mercredi, novembre 30, 2005
Bancal city étage 5 (Rayon c’est vraiment n’imp).
Lu ça dans un bouquin de ma mère mais j'arrive pas à savoir qui en est l’auteur "Arthur est aux banlieues ce que Laurent Boyer est à Mimi Mathy : On dit qu’on aime pour être politiquement correct, mais on rentre à la maison à Neuilly, avec des tops models. J’ai vu le nouveau clip de Mylène Farmer, dont l’état neurovégétatif semble s’améliorer, puisqu’on ne la voit plus danser auprès de rats s’enfuyant sur des cadavres enneigés ou de crucifix sanguinolents, et qu’elle se contente dans son dernier opus de se faire sobrement sodomiser par un danseur gitan. Je me suis toujours étonné que certains puissent voir en Sophie Favier l’image de l’idéal féminin. C’est étrange, mais moi quand je regarde Sophie Favier, je pense organique, je vois de la viande, du jambon, je pense à son foie, sa rate son gros intestin en plein travail digestif ou en train de s’épiler les jambes. Dans la série, c’est pas parce que c’est noël qu’ils vont devenir intelligents vous avez aussi Sophie Thälmann à qui on demande son souvenir de foot le plus marquant et qui répond : "Pour moi le souvenir le plus marquant qui m’ai marquée, c’est l’épopée des verts en 1975" Devant la stupéfaction de Thierry Roland et des autres, elle veut rattraper la connerie et précise : Oui, c’est vrai, je n’avais qu’un an, mais ça m’a beaucoup marquée." "Laurent Boyer à inventé un nouveau concept : le néant intellectuel esthétique, c'est-à-dire la phrase creuse mais qui sonne bien. Par exemple, dimanche, il recevait Patricia Kaas, à qui il a demandé : "Pat (ça, c’est pour montrer qu’il est intime avec les stars) Pat, tu diriges ton look, mais est-ce que tu diriges aussi ton envie d’être ?" Je voudrais dénoncer le réalisateur de France 2 chargé de filmer les émissions politiques. Voila un malade pervers qui s’amuse à faire des plans d’Arlette Chabot ce qui nous offre des images insoutenables sur la jupe retroussée laissant apparaître les cuisses de la journaliste. Déjà rien que le fait d’associer le mot "cuisse" avec le mot "Arlette Chabot" ça glace d’effroi, mais avec les images, ça devient carrément terrifiant."Des crânes cinq plus exactement, retrouvés dans un jardin près de Montpellier, alors que le propriètaire voulait planter un arbre. La police n’as toujours pas retracé de liens avec une quelconque affaire, super rassurant…Tiens, ca va faire quatre ans que Sextoy est morte. A travers Ann Scott, j’avais une certaine fascination pour cette fille, adepte du viet vo dao, du piercing, tatto et du lait. Tentée par les bordures, un peu trop. Et merde « Delphine Palatsi, Sex Toy de son nom de scène, 33 ans, une des plus fameuses disc jockeys françaises, est morte dans la nuit de samedi à dimanche à son domicile parisien, a-t-on appris jeudi auprès de son agent. Les causes de son décès ne sont pas connues. Originaire de Paris, cette "D.Jette" renommée avait commencé sa carrière au début des années 90, s'imposant comme une des rares femmes dans un milieu essentiellement masculin. Ambassadrice majeure de la scène électro hard-core, elle fut une des invitées régulières des clubs parisiens comme le Pulp, le Rex, le Batofar. Elle avait aussi signé la musique de plusieurs défilés du couturier Jean-Paul Gaultier.Sex Toy était également très demandée à l'étranger (New York, Londres, le Japon) et elle "mixait" encore derrière ses platines il y a 15 jours à Moscou. Elle avait publié plusieurs disques. Son dernier album, "Lick", avait été publié courant 2001 chez UWE. Dotée d'un charisme qui lui avait valu d'être qualifiée de "vraie rock star" par le journaliste spécialisé Philippe Manoeuvre, la jeune femme était notamment au coeur du roman techno culte "Superstar", de Ann Scott, paru il y a deux ans. Sex Toy sera incinérée au cimetière du Père Lachaise à Paris à une date qui n'a pas encore été arrêtée. Dans un communiqué, le maire de Paris Bertrand Delanoë a rendu hommage à une "artiste étonnante", qui était devenue "par son talent et ses audaces l'une des figures emblématiques des rythmes électroniques à Paris comme au niveau international". Elle avait animé la 20e Fête de la musique le 21 juin 2001 sur le parvis de l'Hôtel de Ville à Paris.
Go west.
Toujours très sobres, très la classe. L’école anglaise quoi… "Neil Tennant, (chant) né le 10 juillet 1954 à Gosforth, Grande Bretagne. Christopher Lowe, (synthé) né le 04 octobre 1959 à Blackpool, Grande Bretagne. On raconte que c'est en l'honneur de trois amis qui travaillaient dans un magasin d'animaux domestiques, que le nom des Pet Shop Boys a été choisi. Mais l'histoire du duo commence bien avant, et c'est dans un magasin de matériel de Hi-Fi que Neil Tennant et Chris Lowe se rencontrent pour la première fois. Tennant, qui depuis un concert de David Bowie en 1972, veut devenir une Pop Star, a quitté son Newcastle natal pour Londres à l'âge de 18 ans, et écrit alors pour le magazine musical pour adolescent, "Smash Hits". Lowes, lui, a grandit du coté de Manchester et Liverpool. Son père était musicien de jazz, et il se passionne pour le Disco, en particulier le groupe Imagination. Dès leur rencontre, Neil et Chris se découvrent des passions communes : le hip hop, le disco et, en particulier, les productions du New Yorkais Bobby "O" Orlando. Neil Tennant rencontre le producteur fétiche à New York (il y était pour une interview de Sting pour "Smash Hits"). Trois mois plus tard, le duo enregistre trois morceaux, et les Pet Shop Boys (qui jusqu'alors devaient s'appeler West End) sortent la première version de West End Girl, en 1984 chez Epic. Le titre ne dépasse pas la 121éme place des Charts américains, remporte un petit succès en France et en Belgique, mais la Grande Bretagne passe complètement à côté. Les Pet Shop Boys se séparent rapidement d'Epic, pour signé, chez Parlophone pour EMI. Tennant abandonne son poste à "Smash Hits" en avril 85. Trois mois plus tard, le duo sort son premier single sur le nouveau label, mais Opportunities (Let's Make Lots Of Money), ne fait pas plus recette. La chanson West End Girls est alors réenregistrée sous la houlette de Stephen Hague. Elle arrive à la première place des Charts britanniques au tout début du mois de janvier 1986, et en avril aux États Unis. L'album Please sort en avril 1986, et Actually (disque de platine, un an plus tard). Pourtant, les Pet Shop Boys, sont avant tout un groupe de 45T. En juillet 1987, le duo sort le single It's A Sin. Bien que sujet à polémique, (l'ancienne école de Neil Tennant déplore la mauvaise interprétation de l'enseignement religieux qu'elle a donné à son élève, et Jonathan King, journaliste au "Sun", laisse entendre que le titre est une plagia de la chanson Wild World de Cat Stevens), It's a Sin reste trois semaines en tête des ventes. What Have I Done To Deserve This? chanté en duo avec Dusty Springfield, atteint la seconde place des Charts, et Always On My Mind, repris par les Pet Shop Boys à l'occasion d'une émission de télévision commémorant le dixième anniversaire de la disparition de Elvis Presley, reste pendant un mois à la première place. Après avoir signé un tube pour Eighth Wonder, le groupe de Patsy Kensit, 1988, entraîne les Pet Shop Boys vers le cinéma. Le film "It Couldn't Happen Here", qui devait être une vidéo d'une heure avec les titres de l'album Actually dans l'esprit du film "A Hard Days Night" des Beatles, soufre de la comparaison et ne fait pas bonne presse à sa sortie. Insistant sur les comparaisons avec les Fab Fours, Neil Tennant annonce alors l'album Introspective comme le "Sgt Pepper de la disco". Eté 1989, le duo part pour la première fois sur les routes (du Japon et du Royaume Unis seulement). A coté, ils composent la moitié du nouvel album de Dusty Springfield, et écrivent et produisent le disque de Liza Minelli. En 1990, Behaviour est enregistré avec l'aide du producteur Harold Faltermeyer. Après une reprise de Where The Streets Have No Name de U2 (que Tennant n'aime pas, tout comme The Cure) couplé avec un tube disco de Boystown Gang, Can't Take My Eyes Off You en 1991, l'album Very se retrouve à la vente deux ans plus tard. Très dansant, et sous influences techno, Very gagne la première place des Charts britanniques, pendant que le titre Go West, reprise des Village People, fait danser l'Europe entière. L'album est vendu dans un boîtier orange dans le genre jeu de Lego. Entre remixer en 94, le single Girls And Boys de Blur et le Hallo Spaceboy de Bowie en 1996, sortir Alternative, un double CD regroupant toutes leurs faces B, ils préparent Bilingual entre New York et l'Angleterre, album qui sort en 96. L'album Nightlife, est sorti en 1999. Sortie de la bande originale de Closer to Heaven, interprétée par les acteurs le 6 octobre 2001. Release, album aux sonorités plus acoustiques en 2002 suivi de Disco 3 album de remixes et d'inédits. En 2003 sort la compilation CD et DVD PopArt regroupant tous les singles du duo et deux inédits. En septembre 2005 paraitra la nouvelle bande originale du film Battleship Pokemtin composeé par les Pet Shop Boys suite a leur prestation live a Trafalgar Square du 12 septembre 2004. 2006 sera le grand retour des Pet Shop Boys avec un nouvel album studio produit entre autre par le célèbre producteur Trevor Horn..."
Bruce Timm (NB).
Pierre Vassiliu.
"Qui c’est celui la ?" est sorti en 1974, y a des signes qui ne trompent pas. Et puis Pierre Vassiliu est le seul chanteur que je connaisse qui ira jusqu’à enlever la dauphine de Miss Univers avant de l’épouser ? Préférant sillonner la planète plutôt que de s’occuper de sa carrière. Et enfin, j'adore sa stache. "Connaissez-vous ma cousine ?... Pierre Vassiliu est l'auteur qui a porté à son paroxysme l'art - on ne peut plus français - de la contrepèterie. En cela, déjà, on lui doit une reconnaissance éternelle. De plus il fait partie, modestement et sans se prendre au sérieux, de ceux qui ont su ramener d'ailleurs des influences musicales qui ont beaucoup enrichi la création française. Vassiliu est un fainéant génial, comme on les aime. Fils d'un médecin d'origine roumaine et d'une tourangelle, Pierre Vassiliu est né le 23 octobre 1937 dans le Val-de-Marne. Peu attiré par les études, il se passionne pour l'équitation et participe à de nombreux concours hippiques et autres courses équestres. Parallèlement, il joue un peu de guitare. Avec un ami, fan de Brassens comme lui, il fréquente les clubs de jazz. A la fin des années 1950, il écrit ses premières chansons et fait ses armes à l'Ecluse, célèbre cabaret parisien de l'époque. Son premier disque "Armand" sorti en 1962 est un énorme succès et se vend à 150.000 exemplaires. Co-écrit avec son frère Michel, ce titre lui ouvre les portes de l'Olympia où il fait la première partie des Beatles. Suit une tournée de deux mois avec Françoise Hardy, Jacques Dutronc et Johnny Hallyday. Il enchaîne les tubes comme "Charlotte", "Ivanhoe" ou "La femme du sergent" censuré pour cause de guerre d'Algérie. Sa plume truculente le rend très populaire auprès du grand public et on voit en lui, à l'époque, un concurrent de Pierre Perret. Claude Lelouch lui demande en 1964 d'écrire la musique du film "Une fille et des fusils", exercice que Pierre Vassiliu renouvellera une dizaine de fois pour le cinéma. De plus, il commence à composer pour d'autres chanteurs tels Claude François, Yves Montand, Eddy Mitchell et même Marlène Dietrich. Il faut attendre 1969 pour qu'il sorte son premier album "Amour Amitié". C'est à cette même époque qu'il s'installe dans le sud de la France, exactement dans le Lubéron, où il reste une quinzaine d'année. En 1972, il devient comédien pour la télévision face à Claude Brasseur et sort son deuxième album "Attends" dans lequel se dessinent les premières influences sud-américaines. D'ailleurs, son plus gros tube "Qui c'est celui là?" qui sort un an plus tard est l'adaptation d'un titre du brésilien Chico Buarque. Cette reprise est cependant assez mal vue des musiciens brésiliens qui n'admettent pas que Pierre Vassiliu ait fait d'une chanson politique et engagée, un titre humoristique. Pierre Vassiliu s'affirme très vite comme un réel artiste de scène où il est très a l'aise et où il sait s'entourer de musiciens de choix tels Bernard Lubat ou Claude Engel dès 1974. Entre d'innombrables voyages à travers le monde, Pierre Vassiliu continue d'enregistrer des albums presque tous les ans avec un succès mitigé. Après son album "Qui c'est celui-là?" sorti en 1974 et qui marche très bien, les années suivantes se passent un peu dans l'isolement. En 1975, il sort un album sans titre puis en 1976, c'est "Alentour de lune", en 1978 "Vassiliu déménagement", en 1979 "Toute nue", en 1981 "Le Cadeau", en 1982 "Présentement" et en 1984 "Roulé Boulé". Vers 1984, engagé pour se produire à Dakar et inaugurer un club de vacances, il découvre l'Afrique. C'est la révélation puisque assez vite, il décide de s'installer au Sénégal avec sa femme Laura et ses enfants. C'est en Casamance qu'il réalise son rêve d'habiter une case au bord de la mer. Il y reste un an, puis retourne à Dakar pour cause d'accouchement. Là, il reprend la gérance d'un bistrot restaurant qu'il transforme en club au rythme des rencontres musicales. Cependant, l'expérience est assez éreintante et pour se remettre, il s'associe à un ancien catcheur et ouvre un restaurant en brousse à Mbour, une ville de 70.000 habitants à 80 km au sud de Dakar. Il passe de nouveau sa vie à ne rien faire (ou presque): "C'est ça que je voulais vivre surtout en Afrique". Il rentre en France en 1986 avec le titre "Toucouleur" qui marche plutôt bien. Il organise alors une longue tournée sur les années 1986 et 1987. Installé vers Toulouse, Vassiliu sort en 1987 l'album "L'Amour qui passe" et en 1989, organise une nouvelle tournée après avoir adapté de façon caustique et rigolarde, un tube de la fin des années 1950 "Les Grillons". Cette reprise ne connaît guère de succès, mais n'empêche pas le chanteur, peu médiatisé, d'effectuer une carrière de scène très honorable en France comme à l'étranger. Enfin en 1993, le fils d'André Verchuren, Johnny William, décide de produire le nouvel album de Pierre Vassiliu qui, à ce moment-là, a du mal à trouver un producteur. Cet album "La vie ça va", largement influencé par la période africaine, connaît un certain succès auprès des médias. En 1995, Pierre Vassiliu sort un album reprenant ses anciens titres, "Les délires de Vassiliu". C'est à la sauce "musette-jazzy-manouche" qu'il enregistre à nouveau des chansons telles que "Ma cousine et mon cousin", "D'amour et d'amitié" ou l'incontournable "Qui c'est celui-là?". Grand retour de Vassiliu en mars 1998 avec un album coup de gueule, au nom pourtant tendre, "Parler aux anges". Enervé contre la mollesse ambiante et le manque de passion général, Pierre Vassiliu retrouve son acidité d'antan. Il rend également un hommage au Che Guevara, en reprenant "Hasta Siempre Commandante", véritable tube ayant donné lieu aux reprises les plus diverses depuis quelques années. En mai, Pierre Vassiliu se transforme à nouveau en restaurateur en organisant une croisière gastronomique à bord du paquebot "Norway", rebaptisé "France" pour l'occasion. Responsable de l'animation musicale, il convie à bord trois groupes de son choix, dont le sien. "
bruce Timm (color).
