mercredi, août 31, 2005
De lumière et d'acier.
Nous avons tous été bercés par des dessins animées comme « Goldorak », « Albator » et autres mangas estampillés « Récré A2 » Mais saviez-vous qu'ils étaient tous tirés de bandes dessinés ? Non ? J'en étais sûr. Une fois que l'on a assimilé le simple fait qu'un japonais lit en moyenne deux fois plus vite qu’un européen, on comprends relativement vite, leur engouement pour les BD. Saviez-vous qu’au Japon, la bande dessinée n’est pas seulement déstiné aux enfants ? et que l’on trouve des BD pour tous les publics ainsi que toutes les tranches d'âge (garçons, filles, hommes, femmes, gays, lesbiennes, personnes âgées) et qu'ils abordent absolument tous les sujets (sports et j’entends tous les sports ainsi peut-on suivre les aventures d’un pongiste...). D’autres thèmes abordés : oenologie (on a droit à un manga sur le vin), l’histoire d’une crotte, (les plus gros scato ce sont les japonais, il faut le savoir….). Pour votre connaissance personnelle « Olive et Tom » au Japon s’appelle « Captain Tsubara », Albator « Captain Hartlock », etc… En France, il commençe à y avoir un certain engouement pour le manga, actuellement plusieurs maisons d’édition réalisent qu'il y a du potentiel à développer ainsi qu'un marché à conquérir, celui des « adulescents » Selon moi, deux œuvres importantes (pour ne pas dire majeures) : « 20th century boys » de Naoki Urazawa et « Monster » du même dessinateur .« 20th century boys » raconte la vie de quatre amis et se déroule sur trois époques (1963, 1999, et 2016). Le pitch étant que l’un d’entre s'apprète à commettre le plus grand bain de sang du siècle en planifiant de détruire Tokyo. Alors lequel d’entre eux est devenu ce mysterieux AMI ? Et surtout comment a-t-il pu en arriver là ? Excellent manga que je vous conseille de lire les yeux fermés (et dieu sait, si ce n'est pas chose aisée hi!hi!), on reste accro jusqu’au dernier tome et on peut lire les quinze premiers en quelques heures sans aucunes difficultées. « Monster » lui, est un peu plus complexe. Manga bourré de références culturelles européennes (d’ailleurs l’action se déroule au cœur de l’Allemagne des années 80), Nous découvrons le jeune docteur Tenma fraîchement débarqué se à la recherche d’un jeune garçon qui s’avèra être l’antéchrist, 20 ans plus tard. « Dragon head » quand à lui est sorti en film très récemment, il raconte l’histoire d’un jeune garçon qui, lors d’un voyage d’étude, se retrouve bloqué dans un train, sous un tunnel éffondré. Seul rescapé, il va devoir vaincre des phobies pour tenter de survivre. Quel drame peut il provoquer la chute d’un tunnel ? Dehors que se passe t’il ? Existe-t-il toujours un dehors ? ou bien est ce la fin du monde ? « Parasite » manga comédie où l’on voit une invasion ratée d’aliens bricolos qui n’ont que 5 mn pour rentrer dans le corps de la victime, arriver au cerveau et le contrôler sinon ils seront à jamais prisonnier du membre dans lequel il se trouve… ce qui donne lieu à des situation plutôt drôles et bien faites…« Sanctuary », nous fait voyager au cœur même des triades (ces fameux cartels de la drogue, de la pègre japonaise et de ses ramifications, ainsi que ses liens avec le gouvernement, une bonne BD de polar, par le créateur de Crying Freeman . « l’habitant de l’infini » est un chambara, vif et malin, qui raconte l’histoire d’un samouraï qui ne peut pas mourir et qui donc par conséquent condamné à vivre, grâce (ou à cause), d’un vers qui guérit instantanément ses blessures (parfois bien malgré lui…). (Il est à noter que la svastika qui figure sur le kimono du héros ne reflète en rien les idéaux qu’elle suggère, elle puise ses racines très loin dans certaines civilisations, et véhicule des idéaux de paix, d’équilibre et d’harmonie). Pour finir j’attire votre attention sur le manga « coq de combat » à ne surtout pas mettre entre toutes les mains et qui raconte l’enfer que vivent lycéens et étudiants durant leurs longues années d’études où ils subissent une pression énorme de la part de leurs enseignants mais aussi de leurs parents afin qu’ils parviennent à intégrer ces conglomérats, ces entreprises familiales titanesques que l’on appelle zaibatsu ou Sogo Shosha. Ici, on nous présente un jeune qui est atteint du mal japonais voisinant la schizophrénie tristement célèbre depuis le drame de Pau, et des fantasmes de la décapitation, avec ce jeune, envoyé dans une maison de redressement pour avoir massacré sa famille…Le manga raconte comment calciné de l’intérieur, il apprend à évoluer dans ce milieu hostile, au milieu des brimades et des humiliations. L’auteur y dépeint le milieu carcéral de telle manière que l’on a l’impression d’une seconde naissance pour ce jeune en mal de repères, les viols se succedants aux pugilats et aux humiliations, il se découvre une passion pour les arts martiaux et grâce à un professeur, détenu lui aussi, pour des faits quasi similaires et qui se reconnaît beaucoup en lui. On suit donc toute sa détention jusqu’à sa réinsertion plus qu’approximative dans des cercles de combats de rue…. Plus versé dans la SF, on a le chef d’œuvre de Katsuhiro Otomo, AKIRA qui raconte l’histoire d’une bande de jeunes férue de sports mécaniques, qui heurtent de plein fouet un enfant au visage de vieillard avec un numéro tatoué sur la main, alors que les jeunes attendent la police pour emmener le corps, c’est l’armée qui se déplace à grand renfort d’hélicoptères. Alors que se passe t-il ? Pourquoi l’armée dissimule-elle toutes traçes de cet accident…. Que cela cache t-il ? Plus drôle et plus court pour ceux et celles qui n’apprécient guère les manga fleuves, il y a la femme défigurée, légende urbaine (la même légende urbaine japonaise que celle de ring), selon laquelle une femme à la bouche déchirée attend les enfants à la sortie de l’école pour les enlever…Ou encore la mystérieuse passion macabre d’une jeune fille pour les escargots, qui un matin découvre qu’elle en devient un… Ou encore le manoir de l’horreur….Avec ces araignées qui naissent dans le ventre, ou ces soupes faites avec des jeunes…hummmm !!!
Merçi Maîté.