mercredi, novembre 16, 2005

 

Lino Ventura.

J'ai vraiment découvert Lino Ventura grace à mon père, je peux me revoir "ne nous fachons pas" ou "la grande menace" en boucle. "Lino Ventura, de son véritable nom Angelo Borrini, est né le 14 juillet 1919, à Parme (Italie). Ses parents sont exportateurs et, en 1927, quittent l'Italie pour s'installer à Paris. Le petit Lino fréquente l'école du quartier mais son tempérament de bagarreur se révèle déjà et il est renvoyé à sa famille. Il n'a guère de goût pour les études et, très jeune, exercera plusieurs métiers : groom, mécanicien, représentant de commerce et employé de bureau. C'est finalement dans une activité plus accordée à son tempérament et à sa carrure qu'il semble trouver sa voie : il devient lutteur professionnel. En 1950, il est champion d'Europe de lutte. Malheureusement, un accident survenu au cours d'un combat l'oblige à abandonner le ring. Mais, conquis par le milieu du sport et pour lui rester fidèle, il décide d'organiser des matches. Il devient un habitué de la salle Wagram à Paris. C'est là que Jacques Becker le remarque et l'engage pour un rôle important dans Touchez oas au Grisbi, celui d'Angelo, un chef de gang opposé aux personnages incarnés par Jean Gabin et René Dary. C'est ainsi, sous le double parrainage du film policier et de son aîné, Jean Gabin, qu’il admire et qui le prend en amitié, que Lino Ventura débute dans un métier auquel il était, de toute évidence, destiné. Non seulement par un physique dont la virilité convient aux personnages du genre, qu'ils soient policiers ou gangsters, mais par son aisance, un naturel et un talent qui n'attendaient qu'une occasion pour se révéler. Depuis sa première apparition dans Touchez oas au Grisbi (1954), l'ascension de Lino Ventura a été rapide et régulière. Il a très vite prouvé qu'il savait être autre chose qu'un "bagarreur" (Le gorille vous salue bien, Le fauve est laché) pour passer, grâce à son incontestable instinct de comédien, à des rôles plus complexes. Son véritable grand départ lui est donné par Claude Sautet, qui lui fait partager la vedette avec Jean-Paul Belmondo, en 1960, dans Classe tout risque. Un film qui marquait également sa première rencontre avec un auteur de la "Série Noire", José Giovanni. Ce constant élargissement du registre du comédien, le métier acquis et le poids qu'il sait donner à ses personnages vont permettre à Lino Ventura de s'affirmer définitivement comme l'un des meilleurs interprètes du cinéma français. Dans le rôle traditionnel du truand – ou du policier – vieilli, fatigué, de l'homme d'expérience sensible à l'amitié virile, il exprime à travers des types divers un caractère sans doute très proche de sa nature proche. Que ce soit sous la direction de Jacques Deray, de Jean-Pierre Melville ou de Robert Enrico, ce sont les héros de José Giovanni, que Lino Ventura anime dans Les grandes gueules, Le deuxieme souffle ou Les aventuriers. Le cinéma américain des années trente – et ses acteurs – furent l'école de ce lutteur devenu comédien. Un comédien qui a ses exigences : "Pour incarner un personnage, souligna Lino Ventura, il faut que je l'aime. Il faut qu'il soit empreint d'une certaine véracité, d'une certaine humanité. Il faut que les sentiments soient exprimés avec beaucoup de pudeur...".À partir des années 80, Lino Ventura a peu tourné, comme si son personnage du film de Jacques Deray, Un papillon sur l’épaule – Roland Fériaud, cet homme de tous les jours manipulé par des forces maléfiques jusqu a sa mort brutale, sur un trottoir étranger, au milieu d'une foule indifférente – avait changé le cours de sa carrière. Ce personnage, Ventura en a lui-même, d'ailleurs, brossé le portrait en décrivant son rôle d'espion à la retraite dans Espion lève-toi: "C'est un type qui, à un moment donné, se retrouve complètement seul, abandonné par ses amis et par ses ennemis si je puis dire, parce que, dans un sens, tout le monde s'arrange sur son dos (...) ce sont des situations que j'affectionne particulièrement." Manipulé, encore, le Bastien de LA Septieme