisme et anarchie dans un comics engagé…Preacher (qui est sorti massacré en français), raconte l’histoire d’un prêtre possédé, qui traverse le middle west en compagnie d’une tueuse à gages et d’un vampire irlandais… Road movie sauce Tarantino-Rodriguez souvent très violent mais drôle à vous pisser dessus…Que du bonheur ? Gars ! Ça c’est : « achète fils ! finger in da nose »…. En revanche, pour ce qui est du franco-belge là c’est : « je peux rien faire pour toi, fils ! » « bouge ! t’as rien à faire ici fils…. » La B.D franco-belge pas cucul (ça existe ?), ça fera l’objet d’un autre dossier, sorti des Schtroumpfs y a quoi ? Des vieux auteurs qui cartonnaient jadis dans Spirou, avec entre autres Mic mac adam (l’histoire d’un détective écossais c bourré de références cinématographiques genre W.Friedkin, bien foutu, plus très jeune mais underground et bougrement efficace) Toujours dans la même veine : Kogaratsu et son japon médiéval (du chambara très respectueux à la sauce Kwaidan, Misumi et Kurosawa)
Et enfin, il existe un mec qui s’appelle Moebius et ce gars là est un génie…Associé à Alejandro Jodorovsky ils ont tout simplement écrit à eux deux, le meilleur livre de SF porté sur papier, à savoir « l’incal » et son héros John Difool, (pas l’autre simplet de Skyrock qui s’en est inspiré pour son pseudo ….) A découvrir aussi « avant l’incal »et « après l’incal »…

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