lundi, novembre 14, 2005

 

"The night of the iguana"

Iggy. Quatre lettres qui sentent le soufre, un prénom gravé au cutter sur les murs du panthéon du rock dirait ce cher Philippe Manoeuvre. "Tout à été dit ou presque sur la vie, les frasques de Iggy Pop, né James Osterbeg à Ann Harbor, bled du Michigan, il y a quelques années déjà. Nous devinons sans peine que l'adolescence du gamin se résume aux quelques vers de la chanson 1969. Respectons donc la volonté d'Iggy et n'en parlons pas d'avantage tellement elle sent le Prozac et l'emmerde la plus totale. Sa carrière de rock star commence bizarrement derrière une batterie dans un combo qui s'appelle The Iguanas. Très vite, en bon observateur privilégié, il constate que la meilleure place dans un groupe est tout de même celle de chanteur. Il crée donc les Stooges. Pour comprendre l’origine des Stooges, il faut chercher du côté de la colère et de l’ennui. Colère ressentie par un certain James Osterberg, futur Iggy Pop, alors qu’on lui fait violemment comprendre à l’adolescence, qu’il est un "trailer trash" : un déchet de caravane de la banlieue d’Ann Arbor, Michigan. Le "doux" terme de "trailer trash" désigne aux Etats-Unis la légion d’Américains qui n’ont pas de maison en dur, et qui vivent parqués dans des zones spécialement aménagées. Remercions vivement les sauvageons des beaux quartiers d’avoir procuré à Iggy la colère qui le motive jusqu’à aujourd’hui. Comme il l’a toujours reconnu, c’est l’envie de mettre ce type de personnes sous sa botte qui lui a donné la hargne de créer son avenir. Et quoi de mieux que de devenir Mick Jagger ou Bo Diddley pour y parvenir ? L’ennui est à mettre au compte des frangins Ron et Scott Asheton et de leur pote Zander, alias Dave Alexander. Comme Iggy, mais aussi comme tout ado qui aime la musique, ils sont fascinés par les Who et Hendrix. Tous trois pourris par leurs mères respectives, ils semblent devoir à court terme grossir les rangs des délinquants d’Ann Arbor. Mais Iggy, en boule de nerf ambitieuse, a besoin de fonder un nouveau groupe, après quelques expériences peu concluantes. Il les recrute alors tous trois. Au départ, pas d’attributions instrumentales ni de direction musicale précise pour le groupe. Cependant, tous se retrouvent dans l’envie de faire une musique nouvelle, amalgame sonore de toutes leurs influences : de la musique d’Harry Partch ou Ravi Shankar en passant Screamin’ Jay Hawkins. Mais il faut bien reconnaître que sans pognon et à peine musiciens, il est dur de vouloir faire autre chose que d’inventer sa propre musique, par essence à sa portée… L’improvisation bruitiste marque alors les débuts du dit groupe. Les Psychedelic Stooges naissent en 1967 et donnent leur premier concert au début de l’année suivante. Les concerts consistent aussi en un mur de décibels infranchissable, sans chanteur. Iggy vient peu à peu au micro (mais dire que c’est pour y chanter serait excessif). Il n’a que sa hargne à cracher, à répandre sur un public curieux de voir ce groupe psychédélique qui n’a pas encore touché à l’acide. Les prestations se "rationalisent" légèrement courant 1969, à tel point que certains morceaux ne dépassent pas plus de trente minutes. Les concerts se multiplient et les Stooges font les premières parties de l’autre groupe mythique de Detroit : les MC5. Bien leur a pris, car c’est pour ce même groupe que vient Danny Fields (chef de pub de Elektra Records -compagnie des Doors et de Tim Buckley) avec un contrat sous la main. Au passage, il signe aussi les Stooges, avec à la clef l’enregistrement d’un album. Produit par John Cale du Velvet Underground, le premier LP du groupe est calibré avec des titres aux durées exploitables par les DJ de radios étudiantes. Le groupe y expose son discours : nihiliste, punk avant l’heure, mais pas dénué d’humour, proposant des chansons devenues légendaires : 1969, No fun ou I wanna be your dog. Malgré le succès mitigé, Elektra les laisse faire leur second album à Los