dimanche, octobre 05, 2008
Fuckboroughts, 6th avenue.
Ne pas écrire est pire qu'écrire. Finalement vous voyez je dis tout et son contraire. Et puis c'est peut-être ça que vous voulez, de toute façon je n'ai rien à cacher ou tellement... Je ne suis pas un gars fiable mais ça vous le saviez déja n'est ce pas ? Vu un faux Pharrel Williams se faire dégager d'une télévision poubelle. Essayé de comprendre les "caramel attentat", les "tu es magueu-nifique, tu es un' dolphin" de Raphael Amargo. La chaîne d'état à encore une fois prouvé qu'il était absolument vital de montrer à ce monde incrédule que les clebs ça pisse jaune, que les blondes sont tellement connes que Christine Bravo parle dans une bouteille de flotte. Vu en travers un doc sur Laura Smet ou Servat bavait sur le tragique et cruel destin de l'artiste écorchée. Svp arrêtez avec vos "c'est tellement difficile d'être la fille de..." Pas en ce moment... Parce que vous croyez qu'être le fils de Paul Teyssandier c'est façile ? Tas de cons. J'ai un de ces mals de casque. L'impression que l'équipe entière des 49ers s'est assise sur ma tête toute la nuit. Traîner n'est pas bon. Accoudé à un bar, j'observais de jeunes endives de vingt ans onduler sur de la musique mal découpée et je dois dire que ça ne me détend pas du tout, juste tenté d'esquisser un piètre sourire de bon aloi qui devait vouloir dire "moi aussi j'ai eu vingt ans et l'envie de m'allumer une clope". Vautré sur le zinc, je reluque mon voisin de tabouret et son alléchant petit paquet qui frôle discrètement et lascivement mon coude... Ca irait tellement bien avec ma bière. Jamais crétin n'a été aussi ridicule que moi à l'instant présent. Il est tard. Toujours froid. Je disparais pour quelques heures dans le trou du cul du monde. Au milieu de rien, sous les néons rouges d'une pub d'indiens à la con. La rue est grande et l'appart est loin. Je n'ai rien à faire dans ces endroits. On est déja demain. J'essaie de ne pas y penser. Arrivé. Enfin. Je pose mes clefs, j'allume la chaîne et j'ouvre le frigo. Je reste debout à écouter Nyc d'Interpol dans la douce pénombre de mon salon puis je tourne sur moi-même dès les premiers accords frénétiques du Waiting room de Fugazi. Je fini ma Suze. Ouaw quel punk. Je vous emmerde. Le monde est désesperement lent. Plus envie de faire le guignol, d'ailleurs pourquoi est-ce que je faisais tout ça ? Pour moi ? Pour elle ? J'en sais rien en fait. Elle ne m'a jamais vu luttant contre les dragons. Du temps perdu, j'aurais sans doute mieux fait de promener un chien. Demain je n'en saurais pas plus qu'aujourd"hui mais est-ce vraiment important. Ais-je vraiment envie de le savoir ? Ce soir j'ai du ravioli entre les oreilles et je me sers ma cinquième Suze. Je ne bois pratiquement jamais d'alcool d'ailleurs je le supporte trés mal et c'est pas ça non plus qui va arranger mon amical et délicat compagnon l'ulcère mais il se trouve que ce soir j'ai désespérement besoin d'avoir chaud quelque part. La vie m'emmerde et pourtant je n'ai pas peur. Je viens de finir le quatrième tome du "combat ordinaire" et ça me fait du bien. Ecouter ce "lundi-là" me fait du bien. Ne garder que ce qui fait du bien. La sortie toute proche du film de Antoine de Caunes me fait du bien, même si je n'aime pas particulièrement ce faux réalisateur ça me plait bien me souvenir d'une époque où j'aimais encore beaucoup ce pays. Une époque où Giscard d'Estaing était appelé le bijoutier, Alain Belon, l'huitre et le palais de Monaco tout juste un rocher aux putes. Retour sur terre. Quelque part. Just like heaven. Fermer les yeux trés fort et balancer ma tête en arrière. Baisser cette foutue lumière. Bip. Quoi bip ? Je reçois des messages de gens que je n'avais plus vu depuis tellement longtemps c'est peut-être ça qui me fait me sentir le plus bizarre. Où étaient-ils avant la cassure ? Où ? Plein d'appels, de messages à la con que j'oublie de rappeler. Option/Supprimer mais merci quand même. Veuillez repasser quand je serais reconstruit. "Tu sais, on est avec toi". Qu'est ce que je l'aime cette phrase débile. Ben non vous etes pas avec moi. De toute façon qu'est ce que ça peux foutre. Vous pensiez me connaître ? Ben balèze et ça tombe super bien parce que, même moi, je ne me connais pas. Je ne me reconnais plus. Des messages. Encore des messages. Il m'en manque pourtant un de message, même si ce connard m'a giclé de sa vie depuis deux ans j'aimerais parfois avoir son avis sur les choses. Ne serait-ce que pour faire le contraire, ce que j'ai toujours fait. Ca me manque. Dès demain, je vais à nouveau croiser des gens. Tant de gens, alors que je me sens toujours incroyablement seul. Jamais senti aussi seul. Trouver une issue dans ces jours déclinants ? Envie de prendre, avaler, gober de l'oubli et du calme. Plus de liens, plus de pressions. Le monde est tellement grand et je suis tellement petit. Chercher une sortie entre les cadavres, à se demander s'ils ont déja étés vivants un jour, peut-être verront-ils qu'ils n'ont jamais étés libres. Est-ce mieux ? Est-ce une dérive volontaire ? Est-ce logique à mon âge de relancer encore une fois les dés ? Allons Damoon, est-ce bien raisonnable ? Ne vaudrait-il pas mieux rentrer dans le rang et poser tes armes à l'entrée du saloon ? J'en sais foutre rien. Je baisse la tête, je pense à ses yeux et je monte le son. Mon verre est vide, je n'ai plus soif et je détend mes bras. Crucify de Tori Amos me soigne. Un peu. La nuit tombe. Déja. Espérer que demain sera chaud et qu'il prendra enfin et une bonne fois pour toutes la direction des sentiers et des corniches. Du vent, du rêve et du bleu. Sortir cette peur. Ce froid. Quoi qu'il en soit, je suis en train de changer. En quoi ? Je ne sais pas mais n'importe quelle espèce de freak sera toujours bien mieux que ce carcan insipide et pétri de bonnes intentions. Toujours voulu être... Vous savez... body & soul, as cool as you... De toutes façons, c'est la fin du monde tel que nous le connaissons, on l'a dans l'os mon pote. Il avait raison de ne pas avoir peur. Envie de tous leur foutre au cul... Ca serait tellement bien... J'y arriverais.