Batman, the animated series.
Y a du Fritz Lang dans tout ça. Je suis dingue de cette série. "Gotham City grouille de vermines en tout genre, voleurs comme mégalomanes, et Batman, multimilliardaire se transformant en justicier les nuits mouvementées, leur court après pour leur tirer les oreilles, et ça plaisante pas. S'il est une icône bien américaine qui a su traverser les ages c'est bien l'alter ego de monsieur Bruce Wayne, alias Batman. Ayant adopté les formes les plus folles, de la bande dessinée à la tordante série des 60's avec Adam West et Burt Ward qui elle-même déboucha sur une comédie joyeusement loufoque sur grand écran, des splendides films de Tim Burton aux catastrophiques versions version de Joel Schumacher le justicier masqué en a vu des vertes et des pas mures. Toutefois pour peu que l'on soit d'une génération avoisinant aujourd'hui les 20-25 ans, on se souvient surtout l'adaptation proposée dans les shows Warner pour enfants diffusés les samedis en fin d'après midi sur canal + dans les années 90 avant d'être ensuite multi rediffusée par la suite sur France3. Trois saisons et 85 épisodes plus tard, le générique somptueusement affiné et simplifié au possible, et son jeu d'ombres et de lumières sublimé par le célèbre thème de Danny Elfman alors rarement utilisé dans un dessin animé pour enfants, marquent encore les esprits. Issus d'une autre production de l'oncle Bugs, Les Tiny Toons (avant de s'attaquer par la suite aux Animaniacs) les dessinateurs Bruce Timm et Eric Radomski accompagnés de l'excellent scénariste Paul Dini, ont effectivement su donner à une série animée pour les plus jeunes une ambiance glauque et sombre très premier degré sans y perdre pour autant l'aspect cartoon. Sont habilement mélangés ici, un certain futurisme des décors (quoique certains bâtiments arborent un look que n'aurait pas renié Fritz Lang) et du découpage ainsi que l'esprit de l'age d'or des comics des années 40 à travers certaines tenues, véhicules ou visages, celui de Bruce Wayne étant d'ailleurs le plus probant. Des couleurs joliment saturées, des ombres presque vivantes, des carrures disproportionnées pour des personnages arborant fièrement des mâchoires quasi cubiques font de la silhouette du héros un personnage soudainement déshumanisé, à mi-chemin entre le monolithe et le félin. Et si tout cela rappelle beaucoup Mike Mignola ce n'est que pur hasard, bien que nous préférons le terme de talent partagé. Un vrai travail de collaborateurs complète une esthétique léchée par une qualité d'écriture assez exceptionnelle pour une série s'adressant aux enfants. Si quelques épisodes ne volent franchement pas haut (Christmas with Joker est d'ailleurs d'une débilité profonde durant lequel Batman lutte contre des poupées géantes, tout comme The Last Laugh concentré de coups de poings durant tout l'épisode), force est d'admettre que Paul Dini offre une sérieuse consistance à ses histoires comme à ses personnages, et étrangement Batman en second plan. Si l'on décèle éparpillé de ci de là les nombreux troubles de Bruce Wayne suite au meurtre de ses parents, ce sont surtout les nombreux ennemis de l'homme chauve souris qui bénéficient d'une analyse approfondie et c'est presque là le petit problème de la série. Difficile, voir impossible de développer des synopsis d'une grande richesse en à peine 22 minutes tant et si bien que lorsque l'ambiance et l'histoire sont bien mis en place, il ne reste alors que 7 à 8 minutes avant la fin de l'épisode. Pour combler cette frustration, quelques idées de narrations variables au cœur desquelles le super héros n'est qu'un second rôle ou n'est même qu'à peine évoqué dans une histoire racontée par une tierce personne. Par exemple dans Almost got him ses plus grands ennemis sont réunis autour d'une table pour évoquer chacun leur tour, l'occasion où il s'en est fallu de peu pour le tuer, tout comme The man who killed Batman, succession de flashbacks raconté par un petit escroc minable ayant "tué" le héros masqué par accident, histoire à laquelle personne ne veut croire. Dans le genre burlesque mais efficace, la seconde saison s'offre également un petit The strange secret of Bruce Wayne permettant à un savant fou retenant le millionnaire prisonnier, d'offrir l'ors d'une vente aux enchères la véritable identité de Batman au plus offrant parmi ses plus grands ennemis réunis pour l'occasion. Seconde idée un peu plus classique, concevoir des épisodes en deux parties nous offrant par la même occasion, les meilleurs épisodes de la série, Two Face, Feat of Clay, et Robin's reckoning (inspirant grandement la version ciné de Shumacher), trois épisodes de 45 minutes introduisant entre autres Double-Face, probablement l'un des méchants les plus intéressants de la série puisque étant l'ancien meilleur ami de Bruce Wayne. Des scénarios matures et aboutis, une plastique et une caméra virtuoses, il n'en a pas fallu plus à Batman pour obtenir la cerise sur le gâteau avec un casting aussi riche que surprenant incluant entre autres Heather Locklear, Adrienne Barbeau en Catwoman, Ron Perlman en Clayface et surtout Mark Hamill dans la peau du Joker. Cocktail d'une terrible efficacité, Batman Animated series comble le manque créé depuis Batman le défi, efface le catastrophique Catwoman, et malgré un léger coup de vieux offre de quoi patienter les prochains mois nous séparant du retour de l'homme chauve-souris en DVD avec le "plutôt-réussi-mais-rien-à-foutre" Batman begins".
Bruce Timm (Ladiz).
mardi, novembre 29, 2005
Bancal city étage 4 (Rayon Solitude)
Il y a vraiment des moments où le temps dure une éternité et où vous souhaiteriez entrer dans un minuscule trou de souris…Il y a quelques années, je travaillais chez des gens pour me faire un peu d’argent de poche pour payer mes études, ces gens là avaient trois enfants en bas age, et me servaient du melon à chaque repas, et ben sur moi le melon a des effets…enfin ça fait pas aller, ça constipe quoi… Les toilettes étaient immenses et bien évidemment ne ferment pas à clef (m’aurais étonné). Donc un jour j’étais plongé dans une séance d’accouchement dans la douleur, concentré, les yeux fermés, quand tout à coup je ré ouvre les yeux et je découvre les trois enfants en train de me regarder me soulager dans un grand plouf…"Vous pouvez sortir les enfants ?" Et merde. Il y a quelques années, j’avais rendez vous dans un laboratoire d’analyse afin d’effectuer spermogramme, parce que j’avais des trucs genre du sang à l’intérieur de mon sperme. Bon alors moi j’y connais rien, pas follement emballé à l’idée de me tripoter dans une salle froide à 8h00 du mat. Je prends mon courage à deux mains, c’est bon. Je rentre. "Ca va Damien ?" "Bonjour Madame…" "Ta maman va bien ?" "Oui oui…" (Merde, c’est une voisine de ma mère.) La nana en question me tends un gobelet et me dit sur un ton moqueur "Tu sais comment on fait !, je te laisse faire" (ah ah humour !! Très drôle) bon, elle est où cette putain de pièce ? Bon je rentre, je me mets à l’aise, et je me concentre…Putain, pas facile de s’exciter un lundi matin blafard du mois de février devant Marie Claire. Bon finalement j’y arrive, je sors et fier de moi je tends le gobelet à l’infirmière. Cette dernière, plutôt gênée, me répond : "A ce stade de l’analyse, on demande juste une analyse d’urine…" Re merde. Voyage scolaire en Italie, hôtel pourri, le reste de la classe fait la fête en bas et sont tous bourrés, et les voyages ont tendance à faire l’effet inverse des melons donc à fluidifier le terrain de sorte que c’est assez malade que j’entame une longue séance de "popinou rapido" dans les toilettes, quand tout à coup, je regarde au fond de la cuvette et je vois que l’eau est en train de bouillir. Merdum. Bon stay zen et au moment de tirer la chasse : rien, alors je tire un peu plus fort, et c’est toute la chasse d’eau qui s’effondre sur ma tête, sans évacuer un iota du contenu de la cuvette…ZUT…chasse pétée …aucun résultat. Je suis obligé de contacter quelqu’un de l’hôtel…"Scusi heu…possibile venir voir ? Piccolo soucis with i toiletti…" merde, comprennent rien ces cons, bon mission : appeler la prof d’Italien, je descends l’escalier direction la salle commune où la fête bat son plein, et là, au beau milieu de cette célébration quasi orgiaque au dieu Baccus, je retrouve ma prof, morte bourrée et commence à lui demander de me traduire la phrase : "les chiottes sont pétées, au 5eme étage" (première erreur) "quoi les chiottes sont bouchées ????" Hurle t-elle "C’est un scandale !!!! Appelez moi le Directeur !!!" Elle commence à rameuter toute la classe autour d’elle (seconde erreur) "Allons voir ça…" (Non pitié…) Et voila tout le monde, dans ma chambre d’hôtel, autour de mes toilettes où l’eau (enfin le mélange) avait débordée partout et où un odeur immonde avait envahie la totalité de la pièce… Soudain la fille que je me rêvait, sort de la pièce, nauséeuse, s’approche de moi et me dit "c’est toi qui a fait ça ?" Moi, écarlate de honte (impossible de mentir) "heu… ben… oui, je suis un peu malade…" Je ne l’ai jamais revue. Autre voyage en Espagne, autre tourista, 30eme étage, toilettes minuscules, urgence oblige, je m’assoie illico presto et commence mes affaires quand je constate que la paradoxale immense fenêtre en face de moi est grande ouverte donnant directement sur le balcon de l’appart d’en façe et où trois enfants attirés par les bruits crient "Maman viens voir le monsieur comme il fait caca !!!!" En trois minutes c’est toute la famille qui me matait…Plus l’appart d’à côté...et merde… prout.
My Taylor is rich.
"Souvent comparés à la pop psychédélique de Velvet Underground, les Dandy Warhols possèdent plus qu’une vague ressemblance à la bande de Lou Reed, mais on y détecte aussi des influences aussi variées qu’étonnantes se retrouvant chez Love and Rockets et Ride, pour ne nommer que ceux-ci. Formés à Portland, dans l’Oregon en 1994, les Dandy Warhols sont composés du chanteur et guitariste Courtney Taylor, du claviériste Zia McCabe, du guitariste Peter Holmstrom et du batteur Eric Hedford. Seulement quelques mois après sa formation, le groupe décroche un contrat avec la petite étiquette Tim/Kerr et lance, en 1995, son premier album intitulé "Dandy’s Rule OK?". Contrairement à plusieurs autres groupes rock, les Warhols n’hésitent pas une seconde à afficher leurs influences avec des pièces intitulées "Lou Weed" et "Ride". Au cours de la même année, Capitol Records offre un contrat aux Warhols, mais rejette le nouvel opus du groupe sous prétexte qu’il ne comporte aucun hit. Déçue, mais pas abattue, la formation retrouve le réalisateur Tony Lash qui avait signé la réalisation de son premier disque. Cette réunion mène à "Dandy Warhols Come Down" qui est lancé en 1997. Bien que l’album ne permet pas au groupe de s’établir parmi les favoris, il permet aux Dandy Warhols de se faire une réputation enviable dans l’underground, particulièrement en Europe où la critique les encense. Malgré un succès relatif au Royaume-Uni, Eric Hedford décide de quitter pour devenir DJ à Portland. Il est remplacé par Brent DeBoer qui est le cousin de Courtney Taylor. En 2000, le groupe propose un troisième effort avec "Thirteen Tales From Urban Bohemia" qui comporte la pièce "Bohemian Like You", un véritable succès dans les radios universitaires. De plus, les membres du groupe prouvent qu’ils sont pleins d’humour puisque Holmstrom décide d’opter pour le nom de son épouse – Loew – quand il se marie à l’été 2002 alors que Taylor change lui aussi son nom pour Courtney Taylor-Taylor quand un journaliste se trompe dans la prononciation de son nom. Au cours de l’année 2002, le groupe retourne en studio pour préparer un quatrième album, "Welcome to the Monkey House" qui paraît à l’été 2003. L’album se veut un hommage à l’auteur Kurt Vonegut Jr. et à son recueil de nouvelles. On y retrouve des collaborations avec plusieurs artistes connus comme Nile Rodgers, Nick Rhodes de Duran Duran et Evan Dando, ancien Lemonhead. De plus, David Bowie demande personnellement au groupe de faire partie de sa tournée A Reality qui prend son envol au cours de l’automne 2003."