Angeles, Funhouse. Enregistré en dix jours par un groupe désormais vraiment sous acide, Funhouse est la perle noire du groupe. Il distille un venin toujours virulent dans l’esprit de celui qui écoute 1970, Funhouse ou Down on the street. Artistiquement brillant et en adéquation avec un groupe en quête de nouvelles voies musicales, Funhouse est en complet décalage avec les objectifs commerciaux d’Elektra. L’héroïne entre en scène et sert de prétexte à la maison de disque pour lourder les "faire-valoir" (une des traductions possible du mot "stooges") qui ne rapportent pas un rond. 1971 scelle la fin d’un cycle, la mort des Stooges première version. Dave Alexander a été viré l’année précédente, un deuxième guitariste, James Williamson arrive dans le groupe, et Iggy n’est plus bon à grand-chose… la dope ronge le noyau formé en 1967 autour de l’amour de la musique. On remarquera que rien de ce qui est composé à cette période ne traversa les âges, si ce n’est I got a right, une des premières compositions Pop / Williamson. Toxico, édenté et sans un rond, Iggy quitte le groupe et erre à New York. Restés à Ann Arbor, les Asheton sont tout aussi démunis et enragent d’avoir été lâchés par leur chanteur. On les verra accepter 100 dollars pour donner un concert lors duquel des inconnus peuvent monter sur scène et singer l’Iguane… Le sursaut vient de Bowie, alors en passe d’exploser avec Ziggy Stardust. Friand de nouveautés, si possible américaines, il débauche Iggy qui embarque Williamson pour l’Angleterre. Les frères Asheton sont oubliés jusqu’à ce que Pop et Williamson réalisent que les anglais sont trop mous pour assurer basse et batterie de puissance stoogienne. Le groupe se reforme alors, mais ce n’est plus comme avant : ils sont employés du label de Bowie, Mainman. De plus, Ron ne peut plus signer de chansons, puisqu’il est désormais bassiste, remplacé à la guitare par James Williamson. Jamais les Asheton n’ont mieux porté leur nom de Stooges. La situation est soulignée par le nouveau nom du groupe : Iggy Pop & the Stooges. Ils viennent après le boss mégalomane. Désintoxiqué, le groupe repart sur de meilleures bases sanitaires, et répète toujours autant. Naîtra en Angleterre le fameux Raw Power, album de rock’n’roll façon Iggy & the Stooges. Que cet album soit un nouveau suicide commercial pour le groupe n’est pas certain. Son insuccès vient de la maison de disque Mainman qui n’assure aucune promo autour du groupe et leur interdit de faire des concerts durant l’année 1972. Un comble pour un groupe de scène comme les Stooges ! En 1973, les Stooges s’installent en Californie. Mainman les vire bientôt. Le groupe persévère, compose et essaie de donner des shows mémorables. Mais le fiasco persistant, et l’air vicié de L.A. font replonger les membres du groupe dans les friandises toxiques. Comme en 1970 et 1971, Ron Asheton, perpétuellement clean, assiste à la déchéance. Les concerts du groupe deviennent de plus en plus extrêmes, du fait d’un Iggy avide d’en découdre avec un public qui les rejette. Le groupe, en état de siège permanent, fait bloc… Mais la fissure vient de l’intérieur. En 1974, Iggy lâche par téléphone cette phrase à Ron Asheton, après un concert mémorable au Michigan Palace : "I’m wasted. I quit." (je suis rincé, j’arrête). Ils ne joueront plus jamais ensemble… Très vite, il devient la figure emblématique de toute une génération qui en a plein le dos des sixties hippies abrutissantes. Pendant les années qui vont suivre, les concerts d'Iggy ne seront qu'une succession de performances destroy sur fond de drogues dures. Le meilleur résumé de cette période reste le très amphétaminé LP Raw power, première coopération plus ou moins réussie avec David Bowie. Pour les durs de dur, nous retiendrons les images de Iggy marchant, tel un nouveau Messie, sur ses fans au festival de Cincinnati en 1970. Alors que les stars du futur mouvement punk en sont encore à composer leurs répertoires au fond des caves