cible, victime aussi le général Dalla Chiesa de Cent jours a Palerme qui tombe sous les balles des tueurs de la Mafia, à laquelle il avait osé s attaquer. Lino Ventura est mort à Paris, d'une crise cardiaque, le 22 octobre 1987; il avait eu 68 ans le 14 juillet En 34 ans de carrière cinématographique, ce comédien "carré, secret, pas épais mais doué d'épaisseur" (Jean-Louis Bory), a inscrit son nom au générique de 75 films, de Touchez pas au grisbi (1954) à La rumba (1987), le dernier sorti sur les écrans avant sa mort. Le hasard a voulu que son premier et son dernier rôle soient celui d'un truand, Angelo dans le film de Becker, Nono dans celui de Roger Hanin où il n'était d'ailleurs qu'une silhouette, pittoresque certes mais combien fugitive, comme un geste d'adieu. Filmographie 1954 - Touchez pas au grisbi (Jacques Becker) 1955 - Razzia sur le schnouf (Henri Decoin) 1956 - La loi des rues (Ralph Habib) 1956 - Crime et chatiment (Georges Lampin) 1957 - Le feu aux poudres (Henri Decoin) 1957 - Action immédiate (Maurice Labro)1957 - L' Etrange Monsieur Steve (Raymond Bailly) 1957 - Le rouge est mis (Gilles Grangier)1957 - Trois jours à vivre (Gilles Grangier) 1958 - Ascenseur pour l'échafaud (Louis Malle)1958 - Ces dames préfèrent le mambo (Bernard Borderie) 1958 - Montparnasse 19 (Jacques Becker)1958 - Le gorille vous salue bien (Bernard Borderie) 1958 - Maigret tend un piège (Jean Delannoy) 1958 - Sursis pour un vivant (Victor Merenda) 1958 - Douze heures d'horologe (Geza Radvanyi) 1959 - Le fauve est laché (Maurice Labro) 1959 - Marie Octobre (Julien Duvivier) 1959 - Un témoin dans la ville (Edouard Molinaro) 1959 - Chemin des écoliers (Michel Boisrond) 1959 - 125 rue Montmartre (Gilles Grangier) 1960 - Classe tous risques (Claude Sautet)1960 - Les mystères d'Angleor (William Dieterle) 1961 - Un taxi pour Tobrouk (Denys de La Patellière) 1961 - Les lions sont lachés (Henri Verneuil) 1961 - Le Bateau d'Emile (Denys de La Patellière) 1961 - Le Jugement dernier (Vittorio De Sica) 1961 - Le roi des truands (Duilio Coletti) 1961 - La fille dans la vitrine (L. Emmer) 1962 - Les petits marins (J. Audry) 1962 - Le Diable et les dix Commandements (Julien Duvivier) 1963 - Les Tontons flingueurs (Georges Lautner) 1963 - Cent mille dollars au soleil (Henri Verneuil) 1963 - L' Opéra de quat'sous (Wolfgang Staudte) 1963 - Carmen (Carmine Gallone) 1964 - Les barbouzes (Georges Lautner) 1964 - Ballades pour un bandit (Carlos Saura) 1964 - Le Monocle rit jaune (Georges Lautner) 1965 - L' Arme à gauche (Claude Sautet) 1965 - La métamorphose des cloportes (Pierre Granier-Deferre) 1966 - Les grandes gueules (Robert Enrico) 1966 - Ne nous fachons pas (Georges Lautner) 1966 - Le Deuxieme Souffle (Jean-Pierre Melville) 1967 - Avec la peau des autres (Jacques Deray) 1967 - Les aventuriers (Robert Enrico) 1968 - Le Rapace (José Giovanni) 1969 - L' Armee des ombres (Jean-Pierre Melville) 1969 - Le Clan des Siciliens (Henri Verneuil) 1969 - Dernier domicile connu (José Giovanni) 1970 - Fantasia chez les ploucs (Gérard Pirès) 1971 - Boulevard du rhum (Robert Enrico) 1972 - L'Aventure c'est l'aventure (Claude Lelouch) 1972 - Cosa nostra (Terence Young) 1973 - Le silencieux (Claude Pinoteau) 1973 - La raison du plus fou (F. Reichenbach) 1973 - La Bonne année (Claude Lelouch)1973 - L' Emmerdeur (Edouard Molinaro) 1973 - Les durs (D. Tessari) 1974 - La gifle (Claude Pinoteau) 1975 - La cage (Pierre Granier-Deferre) 1975 - Adieu poulet (Pierre Granier-Deferre) 1976 - Cadavres exquis (Francesco Rosi) 1978 - La Grande menace (Jack Gold) 1978 - Un papillon sur l'épaule (Jacques Deray) 1979 - L'homme en colère (Claude Pinoteau) 1980 - Les Seducteurs (Bryan Forbes, Edouard Molinaro) 1981 - Garde à vue (Claude Miller) 1982 - Espion, lève toi (Yves Boisset) 1982 - Les Misérables (Robert Hossein) 1983 - Le Ruffian (José Giovanni)1984 - Cent jours à Palerme (Giuseppe Ferrara) 1984 - Septième cible (Claude Pinoteau) 1987 - La rumba (Roger Hanin) 1987 - Maladetto ferragosto (Francesco Mavaro)

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