mercredi, décembre 21, 2005
"Les monstres gentils, oui c'est un paradis..."
J'ai compté j'en ai quatorze en DVD, pour avoir la totale : c'est pas gagné..."Encore aujourd'hui, la majorité des gens juge que la série de films Godzilla est comme une grotesque mascarade caoutchoutée, un divertissement puéril et sans aucun attrait artistique. Saviez-vous que le premier Godzilla est toujours considéré par les Japonais comme leur deuxième plus grand film de tous les temps, suivant rien de moins que les Sept Samurais ? Et qu’ont ces deux films en commun? Ils sont sortis en salle la même année (1954) et leur distribution présente l’excellent Takashi Shimura. Finalement, le roi des monstres est en bonne compagnie. Et si je vous disais que le Godzilla original est réellement un symbole de la bombe atomique qui a dévasté et tué 210 000 personnes à Hiroshima et Nagasaki ? Et si je vous disais que Godzilla a déjà eu les Fantastic Four comme adversaires ? Qu’il y a une " connexion " entre Godzilla et Jackie Brown ? Et surtout un lien entre Elvis Presley et Godzilla ? Et si je vous disais que vous êtes présentement assis devant une humble rétrospective Godzilla? Voici donc une brève revue de tous les films par ordre chronologique, des pensées sur la version 98 et quatre capsules des créateurs originaux. Godzilla (1954) Godzilla Raids Again (1955) King Kong vs Godzilla (1962) Godzilla vs the Thing (1964) Ghidrah the Three-Headed Monster (1964) Monster Zero (1965) Godzilla vs the Sea Monster (1966) Son of Godzilla (1967) Destroy All Monsters (1968) Godzilla's Revenge (1969) Godzilla vs the Smog Monster (1971) Godzilla vs Gigan (1972) Godzilla vs Megalon (1973) Godzilla vs Mechagodzilla (1974) Terror of Mechagodzilla (1975) Godzilla 1985 (1984) Godzilla vs Biollante (1989) Godzilla vs King Ghidorah (1991) Godzilla vs Mothra (1992) Godzilla vs Mechagodzilla (1993) Godzilla vs Spacegodzilla (1994) Godzilla vs Destroyer (1995) Godzilla (1998)
Godzilla (Gojira ; Godzilla, King of the Monsters) Version JAPONAISE : sortie 3 novembre 1954, 98 minutes Version AMÉRICAINE : sortie 27 avril 1956, 81 minutes, programme-double avec Prehistoric Women C’est intéressant de savoir qu’après la Deuxième Guerre Mondiale, les Américains contrôlaient les produits de l’industrie cinématographique japonaise, détruisant des films existants et censurant à tour de bras. Après 1950, le Japon reprit contrôle et pu enfin exprimer ses sincères sentiments et sa culture par ses créations artistiques, avec des oeuvres anti-militaires très frappantes. Les très importants studios Toho désiraient, conjointement avec l’Indonésie, produire un film à grands " éclats ". Quand des permis de travail leur furent refusés, l’équipe de production revint bredouille. Le producteur Tomoyuki Tanaka, dans l’avion de retour, créa le concept du futur Godzilla, inspiré du succès de la redistribution de King Kong au Japon et du film américain The Beast from 20,000 Fathoms. Il fut probablement aussi influencé par un incident près de Bikini Atoll où un bateau de pêche japonais allait être contaminé par une zone de tests atomiques américaine. Tanaka engagea Eiji Tsubaraya aux effets spéciaux, qui lui-même envisageait depuis quelque temps un film avec une pieuvre géante. Également enrôlé au scénario, Shigeru Kayama, un écrivain de science-fiction renommé qui remplaça la pieuvre par un monstre reptilien/amphibien. Le metteur en scène, Ishiro Honda, apporta également plusieurs éléments au scénario. Le fruit de leur labeur allait résulter en un film étonnamment mature, qui incluait un message social très incisif, ainsi que d’évidents thèmes antinucléaires. La photographie noir&blanc rend le tout encore plus déprimant. Les petits yeux malveillants de Godzilla réussissent encore à provoquer un malaise, appuyé par la trame sonore magistrale d’Akira Ifukube. Notez également que la plupart des scènes de combat se déroulent la nuit, ajoutant à la vulnérabilité des victimes. Tout ceci contribue à affimer que le Godzilla original n’a pas nécessairement vieilli, comparé à des oeuvres américaines de l’époque. Un agent de presse à l’apparence massive est à l’origine du mot Godzilla. En effet, son surnom était Gojira, un mélange de gorira (gorille) et kujira (baleine). Quoi de mieux pour baptiser un monstre gigantesque ? Notons que le costume pesait plus de 100 livres et a principalement été porté par Haruo Nakajima, cascadeur et acteur de films de samouraï. Même si son apparence change de film en film, de 1954 à 1975, Godzilla mesure environ 50 mètres, pèse 22,000 tonnes et n’a jamais été vert, mais gris. C’est l’explosion d’une bombe atomique qui le fait émerger de l’océan et par conséquent, quelques innocents villages de pêcheurs vont en payer le prix, suivi de Tokyo (ce qui commença une tradition dont la ville se serait bien passée dans la série). La créature est détruite par une invention si terrifiante que le créateur se suicide pour ne pas en révéler l’origine ! Si vous pouvez mettre la main sur la version originale japonaise de ce film, vous verrez un des meilleures films de science-fiction de tous les temps. Évitez la version AMÉRICAINE, charcutée de certaines scènes qui sont remplacées par des images de Raymond Burr regardant par diverses fenêtres les dégâts et le danger qui l’entourent. La publicité nous informait : " Godzilla makes King Kong look like a midget ! ! ! ".
Godzilla Raids Again (Gojira No Gyakushu ; Gigantis the Fire Monster) Version JAPONAISE : sortie 24 avril 1955, 82 minutes Version AMÉRICAINE : sortie 21 mai 1959, 78 minutes, programme-double avec Teenagers from Outer Space Faits importants : le premier film de la série où Godzilla se mesure à un adversaire monstrueux, en l'occurrence Angilas (ou encore Angurus, ça dépend à qui on parle...) et ce n'est pas Tokyo qui y goûte, mais plutôt Osaka. Ce film a prit l'affiche au Japon six mois après le fulgurant succès de Godzilla (imaginez qu'aujourd'hui même sortirait Titanic II : A New Beginning...) ; moins profond en interprétation Godzilla Raids Again illustre les deux monstres comme de vrais bêtes sauvages, luttant ensemble de façon réaliste, à l'exception de quelques séquences tournées en accéléré. Étant donné que Godzilla est réduit à un état squelettique à la fin du premier film, on suppose ici que la vedette de ce film est un autre de sa race, qui sera ultimement enseveli sous des tonnes de glace à la fin . La série Godzilla sera remisée pendant quelques années. Conséquemment, Toho allait introduire de nouveaux monstres, notamment Rodan (en 1956), Varan the Unbelievable (1958) et Mothra (1961). Warner Brothers n'a pu obtenir les droits du nom Godzilla, le baptisant alors Gigantis.
King Kong vs Godzilla (Kingu Kongu Tai Gojira) Version JAPONAISE : sortie le 11 août 1962, 98 minutes Version AMÉRICAINE : sortie le 3 juin 1963, 91 minutes, programme-double avec The Traitors En terme de box-office, le film le plus populaire de la série aux États-Unis. Une combinaison géniale de deux dieux du panthéon de la monstruosité cinématographique. Le créateur de Kong, Willis O’Brien, tenait à faire une autre production mettant en vedette son singe. Son concept initial est intriguant : King Kong vs Frankenstein ! Kong combattrait un monstre géant ayant été créé avec des morceaux d’animaux africains ! Aux USA, les producteurs trouvaient le concept trop coûteux. Le tout tomba entre les mains de Toho, qui cherchait un projet spécial pour célébrer son trentième anniversaire, et Frankenstein fut remplacé par Godzilla. Voilà ! Même avec un costume de Kong ordinaire et quelques bribes d’humour forcé, ce film demeure un des favoris de la série et, le premier en couleurs. Également, avec Godzilla se libérant d’un iceberg, une certaine continuité s’établissait ainsi de " chapitre " en " chapitre ". Il n’y aucune véracité à la légende qui voudrait que deux finales aient été tournées, montrant l’un ou l’autre monstre victorieux sur son adversaire. Ici, nous sommes témoins d’un vrai combat de championnat de lutte professionnelle. Le succès de King Kong vs Godzilla mettait toute la série sur la bonne voie. Comme James Bond la même année, Godzilla allait apparaître sur les écrans de façon régulière, profitant d’un âge d’or très enviable.
