jeudi, mars 02, 2006
Guinea pig.
Toujours mieux qu'Hostel "C'est désormais officiel : les films de la saga japonaise ZA GINIPIGU sont (enfin !) en vente dans notre beau pays. Seuls deux volumes sont pour le moment en vente au prix unitaire de 12,90 €, exclusivement sur le site de l'éditeur One Plus One (forcément, c'est pas Carrefour qui va mettre les DVD sur ses étals). Un troisème volume devrait suivre. VOLUME 1 DEVIL'S EXPERIMENT (Za ginipiggu: Akuma no jikken) Un film de Satura Ogura – 1985 Une jeune femme sert de cobaye à une expérience inhumaine : 3 hommes vont la torturer pour tester ses limites... MERMAID IN A MANHOLE (Za ginipiggu 4 : Manhoru no naka no ningyo) Un film de Hideshi Hino – 1988 Un peintre découvre une sirène dans les égouts. Fou amoureux, décidé à la soigner, c'est le début d'un cauchemar sans fin... VOLUME 2 FLOWERS OF FLESH AND BLOOD (Za ginipiggu 2 : Chiniku no hana) Un film de Hideshi Hino – 1985 Après l’avoir kinappée, un homme ligote une femme et entreprend de l’étriper méthodiquement, organe par organe... ANDROID OF NOTRE DAME (Za ginipiggu 5 : Notorudamu no andoroido) Un film de Kazuhito Kuramoto – 1988 Afin de sauver sa sœur, un scientifique se lance dans des expériences terrifiantes. Il décide alors de s’essayer sur des cobayes encore vivants... VOLUME 3 (à paraître en Mars) HE NEVER DIES (Za ginipiggu 3 : Senritsu ! Shinanai otoko) Un film de Masayuki Kuzumi – 1986 Un homme tente de se suicider. Il découvre alors qu'il ne peut pas mourir. Il expérimente alors sur lui-même diverses tortures et mutilations... PETER'S DEVIL WOMAN DOCTOR (Za ginipiggu 6 : Peter no akuma no joi-san) Un film de Hajime Tabe – 1990 Un savant fou mène des expériences sur des cobayes humains... Chaque DVD présente donc deux moyens-métrages, dans leur format d'origine (4/3). Seule la bande-son japonaise est disponible, avec des sous-titres français. L'éditeur a également annoncé la sortie à une date indéterminée d'un coffret réunissant l'intégrale de la série. En espérant trouver également quelques boni, comme le making-of. Si les deux premiers films (DEVIL'S EXPERIMENT et FLOWERS OF FLESH AND BLOOD) sont franchement malsains tant dans leurs intentions que dans leur réalisation (les SFX sont d'un réalisme extrême), les quatre autres volets - bien que très gore - sont volontiers plus délirants (voir franchement nazes comme Peter's Devil Woman Doctor), dans le lignée d'un BRAINDEAD par exemple. A noter que MERMAID IN THE MANHOLE a fait l'objet d'un remake récemment, MAREBITO (Takashi Shimizu 2004). Toute la série est pour le moins morbide et glauque, mais revient toujours au même : une demonstration du savoir-faire assez avancé de l'équipe responsable des effets spéciaux artisanaux. Les sujets sont plus que limités et - encore une fois - sans véritable trame, toute cette surenchère est terriblement lassante et ennuyeuse. Il y quelques anecdotes assez drôles quant à la sortie, qui seront développées au cours de l'éventuelle écriture d'autres critiques de la série; notamment celle, où l'acteur Charlie Sheen (d'ailleurs à l'apogée de sa réputation de drogué) avait eu une vieille VHS pourrie et revendue sous le manteau et pensait qu'il tenait en mains un véritable snuff movie. Il est allé jusqu'à déclencher une enquête par le FBI, amusant les créateurs de la série, mais beaucoup moins les autorités japonaises... Il est d'un fait avéré, que HINO a dû se soumettre à une enquête approfondie des autorités japonaises - enquête - entre autre - demandée par le FBI ! Propos recoltés de la bouche du réal même par une équipe responsable d'une récente sortie des DVD. Maintenant, HINO est bien connu pour brouiller les pistes et de se contredire... La diffusion - tant annoncée - sur le cable en France a été interdite par le CSA...comme quoi, il continue à faire des ravages des années après sa sortie !!! Hideshi Hino est une personne tourmentée, subjuguée par la mort et par le corps. En effet, marqué par le désastre d’Hiroshima et les conséquences affreuses que cela a apporté, Hino dépeint ce mal être existentiel et cette peur latente qui le poursuit. En outre il est assez difficile de définir son cas, néanmoins c’est dans l’art qu’il a voulut exprimer ses obsessions. Connu avant tout comme "mangaka" (on peut citer : "Panorama de l’enfer"), il s’essaya à la réalisation avec ce premier "Guinea pig". "Guinea pig", c’est avant tout un producteur ayant eu l’idée de faire une série de plusieurs épisodes pour une chaîne du cable. Un programme hardcore, donc, pour public averti. Mais ne nous y trompons pas, le but était avant tout de