jeudi, décembre 15, 2005
Megacity blues (rayon he is the law !)
Il est certain que Sylvester Stallone a fait beaucoup de mal au personnage du Judge Dredd, mais se limiter à l’image d’une starlette bodybuildée serait bien mal connaître ce personnage froid et cynique. J’ai découvert cette bande dessinée en 1988 ou 1989 et même si j’étais pas grand fan des dessins de Mc Mahon, les rares planches et covers de Bolland sur le Judge Death rattrapaient tout le reste, j’ai pris la série au N°5 et merci les bouquineries, j’ai réussi sans trop de difficultés à réunir l’ensemble des numéros mensuels qui (et c’est suffisamment rare pour être souligné) étaient la copie exacte des comics édités par Eagle. "Personnage créé en 1977 par John Wagner (sc.) et Carlos Sanchez Ezquerra (des.) dans le second numéro de 2000 AD publié par l’éditeur britannique Fleetway-IPC. Après la grande catastrophe, le maintient de l’ordre a été confié aux Judges, qui sont à la fois chargés de faire respecter la loi et de l’appliquer. Judge Dredd est le meilleur d’entre eux. Une merveille de cynisme et d’humour noir, très inspirée du personnage de Dirty Harry. Brian Bolland fut l’un des dessinateurs les plus appréciés de la série. Il existe une adaptation cinématographique où Sylvester Stallone fait un Judge Dredd convaincant. En France, quelques albums ont été publiés par les Humanoïdes associés et Comics USA, tandis qu’un fascicule mensuel au format comics fut publié par Aredit pendant une douzaine de numéros. Si en France on connaît surtout Judge Dredd grâce au film dans lequel il est incarné par Sylvester Stallone, il est en Angleterre un héros de BD d'une très grande popularité. Il ne faut d'ailleurs pas se fier à l'adaptation cinématographique, la BD pratiquant un humour noir bien plus corrosif. Et c'est de celle-ci que le jeu de rôle s'inspire, à tel point que la lecture de la série (publiée depuis 1977) est un passage presque obligé pour percevoir le contexte. L'univers de "Judge Dredd" est un monde post-apocalyptique sous ecstasy saupoudré d'une bonne dose de Monty Python (comprendre humour noir et deuxième degré). Si le personnage en lui-même ne dégage que peu d'humour, le monde présente lui de nombreuses situations absurdes et cocasses. Imaginez : après la 3ème guerre mondiale il ne reste que peu de choses des États-Unis. Seules trois mégapoles ont survécu (Megacity One sur la côte Est, Megacity Two sur la côte Ouest, et Texascity), et le reste du monde n'abrite que quelques cités éparses (Britcit, Frogcit, Eastmeg One, Eastmeg Two, ...). Ces villes ne prospèrent que grâce à de gigantesques murailles les isolant des déserts radioactifs, les prévenant des radiations et des attaques de mutants. A Megacity One, il n'est pas rare de rencontrer des immeubles de 500 étages abritant plus de 60000 personnes, et il faut imaginer toute la côte Est couverte de ces bâtiments gigantesques où tout est prévu pour tous les goûts ! L'action se déroule en 2107 et MC1 abrite plus de 400 millions d'individus, tous des criminels en puissance que ce soit par appât du gain... ou par ennui (87% de chômage). Face à ce chaos la justice est incarnée par une nouvelle race de policiers, des policiers habillés de cuir ultraviolents à l'image de la société, qui cumulent les pouvoirs de juge, de juré et de bourreau. Pour les aider dans leur tâche, les PJ sont équipés d'une Lawmaster, une moto énorme pouvant atteindre 500km/h, et d'un Lawgiver, pistolet à différents projectiles adaptés aux situations. L'univers, qu'on le voie comme un monde décalé, une critique au vitriol de la société américaine, voire même comme une analyse des traumatismes d'une société futuriste déshumanisée aux prises avec une situation qui la dépasse (au lecteur de choisir) permet de jouer des aventures allant de l'investigation de police à l'action violente sous menace nucléaire communiste." A la relecture des Judge DREDD, Camelot 3000 & Killing Joke, je réalise que Brian Bolland est un de mes trois dessinateurs préférés. Dommage le son site marche po (Brian Bolland.com). Snif !