vendredi, octobre 14, 2005
3615 code Davinci.
On va en bouffer du templier l’année prochaine avec la sortie sur les écrans du Da vinci code. C'est marrant, car toutes ces œuvres de De Vinci qui suscitent autant d’engouement, et bien je les ai vues au musée de l’académie, qui n’a rien d’un musée, tout au plus une simple et vieille bâtisse en bois, nichée dans un invraisemblable imbroglio de ruelles étroites si nombreuses à Florence. Mais c’est amusant de voir la fameuse scène qui porte à confusion. De voir également le célèbre "uomo" dans le cercle (la pub Manpower quoi !) en vrai. Curieuse impression (la même que façe à la Joconde ou façe à Guernica). Beaucoup d’œuvres de Da Vinci (ça fait plus chic que De Vinci) mais aussi des Giacometti, de Botticelli (le printemps repris dans pas mal de comics), des Modigliani etc…Texte à suivre, pas mal pour tous ceux qui ont lu le bouquin, pour les autres : circulez ! "L'ordre religieux et militaire du Temple de Jérusalem marqua l'histoire de l'Europe et de l'Orient aux XIIe et XIIIe siècles. Cependant, si son ascension fut spectaculaire, sa chute fut brutale et tragique. Les héros des croisades, à la fois moines et soldats, agriculteurs et architectes, banquiers et diplomates furent écrasés comme hérétiques et criminels. Est-ce leur puissance orgueilleuse ou leurs secrets qu'ils préservaient qui causa leur perte ? Après la fondation du royaume chrétien de Jérusalem par Godefroy de Bouillon et ses croisés, 9 chevaliers français décidèrent de s'installer, en 1118, en terre sainte dans le but de créer un ordre à la fois monastique et militaire. Devant le patriarche chrétien de Jérusalem, les neuf firent vœux de chasteté, pauvreté et obéissance. Voila qui fit d'eux des religieux bien qu'ils n'en avaient pas l'habit. Etant des soldats, ils s'occupèrent de la sécurité des routes menant à Jérusalem. L'ordre s'agrandit rapidement et parmi les 9 fondateurs Hugues de Payns fut élu chef. 10 années après la fondation on pouvait déjà compter 300 chevaliers du Temple commandant une milice de trois mille hommes. Il faut noter que parmi eux il n'était pas rare de trouver des excommuniés désireux de se réhabiliter ou de se faire oublier. Vivant exclusivement de dons, on leur donna le nom de "pauvres chevaliers du Christ". Ce furent les Cisterciens qui guidèrent les premiers pas de l'ordre du Temple et notamment le soutien accordé par leur chef saint Bernard que l'on surnommait l'"arbitre des rois et des papes "tant son influence était grande. Il permit à l'ordre du Temple d'obtenir la reconnaissance officielle par le pape Honorius II. La tenue des chevaliers devint alors un blanc manteau frappé d'une croix rouge sur le cœur. Il existe de nos jours encore 3 exemplaires de la règle des Templiers dans lesquels l'organisation hiérarchique y est décrite en détail. La confrérie était très fermée et seules les personnes nobles de naissance pouvaient accéder au pouvoir. Tous les membres de l'ordre étaient liés à la règle, à leur tête se trouvait le Grand Maître siégeant à Jérusalem. Le Grand Maître ne possédait cependant pas les pleins pouvoirs et les décisions étaient prises avec le chapitre (l'assemblée). En dessous du grand maître il y avait le sénéchal, l'assistant du Grand Maître, le maréchal, le chef de guerre, le commandeur, le trésorier de la communauté. La règle était souple sur certains points. Dans certains cas il était possible aux hommes mariés de faire partie de l'ordre et il était même déconseillé de pratiquer l'abstinence absolue qui eût rendu les chevaliers inaptes au combat. Mais la règle assurait à l'ordre de nombreux privilèges : en effet, il était exempt d'impôt mais pouvait en percevoir. Il pouvait rendre sa propre justice dans ses possessions tout en possédant l'immunité judiciaire. Il possédait son propre clergé et les évêques n'avaient aucune autorité sur eux. Seul le pape a une autorité supérieure au Grand Maître. Voilà les dispositions exceptionnelles qui permirent aux Templiers d'acquérir une formidable puissance en