J.Guice, G.Perez & S.Dude.
Patrickduffyland
J'aime bien cette histoire "Qu'une civilisation grandiose ait pu exister et disparaître subitement, voilà qui a de quoi fasciner. Un nom, l'Atlantide, résume cette histoire ou ce rêve. Le mot évoque une île mystérieuse, baignée par les rayons d'un chaud soleil, et un peuple, fondateur d'une culture brillante et éphémère. Au IVe siècle avant notre ère, le philosophe grec Platon est le premier à mentionner l'existence de l'Atlantide. Par la suite, la cité fabuleuse inspire divagations et utopies. Vers 355 avant notre ère, deux dialogues de Platon, le TIMEE et le CRITIAS, fondent le mythe de l'Atlantide. Dans le TIMEE, Critias, parent de Platon, raconte une histoire qu'il tient de son grand-père, qui l'a lui même reçue de son père, ce dernier l'ayant entendu raconter par le sage grec Solon. Alors que Solon se trouve en Egypte, aux environs de 590, un prêtre du temple de Saïs lui fait la confidence suivante : 9000 ans plus tôt existait une île dénommée l'Atlantide, " sortie de la mer Atlantique ", située au-delà des Colonnes d'Hercule (aujourd'hui Gibraltar), et " plus large que la Libye et l'Asie réunies " (pour les grecs de l'époque, il faut entendre le nord de l'Afrique et l'Asie Mineure). Il était alors possible de passer de cette île à d'autres et de gagner un continent qui s'étendait en face de celles-ci (l'Amérique ?).L'histoire du peuple qui habitait cette île est la suivante. Les rois atlantes, puissants et prospères, animés de visées expansionnistes, conquirent les rives de la Méditerranée, s'emparant notamment de la Libye et de l'Egypte et s'enfonçant en Europe jusqu'à la Tyrrhénie (Italie occidentale). Mais ils furent finalement repoussés et vaincus par les Athéniens. Peu après, des tremblements de terre gigantesques et des cataclysmes se produisirent, et la fière Atlantide fut engloutie. Dans le CRITIAS, le philosophe donne plus de renseignements sur l'Atlantide. Après la création du monde, les dieux se partagèrent celui-ci et Poséidon, souverain de la mer, reçut l'Atlantide. De son union avec une mortelle, Cleito, il eut dix fils, et chacun hérita d'une partie de l'île. Atlas, devint le roi et reçut la meilleure et la plus grande des régions. L'île était très riche et bénéficiait d'importantes ressources, tant agricoles que minières. Les sages qui la gouvernaient y faisaient régner le bonheur le plus parfait, distribuant méthodiquement le travail. L'Atlantide se divisait en districts. Les nombreux canaux qui la sillonnaient, convergaient vers sa capitale, de forme circulaire. Au cœur de celle-ci se dressait la résidence royale, ancienne demeure du dieu de la Mer. C'était une citadelle de forme également arrondie et d'un diamètre d'environ cinq kilomètres. Des anneaux concentriques de terre et de mer, reliés entre eux par des tunnels et des ponts, composaient cette acropole. Elle abritait les temples, les palais et les édifices publics ainsi que les champs de course. Le plus formidable des temples était celui dédié à Poséidon. Ses façades extérieures étaient entièrement couvertes d'argent et ses toits étaient plaqués d'or. A l'intérieur, les voûtes étaient en ivoire ciselé incrusté d'or, d'argent et d'orichalque (métal assez mystérieux dont on peut supposer qu'il s'agit soit de cuivre, soit d'un alliage de cuivre et d'or). Le temple était orné de nombreuses statues tout en or. L'une surpassait toutes les autres, celle représentant Poséidon se tenant debout sur un char attelé de dix chevaux ailés, et d'une grandeur telle que la figure touchait la voûte de l'édifice. La description de Platon montre la richesse et la puissance de l'Atlantide. Le CRITIAS étant resté inachevé on n'en sait pas plus sur l'île. Le texte de Platon est interprété aujourd'hui comme la première des utopies : une allégorie destinée à vanter les mérites de l'Empire athénien alors en décadence. Mais la cité idéale que décrit le philosophe est-elle purement imaginaire, ou la construction platonicienne repose-t-elle sur une tradition qui pourrait avoir des origines historiques ? Ce débat n'est pas encore clos. Les commentateurs antiques eux-mêmes semblent partagés sur le sens des dialogues platoniciens. Aristote, au IVe siècle avant notre ère, affirme que l'Atlantide n'est qu'un mythe. D'autre part, un disciple de Platon affirme avoir vu, à Saîs, les hiéroglyphes relatant l'histoire racontée à Solon. Selon Platon, l'Atlantide a disparu en un jour et une nuit, victime d'un cataclysme. Plusieurs auteurs, partant de l'hypothèse que l'île a vraiment existé, ont tenté sérieusement d'apporter une explication à cette disparition. La solution la plus évidente est celle de l'éruption d'un volcan, mais il est impensable qu'une explosion, même titanesque, ait pu engloutir totalement et en une journée une île de la taille de celle que Platon décrit dans le CRITIAS. Aussi certains commentateurs évoquent-ils l'hypothèse d'une gigantesque météorite qui serait tombée sur la Terre, entraînant le plus formidable raz de marée de l'histoire de l'humanité (une catastrophe dont le mythe du déluge garderait le souvenir). A moins qu'il ne faille voir dans la catastrophe évoquée par Platon qu'un effet littéraire destiné à dramatiser la chute éclair d'une civilisation brillante, la civilisation crétoise en l'occurrence, assimilée au déclin plus progressif d'Athènes. Au Moyen-Age, l'Atlantide est pratiquement oubliée. L'intérêt pour l'île engloutie renaît au siècle des grandes découvertes, certains auteurs se risquant à identifier l'Amérique à l'île platonicienne. Plus fréquemment, des philosophes reprennent le procédé du philosophe antique pour disserter sur la notion de cité idéale. A l'époque contemporaine, le mythe de l'Atlantide continue à alimenter utopies philosophiques et fictions romanesques. Au début du XXe siècle, l'écrivain Pierre BENOIT publie ainsi une Atlantide bientôt célèbre, où l'île mystérieuse est située en plein désert. Deux officiers s'y retrouvant retenus par la troublante Antinéa (le magasin de fringues ?). Plus sérieusement, des archéologues et des spécialistes de la mer ont cherché à identifier le lieu. Pour les Grecs comme pour Cousteau, l'Atlantide ne serait autre que l'île de Santorin, située à 110 km au nord de la Crète. Elle est circulaire, et en 1500 avant notre ère, la Crète est à l'apogée de sa puissance. De plus elle est l'ennemie d'Athènes et pratique le culte du taureau comme le font les Atlantes. Mais en 1470 avant notre ère, le volcan de Santorin explose brutalement. L'éruption s'accompagne d'importants tremblements de terre, de pluies de cendres et d'une vague formidable de plusieurs dizaines de mètres de haut. C'est cette vague qui dû s'abattre sur la Crète, détruisant sa civilisation sans retour. Onze cent ans après la catastrophe, Platon a-t-il confondu dates et lieux, l'île ensevelie et la culture crétoise sinistrée ? Ou a-t-il délibérément mêlé des évènements historiques et une tradition légendaire pour forger une allégorie à portée politique et morale ? Les deux hypothèses sont également plausibles."
Damoon Martin VS Spider"Namor"Jerusalem.
Fuckin'playboy.
Vraiment beau, ce mec là, la classe internationale... Maintenant un peu bouffi, comme pas mal d'entre nous me direz vous... (hum!) C'est quand même fou le nombre de potes qui ressemblent à des hamsters aujourd'hui... L'alcool et le temps sont de puissants revolvers... Comme quoi, faudrait jamais vieillir... "Steven Patrick Morrissey né le 22 mai 1959 à Davyhulme) Considérés par beaucoup comme le groupe Anglais majeur des années 80, les Smiths se sont formés à Manchester pendant le printemps 82. Morrissey (né Steven Patrick Morrissey le 22 mai 1959 à Davyhulme, Manchester) et Johnny Marr (né John Maher le 31 octobre 1963 à Ardwick, Manchester) sont les deux fondateurs du groupe. Auparavant, Morrissey avait joué quelques mois avec les Nosebleeds puis écrit quelques critiques pour le Record Mirror. Johnny Marr, lui, avait joué dans plusieurs groupes comme les Paris Valentinos, White Dice, Sister Ray et Freaky Party. Pendant l'été 1982, le duo Morrissey-Marr décide de former un groupe et enregistre quelques démos avec le batteur Simon Wolstencroft et un ingénieur du son nommé Dale Wolstencroft qui déclina l'offre de rejoindre les Smiths et qui devint plus tard un membre de The Fall. Finalement, Mike Joyce (né le 1er juin 1963 à Fallowfield, Manchester) est recruté comme batteur, ayant joué avant avec le groupe d'inspiration punk "Hoax and Victim". Pendant leurs premiers concerts à Manchester, le groupe est renforcé par James Maker qui rejoindra ensuite Raymonde puis RPLA. Fin 1982, le groupe a un bassiste permanent, Andy Rourke (né en 1963 à Manchester) qui a fait partie de différents groupes avec Johnny Marr. Après avoir vogué sous les ailes de l'entrepreneur local Joe Moss, le groupe signe chez Rough Trade Records durant le printemps 1983, après une série de concerts. A ce moment, ils sortent leur premier single "Hand in Glove", qui n'atteindra pas le Top 50 anglais. Durant l'été 83, le groupe est pris à partie par quelques tabloïds qui prétendent que certaines chansons encouragent les auteurs de mauvais traitements aux enfants. Morrissey, qui a déjà l'éloquence nécessaire pour se servir des medias, réfute fermement les rumeurs. Pendant la même période, le groupe travaille à son premier album avec le producteur Troy Tate mais cela tourne court et de nouveaux enregistrements sont réalisés avec John Porter. Au mois de novembre 1983, le groupe sort son second single, "This Charming Man", un étonnant titre pop qui atteint le top 30 anglais. Après une tournée aux USA à la fin de l'année 1983, le quatuor commence l'année 1984 avec un nouveau single, "What Difference Does It Make?", qui les mène jusqu'à la 12ème place du Top anglais. Avec leur premier album (appelé THE SMITHS), les Smiths montrent habilement l'étendue de leur potentiel, avec les textes curieusement androgynes de Morrissey qui se fondent merveilleusement dans le travail musical inspiré de Johnny Marr. Le dernier titre de l'album est "Suffer little children", un hommage aux enfants victimes des meurtres commis dans les années 1960. Une série de concerts à travers l'Angleterre commence à établir les Smiths comme un groupe culte, avec un Morrissey célébrant son malheur et sa mélancolie. Cette image est encore renforcée par la sortie du titre autobiographique "Heaven Knows I'm Miserable Now", qui atteint la 19ème place en Angleterre. Le titre suivant "William, It Was Really Nothing" atteint encore le Top 20. Pendant que les Smiths travaillent à leur 2ème album, Rough Trade sort l'album HATFUL OF HOLLOW, qui reprend des titres du premier album et inclut des enregistrements à la BBC et diverses faces B. Cet album bien fait réussit à restituer le charme de la musique du groupe. En 1984, de nombreux magazines de différentes tendances musicales considèrent les Smiths comme le meilleur groupe anglais du moment. La sortie du sublime "How Soon Is Now?" justifie leur choix. L'album suivant, MEAT IS MURDER, montre un Morrissey critiquant de plus en plus la société. Il avait déjà tenu des propos controversés à propos du Band Aid ou des actions terroristes de l'IRA. L'album dénonce la violence à l'école ("The Headmaster Ritual"), les abus envers les enfants ("Barbarism Begins At Home") et le massacre des animaux destinés à l'alimentation humaine ("Meat is Murder"). Ce prosélytisme est brillamment soutenu par la musique remarquable de Marr, Rourke et Joyce. Le travail de Marr sur des titres comme "The Headmaster Ritual" ou "That Joke Isn't Funny Anymore" le propulse comme un des guitaristes rock anglais les plus respectés. En dépit de cet album remarquable, les performances des singles dans les hit-parades sont décevantes. Le single "Shakespeare's Sister" reçoit un accueil mitigé et stagne à la place n°26 du Top anglais, tandis que se font jour des rumeurs quant à l'insatisfaction du groupe vis à vis de sa maison de disque. Une autre grande tournée en Angleterre en 1985 coïncide avec de nombreuses vagues avec la direction de Rough Trade, ce qui dissipe l'énergie du groupe. Un