choquer et d’offrir quelque chose de tendancieux et de malsain. Puisque l’optique de ce premier "Guinea pig" est avant tout de nous faire croire que nous sommes devant un "snuff", il y a aucun générique mais seulement un commentaire écrit qui nous informe qu’il s’agit d’une cassette retrouvée que nous allons voir. Une expérience faite sur la douleur et les sens du corps. Le film d’une durée de 43 minutes environs est donc une expérience qui se compose en plusieurs parties montrées à l’écran par le biais d’un écran noir où est annoncée la torture que nous allons voir. Bien évidemment tout ceci va crescendo, car si le début du film est assez raté, il en est tout autrement à la fin. Tout débute par des claques sur le visage de la femme. On voit sans mal l’homme simuler, ce qui est fort dommage. Ensuite la femme subira de multiples coups de pieds au sol qui, eux, commencent à avoir plus de gueule. Voila, passé ce début de torture soft et assez raté, on rentre de pleins fouet dans un réalisme rare et dérangeant. Nouvelle torture : le pincement par une tenaille. Criant de vérité, les images sont difficiles à regarder. S’enchaîne un coup de tourniquet sur une chaise où la pauvre femme sera forcée de boire de l’alcool en même temps. Une fois encore, difficile de croire à une simulation. Enfin pendant plus d’une journée, la femme est forcée d’écouter des bruits bizarres par le biais d’un casque. Elle bave et commence à perdre conscience. Bref voici la première moitié du métrage qui comme vous l’avez compris devient de plus en plus sadique en terme de torture et de plus en plus impressionnant de réalisme en terme d’image à l’écran. Passons donc à la seconde partie. La tenaille revient pour un arrachage d’ongle. De l’eau bouillante est versée sur les plaies de la femme qu’elle a subit par rapport à ses pincements antérieurs. Une torture particulièrement éprouvante et malsaine. Elle a donc maintenant de grosses blessures ouvertes, preuve du sadisme inhérent à ce métrage, la prochaine torture est en fait l’ajout de vers sur la pauvre victime, on remarquera d’ailleurs un vers essayant de se faufiler sous une paupière. La femme s’endort et les hommes reviennent avec des sacs où ils en sortent des abats d’animaux comme des tripes, viscères, boyaux et autres joyeusetés du même acabit. La pauvre femme se réveille et voit toutes ces horreurs sur elle. Ensuite nous nous trouvons en extérieur ce qui est assez rare tout le long du film qui privilégie cette ambiance claustrophobe dû fait que les trois quart du film se déroulent dans une seule et même pièce. Suspendue par un filet sur un arbre, la femme aura le droit à l’incision d’une main avec un scalpel et un coup de maillet. Enfin la torture ultime, la plus connue et la plus choc du film est celle de l’énucléation de l’œil. On a jamais vu aussi réaliste et l’on se demande réellement si la scène n’a pas été vraiment faite pour de vraie, terrifiant !! Il est difficile de savoir où est l’intérêt (si il y en a un) de ce genre de film. Néanmoins l’homme est voyeur malgré lui, transgresse ses limites et veut en voir plus qu’il ne devrait, ce qui explique en quelque sorte notre curiosité envers ce genre de programme. Car le sadisme et le malsain ne sont pas indépendants de l’homme, l’homme le possède en lui et l’engendre. De ce fait, ce film nous montre très bien ce plaisir insaisissable de l’homme pour faire naître la souffrance et ces différentes idées pour les mettres en action, de manière de plus en plus horrible (à l’instar de cette progression que nous voyons dans le film qui n’a pas été faite au hasard). Egalement on remarquera la victime qui est féminine, pourquoi pas masculine ? Nous savons tous ce qu’il en est, et la différence homme/femme a toujours et existera toujours quoi qu’on en dise. D’ailleurs dans la société japonaise (surtout en cette période des années 80), on sait très bien comment la femme est considérée et qu’elle ne représente pas grand-chose face à l’homme. Mais nous savons aussi que si l’homme peut paraître aussi primaire et bestial face à la femme (on peut d’ailleurs prendre l’exemple dans le film par rapport à la femme qui est est suspendue à un arbre comme si elle était un trophée remporté lors d’une chasse), c’est que tout simplement il a peur d’elle. Pour revenir plus précisément au film, on félicitera le réalisme saisissant qui émane de toute la bobine, malgré un début raté comme je l’ai souligné plus haut, il y a un malaise évident qui se dessine en nous comme nous voyons ce que subit cette pauvre femme. De plus l’ambiance confinée donc claustrophobe et le tournage 