vendredi, juin 20, 2008
Ils arrivent Ils arrivent !
Les temps changent. En bien ou en mal : ils changent. Nous vivons une époque plus rapide, plus individualiste, plus technique, sans doute plus réaliste ou plus lucide mais en tout cas plus violente. Même la façon de s'amuser à changé. On ne fait plus la fête comme il y a dix, vingt ou même trente ans. Autrefois, dès les premiers rayons du printemps, les associations locales construisaient des gros chars en papiers crépons où on collait trois mômes autour de la miss du coin tout ça tirés par des tracteurs, juste derrière il y avait les quelques musiciens du dimanche, le plus souvent deux trompettes, une grosse caisse et une cymbale dirigés par un vieux monsieur avec des grosses lunettes, un gros chapeau et un grand bâton pour marquer la cadence, tous habillés avec des couleurs bizarres et les chaussures vernies. On n’appelait pas ça "bandas" ni même "batucadas", non on appelait ça : la fanfare. Juste derrière la fanfare c’était les majorettes, pour ceux qui ne connaitraient pas l’existence de cette bien curieuse corporation on dira que c’était une sorte de ligue de justice pour coiffeuses et caissières à petits culs accompagnées de celui "qui se cherche encore" et qui faisait du twirling baton uniquement pour "se donner un genre". Quand j’étais petit j’étais sur le bord de la route et je serrais fort la main de ma maman. Ca faisait bizarre. Mélange de peur et de fascination. Quelle était donc cette étrange cénémonie paienne ? Quel était cet obscur rituel qui faisait vibrer mon ventre au son des caisses claires ? J’aimais bien les majorettes, ces reines de Saba qui m'éveillaient lentement aux sexualités les plus sournoises et aux désirs les plus torves, sauf que je comprenais pas pourquoi il y en avait toujours une beaucoup plus vieille que les autres, d’ailleurs je comprends toujours pas aujourd’hui… Et puis dans les derniers temps des cavalcades (puisque c’est ainsi que ça s’appelait) je courrais en hurlant, en queue de cortège, pour vendre des confettis entassés dans une 4L coffre ouvert. Oui c’était juste avant que je fasse les lotos dominicaux du parti communiste pour boire plein de Panachés. C’était les restes des fêtes d’après-guerre. C’était cheap, on avait rien, ça sentait bon. Vraiment, je me déteste quand je fais mon "c’était mieux avant" alors on dira que c'était "pas pareil". Un jour il faudra raconter les "Réunions parents-profs'", "les lotos des collèges", les "feux de la St Jean", les "Sardinades" et autres "Cargolades"... Sinon, je vis avec quelqu’un qui est parfaitement bilingue "Comment tu dis "pelouse" en anglais ?" "Peloooos pourquoi ?"
Comments:
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franchement moi je me demandais pourquoi il y avait encore (du temps de notre enfance) ces traditions nazes, et puis , il faut bien le dire, c'était souvent des tromblons les majorettes, je me souviens qu'avec mon frère on se foutait de leur gueule pendant que mon reup bavait sur les cuisses dénudées jusqu'à l'orée des seufs, alors mon frère et moi on disait : "une guenon avec du rouge à lèvre ferait l'affaire de ce vieux cochon", le temps nous a donné raison...mdr!
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