Orient, puissance qui s'étendit ensuite à l'Europe. Deux autres ordres à la fois religieux et militaires sont nés des suites des croisades. Le principal rival des Templiers était l'Ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ou Hospitaliers, qui existent toujours de nos jours sous le nom de l'Ordre de Malte. Créé en 1100, il se consacra dans ses débuts à soigner les pèlerins malades. Mais, tout comme les Templiers, les Hospitaliers se dotèrent d'une armée. Au combat, les chevaliers Templiers en manteau blanc à croix rouge combattaient aux cotés des chevaliers Hospitaliers en manteau noir à croix blanche. Mais il n'était pas rare de voir les deux ordres se concurrençer à qui prendrait le premier une ville, soit pour l'honneur, soit pour le butin. Le second ordre entrant aussi en concurrence était celui des chevaliers Teutoniques. Ordre fondé en 1190 et qui était composé exclusivement d'allemands habillés en manteau blanc frappé d'une croix noire. Dès sa fondation, l'ordre du Temple avait bénéficié de nombreuses donations : il y eut d'abord celles des nobles qui, ayant revêtu le blanc manteau et fait vœu de pauvreté, lui apportèrent tout ou partie de leurs biens. Puis ce sont les princes et les rois qui lui offrirent des fiefs ou d'importantes sommes d'argents en récompense de ses services. Ainsi, régulièrement les Templiers se voyaient octroyer d'imposantes richesses comme des châteaux, des trésors, des villes et même des royaumes entiers. Tous les plus grands nobles, allant jusqu'aux rois d'Angleterre et de France, donnaient aux Templiers. Les Templiers savaient très bien gérer leurs richesses et les administrateurs de l'ordre faisaient fructifier leurs biens. En effet, on peut dire que les Templiers ont inventé le métier de banquier et avaient créé, en plein Moyen Âge, un système bancaire perfectionné où il était possible de réaliser la plupart des opérations modernes: ouverture de compte, avances, cautions, consignations, transfert internationaux de fonds … Leurs principaux clients étaient des riches marchands qui commerçaient avec l'Asie. Puis, ceux que l'on nommait les "pauvres chevaliers du Christ" se verront confier par les rois de France et d'Angleterre la garde et l'administration du trésor public, par les papes la gestion du denier de saint Pierre et celle des fonds destinés à financer les croisades. On estime que les revenus annuels moyens des Templiers s'élevaient au XIIIe siècle à 112 millions de livres, c'est-à-dire à peu près 15 milliards d'euros actuels. On disait qu'ils pratiquaient l'alchimie et qu'ils avaient trouvé la pierre philosophale permettant de fabriquer de l'or. On est presque sûr de nos jours que les Templiers pratiquaient l'alchimie, art que l'on disait à la fois science et magie. La perte de Jérusalem inaugura le lent déclin de l'entreprise chrétienne en Orient, malgré les rares victoires comme la prise de Saint Jean d'Acre en 1191. En 1229 les croisés réussirent à convaincre le sultan de leur rendre la ville sainte pour 10 ans. Mais en 1244 les turcs chassèrent les occupants de Jérusalem après l'avoir dévasté. Dans les années qui suivirent, les chrétiens perdirent petit à petit leurs possessions et en 1291, soit un siècle après sa prise, le sultan égyptien les chassa de la ville de Saint Jean d'Acre. L'épopée militaire des Templiers s'acheva ici. Le grand maître élut domicile dans le Temple de Paris qui devint le chef-lieu de l'ordre. Le 13 octobre 1307 à l'aube, les baillis et sénéchaux du roi de France, Philippe IV, ouvrent les lettres closes que le Conseil royal leur a fait parvenir quelques jours avant et qui leur donnent l'ordre d'arrêter tous les Templiers vivant dans le royaume. Malgré les protestations, de moins en moins convaincues, du pape Clément V, qui voudrait se saisir de l'affaire, les agents du roi, menés par Guillaume de Nogaret, obtiennent par la torture les aveux qu'ils souhaitent obtenir : corruption de l'ordre, hérésie, reniement du Christ... Il faut déconsidérer le Temple pour forcer le pape à le dissoudre. En 