8 mm en rajoute indéniablement dans cette sensation de morbide, de malsain et de réalité. Un film choc, à ne pas mettre entre toute les mains et a-t-il un intérêt? Je vous laisse vous forger votre idée là dessus. Suite logique d’un premier épisode déjà très malsain, Hideshi Hino instaure un nouvel épisode encore plus provocant et tout simplement horrible montrant une barbarie sauvage rare au cinéma. Pour aborder deuxième épisode, il me paraît essentiel de traiter de la genèse de cet épisode. Hino étant un "mangaka" avant tout assez populaire dans le milieu "underground" japonais, il reçut un jour un colis bien rempli d’un fan, composé de photos, d’un texte et d’une vidéo. Avec stupeur il découvre que la vidéo est en fait un "snuff", il s’agit d’un homme habillé en samouraï qui massacre une jeune femme en lui enlevant un par un chaque membre du corps. Se considérant comme un artiste incompris, il récite des genres de poèmes animés d'une réflexion le plus souvent métaphorique par rapport à ce qu’il va faire. Il est donc assez facile d’imaginer la réaction de Hino en découvrant cette horreur, qui avertit son commissariat le plus proche afin qu’il retrouve ce tueur où plutôt ces tueurs, puisque l’homme ne s’auto-filmait pas mais avait un caméraman. Pour ceux qui ont déjà vu le film, cette histoire doit vous paraître familière puisque il s’agit ni plus ni moins de la transposition quasiment à l’identique de ce "Guinea pig 2". Difficile dès lors de comprendre la démarche de Hideshi Hino, est-il dérangée psychologiquement, était ce un parfait coup médiatique ? Je n’ai pas les réponses mais j’ai pu constater qu’il semblerait que Hino a été traumatisé en quelque sorte par cette découverte et pour exorciser ses pensées, a voulu reproduire de façon fictive, donc par le biais de ce moyen-métrage, ce qu’il a vu. Voilà, maintenant je pense que chacun se forgera l’avis qu’il veut mais je crois que l’on a bien vu la plupart des possibilités. Venons-en à la construction du court qui est ma foi tout ce qu’il y a de plus linéaire et simple, afin d’ailleurs de coller à la réalité. Tout débute par un plan assez rapproché sur une jeune femme au milieu d’une foule, nous savons donc qu’il s’agit de la victime. Filmée à travers la vitre d’une voiture, nous savons que nous sommes en compagnie du tueur et que nous regardons ce que lui-même regarde. La voiture suit la jeune femme jusqu’à un coin isolé où il n’y a personne, la femme court, caméra à l’épaule nous sommes derrière elle et nous la suivons. Puis le tueur l’attrape et l’endort avec du chloroforme mais nous voyons tout ceci de loin en plan large, preuve qu’il n’y a pas une mais deux personnes dont le caméraman à l’instar de la vraie vidéo. Passé donc cet enlèvement nous découvrons en même temps que la victime l’antre du dégénéré et autant dire que cela fait froid dans le dos. Excellent travail du chef décorateur qui d’ailleurs montrera son efficacité à la fin du métrage avec la découverte de tous les "trophées" du malade. On notera l’importance du son, qui dès le début montre son efficacité avec le bruit d’une goutte d’eau qui stresse et fait monter la pression. De plus, quelques secondes plus tard, on entendra l’homme limer ses instruments de torture, un son malsain qui augmente de volume, apportant un sadisme rare. Enfin on verra la tête de l’homme, habillé en samouraï, ayant les dents pourries et un semblant de rouge à lèvre. Le parfait dégénéré dans toute sa splendeur. Le plus fort néanmoins réside dans le fait que nous spectateur, nous sommes pris comme témoin et voyeur de ce que fait l’homme, puisque avant chaque atrocité commise, le tueur va nous parler, nous dire ce qu’il va faire, pourquoi et ce que cela représente pour lui. De plus sa voix grave et rauque fonctionne à merveille pour nous glacer le sang. Ce qui marque avant tout dans ce métrage, c’est le réalisme saisissant des effets spéciaux, puisque l’homme coupe chaque membres de la jeune femme : mains, bras, jambes, ventre avec extorsion des organes et enfin la tête. Pour ma part il s’agit de FX parmi les plus convaincants que j’ai vu sachant que le film date quand même de 1985, le seul film pouvant le concurrencer est sans doute "August underground mordum" qui d’ailleurs y ressemble pas mal. De plus pour la petite anecdote il faut savoir que l’acteur américain Charlie Sheen était tombé sur une copie du film et a cru que c’était vraiment un "snuff movie". Prit de panique, il a emmené sa copie au FBI, exigeant une enquête. Chose faite et comme nous le savons, l’affaire n’a pas eu de conclusion puisqu'il s’agit d’une