Godzilla vs the Thing (Mosura Tai Gojira) Version JAPONAISE : sortie 29 avril 1964, 89 minutes Version AMÉRICAINE : sortie 17 septembre 1964, 90 minutes, programme-double avec Voyage to the End of the Universe La belle et la bête ? Mothra est considérée comme une créature poétique, protectrice et complice de l’humanité. Après Angilas et King Kong, voilà un antagoniste différent, un coup de génie des créateurs (la chanson thème du film est un des morceaux des plus ensorcelants que vos oreilles auront le privilège d’entendre). Voir cet espèce de papillon coloré géant voler autour d’un Godzilla brutal est une vision que personne n’est prêt d’oublier. Les forces militaires se font encore une fois solidement " ramasser ". Godzilla vs the Thing est le seul film de la série où la version AMÉRICAINE contient une scène supplémentaire filmée par Toho, où on aperçoit brièvement l'AMERICAN Navy bombardant Godzilla avec des missiles. Un des trois meilleurs titres de la série, avec les inoubliables jumelles miniatures jouées par Emi et Yumi Ito, où tous les aspects de la production frisent la perfection.
Ghidrah the Three-Headed Monster (San Daikaiju Chikyu Saidai No Kessen)
Version JAPONAISE : sortie 20 décembre 1964, 92 minutes Version AMÉRICAINE : sortie 13 septembre 1965, 81 minutes, programme-double avec Harum Scarum, mettant en vedette un autre King, Elvis Presley ! (on y reviendra plus loin). Par coïncidence, c’est ici que Godzilla glisse un peu dans son rôle de "défenseur" de l’humanité, qu’il tiendra jusqu’en 1975. Il a comme alliés Mothra et Rodan. Ce dernier a toujours été un de mes favoris, ayant toujours une attitude très cool et intelligente. De le voir planer dans les cieux me ramène à chaque fois quelque part dans mon enfance. Et évidemment, on nous présente un nouvel ennemi, un dragon à trois têtes nommé Ghidrah, qui sera un adversaire implacable pendant longtemps et qui demeure toujours une des plus ambitieuses créations des studios Toho.
Monster Zero (Kaiju Daisenso) Version Japon : sortie 19 décembre 1965, 96 minutes
Version AMÉRICAINE : sortie 29 juillet 1970, 92 minutes, programme-double avec War of the Gargantuas La vedette américaine de ce film, Nick Adams, reposait déjà depuis deux ans dans son cercueil quand Monster Zero est sorti en salle aux USA. Ici, on présente l’idée de force extra-terrestres ayant des intentions malveillantes vis-à-vis la planète Terre. Ce concept sera repris plusieurs fois dans les films subséquents de la série. Le problème demeure les costumes des êtres spatiaux (extra-terrestres) : ils portent des pantalons serrés comme Mick Jagger à cette époque, des lunettes Men In Black et un casque/bocal sur la tête avec une antenne au milieu. Pas nécessairement des plus élégants/menaçants. Une scène spectaculaire nous montre Rodan et Godzilla enfermés dans des bulles transparentes, lentement transportés vers la Planète X. Ghidrah revient dans le portrait. Très intéressant de voir les trois créatures se confronter sous des cieux non-terrestres.
Godzilla vs the Sea Monster (Gojira, Ebirah, Mosura : Nankai No Dai Ketto) Version JAPONAISE : sortie 17 décembre 1966, 87 minutes Version AMÉRICAINE : sortie à la télé en 1968, 82 minutes Alors qu’on planifiait un scénario pour King Kong, Godzilla a prit sa place pour continuer sur sa lancée de popularité. C’est finalement Ebirah qu’on retrouve comme adversaire, un espèce de homard géant. L’équipe principale de Honda, Ifukube et Tsubaraya est remplacée respectivement par Jun Fukuda, Masaru Sato et Teisho Arikawa. Par conséquent, les miniatures semblent moins détaillées et moins nombreuses. Mothra version adulte est présente dans l’action. L’organisation subversive militaire Red Bamboo apparaît comme un symbole de la Chine communiste. Très limité dans ses mouvements, Ebirah n'est pas très convainquant comme ennemi, une faiblesse évidente qui rend ce film plus qu'ordinaire.
Son of Godzilla (Kaijuto No Kessen : Gojira No Musuko) Version JAPONAISE : sortie 16 décembre 1967, 86 minutes Version AMÉRICAINE : sortie à la télé en 1969, 84 minutes. Ce film très juvénile nous présente Minya, le fils de Godzilla, pas nécessairement la créature la plus populaire de la série. Son design semble très controversé. Ce film propose également des thèmes sérieux (expérimentations sur le contrôle de la température et les désastres qui s’ensuivent) combinés à des scènes " touchantes " de Godzilla jouant avec son "kid", le tout avec un succès mitigé. Le pire, c’est que le costume de Godzilla est trafiqué pour ressembler au junior : gros yeux, silhouette bedonnante, crête dorsale peu réussie. En fait, les vedettes sont les insectes géants : les mantes religieuses et l’araignée Spiga (ou Kumonga). Loin d’une grande réussite, plus apprécié par un public jeune.