londoniennes, la carrière de Iggy est au point mort. Plus de groupe et plus de contrat discographique. Tout le monde l'a plus ou moins laissé tomber lassé par les frasques de son iguane de personnage. Heureusement, Bowie, alors au top de sa carrière, lui propose de retourner en studio pour un album solo. Le résultat est le plus que surprenant The idiot à l'atmosphère très bowienne du sol au plafond. Si les fans des Stooges sont plutôt surpris par le son plutôt glacial de l'album, Iggy remporte un beau succès d'estime pour la première fois de sa carrière. Certes, des voix s'élèvent pour faire remarquer que The idiot n'est ni plus ni moins qu'un album de Bowie avec un autre chanteur et que le thin white duke a allègrement castré son poulain en faisant fi de sa personnalité mais, au final, les chansons sont tout aussi inquiétantes que sur tous les albums des Stooges. La sauvagerie physique s'est juste un peu intellectualisée. L'album est enregistré en France, aux studios du château d'Hérouville et à Berlin. Les séances sont un peu hard car Iggy est un peu flemmard. Ses années post-Stooges lui ont un peu laminé la santé. Heureusement, en bon garde-chiourme conscient des immenses possibilités de son poulain, Bowie ne le lâche pas une seconde et veille à lui faire perdre ses fâcheuses habitudes. Très vite, il est décidé que cet album sera le premier d'une trilogie basée sur le même principe sonore. L'album est à peine sorti, suivi d'une tournée, en mars 77, que l'équipe reprend ses quartiers au Hansa Studio de Berlin pour enregistrer Lust for life dans la foulée. Bowie est un peu moins présent et laisse même Iggy composer un peu de musique. De ces différentes sessions, nous retiendrons une kyrielle de hits qui n'ont pas pris une ride en un peu plus de vingt ans. De Nightclubbing à Sister Midnight, en passant par Lust For Life et The Passenger, le meilleur d'Iggy en très peu de temps ! Dès la sortie de The idiot, Iggy part sillonner l'Europe et l'Amérique du nord accompagné de Bowie aux claviers. Tout de suite, c'est un succès. La bête n'a rien perdu de ses qualités scéniques. Alors que le punk est maintenant bien implanté dans les esprits, c'est l'occasion pour le public de découvrir l'homme qui a influencé tous ces nouveaux groupes. Il est la référence ultime pour tous les amateurs de nihilisme et de mode de vie déstructurée à l'extrême. Les Sex Pistols clôturent leurs shows avec une interminable version de No Fun. Ils qualifient la chanson de véritable mantra de l'ennui. Les Damned, fin 76, enregistrent 1970. Plus tard, Sid Vicious chantera I Wanna Be Your Dog et Search & Destroy avant d'y laisser sa peau. Pas de problème pour la génération destroy, Iggy en est la clef de voûte. En septembre 1977, l'été de la haine a focalisé l'attention de tous les médias. Les Pistols ont finalisé No Fun en face B de Pretty Vacant. L'atmosphère est au lynchage pour les punks iconoclastes et Iggy en profite pour sortir Lust for life. La tournée suit et arrive à Paris le 23 septembre. A la fin de l'année 1977, les rapports entre Iggy et Bowie se sont un brin détériorés. Le premier juge son poulain un peu trop destroy à son goût et Iggy en a marre de lever le petit doigt chaque fois qu'il lui prend envie de pisser. Ils décident d'arrêter là leur collaboration. Pour des raisons de contrat, le troisième album studio se transforme en Live. Ce sera le très chaotique Tv eyes live 1977 avec Bowie aux claviers sur certains titres de la tournée américaine de mars. Bizarrement, la trilogie studio se verra finaliser presque dix ans plus tard de bien curieuse façon. Alors que Iggy et Steve Jones, anciennement guitariste des Sex Pistols, enregistrent les démos d'un futur album, les comptables de Bowie s'aperçoivent qu'ils ont versés trop de royalties à Iggy. L'iguane se retrouve donc débiteur d'une coquette somme qu'il n'a pas envie, bien évidemment, de rembourser. L'arrangement est donc trouvé : Bowie produira l'album Blah blah blah. C'est non sans