mardi, septembre 15, 2009
Fat-Oystcoaster. 3eme rue.
Finalement nous sommes tous plus où moins des clandestins. Encore une fois un véhicule a accéléré au moment où je traversais la route. Plus rien de m’étonne. Nous sommes tous devenus des clandestins. C’est la rentrée et les jeunes filles éduquées, des masters plein les poches éteignent leurs i-phones, coincent la mèche derrière l’oreille et entrent sur le plateau du grand journal de canal + pour parler de leurs premiers romans. Un roman qui parle de la souffrance d’être une jeune fille blindée de thunes, le nez plein de c, avec tout pleins des parents célèbres qui raquent la rayure du coupé-sport. Les femmes de moins de trente ans qui sortent des premiers romans me fatiguent. Pire : ça ne me surprend plus. Avant ça me faisait frémir (au moins) le bout de la zigounette en me disant "miam, elle est chiante mais elle a un sacré bon zouzou". Maintenant nib. Des nanas qui font tout pleins d’études parce qu’elles ont des parents qui crachent et parce qu’elles ne savent pas quoi foutre de leurs vies alors elles racontent ça dans un bouquin parce qu’elles ont trop peur de la chirurgie pour faire actrice, il en pousse des palettes entières. Ca devrait me surprendre ? La nana qui sonnera à ma porte en bleu de travail pour réparer mes chiottes à ça oui elle va m’étonner, en attendant…. Hier je me suis retrouvé avec un Arménien demandant l’asile politique dans les bras. Dans ces cas là on passe par trois phases successives et trés distinctes : On se sent con, on essaye d’aider, on se sent une nouvelle fois con parce qu'on se rend trés vite compte que l’on ne peut rien faire. Tout juste arpenter toute la ville, de centres en centres, avec un homme fatigué par des semaines d’errance pour réussir au final à essuyer quatre putains de refus. Pas même un repas. Pas même une halte pour la nuit. Pas même une douche. J’ai honte. J’ai honte parce que c’est moi qu’il regarde. J’ai honte parce que mon éducation aurait dû me pousser à lui proposer de venir dormir à la maison. J’ai honte parce que quand il m’a demandé je me suis entendu répondre "non". J’ai honte de lui avoir fait croire que je pourrais l’aider, pour au final le voir partir dans un "merci quand même" qui voulait tellement dire finalement vous êtes comme tous les autres. Hier soir je représentais ce système que je déteste tant. Clandestin dans mon propre milieu. Il y avait ma place et il y avait la sienne. L’une ne pouvant pas aller vers l’autre. Aucune possibilité de transferts. Impossible de me mettre à sa place ni lui à la mienne. On croit vouloir aider alors que l'on ne fait qu'exposer des miroirs qui reflètent d’un côté l’image d’un réfugié politique clandestin et de l’autre celle un pauvre con du sud qui croit faire dans le social. Hier il y avait juste deux hommes dont l’un réclamait l’aide de l’autre. Dans ma tenue de michetonneuse j'ai fait mon plus honteux doigt d’honneur. Rideau. Je ne connaissais pas Michael Darmon, le journaliste présentateur des quatre vérités sur France 2 chaque matin. Je ne connaissais pas cette personne mais je voudrais le féliciter. Au moins hier matin en buvant mon café, j’ai pas zappé en voyant Jean François Copé. J’aime bien Michael Darmon et j'ai beaucoup aimé cet entretien. Cette année j'ai décidé de ne plus relire ce que j'écris dans ce blog, mes phrases auront du sens (ou pas), des fautes (ou pas), j'ose pas parler de "premier jet" parce que ça m'excite terriblement alors disons que je laisse mon chat corriger le tout. Etrange. J'aurais juré ne pas avoir de chat. Vous saviez que vous ressemblez de plus en plus à des saucisses cocktails ?
Comments:
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notre conditionnement par la peur t'a fait rater une occasion de te sentir vivant... ou de te faire dépouiller et égorger de nuit... ah ça y est... la peur. En même temps la peur est assez justifiée en notre époque troublée. Sinon il fallait demander aux lacoste de le loger comme ça il aurait gouté aux joies de l'inceste et au sublime gout du chien d'élevage...
Bon courage et vive la "modernité", vive la france.
Bon courage et vive la "modernité", vive la france.
ouais sinon l'industrie culturelle est faite des fils et filles, neveux et nièces, de nos élites auto-proclamées.
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