Destroy All Monsters (Kaiju Soshingeki) Version JAPONAISE : sortie 1 août 1968, 89 minutes Version AMÉRICAINE : sortie 23 mai 1969, 86 minutes Argh ! Mon film-culte par excellence ! Un chef-d’œuvre, je vous dis ! Au générique : Godzilla, Rodan, Angilas, Mothra, Gorosaurus, Varan, Baragon, Manda, Spiga, Minya, Ghidrah ! L’action se déroule en 1999 (bientôt !). Les monstres demeurent tous sur Monster Island (idée conçue 25 ans avant Jurassic Park...)... Tiens, je fais prétentieux et vous cite mes propos, rien de moins, dans un article qui est quelque part sur ce site " ...Ce que tout le monde considérait comme une oeuvre puérile et secondaire, DESTROY ALL MONSTERS! (LES ENVAHISSEURS ATTAQUENT, en français) allait probablement me donner le goût à un cinéma de divertissement encore inconnu. Ce film de science-fiction japonais, parfois plus ambitieux que réussi, était tout un "Greatest Hits" de populaires monstres géants de caoutchouc, le studio Toho ayant réuni ses poulains les plus célèbres avec Godzilla en tête. Ces créatures habitaient Monster Island et furent un moment donné possédées par des envahisseurs de la planète Kilaak. Alors, chaque grande capitale est attaquée par un monstre différent. L’humanité doit se défendre sur plusieurs fronts, ayant même l’audace d’envoyer un vaisseau spatial super-duper pour contrer la menace à sa source. Way to go, boys! Mes yeux éberlués de l’époque n’ont jamais oublié quantité la d’images de cette super-production, qui me hantent encore à ce jour: le premier tour de pistes des monstres sur l’île, alors qu’ils sont présentés l’un après l’autre; le professeur qui se suicide en se jetant en bas d’une falaise, alors qu’on voit revoler une petite poupée bien raide le représentant; la tache de sang sur la main de la fille alors qu’on lui arrache sa boucle d’oreille la tenant sous l’emprise des extra-terrestres; Rodan qui survole le Kremlin; l’Arche de Triomphe qui menace de revoler en morceaux; Godzilla faisant la job à Tokyo pour la 543e fois; Minya, son jeune fils enthousiaste, qui semble lancer de sa bouche des ronds de fumée de cigare; le pow-wow final, absolument l’une des scènes les plus excitantes que j’ai vue dans mon existence, où les monstres défendent la Terre contre Ghidrah le dragon à trois têtes; la dernière scène, un espèce de " Ce n’est qu’un au revoir, mon frère ", où les créatures nous saluent pratiquement de la main jusqu’à la prochaine invasion. Pour quelques secondes, ils deviennent les Amis des Enfants Partout Dans le Monde. Pour plusieurs, DESTROY ALL MONSTERS! est sûrement une folichonnerie grotesque, une parade de costumes hideux. Quelqu’un, quelque part, avait déjà fait un parallèle de sa carrière cinématographique avec celle d’Elvis: jeune rebelle au début, gras et gentil par la suite.... Dans le film ici, il est l’ultime patriarche de ce clan turbulent. Ce qui me fait penser aux souvenirs sonores de ce film, avec les cris différents que hurlent les monstres, une petite merveille de technologie audio. Comment pourrais-je oublier la qualité du doublage en français, en plus, typique des films japonais. Ici, c’est sûr que les lèvres ne suivent pas les mots, mais à quelques occasions, on entend un personnage parler alors que sa bouche est fermée! Après deux semi-flops, Toho n’avait pas le choix : ramener Honda, Ifukube and Tsubaraya. Ce dernier allait devenir le chef d’orchestre de la plus imposante bataille de monstres jamais filmée, avec onze participants. Un scénario intéressant traite les créatures comme des puissances à respecter, pas juste des poupées de plastiques. Un groupe rock du Michigan (avec comme un des membres un ancien des Stooges) allait se nommer Destroy All Monsters en hommage au titre américain de ce film. Finalement, Destroy All Monsters sera disponible pour la première fois en Amérique du Nord sur vidéocassette à la fin mai.
Godzilla’s Revenge (All Kaiju Daishengeki) Version JAPONAISE : sortie le 20 décembre 1969, 70 minutes Version AMÉRICAINE : sortie en 1971, 69 minutes, programme-double avec Island of the Burning Damned Ce film est universellement détesté par les amateurs, le considérant comme le pire de tous. Le méchant Gaborah fait dur, Minya parle comme Barney le dinosaure dans l’imagination d’un petit gars un peu wimpy, on a droit à des scènes repiquées d’autres films... Au moins, c’est le plus court ! Mais il demeure le plus cheap, surtout après le chef-d’œuvre précédent. Par contre... cet épisode demeure un bon conte fantaisiste pour les petits, avec une leçon morale traitée de façon efficace et peu moralisatrice, et un jeune héros avec lequel un enfant peu facilement s’identifier. À l’époque, la série Gamera des studios Daiei avait la faveur de la jeunesse. Godzilla’s Revenge est une façon de leur faire compétition. Mais le défi de poursuivre sur la lancée de Destroy All Monsters ne trouvait pas amateurs ici. Dans un autre ordre d’idée, la même année, Marv Newland créa le fameux Bambi Meets Godzilla, chef-d’œuvre du court métrage d’animation, qui dure en tout et partout deux minutes. Un must
Godzilla vs the Smog Monster (Gojira Tai Hedorah) Version JAPONAISE : sortie 24 juillet 1971, 85 minutes Version AMÉRICAINE : sortie juillet 1972, 85 minutes, programme-double avec Frogs Utilisant des scènes d’animation et d’écran divisé, on nous présente Hedorah, grosse masse de pollution ambulante avec de gros yeux pochés, qui peut changer sa forme à volonté et même voler. Et en parlant de voler... Godzilla s’exécute également, grâce à son haleine atomique. Cette scène embarrasse la majorité des amateurs. Il est particulièrement mal servi ici, performant des gestes peu caractéristiques pour un monstre géant. Les effets sont souvent disjoints. Avec une chanson-thème rock’n’roll " Save the Earth " ! ! ! et quelques scènes assez macabres de gens brûlés... Ce film annonçait quelques années de misère. Il vaut quand même la peine d’être vu entre amis "paquetés", surtout pour Hedorah, créature il va sans dire très unique. Mais quelle bonne idée de l’avoir accouplé avec Frogs, pour un programme-double " nature en colère, écologie sur le carreau ".
Godzilla vs Gigan (Chikyu Kogeki Meirei : Gojira Tai Gaigan) Version JAPONAISE : sortie 12 mars 1972, 89 minutes Version AMÉRICAINE : sortie août 1977, 89 minutes Ghidrah est de retour, cette fois avec un partenaire, l’indescriptible cyborg Gigan (mélange de perroquet, lézard et scie ronde). Tout ça sous les ordres de coquerelles extra-terrestres intelligentes ! Pourquoi pas ? Angilas donne un coup de main à Godzilla. Dans une scène tristement célèbre de la version américaine, ils se " parlent " avec des voix discordantes, donnant dans le ridicule. La version japonaise nous les montraient au moins avec des phylactères flottant au-dessus de leurs têtes ! Tu parles d’une innovation ! Les effets pyrotechniques sont tout de même excellents.
Godzilla vs Megalon (Gojira Tai Megaro) Version JAPONAISE : sortie 17 mars 1973, 83 minutes Version AMÉRICAINE : sortie en avril 1976, 82 minutes Voilà un autre épisode qui n’a pas bonne réputation et tourné en ridicule. Le méchant Megalon n’a pas le design le plus élégant, avec une absurde antenne étoilée sur la tête et des bras en forme de lime à bois. En fait, tout cela ressemble à un mauvais show de télé, et justement à cette époque au Japon le petit écran connaissait un engouement pour les émissions de super-héros robots à la Ultraman. Ici, un tel personnage géant donne un coup de main à Godzilla, un certain Jet Jaguar, qui a l’air on ne peut plus hors contexte. Comble de malheur, Godzilla présente une attitude de grosse brute idiote, avec des gestuelles gênantes. Pourtant à sa sortie aux États-Unis, ce film connu un gros tapage publicitaire. Curieusement, un engouement pour Godzilla s’empara des Américains, qui créèrent un dessin animé du samedi matin The Godzilla Power Hour. Marvel Comics débuta une série Godzilla, qui le fit affronter les Avengers, S.H.I.E.L.D. et les Fantastic Four ! Et parlant de Marvel, après Howard the Duck, Godzilla commença à être considéré sérieusement comme candidat à la présidence des États-Unis en cette année bicentenaire !
Godzilla vs Mechagodzilla (Gojira Tai Mechagojira) Version JAPONAISE : sortie 21 mars 1974, 84 minutes Version AMÉRICAINE : sortie avril 1976, 80 minutes La série, approchant la fin de sa période " classique ", allait retrouver quelques lettres de noblesse. L’excellente idée de créer un Godzilla mécanique redonna un certain souffle, ainsi que salua de façon adéquate le 20e anniversaire de Godzilla. Mechagodzilla possède un costume convaincant et il en est de même pour ses différentes armes d’attaque. Il donne toute une raclée à Godzilla, au point de lui faire pisser le sang dans une scène " gore " assez inattendue. Encore des envahisseurs extra-terrestres, cette fois des comédiens avec des masques plastiques style Planet of the Apes, au visage vert. La présence de King Seesar comme partenaire de Godzilla est également à signaler. Ce dieu-lion à plutôt l’air d’un " puppy ", mais j’aime bien sa contribution, surtout voir sa face s’éveiller alors que la prêtresse chante l’inoubliable chant en son honneur pour demander son l’aide. Effets spéciaux à la hauteur.