voyage couronné de succès aux USA est suivi de la sortie d'un single d'été plaintif, "The Boy With The Thorn In His Side", qui malgré son aspect commercial, n'atteint que la place 23 au Top. Une nouvelle dispute avec Rough Trade retarde la sortie du prochain album, qui est précédé du superbe "Big Mouth Strikes Again", un autre exemple du meilleur de Johnny Marr. Durant cette période, Andy Rourke est temporairement écarté du groupe à cause de son penchant pour l'héroïne. Il est bientôt repris, avec cependant un second guitariste, Craig Gannon, qui a joué auparavant avec Aztec Camera, les Bluebells et Colourfield. En juin 1986, l'album THE QUEEN IS DEAD sort et gagne immédiatement l'approbation des critiques par sa diversité et sa puissance. La variété d'humeurs et d'émotions offerte par cet album est surprenante, allant de la grandeur épique du titre donnant son nom à l'album au romantisme exacerbé de "There Is A Light That Never Goes Out" et aux parodies irrévérencieuses que sont "Frankly Mr Shankly" et "Some Girls Are Bigger Than Others". Donnant un superbe aperçu du couple Morrisey/Marr à son apothéose, l'album est vite placé à coté de MEAT IS MURDER comme l'un des meilleurs de la décade. Une tournée aux USA suit et pendant l'absence du groupe, "Panic", chanson anti-disco, atteint le Top 20. Les idées contenues dans la chanson ainsi que les commentaires négatifs de Morrissey sur certains aspects de la black music provoquent des controverses dans la presse, qui sont vite remplacées par la rumeur que les Smiths n'enregistreraient plus qu'un seul album avec Rough Trade et qu'ils allaient passer chez la major EMI. Entre temps, le titre pop "Ask" contraste avec les scènes de violence apparues pendant la tournée anglaise du groupe en 1986. Pour couronner le tout, Johnny Marr a un accident de voiture. Pendant qu'il récupère, Craig Cannon est viré, une décision qui soulève une action en justice. Le groupe termine l'année par un concert à la Brixton Academy avec un autre groupe de Manchester, The Fall. Cela devait être leur dernière apparition en Angleterre. Après un nouveau hit "Shoplifters Of The World Unite", le groupe enregistre ce qui sera son dernier album. Le titre "Sheila Take A Bow" atteint le Top 10 et Rough Trade sort une nouvelle compilation, THE WORLD WON'T LISTEN. Cependant, Johnny Marr devenait de plus en plus mécontent de la tournure musicale du groupe et annonçait en privé qu'il réclamait une séparation. Une annonce de rupture officielle arrive en Août 1987. La sortie de l'album STRANGEWAYS, HERE WE COME, un album de transition intrigant, est "posthume". Cet album montre les différentes directions que les protagonistes majeurs allaient emprunter à la fin de l'existence du groupe. Un documentaire télévisé sur la carrière du groupe suit et un tardif album live, RANK, sort l'année suivante. Andy Rourke et Mike Joyce apparaissent avec "Brix Smiths's Adult Net" puis rejoignent Sinead O'Connor, avant que Joyce ne rejoigne les Buzzcocks. Morrissey poursuit une carrière solo, tandis que Marr passe des Pretenders à "The The" puis "Electronic", en apparaissant en de nombreuses occasions pour des artistes aussi divers que Bryan Ferry, Talking Heads, Billy Bragg, Kirsty MacColl, the Pet Shop Boys, Stex et Banderas. En 1992, il y eu un regain d'intérêt pour les Smiths après la sortie de la biographie controversée de Johnny Rogan sur le groupe, et avec l'acquisition du catalogue du groupe chez Rough Trade par Warner Bros. La seconde moitié des années 1990 avait vu l'affaissement, puis la disparition, de Morrissey, l'une des voix les plus vénérées du rock britannique. En panne d'inspiration, l'ancien chanteur des Smiths avait quitté son Angleterre chérie, après les anodins Southpaw Grammar (1995) et Malajusted (1997), pour la Californie avec piscine et grosses voitures. On pouvait compter sur l'orgueil du bonhomme pour ne pas en rester là. Morrissey a choisi pour son retour une maison de disques indépendante, Sanctuary, spécialisée dans l'hébergement d'anciennes gloires du rock, à l'intérieur d'un label racheté par celle-ci, Attack, qui, au début des années 1970, s'était fait un nom dans le reggae et le dub. Armé d'une mitraillette et de mots vachards, le chanteur fait honneur au patronyme belliqueux de son écurie et sort de sa retraite en sonnant la charge. Les Etats-Unis, sa terre d'exil, en font d'abord les frais dans America Is Not the World, pamphlet anti-impérialiste qui oscille entre déclaration d'amour contrariée pour ce fan de James Dean et des New York Dolls et critique d'un pays dont "le président n'est jamais noir, femme ou homosexuel". Ce retour à la musique est aussi un retour à la Grande-Bretagne. Dans le mélancolique Come Back to Camden et surtout le fougueux Irish Blood, English Heart, Morrissey célèbre une nostalgie identitaire qui nourrit son œuvre depuis des années, au prix de quelques ambiguïtés. Entre rejet de l'establishment et amour du drapeau, il emprunte une route parfois tortueuse. Si Morrissey n'a jamais mis sa langue dans sa poche, les aléas de la notoriété ont pu transformer la verve insolente en amertume, mauvaise conseillère dans The World Is Full of Crashing Bores. Avec le temps, certaines poses de désespoir narcissique se sont enfoncées dans la caricature. Mais en crooner des fragilités intimes, Morrissey peut encore faire mouche. Des chansons comme I Like You, Let Me Kiss You, All the Lazy Dykes rappellent la capacité unique de Morrissey à mêler intimisme et panache, inhibition et impudeur. Surtout, cette voix, autant marquée par le glam rock que par le romantisme des torch songs ou par le music-hall britannique, profite d'une variété de textures et de mélodies dopée par l'efficacité luxuriante de la production. Les effets manquent parfois de subtilité, mais aux manettes l'Américain Jerry Finn a su donner du souffle aux cavalcades (l'accrocheur First of the Gang to Die) comme aux ballades. Le Monde 2004
Od'school.
lundi, novembre 28, 2005
V.Gallo - J.Frusciante. Bogossité 2.0
Ces deux là sont pareils, d'ailleurs c'est pas étonnant si les clips de Frusciante sont réalisés par Gallo et si musicalement, Gallo ressemble à Frusciante. Même physiquement, il y a quelque chose non ? "Né à Buffalo de parents siciliens le 11 avril 1962, Vincent Gallo s'intéresse d'abord à la musique. Il quitte l'école à 16 ans et part tenter sa chance à New York. Il joue dans différents groupes et devient l'ami de Jean-Michel Basquiat. Il débute sa carrière d'acteur dans les années 1980 avec des spectacles de café-théâtre. Il apparaît pour la première fois au cinéma en 1984 dans un film indépendant, The Way it is d'Eric Mitchell, film dont il compose la musique. Il y joue aux côtés d'un autre acteur débutant, Steve Buscemi. Il s'essaie ensuite à la réalisation avec deux courts métrages qu'il produit et monte, If you feel froggy, jump et The Gunlover. Il poursuit sa carrière d'acteur entre cinéma indépendant, films d'auteurs et cinéma européen. Il croise le chemin de Claire Denis en 1991. Il retrouve la réalisatrice à deux reprises : en 1996 pour Nénette et Boni, dans lequel il tient un second rôle, et en 2001 pour un film choc sur le cannibalisme, "Trouble every day". Fait rare pour un acteur américain, Vincent Gallo tourne régulièrement sous la direction de réalisateurs européens. En 1992, il est un doux rêveur dans Arizona Dream d'Emir Kusturica. Un an plus tard, il est le frère perturbé et vindicatif de Winona Ryder dans "La maison aux esprits" du Danois Bill August. Acteur au teint diaphane, à l'air éthéré et aux grands yeux clairs, il s'illustre à merveille dans des rôles de personnages instables et fragiles. Il demeure attaché à ses origines et à ses premières expériences artistiques. En 1996, il incarne Johnny, le jeune frère fougueux et fragile de Christopher Walken dans "Nos funérailles" du New-yorkais Abel Ferrara. En 1998, il écrit et réalise son premier long métrage, Buffalo’66. Ce film, dans lequel il interprète le personnage principal, s'inspire de sa vie à Buffalo. Une fois de plus, il compose la bande originale. En 2003, il écrit, produit, réalise et se fait sucer dans son deuxième long métrage, The brown bunny. Il y tient le rôle principal aux côtés d'une actrice emblématique du cinéma indépendant, Chloé Sévigny (chup chup !). Le film est en compétition officielle au festival de Cannes 2003". Filmographie 1984 - The way it is (Mitchell)1990 - A idade maior (Villaverde)1990 - Doc's Kingdom (Kramer)1993 - Arizona Dream (Emir Kusturica)1993 - La maison aux esprits (Bille August)1995 - Angela (Miller)1995 - The Perez Family (Nair)1995 - Nénette et Boni (Claire Denis)1996 - Les amateurs (Taylor)1996 - Nos funérailles (Abel Ferrara)1997 - La dernière cavale (Kiefer Sutherland)1997 - Goodbye Lover (Roland Joffé)1997 - Buffalo '66 (Vincent Gallo)1998 - Los Angeles Without a Map (M. Kaurismäki)
"Le guitariste John Frusciante a vécu des haut colossaux et des bas à la limite de la mort tant dans sa carrière musicale que dans sa vie personnelle. Né en 1971 à New York et élevé en Californie, Frusciante décroche de l’école secondaire quand il se laisse envahir par la musique. Appréciant autant le côté imprévisible du rock que la musique punk, Frusciante crée son propre style de guitare sachant allier dextérité technique et accords funk et psychédéliques. Les Red hot chili peppers deviennent rapidement l’un de ses groupes préférés lorsqu’il les découvre tôt dans leur carrière. Son rêve de se joindre à eux prend vie en 1988 après qu’il se soit lié d’amitié avec le bassiste du groupe, Flea. Il vient remplacer le guitariste original Hillel Slovak victime d’une surdose de drogue. Drôle de coïncidence, Frusciante vient tout juste d’être embauché par un autre groupe de Los Angeles, Thelonious Monster quand les Peppers le recrutent. C’est sur l’album "Mother’s Milk" paru en 1989 que l’on entend Frusciante pour la première fois avec les Peppers. Sa maîtrise de la guitare permet au groupe de sortir de son étiquette de groupe populaire dans les stations universitaires pour exploser dans le monde de la musique populaire. Le groupe obtient ainsi son premier disque d’or. Le quatuor propose un disque encore plus cru avec "Blood Sugar Sex Magik" en 1991. L’album projette le groupe dans la stratosphère du rock puisqu’il est certifié platine à plusieurs reprises en plus de faire des Peppers l’un des groupes rock phares des années 90. Mais tout ne va pas pour le mieux dans le monde des Peppers. Frusciante a de plus en plus de difficulté à vivre avec sa nouvelle célébrité et se retranche dans l’euphorie des drogues dures. Alors que le groupe se trouve au sommet de la popularité de "Blood Sugar Sex Magik", le guitariste décide de quitter la formation qui se trouve à ce moment au Japon. Mis à part deux albums en solo, "Niandra lades and usually just a t-shirt" (1995) et "Smile from the streets you hold" (1997), on entend peu parler de Frusciante depuis qu’il a quitté les Peppers en 1992. Un article troublant au sujet de Frusciante paraît dans le Los Angeles Weekly. On le dépeint comme un accro à l’héroïne qui est suicidaire. Heureusement, grâce à l’intervention d’amis, Frusciante accepte d’entrer dans un centre de désintoxication pour enfin cesser de consommer. Seulement quelques mois après avoir mis de l’ordre dans sa vie, Frusciante reprend contact avec les Peppers dont le guitariste, Dave Navarro, vient tout juste de quitter la formation. Après une répétition qui est qualifiée de succès, on demande à Frusciante de joindre à nouveau les rangs de la formation. Cette relation revigorée s’avère être un retentissant succès alors que les Peppers lancent "Californication" en 1999. Le disque est chaudement accueilli par la critique et se vend à la caisse. Deux ans plus tard et ses problèmes de drogue derrière lui, Frusciante se révèle être un auteur-compositeur impressionnant avec la parution de "To record only water for ten days". Frusciante se présente comme un homme motivé et détendu qui s’est libéré de ses démons. En 2004, il revient à la charge avec un quatrième effort en solo intitulé "Shadows collide with people"."