1310, le roi fit brûler vifs 54 Templiers comme relaps et 36 autres moururent sous la torture. Le pape, cédant à ces pressions, prononça la dissolution de l'ordre le 3 avril 1312. Les biens de l'ordre sont dévolus aux Hospitaliers, partout en Europe, sauf en Espagne, où un nouvel ordre est créé pour recueillir l'héritage. Le 18 mars 1314, le maître du Temple Jacques de Molay et l'un de ses compagnons montent sur le bûcher à Paris. Il semble qu'il faille lier la disparition des Templiers à la politique antipontificale de Philippe le Bel. Les accusations portées contre l'ordre ne tiennent pas. Mais il était impopulaire, à cause de sa richesse ; on lui reprochait l'échec de la croisade, ce qui est bien exagéré. Les Hospitaliers, grâce à leurs activités charitables, échappaient en partie à ces reproches. Aussi était-il tentant de profiter de cette impopularité pour charger le Temple et se présenter en défenseur intraitable de la foi face à un pape hésitant. Une autre raison peut expliquer le drame : l'orgueil du Temple était connu ; son indépendance à l'égard de la royauté de Jérusalem aussi. Un historien italien contemporain affirme que Jacques de Molay, le dernier grand maître de l'ordre, dit sur son bûcher : - "Clément et toi, Philippe, traîtres à la foi donnée, je vous assigne tous deux au tribunal de Dieu ! Toi, Clément, à quarante jours, et toi, Philippe, dans l'année."Quoi qu'il en soit, le pape Clément V mourut de maladie un mois plus tard, le 20 avril 1314 à l'âge de 49 ans, et le roi Philippe le Bel périt victime d'un accident de chasse la même année, le 29 novembre, à Fontainebleau, à l'âge de 46 ans. La torture ne suffit pas à expliquer le caractère contradictoire des déclarations faites par les Templiers lors de leur procès. Dans certains pays, où les souverains étaient favorables au Temple tel que l'Angleterre et le Portugal, les templiers ne furent pas torturés. Cependant il y eut dans ces pays des templiers qui reconnurent l'existence de rites étranges. Ce que montre ces contradictions, c'est qu'il existait, semble-t-il, au sein de l'ordre du Temple des pratiques, une doctrine et peut être même une hiérarchie secrète dont on ne donnait connaissance qu'à certains frères triés sur le volet. Selon cette doctrine, qui avait court bien avant les Templiers (en ancienne Egypte par exemple), le nombre est le principe de l'être sur les plans divin, naturel et humain. Cette vision était en honneur chez les Templiers. Dés le départ, ils se sont placés sous le signe du nombre 3, symbole du mystère de la Trinité, qui au carré donne 9, nombre de l'accomplissement. Les fondateurs de l'ordre étaient au nombre de 9, ils se vêtirent de leurs habits religieux au bout de 9 années et le nombre de leur province fut fixé à 9. Les rites de la réception officielle se répétaient 3 fois et pendant la réception secrète, on exigeait un triple reniement du christ et un triple crachat sur la croix. Lors de leur procès, les Templiers choisirent 9 des leurs pour présenter la défense de l'ordre. Ainsi, jusqu'à leur chute, le Temple fut fidèle au mystère et au symbolisme des nombres. On peut aussi remarquer que le triangle reparaît dans de nombreuses figures laissées par les Templiers. L'influence du nombre 3 se voyait beaucoup sur le mode de vie des Templiers : - Les chevaliers prenaient 3 repas par jour, mangeaient de la viande 3 fois par semaine et observaient 3 jeûnes chaque année.- Ils communiaient 3 fois par an au cours de 3 adorations de la Croix. - Dans chaque commanderie de l'ordre, l'aumône se faisait 3 fois par semaine - Chaque Templier avait 3 chevaux.- Les coupables jetés au cachot étaient flagellés par 3 reprises.