Terror of Mechagodzilla (Mechagojira No Gyakushu) Version JAPONAISE : sortie 15 mars 1975, 83 minutes Version AMÉRICAINE : sortie mars 1977, 82 minutes Mechagodzilla revient, grâce à une grande popularité. Il est associé à Titanosaurus, qui ressemble à un Big Bird mutant. Pour ma part, le problème principal demeure les costumes à reflets métalliques des extra-terrestres, particulièrement les casques à trois pointes, d’un franc ridicule et dont Capitaine Cosmos se serait passé. C’est ici que vous verrez la seule paire de seins nus féminins de la série, en l’occurrence le buste de la fille-cyborg Katsura. Mais très brièvement. Toute une statistique, n’est-ce pas ? La fin du film nous montre Godzilla s’en retournant vers l’océan sous la musique d’Akira Ifukube. Notre héros sera absent pendant presque 10 ans, alors que le choc Star Wars allait révolutionner le cinéma de science-fiction. Son costume aura le temps de faire une brève apparition dans le film Hollywood Boulevard de Joe Dante.
Godzilla 1985 (Gojira) Version JAPONAISE : sortie 15 décembre 1984, 103 minutes
Version AMÉRICAINE : sortie 23 août 1985, 91 minutes Godzilla revient donc pour son trentième anniversaire, alors qu’au début des années 80, la re-sortie du Godzilla original, ainsi que de Rodan et Mothra, connaissent un grand succès. La série prend un autre tournant, alors que ce film se veut une suite directe de celui de 54. Dans cette période ou la guerre froide est active, le concept de Godzilla est entièrement revampé. Godzilla redevient une menace pour l’humanité et doit être détruit à tout prix. Ces décisions portent fruits : Godzilla 85 est salué par la critique et le public comme une réussite et connaît un immense succès. Aux USA, on retourne à un vieux truc : Raymond Burr reprend son rôle vieux de 30 ans. À part sa tête, l’apparence de Godzilla commence à changer : plus massif et plus grand (55,000 tonnes, 80 mètres). De longues dents font également leur apparition. Une nouvelle génération de cinéphiles découvrait le célèbre monstre. Au bonheur de tous, la série se poursuivrait cinq ans plus tard dans cette nouvelle direction.
Godzilla vs Biollante (Gojira vs Biorante) Version JAPONAISE : 16 décembre 1989, 104 minutes Version AMÉRICAINE : sortie vidéo septembre 1992, 104 minutes Et arriva l’époque de la maturité... quoique la conception originale de ce film à été écrite par un dentiste ! Toho, en effet, eu la brillante idée de créer un concours pour déterminer qui serait le prochain adversaire de Godzilla. La participation de 5 000 individus confirma que les fans avaient encore le sujet à cœur. Biollante demeure l’une des plus impressionnantes créations de monstre géant de l’histoire, tant par son origine que pour son apparence, étant un organisme hybride, mélange de cellules de Godzilla et de cellules de roses ( !). Au mieux de sa forme, il mesure 395 pieds et pèse 220 000 tonnes, faisant de lui le monstre le plus lourd de la série. Godzilla parade son look moderne, i.e. plus musclé, yeux plus convaincant et faciès arrangé (regard et expression du visage très menaçants). Voir Godzilla confronté à un ennemi presque trois fois plus gros lui est hallucinant. Megumi Odaka tient le rôle de Miki Saegusa, adolescente douée de pouvoirs psychiques, personnage qui reviendra pour le reste de la série.
Tout ceci redonne alors de l'appétit aux fans.
Godzilla vs King Ghidrah (Gojira vs Kingu Ghidora) Version JAPONAISE : 14 décembre 1991, 103 minutes Version AMÉRICAINE : sur vidéo depuis avril 1998 Le retour de la musique d’Akira Ifukube et du célèbre méchant Ghidrah allait contribuer à un autre gros succès. Et ce dernier est toute une bête à voir, particulièrement en méchanoïde, alors que sa tête du milieu, détruite par Godzilla, est remplacée par une mécanique (même traitement pour ses ailes). L’origine de Godzilla et Ghidrah est expliquée avec plus de détails ici (comme pourquoi Ghidrah est finalement l’amalgame de trois créatures nommées les Drats suite à l’effet de la bombe atomique). Ce film joue avec des paradoxes temporaux, particulièrement pendant un flash-back à la Deuxième Guerre Mondiale (où un clin d’oeil à Steven Spielberg prend place). Certains prétendent que le combat final entre Godzilla et Ghidrah est la meilleure scène de bataille de toute la série. Et devinez qui gagne ?
Godzilla vs Mothra (Gojira vs Mosura) Version Japon : 12 décembre 1992, 102 minutes Version AMÉRICAINE : sortie vidéo depuis avril 1998 Un autre personnage populaire allait reprendre le flambeau : l’incroyable et unique Mothra. Cette fois en version améliorée, pouvant se servir de ses antennes pour lancer des rayons d’énergie et disposant de pollen empoisonné. Pour ajouter au fracas, une autre colossale bibitte volante est de la partie, Battra, qu’on peut considérer comme un anti-Mothra. Encore une fois, des effets spéciaux hors pair allaient faire de ce film un gros hit (le plus significatif de la série moderne). Mothra n’allait pas être oubliée, devenant la vedette exclusive de Mothra (1996), Mothra 2 (1997) et Mothra 3 (1998). Ifukube devenait récipiendaire de la meilleure trame sonore de l’année au penchant japonais des Academy Awards. Sa nouvelle version de la chanson-thème est aussi ensorcelante que l’originale.
Godzilla vs Mechagodzilla (Gojira vs Mechagojira) Version JAPONAISE : 11 décembre 1993, 107 minutes Version AMÉRICAINE : aucune sortie officielle Cet épisode est souvent salué comme l’un des trois meilleurs (sinon le meilleur) de toute la série Godzilla. Voir ce film sur grand écran est pratiquement un privilège. C’est au tour de Rodan d'être modernisé, mais cette fois avec de la compagnie : Mechagodzilla et Baby Godzilla. À elle seule, la séquence d’introduction réussit à faire frissonner, alors qu’on nous dévoile lentement l’arme absolument implacable qu’est Mechagodzilla, sous un morceau musical d’Ikufube qui à ce jour demeure dans mon Top 5. Jusqu’à un certain point, le futur de la série devenait encore plus certain, avec la présence de Baby Godzilla (qui vraisemblablement prendrait la relève un jour...). Émouvant sacrifice de Rodan, époustouflant, presque parfait, fascinant... je me taperais ce film n’importe quand avant un Star Wars, pour sûr.
Godzilla vs Space Godzilla (Gojira vs Supeesugojira) Version JAPONAISE : 10 décembre 1994, 108 minutes Version AMÉRICAINE : aucune sortie officielle Pour le quarantième anniversaire, un nouveau robot est créé en la présence de Moguera, Little Godzilla prend du poids, Mothra est dans le portrait et Space Godzilla apparaît (qui a été créé par des cellules dispersées de Biollante). Ce dernier a l’apparence de Godzilla, mais avec d’immenses cristaux sortant de son épiderme. Little Godzilla fait un peu trop penser à l’original Minya, un look trop " adorable" avec de gros yeux très peu réalistes. Moguera est une nouvelle version du robot/pingouin géant du film The Mysterians. Déçoit un peu après Mechagodzilla. Considéré comme le plus faible de la série moderne.
Godzilla vs Destroyer (Gojira vs Desutoroia) Version JAPONAISE : 9 décembre 1995, 103 minutes Version AMÉRICAINE : aucune sortie officielle D’apparence crustacéenne, Destroyer à la distinction d’être le plus laid adversaire, possédant des attributs physiques quasi-démoniaques. De plus, Godzilla a l’air complètement enragé, alors que son cœur atomique est littéralement en train de fondre. De grosses veinules rouges apparaissent sur son épiderme et on se doute qu’il doit être fou de douleur. Ce n’est pas un secret qu’il ne survivra pas, et que Godzilla Junior absorbera les radiations du paternel, le faisant grandir à sa forme adulte. Quel sera son rôle dans le futur ? Poursuivra-t-il la tradition d’antagoniste à l’humanité ou deviendra-t-il protecteur ? Tomoyuki Tanaka allait également s’éteindre en 1997 et il est regrettable qu’il sera absent pour la conception de la version américaine.
