jeudi, décembre 22, 2005

 

Ecrivez à Darc.

J’ai une passion débordante pour les âmes esseulées (à la faveur de l’automne) et les écorchés vifs. Et puis le fait de côtoyer Fil m’a fait prendre conscience de l’état d’esprit qui régnait à Paris au début des années 1980 et qui transpire également énormément dans le bouquin d’Ardisson. Ceux qui s’en sont sortis ont vraiment eu de la grappe. Celui là à vraiment réussi à passer entre les gouttes, vraiment plus rapide qu’une balle. "Daniel Rozoum, dit Daniel Darc, naît le 20 mai 1959 à Paris. En 1976, il reçoit, grâce au groupe punk anglais The Sex Pistols, un choc musical qui va complètement bouleverser sa vie. En 1978, alors qu'il est au lycée Balzac à Paris, il rejoint le groupe Taxi Girl, fondé par quatre amis: Mirwais Stass (guitares), Laurent Sinclair (claviers), Stéphane Erard (bassiste) et Pierre Wolfsohn (batteur). Très influencé par le rock littéraire américain de Patti Smith et par l’attitude provocatrice des punks et d’Iggy Pop, Daniel Darc se lance à corps perdu dans cette aventure artistique et humaine qui durera huit ans. Inédite en France, la musique de Taxi Girl doit autant au rock urbain et noir du Velvet Underground qu’à la musique électronique de Kraftwerk. Grâce à ses prestations musicales sur le fil et à l’attitude jusqu’au-boutiste de son chanteur (il s’ouvre les veines sur scène en première partie d’un concert de Talking Heads en novembre 79), Taxi Girl acquiert très vite une réputation sulfureuse qui fait hésiter les maisons de disques. C’est finalement avec EMI qu’ils enregistrent en 1980 un premier simple "Mannequin" suivi par un deuxième "Cherchez le garçon". Cette chanson froide, synthétique mais dansante, va connaître un immense succès dans l’Hexagone avec plus de 300.000 exemplaires vendus et impose le style Taxi Girl marqué par la voix blanche de Daniel Darc et des synthés, très influencés par ceux de The Doors. Tout arrive très vite pour eux mais trop de bruit, de concerts et de drogues n’aident pas les membres de Taxi Girl à lutter avec leurs démons intérieurs. Le bassiste Stéphane Erard décide de quitter le groupe et quelque mois plus tard, en juillet 1981, le batteur, Pierre Wolfsohn meurt d’une overdose de cocaïne. En 1982, Taxi Girl sort son premier véritable album "Seppuku", produit par le bassiste des Stranglers Jean-Jacques Burnel. Pour l’occasion, Daniel Darc s’est inventé un double, Viviane Vog, pour signer une partie de ses textes plutôt morbides (meurtres, dépression, suicides...) Malgré des bonnes critiques et des prestations scéniques impressionnantes (le Casino de Paris en 1982 et une tournée française avec Indochine en première partie), les ventes ne suivent pas et en avril 1983, Laurent Sinclair abandonne le trio. Taxi Girl publie en mai 1983 un mini-album "Quelqu’un comme toi" et quelques simples jusqu’en 1986 mais le duo ne retrouve pas le succès de ses débuts et se sépare, épuisé. Seul, Daniel Darc a du mal à surmonter ses problèmes de dépendance à l’alcool et à la drogue mais la vie va mettre sur son chemin quelques bonnes fées. La première s’appelle Jacno avec lequel il va réaliser son premier album solo, "Sous Influence Divine"qui sort en 87 : huit titres qui tournent autour du thème de l’amour impossible dont une reprise de Serge Gainsbourg ("Je suis venu te dire que je m’en vais"). Moins provocateurs, ses textes gagnent en poésie et en mélancolie mais l’album ne touche que les aficionados et le grand public passe à côté. En 1988, nouvelle rencontre, celle d’Etienne Daho qui produit "La ville", une chanson plus apaisée et la même année, Daniel Darc enregistre "Parce que", douze titres co-écrits avec l’anglais Bill Pritcharddont une reprise de Charles Aznavour ("Parce que"): le courant passe à merveille entre ces deux ultrasensibles et l’album, même s’il ne connaît qu’un succès d’estime, reste aujourd'hui une oeuvre mythique et précieuse pour ses fans. Fan de littérature, l’ex-chanteur de Taxi Girl publie aussi en parallèle quelques recueils de textes ("Mélancolie d’Edie" et "Energie dramatique de la rue" en 1991, "A love supreme" en 1998 en hommage à une de ses idoles John Coltrane et "Le Drugstore du ciel" en 2000). Sur la recommandation de Patrick Eudeline, il s’essaie à la critique musicale dans le magazine Best et traduit aussi quelques livres de William Burroughs. Toujours démangé par la musique, Daniel Darc réitère l’expérience en 1994 avec "Nijinsky", deuxième album solo enregistré avec le groupe The Weird Sins et réalisé par son ami du groupe Pure Sins, Georges Betzounis qui ne rencontre pas plus de succès que ses précédentes tentatives. Marqué par la déveine commerciale, Darc enchaîne les collaborations diverses: textes pour Marie-France ou Marc Minelli, reprises ("She's so untouchable" de Johnny Thunders, "Les Champs-Elysées" de Joe Dassin en compagnie de Bertrand Burgalat) et conseils aux groupes Diabologum et Brent. La fin des années 90 le voit errant dans Paris, brûlé par une vie marquée par les abus (qui l'ont amené à faire quelques semaines de prison) et les échecs commerciaux. La sortie du tunnel a lieu grâce encore à une rencontre en 2003 avec le compositeur Frédéric Lo qui lui propose d’écrire un texte pour le nouvel album de la chanteuse Dani. Daniel Darc signe celui de "Rouge Rose" et mis en confiance par Lo, décide de prolonger l’expérience en enregistrant douze nouvelles chansons composées par celui-ci. Dédié au chanteur country Johnny Cash, décédé la même année, "Crève Coeur" sort début 2004 chez Mercury : le chant de Darc a mué vers un talk over très gainsbourien et raconte avec un désenchantement et une sensibilité inimitables, des histoires d’amour, de rédemption et d’amitié. Cette fois-ci, le succès est au rendez-vous: les médias célèbrent le retour d’un talent unique qu’on croyait perdu et le public succombe aux mélodies subtiles ("Je me souviens, je me rappelle", "Mes amis") de Frédéric Lo. Emu par tous ces témoignages, Daniel Darc semble enfin avoir fait la paix avec ses démons intérieurs : comme il l’a souvent dit, le rock lui a sauvé la vie. A lire pour mieux cerner le personnage "les peaux transparentes"

Comments:
envoyez des sioux

oui plein...
 
Ohhhh Pr Thibaud !!!
 
evidement moi je tombe la dessus un an apres mais pas grave , bon ton article , je me demandais ce qu'il etait devenu ehe j'ai fait parti de cette bonne saison 80 et ca fait plaisir qu'il ait la tete hors de l'eau car il nous a donne du bon temps !! je resterai marque a vie par ces gigantesque annees de d........bravo a daniel , JJ bien sur ! the european ... et toi damoon si t'es encore la
 
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