humour que Iggy révélera la chose lors du concert Solidays de 1999 pendant une interview avec Philippe Manœuvre. Par la même occasion, remarquons au passage, qu'une nouvelle fois, c'est David Bowie qui relance la carrière d'Iggy encore au creux de la vague. A partir de 1978 et jusqu'en 1983, Iggy enregistre plusieurs albums avec chaque fois des musiciens différents, et de moins en moins de succès. Il s'épuise en tournées mal préparées par des boites de disques qui s'en foutent royalement. Bien sûr, il faut bien reconnaître que Soldier, New values, Party ne sont pas de grandes réussites. Les chansons ne sont pas mauvaises mais il y manque la touche de folie qui est la marque d'Iggy. On peut même dire que le summum de l'emmerde est atteint avec Zombie birdhouse, produit par Chris Stein de Blondie. Les concerts sont à l'avenant. Pour mémoire, citons brièvement la vidéo "souvenir" Live in San Francisco (25 novembre 1981) pour s'en convaincre. Soixante minutes à patienter pour quelque chose et que dalle au final… Incapable de gérer sa carrière, Iggy s'enfonce dans les concerts de merde et dans la dope. En 1983, il se retrouve exactement au même point qu'à la séparation des Stooges. Pendant ce temps, Bowie prépare la sortie de son nouvel album. Parmi les titres enregistrés, China Girl, chanson qu'il a écrit avec Iggy pour l'album The idiot. Le titre est tellement carton qu'il est édité en single et devient un hit mondial. Pour la première fois de sa vie, l'iguane touche des droits d'auteur à plus savoir quoi en foutre. Du jour au lendemain, sa vie change. Il est enfin stabilisé financièrement. Pas rancunier pour un clou envers son bienfaiteur indécrottable, c'est Iggy, l'année suivante, qui ira chercher le Music Award de Bowie pour la meilleure chanson de l'année. Plein d'humour, il exprimera son étonnement d'avoir écrit une chanson à succès en 1976 sans s'en être aperçu ! Maintenant plein d'oseille, Iggy décide de faire un break salutaire assorti d'une bonne cure de désintoxication. Il nage en plein bonheur, trouve chaussure à son pied et fini même par s'occuper de son fils. Profitant à fond de son tout nouveau temps libre, Iggy fait même un peu de cinéma. On peut brièvement le voir dans La couleur de l'argent, le film de Scorcese, Sid & Nancy d'Alex Cox et même dans Miami vice où sa prestation est finalement coupée au montage. En 1986, comme nous l'avons déjà dit, il coupe le cordon ombilical qui le reliait encore à Bowie en le laissant produire L'album Blah blah blah. C'est leur dernière collaboration, Iggy solde les comptes et veut marcher tout seul. Dans la foulée, il reprend les concerts. C'est d'autant plus facile que, maintenant, il peut les produire et s'éviter les galères des années passées. Ainsi, d'octobre 1986 à juillet 1987, il enchaîne quelques cent trente concerts à travers le monde entier. Puis, c'est à nouveau un long break d'un an. Pendant que ses fans patientent, Iggy, aidé, entre autre, par Steve Jones, peaufine ses nouvelles compositions dans le plus grand secret. Beaucoup de gens le pensent définitivement assagi et rincé après son marathon de l'année passée. C'est donc avec une stupeur bien évidente qu'ils prennent l'album Instinct en pleine tronche. C'est le grand retour de l'Iguane. Encore plus violent que Raw power ! Comme quoi, la sérénité mène à tout à condition d'en sortir. La tournée qui suit est peut-être la meilleure depuis le Lust for life tour 1977. Le groupe qui l'accompagne arrache tout sur son passage. On note même la présence d'un ancien UK Subs à la basse. Malheureusement pour nous, la prestation parisienne est une des plus poussives qui soit. Le groupe joue au Zénith et le son est abominable. Curieusement, lors du rappel, c'est tout le contraire. Iggy se rattrape et passe le public au rouleau compresseur. Depuis Instinct, Iggy prend un malin plaisir à surprendre son public en sortant des albums radicalement différents. En 1990, c'est la sortie de Brick by brick qui en