- Un Templier devait subir 3 fois l'assaut de son adversaire avant de riposter. Le triangle équilatéral (3 cotés de même longueur) était un signe adopté par les templiers que l'on retrouve régulièrement dans l'architecture des bâtiments construit par les adeptes de l'ordre du Temple. Pour en citer un d'entre eux, l'église de la rotonde du Temple de Paris, la " maison cheftaine " de l'ordre, est engendrée par deux triangles équilatéraux de sens opposé formant une étoile a six branches. Lavisse, un célèbre historien, affirmait au début du XXe siècle que " la règle n'existait qu'à un petit nombre d'exemplaires et sa lecture était réservée aux seuls dignitaires, beaucoup de templiers n'en avaient jamais eu connaissance. " Pourtant, il semble étrange que les supérieurs de l'ordre aient fait un si grand mystère de cette règle officielle d'une parfaite orthodoxie catholique. Lors du procès, plusieurs Templiers mentionnèrent l'existence d'une seconde règle, tenue secrète. Le Templier Gaucerand de Montpezat, ancêtre de l'actuel prince consort de Danemark, alla jusqu'à dire : " Nous avons trois articles que nul ne connaîtra jamais, hormis Dieu, le diable et les maîtres. " L'apparition de cette règle secrète au sein de l'ordre reste un mystère. Elle n'existait pas à ses débuts. La police de Philippe le Bel ne réussit jamais à mettre la main sur le texte de la règle secrète. En 1780, l'évêque se Copenhague, Frédéric Munter, le découvrit dans les archives du Vatican. Il en prit copie, mais tous ses documents lui furent dérobés. Au siècle suivant, l'érudit allemand Mertzdorff fut convaincu de l'avoir retrouvé à Hambourg, dans les archives d'une loge maçonnique, et le publia en 1877. Selon ce document, il y aurait eu au sein de l'ordre du Temple trois degrés d'initiation : les simples frères, les élus et, au sommet, les consolés. Quant à la doctrine exposée, elle s'apparente à celle des cathares. Ce pendant, rien ne prouve la validité de ces document, et si tout nous indique que les Templiers eurent une règle secrète, nous ne savons rien de certain sur son contenu. L'idolâtrie fut l'un des principaux chefs d'accusation portés contre les Templiers. Ils auraient idolâtré la représentation d'un être dans un culte plus ou moins démoniaque, en tous cas non chrétien. Le nom de Baphomet n'a jamais été prononcé que ce soit par les Templiers ou leurs accusateurs, seulement l'adjectif baphométique fut entendu a l'époque. L'origine de ce nom serait une déformation du nom du prophète Mahomet, soit en provençal, soit en langue d'Oc, ou du moins une langue latine. Alors que la plupart des Templiers déclarèrent nier la connaissance de cette idole, Gaucerand de Montpezat révéla son existence lors du procès en disant avoir adoré une " image baphométique ". Les descriptions fournies par les Templiers étaient toutes contradictoires. Ils parlèrent de tête rouge ou noire, en bois ou en métal précieux, tête d'homme à grande barbe, tête a deux ou trois faces. Le Templier Raoul de Gisy déclara : " C'était une méchante chose, ressemblant à un démon ; ayant jeté les yeux sur cette tête, j'en fus à ce point épouvanté que je ne savais plus où j'étais. " De ces descriptions contradictoires, certains historiens ont conclu qu'on avait fait dire aux Templiers n'importe quoi et que la fameuse tête n'était qu'une invention des accusateurs. Le mystère du Baphomet reste toujours irrésolu de nos jours. Les Templiers étaient passaient maîtres dans l'art de la cryptographie. Au cours dur procès, le percepteur du Temple de Nemours révéla ainsi qu'il avait " instruit plus de 400 frères dans les écritures secrètes. Ils l'utilisaient pour protéger le secret de leurs nombreuses opérations commerciales et bancaires et aussi en signe de reconnaissance. Sur les trois exemplaires qui ont été conservés de la règle officielle du Temple figurent les lettres d'un alphabet secret. Celui-ci a été déchiffré par Charles Maillard de Chambure et J.