"Le guitariste John Frusciante a vécu des haut colossaux et des bas à la limite de la mort tant dans sa carrière musicale que dans sa vie personnelle. Né en 1971 à New York et élevé en Californie, Frusciante décroche de l’école secondaire quand il se laisse envahir par la musique. Appréciant autant le côté imprévisible du rock que la musique punk, Frusciante crée son propre style de guitare sachant allier dextérité technique et accords funk et psychédéliques. Les Red hot chili peppers deviennent rapidement l’un de ses groupes préférés lorsqu’il les découvre tôt dans leur carrière. Son rêve de se joindre à eux prend vie en 1988 après qu’il se soit lié d’amitié avec le bassiste du groupe, Flea. Il vient remplacer le guitariste original Hillel Slovak victime d’une surdose de drogue. Drôle de coïncidence, Frusciante vient tout juste d’être embauché par un autre groupe de Los Angeles, Thelonious Monster quand les Peppers le recrutent. C’est sur l’album "Mother’s Milk" paru en 1989 que l’on entend Frusciante pour la première fois avec les Peppers. Sa maîtrise de la guitare permet au groupe de sortir de son étiquette de groupe populaire dans les stations universitaires pour exploser dans le monde de la musique populaire. Le groupe obtient ainsi son premier disque d’or. Le quatuor propose un disque encore plus cru avec "Blood Sugar Sex Magik" en 1991. L’album projette le groupe dans la stratosphère du rock puisqu’il est certifié platine à plusieurs reprises en plus de faire des Peppers l’un des groupes rock phares des années 90. Mais tout ne va pas pour le mieux dans le monde des Peppers. Frusciante a de plus en plus de difficulté à vivre avec sa nouvelle célébrité et se retranche dans l’euphorie des drogues dures. Alors que le groupe se trouve au sommet de la popularité de "Blood Sugar Sex Magik", le guitariste décide de quitter la formation qui se trouve à ce moment au Japon. Mis à part deux albums en solo, "Niandra lades and usually just a t-shirt" (1995) et "Smile from the streets you hold" (1997), on entend peu parler de Frusciante depuis qu’il a quitté les Peppers en 1992. Un article troublant au sujet de Frusciante paraît dans le Los Angeles Weekly. On le dépeint comme un accro à l’héroïne qui est suicidaire. Heureusement, grâce à l’intervention d’amis, Frusciante accepte d’entrer dans un centre de désintoxication pour enfin cesser de consommer. Seulement quelques mois après avoir mis de l’ordre dans sa vie, Frusciante reprend contact avec les Peppers dont le guitariste, Dave Navarro, vient tout juste de quitter la formation. Après une répétition qui est qualifiée de succès, on demande à Frusciante de joindre à nouveau les rangs de la formation. Cette relation revigorée s’avère être un retentissant succès alors que les Peppers lancent "Californication" en 1999. Le disque est chaudement accueilli par la critique et se vend à la caisse. Deux ans plus tard et ses problèmes de drogue derrière lui, Frusciante se révèle être un auteur-compositeur impressionnant avec la parution de "To record only water for ten days". Frusciante se présente comme un homme motivé et détendu qui s’est libéré de ses démons. En 2004, il revient à la charge avec un quatrième effort en solo intitulé "Shadows collide with people"."
Eric the King.
Ce mec là me fascine, je l'ai vu chez Ardisson, samedi soir, toujours pareil, fidèle à lui-même, la barbe et quelques rides en plus. "J'ai pas besoin de tourner, j'ai besoin de rien, je suis rentier, j'ai pas honte de le dire, j'ai gagné beaucoup d'argent dans le football, je l'ai pas volé, je suis milliardaire, je paye l'ISF et je t'emmerde." Eric, vous avez aimé l'argent ? J'ai une rolls, je rêvais d'avoir une rolls : j'en ai une. Point. "Je ne souhaite pas trop faire de déclarations, parce que je ne suis pas modeste" Vous avez été élu meilleur joueur de Manchester " " C'est normal. Je vous avait dit que je n'étais pas modeste." Eric commence le football au niveau professionnel en 1981 dans le club bourguignon de l'AJ Auxerre dont il portera les couleurs sept années durant. Exception faite de la saison85/86 où il était prêté à Martigue. Guy Roux déjà entraîneur d'Auxerre saitdéjà qu'il a déniché l'oiseau rare. L' année 1988 sera celle de son émancipation,mais aussi celle de sa seule consécration au niveau international, Champion d'Europe Espoirs. En Juin 1988, alors que les salaires des joueurs flambent Auxerre ne peut suivre les clubs riches Eric est transféré à Marseille pour un montant de 22 millions de Francs. Le retour dans sa ville natale est difficile Canto déçoit. Eric ne peut accepter cette situation et lorsqu'il jette à terre son maillot lors d'un match amical contrele Torpédo de Moscou, le divorce est prononcé. Il est donc prêté pour la fin de la saison aux Girondins de Bordeaux. En 1989, alors qu'il est très controversé il part pour Montpellier où il retrouve ses amis de l'équipe de France espoir (Stéphane Paille, Laurent Blanc, VincentGuérin...). Ils étaient alors pleins d'ambitions, ils voulaient créer un football différent. Mais leurs beaux rêves se brisent vite les oppositions au sein du groupe se font sentir... Ils parviennent tout de même à remporter la coupe deFrance. L'année suivante l'OM lui redonne une chance de conquérir à nouveau le cœur des supporters olympiens. Mais son caractère fait le reste, une fois de plus. La séparation est inévitable. Dernière étape Française : le Nîmes Olympique en 1991. Un Cantona à la relance qui ne tiendra que 18 matches. Se sentant persécuter (suspension pour deux mois ferme de la commission) il décide alors de raccrocher les crampons c'était endécembre 1991. Mais heureusement les appels du pied de Michel Platini, notamment, auront finalement raison de son tempérament de feu. En février 1992, il part en Angleterre où après un essai infructueux à Sheffield Wednesday, il s'installe à Leeds. Il devient le maître à jouer de l'équipe qui enlève le titre à la fin de la saison. Mais un nouveau différent avec le staff technique le pousse vers la sortie. Malgré tout ses premiers pas dans le football Anglais auront été suffisant à Alex Fergusson pour le convaincre de rejoindre Manchester United. En Novembre 1992, il signe donc à Manchester. C'est alors le grand amour qui commence. En quatre ans le public d'Old Trafford en fait son King, etachète plus de drapeaux français que tous les clubs de l'Héxagone n'en possèdent. Poussant même le paroxisme en entonnant une Marseillaise qui en ferait rougir plus d'un. Guy Roux lui même fut en tout point emerveillé par la chaleur de ce public tout acquis à la cause de son Frenchie. Lors de l'année(1995/1996) de sa suspension Blackburn ravi le titre à Manchester. Mais lors de son retour il retrouva un Old Trafford plein à craquer qui entonna lors de son entrée sur le terrain un "Oh, Ah Eric Cantona" rempli d'émotions et de soulagements. God is back, et avec lui renait l'espoir de reconquête d'un trône délaissé. Une passe décisive et un but contre Liverpool ce jour là et le stade chavire. Le restede la saison fut de la même sorte. A la moyenne d'un but tous les deux matches, il offrira le titre à Manchester les deux années suivantes... Avril 1988 : Il fait un tacle très appuyé sur le Natais Der Zakarian. Il écope de trois matches de suspension. Septembre 1988 : Il insulte Henry Michel (qu'il traite de sac à merde-sic-), le sélectionneur national devant micros et caméras. Il est exclu pour dix mois de l'équipe de France Janvier 1989 : Il quitte le terrain de Sedan lors d'un match amical en jetant à terre le maillot de l' OM. Il prend deux matches de suspensions puis est transféré à Bordeaux. Octobre 1989 : A la suite d'une défaite à Lille, il frappe son partenaire Lemoult. Exclu de l'équipe, il est réintégré une semaine plus tard. Décembre 1991 : Il balance le ballon du match Nîmes - Saint-Etienne sur le dos de l'arbitre dont il conteste la décision. Il prend quatre matches mais il traite d' "idiots" les membres de la commission de discipline. Il en prend pour deux mois ! Février 1993 : Passé à Manchester, il crache sur des supporters de Leeds qui venaient del'insulter. 9000 Francs d'amende ! Novembre 1993 : Après l'élimination en coupe de Manchester, il va dire à l'arbitre qu'il a été mauvais. Quatre matches de suspensions en coupe d'Europe. 19 Mars 1994 : Il essuie ses crampons sur un défenseur de Swindon. Trois matches de suspension. 22 Mars 1994 : Il se retrouve expulsé dans les dernière minutes face à Arsenal. Deux matches en plus. Mercredi 25 Janvier 1995 : Un défenseur lui fracasse les cotes, il répond, on l'expulse, il sort. Depuis les tribunes, un spectateur néonazi éméché, lui crache sa haine au visage : " Sale ****** de Français, retourne dans ton pays. ****** de ta mère, fils de ****... " Cantona se fait vengeance lui même et façon Bruce Lee, il se balance à pieds joints dans le ventre du buveur de bière. La justice le condamne à une peine de prison ferme qui sera transformée en 120h de travaux d'intérêt collectif. Eric est devenu l'ambassadeur number one de la marque Nike © qui a mis le paquet pour le faire savoir...On se rappelle du spot publicitaire dans lequel il est dieu parmi les dieux (Ronaldo,Maldini...) où l'équipe Nike © battait des mutants from outer space. Et du " Au revoir " Il y eu ensuite la pub du légionnaire. Mais Canto tourne aussi pour les rasoirs Bic © où il est associé à son frère Joël, pour les camescopes Sharp © il tourne en dérision sa célèbre maxime : "Quand les mouettes...", puis se déguise en père Noël. Le shutlle © voit en lui le symbole du transport franco-anglais. Il joue au golf comme un pied pour Liptonic ©. Mais il réalise même des campagnes pour Sol en Si. A chaque fois, il crève l'écran. Il a joué au cinéma un rôle de rugbyman dans le film d'Etienne Chatillez "Le bonheur est dans lepré". Il a réalisé un court métrage en famille "Question d'honneur". Est retournée en Angleterre pour joué le rôle d'un consul de France auprès de la reine Elisabeth I dans le film du même nom. Enfin son premier grand rôle dans un film vient avec "Mookie"de Hervé Palud avec Jacques Villeret. Toujours avec Jacques Villeret il joua dans " Les Enfants du marais ". Coté spectacle, Eric a lancé la carrière du comique marseillais Patrick Bosso, il est le propriétaire du théâtre de la Renaissance s'investit aussi dans le théâtre. Comme producteur, il a produit la pièce " Qui a peur de Virginie Woolf ? " On lui prête aussi l'intention de racheter les droits de l'œuvre de Tennessee William " Un tramway nommé désir " et d'y jouer, pourquoi pas, le rôle principal. Lors de la soirée des restos du cœur 1996 Eric a chanté avec Johny Hallyday et Frederic Goldman la chanson " Excuse moi partenaire "Eric fait son entrée au guignols de l'info et y retrouve Papin. En marionnette le voilà philosophe, poète du ballon rond qui essaie de faire entrer quelques profondes pensées dans le crâne de cet écervelé ras du bulbe de Papin, qui malgré ses grognement de protestation continu à l'appeler "Picasso". "66 fut une bonne année pour lefootball anglais. Eric était né." "When the seagulls follow the trawler it is because they think sardines will be thrown into the sea.""Quand les mouettes suivent un chalutier, c'est qu'elles pensent qu'on va leur jeter des sardines" "Je suis un homme libre et je tiens à cette liberté. Je suis un homme du voyage, capable, de tout abandonner pour des richesses inconnues. En dehors de ceux qui m'aiment rien ne me retient." (France-Soir 12 Octobre 1992) "Sur ma tombe je ne veux aucune inscription. Une pierre vierge, parce que je voudrais laisser derrière moi le sentiment d'un grand mystère." (L'express, août 1993) "Avec la Coupe d'Europe, l'équipe de France ne me manque pas vraiment. Mais je suis toujours disponible. Cela ferait plaisir à certains si je disais que je ne l'était pas !" (NPA, 2 octobre 1996 ) "Je suis exigeant. Je crois qu'il faut avoir honte de perdre. Il faut toujours rougir de la défaite." (Le Sport, 12 septembre 1987) "Je me suis fixé un objectif : être le meilleur. Je n'y arriverais peut être jamais, mais, au moins je vis pour quelque chose." (Le Nouvel Observateur, 12 Novembre 1989) "Dans le passée quand j'ai essayé de me corriger, j'ai perdu mon football." "Sans me comparer à Mac Enroe : est ce que vous pensez vraiment qu'il aurait possédé les mêmes coups, la même inspiration avec le caractère de Borg ? Impossible !" "La Marseillaise elle ne me fait plus rien. J' ai joué plus de quarante fois en équipe de France. Je l'ai écoutée plus de quarante fois. C'est comme un disque. Tu l'écoutes. Quand tu en as marre, tu le ranges. Terminé. Je joue pour une équipe, des copains, pour le plaisirs du football et celui des gens qui viennent." "Pourquoi devrait on respecter les hymnes ? C'est le bordel la vie. Faut continuer dans le bordel. L'ordre, ça me tue. Je ne suis pas un soldat. Le foot , ce n'est pas le défilée du 14 Juillet. Le foot, c'est léger." "Chez moi, le plaisir aura toujours une valeur supérieure àl'argent. Et mon comportement ne changera pas en fonction de l'argent que je gagnerai ou pas. Traitez-moi de démago, rien n'y fera ! Je suis prêt à tout assumer : mon caractère instable, mon manque de réflexion, mes mouvements d'humeur, mon insuffisance de formation, mais je jure que jamais, jamais l'argent ne me fera courir plus vite, sauter plus haut, bref, ne me fera sortir de moi-même." "Ma famille ils sont simples, très simples et rigolos. A la maison, on passe toujours des heures à table. C'est la famille à l'italienne, avec de la chaleur, des cris, des rires et des engueulades. Aujourd'hui encore, lorsque mon père et ma mère ont des mots pour un rien, les larmes me viennent aux yeux. Je déteste la dispute entre les gens qui s'aiment. Et j'en pleure. Mes frères sont différents. C'est ma nature, je n'y peux rien." "Rebelle, aujourd'hui, ce mot ne veut plus rien dire. Tout le monde se l'accapare. Il est tombé dans le domaine public. Les rebelles ? On ne sait plus qui sont les authentiques et les faux. L'apparence de l'homme n'a pas d'importance. Elle n'en a jamais eu. C'est l'intérieur qui compte. Etre fidèle à sa morale. Ne pas avoir à rougir. Ne pas avoir honte de soi." "J'aime peindre la folie. Tout ce qui me traverse la tête. Un mélange de statue de la liberté, de tour Eiffel, d'hélice qui tourne. Ma peinture ? Un sac de nœuds ! Quand je peins, c'est un peu comme quand je marque un but. Je ne suis plus dans le réel. Je décolle. Une sensation si puissante qu'elle me dépasse. Je suis seul au monde. Je suis fou et j'aime." "Je ne peux pas dire que je connaissais l'Angleterre. En dehors des préjugés des Français sur les Anglais, je ne savais pas vraiment où j'allais. C'était l'inconnu." "Les Britanniques aiment la terre, la nature, les animaux. Ils apprécient les vraies valeurs, celles que mon père a essayé de m'inculquer. Le reste est littérature." "Je me sens proche de la jeunesse insolente et pleine de vie de cette région. L'avenir nous séparera peut-être, mais nul ne peut nier que, derrière ses tristes carreaux, Manchester abrite un amour insensé du football, de la fête et de la musique." "Comment un fils d'Italien, un Marseillais, peut-il s'adapter à Manchester ? J'ai ma réponse : je suis de passage. Dans l'existence, parfois, on trouve des mots qui font du bien. J'ai trouvé : de passage. Quand j'ai un problème en Angleterre, je me dis : je ne suis pas d'ici. Quand j'ai un problème en France, je me dis bientôt, je retourne sur mon île. Et je me sens bien. Parce que je ne m'investis dans rien. Je n'appartiens à personne. Je deviens plus con, parce que je me sens moins concerné. Je réfléchis moins. Je me sens allégé." "Je me vois un peu comme le Robin des Bois des temps modernes. Voleraux riches pour donneraux pauvres. Si je n'avais pas fait de foot, j'aurais fait des trucs comme ça." "Les partenaires dopés, je ne les méprise pas, mais j'ai du mal à comprendre. Comment ils font pour n'avoir aucun amour-propre, aller signer des autographes à des gamins, s'accepter ?" "Good afternoon ladies and gentlemen; thank you for attending at such short notice. We have been asked to come along today so that we may announce that Eric Cantona has indicated his wish to retire from football with immediate effect." Martin Edwards 3.38pm, Sunday 18 May 1997. C'est par ses quelques phrases que Martin Edwards a déclaré a une presse étonné le retrait du monde du football d'Eric contona. Le King, l'enfant terrible du football Français, Eric le rebelle, Crazy Eric, Eric the Brat (Eric le fou) a encore une fois pris tout son monde à contre pied. Une nation entière pleure son enfant d'adoption. Eric Cantona arrète le football.