Par contre, Godzilla eut le temps de participer à une minuscule scène de Mars Attacks ! (d’ailleurs, Tim Burton aura déjà été pressenti pour réaliser le Godzilla américain, qu’il avait inclu dans PeeWee’s Big Adventure). Et voilà ma connexion avec Jackie Brown : qui en est la vedette ? Pam Grier, également présente dans la distribution de Mars Attacks ! Tiré par les cheveux, mon affaire ? Absolument, mais pas pour les amateurs de jeux style 6 Degrees of Kevin Bacon ! ! ! ! Finalement, saluons Dark Horse Comics qui a produit une série en bande dessinée de grande qualité sur Godzilla.
Godzilla (Gojira ; Godzilla, King of the Monsters) Version JAPONAISE : sortie 3 novembre 1954, 98 minutes Version AMÉRICAINE : sortie 27 avril 1956, 81 minutes, programme-double avec Prehistoric Women C’est intéressant de savoir qu’après la Deuxième Guerre Mondiale, les Américains contrôlaient les produits de l’industrie cinématographique japonaise, détruisant des films existants et censurant à tour de bras. Après 1950, le Japon reprit contrôle et pu enfin exprimer ses sincères sentiments et sa culture par ses créations artistiques, avec des oeuvres anti-militaires très frappantes. Les très importants studios Toho désiraient, conjointement avec l’Indonésie, produire un film à grands " éclats ". Quand des permis de travail leur furent refusés, l’équipe de production revint bredouille. Le producteur Tomoyuki Tanaka, dans l’avion de retour, créa le concept du futur Godzilla, inspiré du succès de la redistribution de King Kong au Japon et du film américain The Beast from 20,000 Fathoms. Il fut probablement aussi influencé par un incident près de Bikini Atoll où un bateau de pêche japonais allait être contaminé par une zone de tests atomiques américaine. Tanaka engagea Eiji Tsubaraya aux effets spéciaux, qui lui-même envisageait depuis quelque temps un film avec une pieuvre géante. Également enrôlé au scénario, Shigeru Kayama, un écrivain de science-fiction renommé qui remplaça la pieuvre par un monstre reptilien/amphibien. Le metteur en scène, Ishiro Honda, apporta également plusieurs éléments au scénario. Le fruit de leur labeur allait résulter en un film étonnamment mature, qui incluait un message social très incisif, ainsi que d’évidents thèmes antinucléaires. La photographie noir&blanc rend le tout encore plus déprimant. Les petits yeux malveillants de Godzilla réussissent encore à provoquer un malaise, appuyé par la trame sonore magistrale d’Akira Ifukube. Notez également que la plupart des scènes de combat se déroulent la nuit, ajoutant à la vulnérabilité des victimes. Tout ceci contribue à affimer que le Godzilla original n’a pas nécessairement vieilli, comparé à des oeuvres américaines de l’époque. Un agent de presse à l’apparence massive est à l’origine du mot Godzilla. En effet, son surnom était Gojira, un mélange de gorira (gorille) et kujira (baleine). Quoi de mieux pour baptiser un monstre gigantesque ? Notons que le costume pesait plus de 100 livres et a principalement été porté par Haruo Nakajima, cascadeur et acteur de films de samouraï. Même si son apparence change de film en film, de 1954 à 1975, Godzilla mesure environ 50 mètres, pèse 22,000 tonnes et n’a jamais été vert, mais gris. C’est l’explosion d’une bombe atomique qui le fait émerger de l’océan et par conséquent, quelques innocents villages de pêcheurs vont en payer le prix, suivi de Tokyo (ce qui commença une tradition dont la ville se serait bien passée dans la série). La créature est détruite par une invention si terrifiante que le créateur se suicide pour ne pas en révéler l’origine ! Si vous pouvez mettre la main sur la version originale japonaise de ce film, vous verrez un des meilleures films de science-fiction de tous les temps. Évitez la version AMÉRICAINE, charcutée de certaines scènes qui sont remplacées par des images de Raymond Burr regardant par diverses fenêtres les dégâts et le danger qui l’entourent. La publicité nous informait : " Godzilla makes King Kong look like a midget ! ! ! ".
Godzilla Raids Again (Gojira No Gyakushu ; Gigantis the Fire Monster) Version JAPONAISE : sortie 24 avril 1955, 82 minutes Version AMÉRICAINE : sortie 21 mai 1959, 78 minutes, programme-double avec Teenagers from Outer Space Faits importants : le premier film de la série où Godzilla se mesure à un adversaire monstrueux, en l'occurrence Angilas (ou encore Angurus, ça dépend à qui on parle...) et ce n'est pas Tokyo qui y goûte, mais plutôt Osaka. Ce film a prit l'affiche au Japon six mois après le fulgurant succès de Godzilla (imaginez qu'aujourd'hui même sortirait Titanic II : A New Beginning...) ; moins profond en interprétation Godzilla Raids Again illustre les deux monstres comme de vrais bêtes sauvages, luttant ensemble de façon réaliste, à l'exception de quelques séquences tournées en accéléré. Étant donné que Godzilla est réduit à un état squelettique à la fin du premier film, on suppose ici que la vedette de ce film est un autre de sa race, qui sera ultimement enseveli sous des tonnes de glace à la fin . La série Godzilla sera remisée pendant quelques années. Conséquemment, Toho allait introduire de nouveaux monstres, notamment Rodan (en 1956), Varan the Unbelievable (1958) et Mothra (1961). Warner Brothers n'a pu obtenir les droits du nom Godzilla, le baptisant alors Gigantis.
King Kong vs Godzilla (Kingu Kongu Tai Gojira) Version JAPONAISE : sortie le 11 août 1962, 98 minutes Version AMÉRICAINE : sortie le 3 juin 1963, 91 minutes, programme-double avec The Traitors En terme de box-office, le film le plus populaire de la série aux États-Unis. Une combinaison géniale de deux dieux du panthéon de la monstruosité cinématographique. Le créateur de Kong, Willis O’Brien, tenait à faire une autre production mettant en vedette son singe. Son concept initial est intriguant : King Kong vs Frankenstein ! Kong combattrait un monstre géant ayant été créé avec des morceaux d’animaux africains ! Aux USA, les producteurs trouvaient le concept trop coûteux. Le tout tomba entre les mains de Toho, qui cherchait un projet spécial pour célébrer son trentième anniversaire, et Frankenstein fut remplacé par Godzilla. Voilà ! Même avec un costume de Kong ordinaire et quelques bribes d’humour forcé, ce film demeure un des favoris de la série et, le premier en couleurs. Également, avec Godzilla se libérant d’un iceberg, une certaine continuité s’établissait ainsi de " chapitre " en " chapitre ". Il n’y aucune véracité à la légende qui voudrait que deux finales aient été tournées, montrant l’un ou l’autre monstre victorieux sur son adversaire. Ici, nous sommes témoins d’un vrai combat de championnat de lutte professionnelle. Le succès de King Kong vs Godzilla mettait toute la série sur la bonne voie. Comme James Bond la même année, Godzilla allait apparaître sur les écrans de façon régulière, profitant d’un âge d’or très enviable.