-H. Probst-Biraben. La clé de cet alphabet est un bijou que portaient les dignitaires et qui figure dans les armoiries de l'ordre du Temple. Inutile de rentrer dans les détails concernant la technique employée pat les Templiers, le schéma ci-dessous vous sera plus parlant. Le trésor des templiers. Le rapport d'Alain de Pareilles, chef des archers du roi, à Guillaume de Nogaret a été fait par écrit et relate ce qui a été trouvé au Temple de Paris: pratiquement rien ! Le même état a été remis à Enguerrand de Marigny. Les deux documents figurent aux Archives Nationales. Il est intéressant de se tourner vers une déclaration effectuée devant le Pape même, par le Templier Jean de Châlon, du Temple de Nemours, en juin 1308. Ce dernier y déclare que la veille de l'arrestation des Templiers, un cortège comprenant trois chariots recouverts de paille et une cinquantaine de chevaux quittèrent le Temple de Paris sous la conduite de deux Templiers, Hugues de Chalons et, surtout, Gérard de Villers, le précepteur de France. On peut facilement imaginer ces chariots chargés d'archives et d'or, les 50 chevaux étant destinés à remplacer ceux qui étaient épuisés lors d'un long voyage... Par ailleurs, suivant le même but, les navires de l'Ordre, la plus grande armada d'Occident qui mouillait à La Rochelle, leur port d'attache, quittent le port, vers une destination inconnue, très probablement le nord de la France. Lorsque la milice du roi arrive à La Rochelle, l'immense flotte a disparue. Les chariots sortis du Temple de Paris au soir du 12 octobre 1307 se sont sûrement dirigés vers le nord de la France pour charger leur cargaison sur les bateaux arrivés de La Rochelle, pour disparaître à tout jamais. On n'a jamais su qu'elle était sa destination et ce qu'elle est devenue, mais du Nord de la France, l'Angleterre n'est qu'à peu de distance, et l'on sait que les Templiers n'y étaient pas persécutés comme en France. Même, Jacques de Molay peu avant sa mort, aurait donné à un chevalier anglais, John Mark Laermanius, la mission de faire survivre le Temple. Ce noyau de Templiers serait à l'origine de la constitution de la loge maçonnique Heredom ou "Sainte Maison". Si l'on étudie un peu les principes de la Franc-Maçonnerie dite de "Rite Ecossais", force est de constater que l'esprit du Temple souffla dans les îles Britanniques bien après son abolition en 1312... Reste qu'entre la sortie des chariots du Temple de Paris et l'exécution de Jacques de Molay, 7 ans s'écoulèrent... Il est pensable que certains Templiers ont cherché refuge en Ecosse. Le seul monarque d'Europe à ne pas appliquer l'ordre du pape était Robert le Bruce. Ainsi, il n'est pas interdit de penser que l'Ecosse soit un asile pour les Templiers après 1307." Chopé ce passage sur Baphomet, plutôt curieux : "Le Baphomet, l'idole énigmatique du procès des templiers a suscité bien des fantasmes. Certains ont voulu y voir une statue magique ayant des vertus alchimiques. Loin de ces délires, Eliphas Lévi, illustre philosophe hermétique nous donne sa propre interprétation. Si elle demeure invérifiable, elle n'en reste pas moins très intéressante. Il existe plusieurs figures du Baphomet. Parfois il a la barbe et les cornes d'un bouc, la face d'un homme, le sein d'une femme, la crinière et les ongles d'un lion, les ailes d'un aigle, les flancs et les pieds d'un taureau. C'est le sphinx ressuscité de Thèbes ; c'est le monstre tour à tour captif et vainqueur d'OEdipe. C'est la science qui proteste contre l'idolâtrie par la monstruosité même de l'idole. Il porte les cornes et le flambeau de la vie, et l'âme vivante de ce flambeau, c'est dieu. Il avait été défendu aux Israélites de donner aux conceptions divines la figure de l'homme ou celle d'aucun animal ; aussi n'osaient-ils sculpter sur l'arche et dans le sanctuaire que des Chérubins c'est-à-dire des Sphinx à corps de taureau et à têtes d'homme, d'aigle ou de lion. Ces figures mixtes ne reproduisent dans leur entier ni la forme de l'homme, ni celle d'aucun animal. Ces assemblages hybrides d'animaux impossibles faisaient comprendre que le signe n'était pas l'idole ou une image d'une chose vivante, mais un caractère ou une représentation d'une chose pensée. On n'adore point le Baphomet : on adore le Dieu sans figure devant cette forme informe et cette image sans ressemblance avec les êtres créés. Le Baphomet n'est pas un dieu : c'est le signe de l'initiation ; c'est aussi la figure hiéroglyphique du grand tétragramme divin..."