Grand corps malade.
Grand Corps Malade est né le 31 juillet 1977 sous le nom de Fabien Marsaud, sous le soleil de Seine-Saint-Denis, sous le signe du lion et sous les yeux de sa mère qui, déjà à l'époque, lui donne un surnom composé de trois mots : Petit Chaton Bleu. Très vite, les mots lui viennent facilement. Il chante, raconte des histoires et passe déjà de nombreux coups de téléphone. Grand Corps Malade est Polo pour son père avec qui il joue à se donner des baffes pour de rire. Il est Fab pour sa soeur avec qui il joue des pièces de théâtre et fait la voix du Locabiotal. Fab pour Kiki, Mathieu et Patrice avec qui il joue au foot Allée Verte. Fab pour Samy, Brahim et Bally avec qui il joue au basket à Delaune Quand il est grand, Fab veut faire prof de sport avec Audrey et Toussaint. Mais il prend l'hélico pour l'hosto. Alors il joue un peu au speed time avec François et Robert. Finalement, en 2003, il devient Grand Corps Malade aux côtés de John Pucc’Chocolat et du collectif 129H, avec qui il devient un activiste des scènes slam. Il remporte plusieurs tournois de slam (Bouchazoreil à la Boule Noire puis au Trabendo, Slam United à la Java…) Il participe à plusieurs émissions de radio (France Culture, Europe 1, Génération, FPP, Radio Nouveaux Talents) et de télé (Trace TV, France 5, Direct 8). Depuis septembre 2004, avec son pote John Pucc’, il anime Slam’Alikoum, les soirées slam mensuelles du Café Culturel de Saint-Denis. En 2004, avec John Pucc’, Droopy et Techa et les 129H, il forme « Le Cercle des Poètes sans Instru » pour une création de poésie urbaine que ces 7 slameurs proposent dans de nombreux festivals. Il participe ponctuellement aux concerts du chanteur-contrebassiste Fantazio (l'homme aux doigts défoncés). En avril 2005, il partage notamment une Renault Espace avec Fantaz et sa contrebasse pour une tournée de concerts en Bretagne Début 2005, Grand Corps Malade fonde l'association "Flow d'encre", structure sur laquelle il s'appuie pour animer des ateliers d'écriture/slam auprès de municipalités, centres sociaux, établissements scolaires... Jusqu'en juin 2006, il participe avec D' de Kabal, Hocine Ben, Gérard Mendy et Félix Jousserand au projet "93 Slam Caravane", ateliers d'écriture et scènes slam itinérantes dans plusieurs villes de Seine Saint-Denis. Il anime également des ateliers slam pour "La Maison des Ados" de l'hôpital Avicenne à Bobigny.
C'est quoi le slam ? Il y a évidemment autant de définitions du slam qu’il y a de slameurs et de spectateurs des scènes slam. Pourtant il existe, paraît-il, quelques règles, quelques codes : les textes doivent être dits a capella ("sinon c’est plus du slam" ?) les textes ne doivent pas excéder 3 minutes (oui mais quand même des fois, c’est 5 minutes…) dans les scènes ouvertes, c’est "un texte dit = un verre offert" (sauf quand le patron du bar n’est pas d’accord…) Bref, loin de toutes ces incertaines certitudes, le slam c’est avant tout une bouche qui donne et des oreilles qui prennent. C’est le moyen le plus facile de partager un texte, donc de partager des émotions et l'envie de jouer avec des mots. Le slam est peut-être un art, le slam est peut-être un mouvement, le slam est sûrement un Moment… Un moment d’écoute, un moment de tolérance, un moment de rencontres, un moment de partage. enfin bon, moi je dis ça…Grand Corps Malade
C’est quoi, c’est qui, ces mecs chelous qui viennent pour raconter leur vie C’est elle, c’est lui, c’est moi, c’est nous, on vient même si t’as pas envie Mais si t’écoutes un tout petit bout, p’t-être bien que t’en sortiras ravi Et ça c’est important pour nous, c’est grâce à ça qu’on se sent en vie J’aime ces attaques un peu surprise, c’est un attentat verbal On a faim de se faire entendre, moi j’ai l’appétit cannibale Certains diront que c’est un peu naze et d’autres que c’est franchement d’la balleQuoi qu’il se passe on poursuivra mais crois pas que ton avis m’est égal Capable de faire irruption dans des endroits inattendus Dans des bars et des théâtres, tu nous a déjà entendus Mais on a déboulé aussi dans des collèges, dans des lycées Dans des squares et dans la rue, on a posé, toi-même tu sais Le principe est clair : lâcher des textes là ou et quand tu t’yattends pas Claquer des mots un peu partout et que ça pète comme un attentat Dans des salles ou en plein air, laisser des traces, faire des ravages Va demander au 129H ce qu’on appelle le slam sauvage On pose des textes énervés, ou de geon-pi sentimental On aborde un peu tous les thêmes avec ou sans instrumentalMentalement prêt à proposer partout un intermède vocal Une interruption sonore, un homicide amical Si je vois de l’écoute dans tes yeux, je voudrai te dire merci Et tu pourras me croiser partout sauf sur la scène de Bercy J’ai des paroles pour te réveiller et j’en ai pour te bercer Je te les offre sous les projecteurs ou dans le RER C Le plaisir de capter des regards un peu destabilisés Qui se disent ceux-là, ils ont pas peur de se ridiculiser Le plaisir de capter des regards parfois remplis d’émotion Dans ces cas là, on sait qu’on a passé le test avec mention On prend la parole à l’apéro et on la prend au dessert Mais si les plus sceptiques nous disent "mais à quoi ça sert ?" A pas grand chose c’est vrai, j’avoue, si ce n’est à partager Des bons mots, des bons moments et des lyrics enragés C’est un poème, c’est une chanson, c’est du rap ou du slam Ferait tellement plaisir qu’après ce texte tu t’enflammes Appelle ça un ego-trip ou appelle ça du freestyle On est solide comme de la brique et fragile comme du cristal Les mots sont nos alliés, on les aime comme maître Capello Puis on les laisse s’envoler en musique ou a capella Et comme des flèches ils tracent, lancés par nos cordes vocales Puis on les entend résonner comme une bombe dans un bocalOn arrive comme un accident dans des endroits insolites Tu nous verras souvent en groupe, on vient rarement en soliste Et même si tu te sens à l’abris, il faut jamais que tu t’emballes Tu peux subir à tout moment, un attentat verbal Maintenant tu sais qui c’est, ces mecs chelous qui viennent pour raconter leur vie C’est elle, c’est lui, c’est moi, c’est nous, on vient même si t’as pas envie Mais si t’écoutes un tout petit bout, p’t-être bien que t’en sortiras ravi Et ça c’est important pour nous, c’est grâce à ça qu’on se sent en vie
Enfant de la Ville "J’avoue que c’est bon de se barrer à la mer ou à la campagne Quand tu ressens ce besoin, quand ton envie de verdure t’accompagne Nouvelles couleurs, nouvelles odeurs, ça rend les sens euphoriques Respirer un air meilleur ça change de mon bout de périphérique Est-ce que t’as déjà bien écouté le bruit du vent dans la forêt Est-ce que t’as déjà marché pieds nus dans l’herbe haute, je voudrais Surtout pas représenter l’écolo relou à 4 centimes Mais la nature nourrit l’homme et rien que pour ça faut qu’on l’estime Donc la nature je la respecte, c’est peut-être pour ça que j’écris en vers ?Mais c’est tout sauf mon ambiance, j’appartiens à un autre univers Si la campagne est côté face, je suis un produit du côté pile ?Là où les apparts s’empilent, je suis enfant de la ville Je sens le cœur de la ville qui cogne dans ma poitrine J’entends les sirènes qui résonnent mais est-ce vraiment un crime ?D’aimer le murmure de la rue et l’odeur de l’essence J’ai besoin de cette atmosphère pour développer mes sens Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruit J’aime la foule quand ça grouille, j’aime les rires et les cris J’écris mon envie de croiser du mouvement et des visages Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages ?Je trempe ma plume dans l’asphalte, il est peut-être pas trop tard ?Pour voir un brin de poésie même sur nos bouts de trottoirs Le bitume est un shaker où tous les passants se mélangent Je ressens ça à chaque heure et jusqu’au bout de mes phalanges Je dis pas que le béton c’est beau, je dis que le béton c’est brut Ca sent le vrai, l’authentique, peut-être que c’est ça le truc Quand on le regarde dans les yeux, on voit bien que s’y reflètent nos vies Et on comprend que slam et hip-hop ne pouvaient naître qu’ici Difficile de traduire ce caractère d’urgence Qui se dégage et qu’on vit comme une accoutumance Besoin de cette agitation qui nous est bien familière Je t’offre une invitation pour cette grande fourmilière J’suis allé à New York, je me suis senti dans mon bain Ce carrefour des cultures est un dictionnaire urbain J’ai l’amour de ce désordre et je ris quand les gens se ruent Comme à l’angle de Broadway et de la 42ème rue Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruitJ’aime la foule quand ça grouille, j’aime les rires et les cris J’écris mon envie de croiser du mouvement et des visages Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages Je me sens chez moi à Saint-Denis, quand y’a plein de monde sur les quais Je me sens chez moi à Belleville ou dans le métro New-yorkais Pourtant j’ai bien conscience qu’il faut être sacrément taré Pour aimer dormir coincé dans 35 mètres carrés Mais j’ai des explications, y’a tout mon passé dans ce bordel Et face à cette folie, j’embarque mon futur à bord d’elle A bord de cette pagaille qui m’égaye depuis toujours C’est beau une ville la nuit, c’est chaud une ville le jourMoi dans toute cette cohue je promène ma nonchalance Je me ballade au ralenti et je souris à la chance D’être ce que je suis, d’être serein, d’éviter les coups de surinD’être sur un ou deux bons coups pour que demain sente pas le purin Je suis un enfant de la ville donc un fruit de mon époque Je vois des styles qui défilent, enfants du melting-pot Je suis un enfant tranquille avec les poches pleines d’espoir Je suis un enfant de la ville, ce n’est que le début de l’histoire" (© Grand Corps Malade, 2005)
Je dors sur mes 2 oreilles "J’ai constaté que la douleur était une bonne source d’inspiration Et que les zones d’ombre du passé montrent au stylo la direction La colère et la galère sont des sentiments productifs Qui donnent des thèmes puissants, quoi qu’un peu trop répétitifs A croire qu’il est plus facile de livrer nos peines et nos cris Et qu’en un battement de cils un texte triste est écrit On se laisse aller sur le papier et on emploie trop de métaphores Pourtant je t’ai déjà dit que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts C’est pour ça qu’aujourd’hui j’ai décidé de changer de thème D’embrasser le premier connard venu pour lui dire je t’aime Des lyrics pleins de vie avec des rimes pleines d’envie Je vois, je veux, je vis, je vais, je viens, je suis ravi C’est peut-être une texte trop candide mais il est plein de sincérité Je l’ai écrit avec une copine, elle s’appelle Sérénité Toi tu dis que la vie est dure et au fond de moi je pense pareil Mais je garde les idées pures et je dors sur mes 2 oreilles Evidemment on marche sur un fil, chaque destin est bancal Et l’existence est fragile comme une vertèbre cervicale On t’a pas vraiment menti, c’est vrai que parfois tu vas saigner Mais dans chaque putain de vie, y’a tellement de choses à gagner J’aime entendre, raconter, j’aime montrer et j’aime voir J’aime apprendre, partager, tant qu’y a de l’échange y’a de l’espoir J’aime les gens, j’aime le vent, c’est comme ça je joue pas un rôle J’ai envie, j’ai chaud, j’ai soif, j’ai hâte, j’ai faim et j’ai la gaule J’espère que tu me suis, dans ce que je dis y’a rien de tendancieux Quand je ferme les yeux, c’est pour mieux ouvrir les cieux C’est pas une religion, c’est juste un état d’esprit Y’a tellement de choses à faire et ça maintenant je l’ai compris Chaque petit moment banal, je suis capable d’en profiter Dans la vie j’ai tellement de kifs que je pourrai pas tous les citer Moi en été je me sens vivre, mais en hiver c’est pareil J’ai tout le temps l’œil du tigre, et je dors sur mes 2 oreilles C’est pas moi le plus chanceux mais je me sens pas le plus à plaindre Et j’ai compris les règles du jeu, ma vie c’est moi qui vais la peindre Alors je vais y mettre le feu en ajoutant plein de couleurs Moi quand je regarde par la fenêtre je vois que le béton est en fleur J’ai envie d’être au cœur de la ville et envie d’être au bord de la mer De voir le delta du Nil et j’ai envie d’embrasser ma mère J’ai envie d’être avec les miens et j’ai envie de faire des rencontres J’ai les moyens de me sentir bien et ça maintenant je m’en rends compte Je voulais pas écrire un texte « petite maison dans la prairie » Mais j’étais de bonne humeur et même mon stylo m’a souri Et puis je me suis demandé si j’avais le droit de pas être rebelle D’écrire un texte de slam pour affirmer que la vie est belleSi tu me chambres je m’en bats les reins, parfois je me sens inattaquableParce que je suis vraiment serein et je suis pas prêt de péter un câbleLa vie c’est gratuit je vais me resservir et tu devrais faire pareilMoi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreillesLa vie c’est gratuit je vais me resservir et ce sera toujours pareil Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreilles" (© Grand Corps Malade, 2005)