Godzilla vs the Thing (Mosura Tai Gojira) Version JAPONAISE : sortie 29 avril 1964, 89 minutes Version AMÉRICAINE : sortie 17 septembre 1964, 90 minutes, programme-double avec Voyage to the End of the Universe La belle et la bête ? Mothra est considérée comme une créature poétique, protectrice et complice de l’humanité. Après Angilas et King Kong, voilà un antagoniste différent, un coup de génie des créateurs (la chanson thème du film est un des morceaux des plus ensorcelants que vos oreilles auront le privilège d’entendre). Voir cet espèce de papillon coloré géant voler autour d’un Godzilla brutal est une vision que personne n’est prêt d’oublier. Les forces militaires se font encore une fois solidement " ramasser ". Godzilla vs the Thing est le seul film de la série où la version AMÉRICAINE contient une scène supplémentaire filmée par Toho, où on aperçoit brièvement l'AMERICAN Navy bombardant Godzilla avec des missiles. Un des trois meilleurs titres de la série, avec les inoubliables jumelles miniatures jouées par Emi et Yumi Ito, où tous les aspects de la production frisent la perfection.
Ghidrah the Three-Headed Monster (San Daikaiju Chikyu Saidai No Kessen)
Version JAPONAISE : sortie 20 décembre 1964, 92 minutes Version AMÉRICAINE : sortie 13 septembre 1965, 81 minutes, programme-double avec Harum Scarum, mettant en vedette un autre King, Elvis Presley ! (on y reviendra plus loin). Par coïncidence, c’est ici que Godzilla glisse un peu dans son rôle de "défenseur" de l’humanité, qu’il tiendra jusqu’en 1975. Il a comme alliés Mothra et Rodan. Ce dernier a toujours été un de mes favoris, ayant toujours une attitude très cool et intelligente. De le voir planer dans les cieux me ramène à chaque fois quelque part dans mon enfance. Et évidemment, on nous présente un nouvel ennemi, un dragon à trois têtes nommé Ghidrah, qui sera un adversaire implacable pendant longtemps et qui demeure toujours une des plus ambitieuses créations des studios Toho.
Monster Zero (Kaiju Daisenso) Version Japon : sortie 19 décembre 1965, 96 minutes
Version AMÉRICAINE : sortie 29 juillet 1970, 92 minutes, programme-double avec War of the Gargantuas La vedette américaine de ce film, Nick Adams, reposait déjà depuis deux ans dans son cercueil quand Monster Zero est sorti en salle aux USA. Ici, on présente l’idée de force extra-terrestres ayant des intentions malveillantes vis-à-vis la planète Terre. Ce concept sera repris plusieurs fois dans les films subséquents de la série. Le problème demeure les costumes des êtres spatiaux (extra-terrestres) : ils portent des pantalons serrés comme Mick Jagger à cette époque, des lunettes Men In Black et un casque/bocal sur la tête avec une antenne au milieu. Pas nécessairement des plus élégants/menaçants. Une scène spectaculaire nous montre Rodan et Godzilla enfermés dans des bulles transparentes, lentement transportés vers la Planète X. Ghidrah revient dans le portrait. Très intéressant de voir les trois créatures se confronter sous des cieux non-terrestres.
Godzilla vs the Sea Monster (Gojira, Ebirah, Mosura : Nankai No Dai Ketto) Version JAPONAISE : sortie 17 décembre 1966, 87 minutes Version AMÉRICAINE : sortie à la télé en 1968, 82 minutes Alors qu’on planifiait un scénario pour King Kong, Godzilla a prit sa place pour continuer sur sa lancée de popularité. C’est finalement Ebirah qu’on retrouve comme adversaire, un espèce de homard géant. L’équipe principale de Honda, Ifukube et Tsubaraya est remplacée respectivement par Jun Fukuda, Masaru Sato et Teisho Arikawa. Par conséquent, les miniatures semblent moins détaillées et moins nombreuses. Mothra version adulte est présente dans l’action. L’organisation subversive militaire Red Bamboo apparaît comme un symbole de la Chine communiste. Très limité dans ses mouvements, Ebirah n'est pas très convainquant comme ennemi, une faiblesse évidente qui rend ce film plus qu'ordinaire.
Son of Godzilla (Kaijuto No Kessen : Gojira No Musuko) Version JAPONAISE : sortie 16 décembre 1967, 86 minutes Version AMÉRICAINE : sortie à la télé en 1969, 84 minutes. Ce film très juvénile nous présente Minya, le fils de Godzilla, pas nécessairement la créature la plus populaire de la série. Son design semble très controversé. Ce film propose également des thèmes sérieux (expérimentations sur le contrôle de la température et les désastres qui s’ensuivent) combinés à des scènes " touchantes " de Godzilla jouant avec son "kid", le tout avec un succès mitigé. Le pire, c’est que le costume de Godzilla est trafiqué pour ressembler au junior : gros yeux, silhouette bedonnante, crête dorsale peu réussie. En fait, les vedettes sont les insectes géants : les mantes religieuses et l’araignée Spiga (ou Kumonga). Loin d’une grande réussite, plus apprécié par un public jeune.
Destroy All Monsters (Kaiju Soshingeki) Version JAPONAISE : sortie 1 août 1968, 89 minutes Version AMÉRICAINE : sortie 23 mai 1969, 86 minutes Argh ! Mon film-culte par excellence ! Un chef-d’œuvre, je vous dis ! Au générique : Godzilla, Rodan, Angilas, Mothra, Gorosaurus, Varan, Baragon, Manda, Spiga, Minya, Ghidrah ! L’action se déroule en 1999 (bientôt !). Les monstres demeurent tous sur Monster Island (idée conçue 25 ans avant Jurassic Park...)... Tiens, je fais prétentieux et vous cite mes propos, rien de moins, dans un article qui est quelque part sur ce site " ...Ce que tout le monde considérait comme une oeuvre puérile et secondaire, DESTROY ALL MONSTERS! (LES ENVAHISSEURS ATTAQUENT, en français) allait probablement me donner le goût à un cinéma de divertissement encore inconnu. Ce film de science-fiction japonais, parfois plus ambitieux que réussi, était tout un "Greatest Hits" de populaires monstres géants de caoutchouc, le studio Toho ayant réuni ses poulains les plus célèbres avec Godzilla en tête. Ces créatures habitaient Monster Island et furent un moment donné possédées par des envahisseurs de la planète Kilaak. Alors, chaque grande capitale est attaquée par un monstre différent. L’humanité doit se défendre sur plusieurs fronts, ayant même l’audace d’envoyer un vaisseau spatial super-duper pour contrer la menace à sa source. Way to go, boys! Mes yeux éberlués de l’époque n’ont jamais oublié quantité la d’images de cette super-production, qui me hantent encore à ce jour: le premier tour de pistes des monstres sur l’île, alors qu’ils sont présentés l’un après l’autre; le professeur qui se suicide en se jetant en bas d’une falaise, alors qu’on voit revoler une petite poupée bien raide le représentant; la tache de sang sur la main de la fille alors qu’on lui arrache sa boucle d’oreille la tenant sous l’emprise des extra-terrestres; Rodan qui survole le Kremlin; l’Arche de Triomphe qui menace de revoler en morceaux; Godzilla faisant la job à Tokyo pour la 543e fois; Minya, son jeune fils enthousiaste, qui semble lancer de sa bouche des ronds de fumée de cigare; le pow-wow final, absolument l’une des scènes les plus excitantes que j’ai vue dans mon existence, où les monstres défendent la Terre contre Ghidrah le dragon à trois têtes; la dernière scène, un espèce de " Ce n’est qu’un au revoir, mon frère ", où les créatures nous saluent pratiquement de la main jusqu’à la prochaine invasion. Pour quelques secondes, ils deviennent les Amis des Enfants Partout Dans le Monde. Pour plusieurs, DESTROY ALL MONSTERS! est sûrement une folichonnerie grotesque, une parade de costumes hideux. Quelqu’un, quelque part, avait déjà fait un parallèle de sa carrière cinématographique avec celle d’Elvis: jeune rebelle au début, gras et gentil par la suite.... Dans le film ici, il est l’ultime patriarche de ce clan turbulent. Ce qui me fait penser aux souvenirs sonores de ce film, avec les cris différents que hurlent les monstres, une petite merveille de technologie audio. Comment pourrais-je oublier la qualité du doublage en français, en plus, typique des films japonais. Ici, c’est sûr que les lèvres ne suivent pas les mots, mais à quelques occasions, on entend un personnage parler alors que sa bouche est fermée! Après deux semi-flops, Toho n’avait pas le choix : ramener Honda, Ifukube and Tsubaraya. Ce dernier allait devenir le chef d’orchestre de la plus imposante bataille de monstres jamais filmée, avec onze participants. Un scénario intéressant traite les créatures comme des puissances à respecter, pas juste des poupées de plastiques. Un groupe rock du Michigan (avec comme un des membres un ancien des Stooges) allait se nommer Destroy All Monsters en hommage au titre américain de ce film. Finalement, Destroy All Monsters sera disponible pour la première fois en Amérique du Nord sur vidéocassette à la fin mai.