fiction. Car en plus, ce "Guinea pig" ne s’est jamais vraiment donné comme "snuff", au contraire du premier, puisque ici il y a un générique et un texte nous informant que c’est un court de Hideshi Hino tourné en 8 mm, ayant pour but de retranscrire de manière fictive la fameuse vidéo qu’il avait reçu. Amusant de constater comme des gens se font berner facilement par des images, comme l’atteste par exemple la scène de la femme empalée dans "Cannibal Holocaust" où encore la confusion qui émane entre fiction et réalité de pseudo documentaire comme "Face à la mort". Bref qui a tort, qui a raison ? Telle est la question dont bien souvent seuls les metteurs en scène connaissent la réponse. Néanmoins dans le cas des "Guinea pig" il a été démontré que rien n’était vrai, surtout en ce qui concerne ce second épisode qui contient de plus un "making of" avec nombres d’explications sur les FX. D’ailleurs autant soient-ils réussis, on peut constater quelques ratés ici et là, comme l’atteste le grossier coupage de la tête du coq au tout début. Néanmoins cela reste un "spectacle" pour le moins choquant, malsain et amplement sadique. Réservé à un public hautement averti. Enfin il est à noter que le vrai tueur et son caméraman n’ont jamais été retrouvés. ATTENTION : Ce film d'une durée de 42 minutes est proprement insoutenable et ne doit être montré qu'à un public très averti. C'est sûrement le film le plus réaliste que j'ai vu pour le moment en matière d'horreur. Il n'y a pratiquement aucun scénario, on assiste juste à ce meurtre d'une barbarie totale. Rien ne nous est épargné, le côté très réaliste vient également du fait que les membres ne se coupent pas facilement, les os craquent et l'homme doit forcer pour les arracher. Ce court-métrage représente l'Homme dans toute sa folie, dans tout ce qu'il est capable de faire. Une simple bête, dépourvue de sentiments, ignorant la dignité humaine. Il faut avoir le coeur bien accroché. Seul petit reproche, il aurait été préférable de ne pas nous montrer l'homme responsable de ces sévices, le film n'en aurait été que plus malsain. Mais rassurez-vous, il l'est déjà fortement ! A noter le final, dans la pièce funéraire du malade, qui renvoie aux oubliettes la séquence de "Massacre à la Tronçonneuse", quand Pam découvre l'intérieur de la maison de Leatherface. Une oeuvre choc, à ne pas mettre en toutes les mains, même s'il ne s'agit que d'effets-spéciaux ! Un artiste peintre vit seul chez lui depuis que sa femme l’a quitté. Un jour, dans un égout (ancienne place où enfant il jouait près d’une rivière), il découvre une sirène avec une blessure au ventre. Il décide de l’emmener chez lui pour la guérir et la peindre, pris d’amour pour son modèle. Malheureusement la sirène va commencer sa terrible agonie tout en suppliant l’homme de finir de la peindre avant sa mort. Hino avait été déçu par l’orientation de la série dans l’humour et décida de revenir à la charge en adaptant un de ses mangas. Cet épisode est très différent des deux premiers qu’il avait réalisés puisqu’ ici on navigue entre rêve et réalité. Il s’agit d’une histoire tragique, un amour impossible doté d’une chute très violente. L’épisode est long (il dure 1 heure) et la réalisation toujours en 8 mm. Néanmoins Hino s’en sort très bien et dépeint admirablement cette descente en enfer pour le peintre. On pourrait reprocher à Hino quelques longueurs, surtout qu’il est assez adepte des gros plans sur des choses peu ragoûtantes. Il est intéressant de constater que cet épisode est assez peu gore mais à l’arrivée très gerbant, puisque les hectolitres d’hémoglobines sont ici remplacés par des gros pus dû au pourrissements du corps de la sirène. Tout ceci empirant au fil des minutes pour qu’ensuite le corps de cette femme laisse sortir des tas de gros vers et du pus liquide vraiment vomitif. D’ailleurs si vous n’aimez pas voir des vers ou vers de terre vous allez être servis, notamment lors de cette scène atroce où la sirène en vomit des tas. Cependant, Hino, comme je le disais plus haut, raconte une histoire terriblement tragique puisque l’on découvrira à la fin que la sirène n’était autre que sa femme, enceinte de 8 mois. Il l’a en fait tuée en la découpant de tout ses membres, d’ailleurs on peu même voir l’enfant au stade de 8 mois par terre, mort. La fin du métrage offre une fin ouverte, comme les asiatiques aiment bien le faire. Voila, ce "Guinea pig" est de loin (enfin pour ma part) le plus vomitif, mais aussi le plus profond en terme scénaristique. Si vous êtes vraiment parés niveau plans gerbants, alors n’hésitez pas à regardez ce métrage."