Il a fait nuit toute la journée "Dîtes moi d’où vient ce phénomène qui mène tout droit à l’impasse Qu’est-ce qui se passe, je vois plus les traces, je reconnais plus mon espace Espacez-vous, écartez-vous, dîtes moi où est la lumière J’ai besoin d’aide encore une fois et ce sera pas la dernière Je ne vois plus où je mets les pieds, ne me dîtes pas que c’est normalTout ce que je respire est inquiet, je sais plus ce qu’est bien et ce qu’est malC’est la pénombre qui règne comme si le soleil était mort-né Messieurs Dames aujourd’hui, il a fait nuit toute la journée Je n’ai pas senti de chaleur s’épanouir au-dessus de nos têtes Je n’ai vu aucune lueur venir frapper à nos fenêtres Je ne sais pas si je dois attendre que la nuit se lève ou que le jour tombe Mais depuis 24 heures, il fait nuit comme dans une tombe Je vois plus les oiseaux s’envoler, tous ces petits trucs qui m’émerveillent Je sens plus les nuages s’enrouler, le soleil a perdu son réveil Si ça se trouve c’est grave la terre s’est peut-être arrêtée de tourner Messieurs Dames aujourd’hui, il a fait nuit toute la journée Pourtant les gens autour de moi n’ont pas l’air d’être étonnés Comment ça se fait, réagissez mais arrêtez de déconner Suis-je le seul à me rendre compte de la hauteur du danger La lune nous nargue en plein midi ça n’a pas l’air de vous déranger Est-ce que ça se passe vraiment ou est-ce seulement dans mon cerveau Tout ça me paraît bien réel mais je ne sais plus ce que ça vaut Est-ce un voile devant mes yeux, est-ce qu’il fait nuit dans ma tête J’ai l’impression que le monde est vieux et qu’y a que moi que ça inquiète Est-ce le prix du quotidien et le poids de la lassitude Il a fait nuit toute la journée mais ce n’est plus une certitude Peut-être que tout va bien et que l’instant n’a rien de fatal Et qu’il y a simplement un peu trop de poussière dans mon mental Maintenant il faut que je me reprenne et que j’arrête mes histoires J’attends que le soleil se lève à nouveau dans mon espoir Mais je n’oublie pas qu’il est possible que ce soit l’hiver toute l’année Comme il se peut que ce jour là, il ait fait nuit toute la journée Le poète est un grand mytho qui s’invente des thèmes Pour faire rire, pour faire pleurer, pour qu’on lui dise je t’aime Pour un bon mot il est prêt à tout, le poète est un malade Ne le croyez pas surtout, il ne raconte que des salades Moi je me prends pour un poète parce que je rappe sans instru Il a fait nuit toute la journée, j’espère que vous ne m’avez pas cru Ce n’est qu’un thème de plus pour mentir impunément Je pense donc je suis, j’écris donc je mens Y’a plus de repères dans mes histoires et tout ce que je dis peut être factice Dans mon prochain texte, je vous ferai croire que je courre plus vite que Carl Lewis Mais attention, soyez prudents, car si jamais vous m’applaudissez C’est que ça vous plaît quand je mens… donc je vais sûrement recommencer" (© Grand Corps Malade, 2005)
C'est quoi le slam ? Il y a évidemment autant de définitions du slam qu’il y a de slameurs et de spectateurs des scènes slam. Pourtant il existe, paraît-il, quelques règles, quelques codes : les textes doivent être dits a capella ("sinon c’est plus du slam" ?) les textes ne doivent pas excéder 3 minutes (oui mais quand même des fois, c’est 5 minutes…) dans les scènes ouvertes, c’est "un texte dit = un verre offert" (sauf quand le patron du bar n’est pas d’accord…) Bref, loin de toutes ces incertaines certitudes, le slam c’est avant tout une bouche qui donne et des oreilles qui prennent. C’est le moyen le plus facile de partager un texte, donc de partager des émotions et l'envie de jouer avec des mots. Le slam est peut-être un art, le slam est peut-être un mouvement, le slam est sûrement un Moment… Un moment d’écoute, un moment de tolérance, un moment de rencontres, un moment de partage. enfin bon, moi je dis ça…Grand Corps Malade
C’est quoi, c’est qui, ces mecs chelous qui viennent pour raconter leur vie C’est elle, c’est lui, c’est moi, c’est nous, on vient même si t’as pas envie Mais si t’écoutes un tout petit bout, p’t-être bien que t’en sortiras ravi Et ça c’est important pour nous, c’est grâce à ça qu’on se sent en vie J’aime ces attaques un peu surprise, c’est un attentat verbal On a faim de se faire entendre, moi j’ai l’appétit cannibale Certains diront que c’est un peu naze et d’autres que c’est franchement d’la balleQuoi qu’il se passe on poursuivra mais crois pas que ton avis m’est égal Capable de faire irruption dans des endroits inattendus Dans des bars et des théâtres, tu nous a déjà entendus Mais on a déboulé aussi dans des collèges, dans des lycées Dans des squares et dans la rue, on a posé, toi-même tu sais Le principe est clair : lâcher des textes là ou et quand tu t’yattends pas Claquer des mots un peu partout et que ça pète comme un attentat Dans des salles ou en plein air, laisser des traces, faire des ravages Va demander au 129H ce qu’on appelle le slam sauvage On pose des textes énervés, ou de geon-pi sentimental On aborde un peu tous les thêmes avec ou sans instrumentalMentalement prêt à proposer partout un intermède vocal Une interruption sonore, un homicide amical Si je vois de l’écoute dans tes yeux, je voudrai te dire merci Et tu pourras me croiser partout sauf sur la scène de Bercy J’ai des paroles pour te réveiller et j’en ai pour te bercer Je te les offre sous les projecteurs ou dans le RER C Le plaisir de capter des regards un peu destabilisés Qui se disent ceux-là, ils ont pas peur de se ridiculiser Le plaisir de capter des regards parfois remplis d’émotion Dans ces cas là, on sait qu’on a passé le test avec mention On prend la parole à l’apéro et on la prend au dessert Mais si les plus sceptiques nous disent "mais à quoi ça sert ?" A pas grand chose c’est vrai, j’avoue, si ce n’est à partager Des bons mots, des bons moments et des lyrics enragés C’est un poème, c’est une chanson, c’est du rap ou du slam Ferait tellement plaisir qu’après ce texte tu t’enflammes Appelle ça un ego-trip ou appelle ça du freestyle On est solide comme de la brique et fragile comme du cristal Les mots sont nos alliés, on les aime comme maître Capello Puis on les laisse s’envoler en musique ou a capella Et comme des flèches ils tracent, lancés par nos cordes vocales Puis on les entend résonner comme une bombe dans un bocalOn arrive comme un accident dans des endroits insolites Tu nous verras souvent en groupe, on vient rarement en soliste Et même si tu te sens à l’abris, il faut jamais que tu t’emballes Tu peux subir à tout moment, un attentat verbal Maintenant tu sais qui c’est, ces mecs chelous qui viennent pour raconter leur vie C’est elle, c’est lui, c’est moi, c’est nous, on vient même si t’as pas envie Mais si t’écoutes un tout petit bout, p’t-être bien que t’en sortiras ravi Et ça c’est important pour nous, c’est grâce à ça qu’on se sent en vie
Enfant de la Ville "J’avoue que c’est bon de se barrer à la mer ou à la campagne Quand tu ressens ce besoin, quand ton envie de verdure t’accompagne Nouvelles couleurs, nouvelles odeurs, ça rend les sens euphoriques Respirer un air meilleur ça change de mon bout de périphérique Est-ce que t’as déjà bien écouté le bruit du vent dans la forêt Est-ce que t’as déjà marché pieds nus dans l’herbe haute, je voudrais Surtout pas représenter l’écolo relou à 4 centimes Mais la nature nourrit l’homme et rien que pour ça faut qu’on l’estime Donc la nature je la respecte, c’est peut-être pour ça que j’écris en vers ?Mais c’est tout sauf mon ambiance, j’appartiens à un autre univers Si la campagne est côté face, je suis un produit du côté pile ?Là où les apparts s’empilent, je suis enfant de la ville Je sens le cœur de la ville qui cogne dans ma poitrine J’entends les sirènes qui résonnent mais est-ce vraiment un crime ?D’aimer le murmure de la rue et l’odeur de l’essence J’ai besoin de cette atmosphère pour développer mes sens Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruit J’aime la foule quand ça grouille, j’aime les rires et les cris J’écris mon envie de croiser du mouvement et des visages Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages ?Je trempe ma plume dans l’asphalte, il est peut-être pas trop tard ?Pour voir un brin de poésie même sur nos bouts de trottoirs Le bitume est un shaker où tous les passants se mélangent Je ressens ça à chaque heure et jusqu’au bout de mes phalanges Je dis pas que le béton c’est beau, je dis que le béton c’est brut Ca sent le vrai, l’authentique, peut-être que c’est ça le truc Quand on le regarde dans les yeux, on voit bien que s’y reflètent nos vies Et on comprend que slam et hip-hop ne pouvaient naître qu’ici Difficile de traduire ce caractère d’urgence Qui se dégage et qu’on vit comme une accoutumance Besoin de cette agitation qui nous est bien familière Je t’offre une invitation pour cette grande fourmilière J’suis allé à New York, je me suis senti dans mon bain Ce carrefour des cultures est un dictionnaire urbain J’ai l’amour de ce désordre et je ris quand les gens se ruent Comme à l’angle de Broadway et de la 42ème rue Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruitJ’aime la foule quand ça grouille, j’aime les rires et les cris J’écris mon envie de croiser du mouvement et des visages Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages Je me sens chez moi à Saint-Denis, quand y’a plein de monde sur les quais Je me sens chez moi à Belleville ou dans le métro New-yorkais Pourtant j’ai bien conscience qu’il faut être sacrément taré Pour aimer dormir coincé dans 35 mètres carrés Mais j’ai des explications, y’a tout mon passé dans ce bordel Et face à cette folie, j’embarque mon futur à bord d’elle A bord de cette pagaille qui m’égaye depuis toujours C’est beau une ville la nuit, c’est chaud une ville le jourMoi dans toute cette cohue je promène ma nonchalance Je me ballade au ralenti et je souris à la chance D’être ce que je suis, d’être serein, d’éviter les coups de surinD’être sur un ou deux bons coups pour que demain sente pas le purin Je suis un enfant de la ville donc un fruit de mon époque Je vois des styles qui défilent, enfants du melting-pot Je suis un enfant tranquille avec les poches pleines d’espoir Je suis un enfant de la ville, ce n’est que le début de l’histoire" (© Grand Corps Malade, 2005)
Je dors sur mes 2 oreilles "J’ai constaté que la douleur était une bonne source d’inspiration Et que les zones d’ombre du passé montrent au stylo la direction La colère et la galère sont des sentiments productifs Qui donnent des thèmes puissants, quoi qu’un peu trop répétitifs A croire qu’il est plus facile de livrer nos peines et nos cris Et qu’en un battement de cils un texte triste est écrit On se laisse aller sur le papier et on emploie trop de métaphores Pourtant je t’ai déjà dit que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts C’est pour ça qu’aujourd’hui j’ai décidé de changer de thème D’embrasser le premier connard venu pour lui dire je t’aime Des lyrics pleins de vie avec des rimes pleines d’envie Je vois, je veux, je vis, je vais, je viens, je suis ravi C’est peut-être une texte trop candide mais il est plein de sincérité Je l’ai écrit avec une copine, elle s’appelle Sérénité Toi tu dis que la vie est dure et au fond de moi je pense pareil Mais je garde les idées pures et je dors sur mes 2 oreilles Evidemment on marche sur un fil, chaque destin est bancal Et l’existence est fragile comme une vertèbre cervicale On t’a pas vraiment menti, c’est vrai que parfois tu vas saigner Mais dans chaque putain de vie, y’a tellement de choses à gagner J’aime entendre, raconter, j’aime montrer et j’aime voir J’aime apprendre, partager, tant qu’y a de l’échange y’a de l’espoir J’aime les gens, j’aime le vent, c’est comme ça je joue pas un rôle J’ai envie, j’ai chaud, j’ai soif, j’ai hâte, j’ai faim et j’ai la gaule J’espère que tu me suis, dans ce que je dis y’a rien de tendancieux Quand je ferme les yeux, c’est pour mieux ouvrir les cieux C’est pas une religion, c’est juste un état d’esprit Y’a tellement de choses à faire et ça maintenant je l’ai compris Chaque petit moment banal, je suis capable d’en profiter Dans la vie j’ai tellement de kifs que je pourrai pas tous les citer Moi en été je me sens vivre, mais en hiver c’est pareil J’ai tout le temps l’œil du tigre, et je dors sur mes 2 oreilles C’est pas moi le plus chanceux mais je me sens pas le plus à plaindre Et j’ai compris les règles du jeu, ma vie c’est moi qui vais la peindre Alors je vais y mettre le feu en ajoutant plein de couleurs Moi quand je regarde par la fenêtre je vois que le béton est en fleur J’ai envie d’être au cœur de la ville et envie d’être au bord de la mer De voir le delta du Nil et j’ai envie d’embrasser ma mère J’ai envie d’être avec les miens et j’ai envie de faire des rencontres J’ai les moyens de me sentir bien et ça maintenant je m’en rends compte Je voulais pas écrire un texte « petite maison dans la prairie » Mais j’étais de bonne humeur et même mon stylo m’a souri Et puis je me suis demandé si j’avais le droit de pas être rebelle D’écrire un texte de slam pour affirmer que la vie est belleSi tu me chambres je m’en bats les reins, parfois je me sens inattaquableParce que je suis vraiment serein et je suis pas prêt de péter un câbleLa vie c’est gratuit je vais me resservir et tu devrais faire pareilMoi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreillesLa vie c’est gratuit je vais me resservir et ce sera toujours pareil Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreilles" (© Grand Corps Malade, 2005)