Godzilla’s Revenge (All Kaiju Daishengeki) Version JAPONAISE : sortie le 20 décembre 1969, 70 minutes Version AMÉRICAINE : sortie en 1971, 69 minutes, programme-double avec Island of the Burning Damned Ce film est universellement détesté par les amateurs, le considérant comme le pire de tous. Le méchant Gaborah fait dur, Minya parle comme Barney le dinosaure dans l’imagination d’un petit gars un peu wimpy, on a droit à des scènes repiquées d’autres films... Au moins, c’est le plus court ! Mais il demeure le plus cheap, surtout après le chef-d’œuvre précédent. Par contre... cet épisode demeure un bon conte fantaisiste pour les petits, avec une leçon morale traitée de façon efficace et peu moralisatrice, et un jeune héros avec lequel un enfant peu facilement s’identifier. À l’époque, la série Gamera des studios Daiei avait la faveur de la jeunesse. Godzilla’s Revenge est une façon de leur faire compétition. Mais le défi de poursuivre sur la lancée de Destroy All Monsters ne trouvait pas amateurs ici. Dans un autre ordre d’idée, la même année, Marv Newland créa le fameux Bambi Meets Godzilla, chef-d’œuvre du court métrage d’animation, qui dure en tout et partout deux minutes. Un must
Godzilla vs the Smog Monster (Gojira Tai Hedorah) Version JAPONAISE : sortie 24 juillet 1971, 85 minutes Version AMÉRICAINE : sortie juillet 1972, 85 minutes, programme-double avec Frogs Utilisant des scènes d’animation et d’écran divisé, on nous présente Hedorah, grosse masse de pollution ambulante avec de gros yeux pochés, qui peut changer sa forme à volonté et même voler. Et en parlant de voler... Godzilla s’exécute également, grâce à son haleine atomique. Cette scène embarrasse la majorité des amateurs. Il est particulièrement mal servi ici, performant des gestes peu caractéristiques pour un monstre géant. Les effets sont souvent disjoints. Avec une chanson-thème rock’n’roll " Save the Earth " ! ! ! et quelques scènes assez macabres de gens brûlés... Ce film annonçait quelques années de misère. Il vaut quand même la peine d’être vu entre amis "paquetés", surtout pour Hedorah, créature il va sans dire très unique. Mais quelle bonne idée de l’avoir accouplé avec Frogs, pour un programme-double " nature en colère, écologie sur le carreau ".
Godzilla vs Gigan (Chikyu Kogeki Meirei : Gojira Tai Gaigan) Version JAPONAISE : sortie 12 mars 1972, 89 minutes Version AMÉRICAINE : sortie août 1977, 89 minutes Ghidrah est de retour, cette fois avec un partenaire, l’indescriptible cyborg Gigan (mélange de perroquet, lézard et scie ronde). Tout ça sous les ordres de coquerelles extra-terrestres intelligentes ! Pourquoi pas ? Angilas donne un coup de main à Godzilla. Dans une scène tristement célèbre de la version américaine, ils se " parlent " avec des voix discordantes, donnant dans le ridicule. La version japonaise nous les montraient au moins avec des phylactères flottant au-dessus de leurs têtes ! Tu parles d’une innovation ! Les effets pyrotechniques sont tout de même excellents.
Godzilla vs Megalon (Gojira Tai Megaro) Version JAPONAISE : sortie 17 mars 1973, 83 minutes Version AMÉRICAINE : sortie en avril 1976, 82 minutes Voilà un autre épisode qui n’a pas bonne réputation et tourné en ridicule. Le méchant Megalon n’a pas le design le plus élégant, avec une absurde antenne étoilée sur la tête et des bras en forme de lime à bois. En fait, tout cela ressemble à un mauvais show de télé, et justement à cette époque au Japon le petit écran connaissait un engouement pour les émissions de super-héros robots à la Ultraman. Ici, un tel personnage géant donne un coup de main à Godzilla, un certain Jet Jaguar, qui a l’air on ne peut plus hors contexte. Comble de malheur, Godzilla présente une attitude de grosse brute idiote, avec des gestuelles gênantes. Pourtant à sa sortie aux États-Unis, ce film connu un gros tapage publicitaire. Curieusement, un engouement pour Godzilla s’empara des Américains, qui créèrent un dessin animé du samedi matin The Godzilla Power Hour. Marvel Comics débuta une série Godzilla, qui le fit affronter les Avengers, S.H.I.E.L.D. et les Fantastic Four ! Et parlant de Marvel, après Howard the Duck, Godzilla commença à être considéré sérieusement comme candidat à la présidence des États-Unis en cette année bicentenaire !
Godzilla vs Mechagodzilla (Gojira Tai Mechagojira) Version JAPONAISE : sortie 21 mars 1974, 84 minutes Version AMÉRICAINE : sortie avril 1976, 80 minutes La série, approchant la fin de sa période " classique ", allait retrouver quelques lettres de noblesse. L’excellente idée de créer un Godzilla mécanique redonna un certain souffle, ainsi que salua de façon adéquate le 20e anniversaire de Godzilla. Mechagodzilla possède un costume convaincant et il en est de même pour ses différentes armes d’attaque. Il donne toute une raclée à Godzilla, au point de lui faire pisser le sang dans une scène " gore " assez inattendue. Encore des envahisseurs extra-terrestres, cette fois des comédiens avec des masques plastiques style Planet of the Apes, au visage vert. La présence de King Seesar comme partenaire de Godzilla est également à signaler. Ce dieu-lion à plutôt l’air d’un " puppy ", mais j’aime bien sa contribution, surtout voir sa face s’éveiller alors que la prêtresse chante l’inoubliable chant en son honneur pour demander son l’aide. Effets spéciaux à la hauteur.
Terror of Mechagodzilla (Mechagojira No Gyakushu) Version JAPONAISE : sortie 15 mars 1975, 83 minutes Version AMÉRICAINE : sortie mars 1977, 82 minutes Mechagodzilla revient, grâce à une grande popularité. Il est associé à Titanosaurus, qui ressemble à un Big Bird mutant. Pour ma part, le problème principal demeure les costumes à reflets métalliques des extra-terrestres, particulièrement les casques à trois pointes, d’un franc ridicule et dont Capitaine Cosmos se serait passé. C’est ici que vous verrez la seule paire de seins nus féminins de la série, en l’occurrence le buste de la fille-cyborg Katsura. Mais très brièvement. Toute une statistique, n’est-ce pas ? La fin du film nous montre Godzilla s’en retournant vers l’océan sous la musique d’Akira Ifukube. Notre héros sera absent pendant presque 10 ans, alors que le choc Star Wars allait révolutionner le cinéma de science-fiction. Son costume aura le temps de faire une brève apparition dans le film Hollywood Boulevard de Joe Dante.