étonne plus d'un. La pochette, géniale, est signée Charles Burns, un grand dessinateur de l'underground américain. Histoire de montrer qu'il n'a plus besoin de Bowie pour faire des hit, Iggy se paye même un duo à succès avec une des chanteuses des B52'S. Dans la tournée qui suit, il se fait accompagner par le groupe de son fils. En France, c'est à l'Olympia, qu'il choisit de nous fracasser les tympans. La place est tellement surbookée que la sortie de l'événement en vidéo permet à plus d'un détenteur de billet de pouvoir enfin voir le concert : En 1993, American Caesar débarque dans les bacs. Tout de suite, c'est un tollé. Les médias américains prennent très mal le contenu du disque. Iggy est heureux, c'est ce qu'il voulait. Sur la pochette du CD, un avertissement est directement imprimé "Parental Warning : This is An Iggy Pop Record ". Très vite, un avertissement légal est collé par dessus afin de ne pas choquer les ligues de bonnes mœurs. Suite à ça, les rapports avec Virgin se dégradent. Iggy en rajoute même dans les interviews qui suivent la sortie du très spécial (disons moyen) Naughty little doggy en laissant entendre qu'il considère cet album comme une punition pour son label ! Sacré Iggy, c'est comme ça qu'on l'aime mais, malheureusement, il n'y a pas que le label qui est puni dans l'histoire tant cet album manque de surprise (même s'il contient d'excellents titres comme I Wanna Live ou Innocent World.) Parallèlement à ce disque, Iggy cartonne grâce à la B.O. du film Trainspotting qui remet le titre Lust For Life aux goûts du jour. Pendant les années qui suivent, Iggy n'en fait qu'à sa tête : les concerts sont excellents et l'iguane écrit même en 1997 le générique d'un dessin animé complètement loufoque : Space goofs (Les zinzins de l'espace). En 1999, les rapport avec Virgin semblent de bien meilleure qualité alors que se profile la sortie de Avenue B. Album plus intimiste que les précédent, Avenue B peut aussi bien être considéré par certains comme le nouveau Lust for life tout comme d'autres vous assureront le contraire. Satisfait par le contenu de l'album (qui est tout de même balaise), Virgin se fend même d'un communiqué de presse peu avant le premier concert de l'Elysée-Montmartre, le 08 novembre 1999. Persuadé que l'iguane s'est enfin assagie, Virgin annonce fièrement un concert faisant la part belle aux instrument acoustiques afin de mettre bien en avant le côté crooner de Iggy sur lequel le label compte à mort pour relancer les ventes. Evidemment, c'était sans compter sur l'homme qui commence le concert par No Shit, Nazi Girlfriend avant de passer au bout de quelques morceaux à l'artillerie lourde habituelle avec Search & Destroy. Il y aura bien un passage acoustique au cours du show mais celui-ci sera tellement rapide qu'il ne marquera pas vraiment les esprits présents. A partir de là, les rapports avec le label se refroidissent à nouveau, surtout que les ventes de l'album sont plus proches d'un électroencéphalogramme plat qu'autre chose. Pourtant, Virgin insiste encore et arrache l'accord d'Iggy pour un show télé entièrement acoustique qui serait diffusé en fin d'année sur une chaîne à péage française. Une nouvelle fois, c'est le délire question invités : Johnny Depp et Vanessa Paradis pour des duos sympathiques quoi que très anecdotiques. Pour en finir avec ce concert pour la télé, dès le départ Iggy n'est pas enthousiaste. Très vite, il apprend qu'il ne jouera pas devant ses fans mais devant un public d'invités trié sur le volet en tenues de soirée de surcroît ! Pour cette dernière raison, plusieurs journalistes refusent de se déplacer et préfèrent donner leurs invitations à des fans purs et durs. C'est comme ça qu'une fan apprendra après le concert que suite à un problème technique, certains instruments doivent être enregistrés à nouveau et qu'Iggy est d'une humeur de chien. Malgré toutes les qualités de Avenue B, l'échec de l'album se confirme au cours de l'année 2000 et des rumeurs