Il a fait nuit toute la journée "Dîtes moi d’où vient ce phénomène qui mène tout droit à l’impasse Qu’est-ce qui se passe, je vois plus les traces, je reconnais plus mon espace Espacez-vous, écartez-vous, dîtes moi où est la lumière J’ai besoin d’aide encore une fois et ce sera pas la dernière Je ne vois plus où je mets les pieds, ne me dîtes pas que c’est normalTout ce que je respire est inquiet, je sais plus ce qu’est bien et ce qu’est malC’est la pénombre qui règne comme si le soleil était mort-né Messieurs Dames aujourd’hui, il a fait nuit toute la journée Je n’ai pas senti de chaleur s’épanouir au-dessus de nos têtes Je n’ai vu aucune lueur venir frapper à nos fenêtres Je ne sais pas si je dois attendre que la nuit se lève ou que le jour tombe Mais depuis 24 heures, il fait nuit comme dans une tombe Je vois plus les oiseaux s’envoler, tous ces petits trucs qui m’émerveillent Je sens plus les nuages s’enrouler, le soleil a perdu son réveil Si ça se trouve c’est grave la terre s’est peut-être arrêtée de tourner Messieurs Dames aujourd’hui, il a fait nuit toute la journée Pourtant les gens autour de moi n’ont pas l’air d’être étonnés Comment ça se fait, réagissez mais arrêtez de déconner Suis-je le seul à me rendre compte de la hauteur du danger La lune nous nargue en plein midi ça n’a pas l’air de vous déranger Est-ce que ça se passe vraiment ou est-ce seulement dans mon cerveau Tout ça me paraît bien réel mais je ne sais plus ce que ça vaut Est-ce un voile devant mes yeux, est-ce qu’il fait nuit dans ma tête J’ai l’impression que le monde est vieux et qu’y a que moi que ça inquiète Est-ce le prix du quotidien et le poids de la lassitude Il a fait nuit toute la journée mais ce n’est plus une certitude Peut-être que tout va bien et que l’instant n’a rien de fatal Et qu’il y a simplement un peu trop de poussière dans mon mental Maintenant il faut que je me reprenne et que j’arrête mes histoires J’attends que le soleil se lève à nouveau dans mon espoir Mais je n’oublie pas qu’il est possible que ce soit l’hiver toute l’année Comme il se peut que ce jour là, il ait fait nuit toute la journée Le poète est un grand mytho qui s’invente des thèmes Pour faire rire, pour faire pleurer, pour qu’on lui dise je t’aime Pour un bon mot il est prêt à tout, le poète est un malade Ne le croyez pas surtout, il ne raconte que des salades Moi je me prends pour un poète parce que je rappe sans instru Il a fait nuit toute la journée, j’espère que vous ne m’avez pas cru Ce n’est qu’un thème de plus pour mentir impunément Je pense donc je suis, j’écris donc je mens Y’a plus de repères dans mes histoires et tout ce que je dis peut être factice Dans mon prochain texte, je vous ferai croire que je courre plus vite que Carl Lewis Mais attention, soyez prudents, car si jamais vous m’applaudissez C’est que ça vous plaît quand je mens… donc je vais sûrement recommencer" (© Grand Corps Malade, 2005)
Michael-blanc.com
"Michaël Blanc est né en 1973 à Bonneville ville de la Haute-Savoie, un département connu pour ses stations de ski dans l'Est de la France. Sa famille est établie depuis longtemps dans la région, son père est un menuisier qui s'occupe de la petite entreprise familiale qui date du temps du grand-père de Michaël. Sa mère travaillait dans des tâches administratives et de secrétariat. Il a reçu une bonne formation ayant abouti au certificat de qualification professionnelle à la prestigieuse école hôtelière de Chambéry (Haute-Savoie). Il travailla comme cuisinier dans différents restaurants et hôtels de France, Suisse et Belgique pendant quelque temps. Il décide ensuite de visiter des pays d'outremer. Après un séjour en Guadaloupe, il voyage en Inde et finit pour rester à Bali, en Indonésie, où il travaille surtout dans un chantier naval tout en aidant son amie, qu'il a rencontré sur place, dans le petit commerce de vêtements qu'elle possède à Kuta, Bali. C'est pour l'achat de marchandises destinées à ce commerce qu'il entreprend des voyages en Inde. En 1999, le 27th décembre, Michaël arrive à l'aéroport international de Bali venant d'Inde. Dans ses bagages, en plus de ses effets personnels, il transporte un équipement complet de plongé sous-marine que lui a confié un ami français qu'il avait rencontré à la plage de Goma, en Inde. Des douaniers et des membres de la police de l'aéroport l'arrêtent sous l'accusation que les bouteilles d'air comprimé de l'équipement de plongé contiennent une “substance illicite”, en fait, 3800 grammes de haschich. Les circonstances de l'interpellation en absence de tout témoin indépendant, sans interprétation ou traduction, l'ouverture des bouteilles hors de la présence de l'accusé et le fait qu'il ait plaidé dès ce moment son innocence font que son inculpation apparaisse très irrégulière d'après les normes occidentales. Il a été emprisonné pendant l'instruction de son cas et il n'a informé complètement sa famille de la gravité de son cas que vers la fin du mois d'août 2000. Sa mère, Hélène Le Touzey, annula tous ses engagements et s'installa à Bali, où elle se trouve toujours. Le procès de Michaël eu lieu en novembre 2000. Le procureur demanda la peine capitale mais le Tribunal de Denpasar décida le 16 novembre 2000 de le condamner à la détention à perpétuité. Il avait 27 ans à ce moment. La dernière séance de son procès au Tribunal de Denpasar fut enregistrée par la télévision française (TF1). La diffusion des images de cette dernière séance et de sa condamnation à une heure de grande écoute quelques jours plus tard eut un énorme retentissement dans le public français : des milliers de messages de sympathie furent adressés à sa famille et Michaël Blanc devint du jour au lendemain une "cause célèbre" en France. La famille de Michaël, avec la collaboration d'une équipe composée d'avocats locaux (indonésiens) et d'avocats français, n'a pas épargné d'effort pour faire revenir la justice indonésienne sur ce qu'elle considère encore comme un procès biaisé et inéquitable. Voici la chronologie de ces efforts : 27.12.1999 Michaël arrêté à Bali 16.11.2000 Condamnation à perpétuité 08.02.2001 Appel rejeté pendant une session de la Cour d'appel sans convocation de Michaël ou de ses représentants. 15.09.2001 Cassation rejetée par la Cour suprême dans les mêmes conditions : absence de Michaël ou de ses représentants17.11.2001 Demande de grâce présentée par sa mère au nom de Michaël et adressée à Mme Megawati Soekarnoputri, Présidente de la République d'Indonésie. 17.08.2002 Lors du jour de la Fête nationale, 35,524 condamnés ont bénéficié de réductions de peine. Parmi eux, le criminel "Tommy" Suharto (fils cadet de l'ancien dictateur, condamné pour l'assassinat du juge Syafiuddin Kartasasmita) et son partenaire en affaires "Bob" Hasan. Michaël n'a pas bénéficié d'aucune réduction de peine. 06.12.2002 Pour “Idul Fitri” (fin du Ramadan), de nouveau quelques 36,600 prisonniers condamnés ont bénéficié de réductions de peine, parmi lesquels de nouveau "Tommy" Suharto et "Bob" Hasan. Michaël n'a bénéficié d'aucune réduction de peine. 17.08.2003 Une nouvelle fois, un grand nombre de condamnés ont bénéficié de mesures de grâce ou de réduction de peine. Michaël n'en fait toujours pas partie. 26.11.2003 Fitri n'a pas plus apporté de réduction de peine à Michaël. La famille de Michaël et l' Association "Soutien à Michaël Blanc" - ASMB confient encore dans la justice indonésienne. Ils gardent leur confiance aux paroles de l'Ambassadeur d'Indonésie en France, S.E. Adian Silalahi, qui leur rendit visite à Bonneville le 3 août 2001, et qui s'engagea devant les autorités françaises locales et régionales, ainsi que devant la presse et la télévision française, à remettre personnellement à Mme Megawati Soekarnoputri la demande de grâce pour Michaël au nom de la famille et du peuple français. Il exprima aussi à cette occasion la volonté sincère de son gouvernement de trouver une issue heureuse à cette triste histoire qui dessert l'image de l'Indonésie parmi les Français. Oui, ils gardent leur confiance mais ne peuvent pas s'empêcher d'être troublés quand ils lisent chaque jour dans l'édition internationale du grand quotidien indonésien "The Jakarta Post" comment les choses se passent pour d'autres détenus. Il leur est très difficile de ne pas comparer les procès et les peines pour des délits similaires. Et alors ils doutent. Des personnalités de premier plan comme Jacques Chirac, Président français, Bertrand Delanoë, Maire de Paris, Ben Bella, ancien Président de l‘Algérie et ami personnel du Président Soekarno, père of Megawati, se sont adressés à la Présidente Megawati Soekarnoputri pour appuyer la demande en grâce de Michaël Blanc. Sans résultat ni réponse aucune à ce jour. On peut ajouter que la famille et l'Association ont appris, de sources indépendantes, que Michaël est très bien considéré par les autres prisonniers, les gardiens et même le Directeur de la prison de Kerobokan. Sa conduite a été sans reproche et il contribue toujours à améliorer les conditions de vie et le moral de ses codétenus. La famille et l'association de soutien s'efforcent pour découvrir pourquoi Michaël souffre de cet ostracisme et pourquoi les personnalités qui ont pris sa défense n'ont reçu, à ce jour, aucune réponse. Michaël n'a jamais été ni toxicomane ni trafiquant. Il n'a pas de fortune cachée ni de compte en banque et il gagnait à peine de quoi vivre comme beaucoup de jeunes de sa génération. Qu'est-ce qui joue contre lui ? Pourquoi prolonger cette situation qui ne peut qu'envenimer les relations entre l'Indonésie et la France ? Pourquoi le gouvernement indonésien désavoue son propre ambassadeur aux yeux de l'opinion française ? Voilà des questions sans réponse aujourd'hui. Quand je dis que je suis enfermé dans cette prison depuis plus de quatre ans, on s'étonne : "Quoi? Déjà!" J'ai pourtant l'impression d'y être resté toute ma vie... Le temps passe, inexorable, toujours le même. Hier, aujourd'hui, demain n'ont plus de sens. J'aimerais tant m'endormir pour ne me réveiller qu'au jour de ma libération. S'il y en a un, bien sûr ! Je compte les années passées sans savoir celles qu'il me reste à faire. Problème insoluble qui me plonge dans une sorte de léthargie. J'entame ma cinquième année de calvaire et vis sur les nerfs, tourne en rond dans ma cellule, essaie de me souvenir, retrouver des rires, des visages. Tout est flou. C'est tellement loin tout ça. Malgré tout, je m'efforce de garder espoir, m'applique à rester moi-meme. Je le fais pour toutes les personnes qui m'aident, me soutiennent, ma famille, toutes avec moi dans ce combat. Je garde espoir qu'un jour je sortirai de cet enfer et reprendrai goût à la vie. Imaginez : Un coucher de soleil, un ciel etoile... Cela vous parait banal. Merci à vous qui m'apportez un peu de lumière dans ce long tunnel qu'est la prison. Merci. "