Godzilla 1985 (Gojira) Version JAPONAISE : sortie 15 décembre 1984, 103 minutes
Version AMÉRICAINE : sortie 23 août 1985, 91 minutes Godzilla revient donc pour son trentième anniversaire, alors qu’au début des années 80, la re-sortie du Godzilla original, ainsi que de Rodan et Mothra, connaissent un grand succès. La série prend un autre tournant, alors que ce film se veut une suite directe de celui de 54. Dans cette période ou la guerre froide est active, le concept de Godzilla est entièrement revampé. Godzilla redevient une menace pour l’humanité et doit être détruit à tout prix. Ces décisions portent fruits : Godzilla 85 est salué par la critique et le public comme une réussite et connaît un immense succès. Aux USA, on retourne à un vieux truc : Raymond Burr reprend son rôle vieux de 30 ans. À part sa tête, l’apparence de Godzilla commence à changer : plus massif et plus grand (55,000 tonnes, 80 mètres). De longues dents font également leur apparition. Une nouvelle génération de cinéphiles découvrait le célèbre monstre. Au bonheur de tous, la série se poursuivrait cinq ans plus tard dans cette nouvelle direction.
Godzilla vs Biollante (Gojira vs Biorante) Version JAPONAISE : 16 décembre 1989, 104 minutes Version AMÉRICAINE : sortie vidéo septembre 1992, 104 minutes Et arriva l’époque de la maturité... quoique la conception originale de ce film à été écrite par un dentiste ! Toho, en effet, eu la brillante idée de créer un concours pour déterminer qui serait le prochain adversaire de Godzilla. La participation de 5 000 individus confirma que les fans avaient encore le sujet à cœur. Biollante demeure l’une des plus impressionnantes créations de monstre géant de l’histoire, tant par son origine que pour son apparence, étant un organisme hybride, mélange de cellules de Godzilla et de cellules de roses ( !). Au mieux de sa forme, il mesure 395 pieds et pèse 220 000 tonnes, faisant de lui le monstre le plus lourd de la série. Godzilla parade son look moderne, i.e. plus musclé, yeux plus convaincant et faciès arrangé (regard et expression du visage très menaçants). Voir Godzilla confronté à un ennemi presque trois fois plus gros lui est hallucinant. Megumi Odaka tient le rôle de Miki Saegusa, adolescente douée de pouvoirs psychiques, personnage qui reviendra pour le reste de la série.
Tout ceci redonne alors de l'appétit aux fans.
Godzilla vs King Ghidrah (Gojira vs Kingu Ghidora) Version JAPONAISE : 14 décembre 1991, 103 minutes Version AMÉRICAINE : sur vidéo depuis avril 1998 Le retour de la musique d’Akira Ifukube et du célèbre méchant Ghidrah allait contribuer à un autre gros succès. Et ce dernier est toute une bête à voir, particulièrement en méchanoïde, alors que sa tête du milieu, détruite par Godzilla, est remplacée par une mécanique (même traitement pour ses ailes). L’origine de Godzilla et Ghidrah est expliquée avec plus de détails ici (comme pourquoi Ghidrah est finalement l’amalgame de trois créatures nommées les Drats suite à l’effet de la bombe atomique). Ce film joue avec des paradoxes temporaux, particulièrement pendant un flash-back à la Deuxième Guerre Mondiale (où un clin d’oeil à Steven Spielberg prend place). Certains prétendent que le combat final entre Godzilla et Ghidrah est la meilleure scène de bataille de toute la série. Et devinez qui gagne ?
Godzilla vs Mothra (Gojira vs Mosura) Version Japon : 12 décembre 1992, 102 minutes Version AMÉRICAINE : sortie vidéo depuis avril 1998 Un autre personnage populaire allait reprendre le flambeau : l’incroyable et unique Mothra. Cette fois en version améliorée, pouvant se servir de ses antennes pour lancer des rayons d’énergie et disposant de pollen empoisonné. Pour ajouter au fracas, une autre colossale bibitte volante est de la partie, Battra, qu’on peut considérer comme un anti-Mothra. Encore une fois, des effets spéciaux hors pair allaient faire de ce film un gros hit (le plus significatif de la série moderne). Mothra n’allait pas être oubliée, devenant la vedette exclusive de Mothra (1996), Mothra 2 (1997) et Mothra 3 (1998). Ifukube devenait récipiendaire de la meilleure trame sonore de l’année au penchant japonais des Academy Awards. Sa nouvelle version de la chanson-thème est aussi ensorcelante que l’originale.
Godzilla vs Mechagodzilla (Gojira vs Mechagojira) Version JAPONAISE : 11 décembre 1993, 107 minutes Version AMÉRICAINE : aucune sortie officielle Cet épisode est souvent salué comme l’un des trois meilleurs (sinon le meilleur) de toute la série Godzilla. Voir ce film sur grand écran est pratiquement un privilège. C’est au tour de Rodan d'être modernisé, mais cette fois avec de la compagnie : Mechagodzilla et Baby Godzilla. À elle seule, la séquence d’introduction réussit à faire frissonner, alors qu’on nous dévoile lentement l’arme absolument implacable qu’est Mechagodzilla, sous un morceau musical d’Ikufube qui à ce jour demeure dans mon Top 5. Jusqu’à un certain point, le futur de la série devenait encore plus certain, avec la présence de Baby Godzilla (qui vraisemblablement prendrait la relève un jour...). Émouvant sacrifice de Rodan, époustouflant, presque parfait, fascinant... je me taperais ce film n’importe quand avant un Star Wars, pour sûr.
Godzilla vs Space Godzilla (Gojira vs Supeesugojira) Version JAPONAISE : 10 décembre 1994, 108 minutes Version AMÉRICAINE : aucune sortie officielle Pour le quarantième anniversaire, un nouveau robot est créé en la présence de Moguera, Little Godzilla prend du poids, Mothra est dans le portrait et Space Godzilla apparaît (qui a été créé par des cellules dispersées de Biollante). Ce dernier a l’apparence de Godzilla, mais avec d’immenses cristaux sortant de son épiderme. Little Godzilla fait un peu trop penser à l’original Minya, un look trop " adorable" avec de gros yeux très peu réalistes. Moguera est une nouvelle version du robot/pingouin géant du film The Mysterians. Déçoit un peu après Mechagodzilla. Considéré comme le plus faible de la série moderne.
Godzilla vs Destroyer (Gojira vs Desutoroia) Version JAPONAISE : 9 décembre 1995, 103 minutes Version AMÉRICAINE : aucune sortie officielle D’apparence crustacéenne, Destroyer à la distinction d’être le plus laid adversaire, possédant des attributs physiques quasi-démoniaques. De plus, Godzilla a l’air complètement enragé, alors que son cœur atomique est littéralement en train de fondre. De grosses veinules rouges apparaissent sur son épiderme et on se doute qu’il doit être fou de douleur. Ce n’est pas un secret qu’il ne survivra pas, et que Godzilla Junior absorbera les radiations du paternel, le faisant grandir à sa forme adulte. Quel sera son rôle dans le futur ? Poursuivra-t-il la tradition d’antagoniste à l’humanité ou deviendra-t-il protecteur ? Tomoyuki Tanaka allait également s’éteindre en 1997 et il est regrettable qu’il sera absent pour la conception de la version américaine.
Par contre, Godzilla eut le temps de participer à une minuscule scène de Mars Attacks ! (d’ailleurs, Tim Burton aura déjà été pressenti pour réaliser le Godzilla américain, qu’il avait inclu dans PeeWee’s Big Adventure). Et voilà ma connexion avec Jackie Brown : qui en est la vedette ? Pam Grier, également présente dans la distribution de Mars Attacks ! Tiré par les cheveux, mon affaire ? Absolument, mais pas pour les amateurs de jeux style 6 Degrees of Kevin Bacon ! ! ! ! Finalement, saluons Dark Horse Comics qui a produit une série en bande dessinée de grande qualité sur Godzilla.