samedi, mars 15, 2008
Les péchés originels.
[Les voitures n'avancent pas et l'arrière du taxi sent vaguement le vomi de la veille. Je décide de faire le reste du chemin à pied. La fine bruine de ce dimanche après-midi arrose les rues fatifuées. Ignorant la nausée qui remue mon estomac comme s'il s'agissait d'un marécage, je remonte mon col pour barrer la route au froid mordant du vent de novembre et je me jette dans l'anonymat bienvenu de la ville. Putain de bouffe aérienne. Putain de pluie. Putain d'Angleterre. Les rues sont des artères sèches conduisant au coeur mort de la ville. Un lampadaire me salue de son oeil jaune et malade. J'entends des bruits de pas venant d'immeubles délabrés. J'y suis presque. A la porte je me souviens que j'ai perdu ma clé ; en Patagonie. Etrangement, ça me déprime profondément. "Qui c'est ?" "C'est moi... John." "John Constantine"]