comment à circuler sur l'enregistrement d'un album très musclé pour l'année suivante. Après quelques soucis, l'album Beat'em up sort en 2001 malgré le décès du bassiste Mooseman au cours d'un règlement de compte entre gangs. L'album surprend une nouvelle fois par son contenu hétéroclite : si les chansons sont effectivement beaucoup plus rentre-dedans que celles d'Avenue B, la plupart font pas mal de concessions à la vogue du Metal sans pour autant être exceptionnelles. D'un autre côté, vu les merdes habituellement sorties par l'industrie du disque, un album moyen d'Iggy Pop reste un grand album n'en déplaise à tous les fans casse couilles qui préfèrent jouer aux perpétuelles insatisfaits plutôt que de chercher à séparer l'ivraie du bon grain chaque fois que sort un album d'Iggy. Avec Beat'em up, il devient évident que les disques d'Iggy sont beaucoup trop longs pour être efficaces. Beaucoup de nouveaux titres ne sont rien d'autre que du remplissage et nuisent à l'équilibre des albums. Depuis l'apparition du CD et la possibilité de remplir l'objet avec plus d'une heure (et des fois plus…) de musique, la mode du bonus à tout crin perturbe les musiciens chaque fois qu'ils rentrent en studio. Alors qu'un album standard est constitué de 10 à 12 chansons pour une durée maximale de 40 minutes, les maisons de disques prennent l'habitude de remplir les CD jusqu'à la gorge pour une raison de marketing et la quantité prend alors le pas sur la qualité. Depuis plusieurs années, les albums d'Iggy contiennent des titres qui ne seraient même pas sortis en face B à la grande époque du vinyle. En 2002, alors que le nouvel album est en préparation, des bruits concernant une réunion des Stooges commencent à circuler sur Internet. Et cela d'autant plus que les frères Asheton viennent jouer une paire de dates en Europe sans Iggy. Pendant ce temps, l'iguane se débat avec quelques problèmes physiques qui l'empêchent de briller sur scène comme à son habitude. Les concerts de l'été 2002 sont quelquefois assez moyens mais à force de se jeter dans la batterie tous les soirs, il est un peu normal qu'Iggy soit quelques fois obligé de lever le pied. Malgré ça, à plus de 50 ans, ce type reste un miracle humain quand on voit ce qu'il est capable de faire malgré une hanche et des genoux en carafe. Alors que les Trolls empilent les nouveaux titres en studio entre deux séries de concerts, les génies du marketing de chez Virgin commencent à proposer des idées de collaboration avec tout un paquet d'artistes de la maison. Les pires bruits commencent à circuler et la rumeur devient officielle : effectivement, Iggy va enregistrer un duo avec Sum41. Alors que les fans commencent à déprimer, un coup de tonnerre éclate sur la toile : Iggy enregistre avec les Stooges ! Là, c'est tout de suite la folie et toute la planète Pop se met à spéculer à fond la caisse sur l'album qui s'annonce. Une nouvelle fois, Skull ring déclenche une véritable bataille d'Ernanie trois mois avant sa sortie quelque peu repoussé suite à des problèmes de pressage. Sur les 17 titres, 9 sont des duos avec Sum 41, les Stooges, Green Day et la chanteuse techno-punkoïde Peaches ! Derrière ce florilège d'invités, les Trolls sont les grands cocus de l'histoire car leurs compositions, même si elles sont les meilleures de l'album, sont complètement passées sous l'éteignoir à cause de l'encombrante présence des invités. D'un autre côté, les duos, pour la plupart, très écoutables mais l'album est une nouvelle fois beaucoup trop long pour espérer faire bander le fan à mort de A jusqu'à Z. Le 13 septembre 2003, Iggy & the Stooges se produisent pour la première fois en France lors du Bol d'Or de Nevers - Magny Cour. Pendant plus d'une heure, c'est la folie totale devant environ 70 000 spectateurs. De l'avis des gens présents, c'est un des plus grands concerts de rock and roll jamais donné en France."

Comments:
Iggy sera toujours Iggy.
 
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