mercredi, janvier 16, 2008

 

Phobie II.

la Theraphosa leblondi
C'est la plus grande espèce de mygale découverte à ce jour (30 cm d'envergure, pour un poids de 130 grammes). Cependant Theraphosa apophysis et Lasiodora parahybana peuvent atteindre des tailles similaires, voire supérieures. Elle est de couleur marron, la coloration varie à l'approche d'une mue, ou juste après celle-ci. On la reconnaît facilement à sa taille hors du commun et son céphalothorax, qui contrairement à celui des autres mygales, est parfaitement rond. Cette mygale est particulièrement agressive, et sa stridulation met en garde. Si d'aventure, sa stridulation ou son bombardement de poils urticants, n'ont pas suffit à chasser l'intrus, elle n'hésitera pas un instant à faire face et à mordre. Délivré par des crochets de 2 cm, son venin est neurotoxique mais néanmoins peu actif sur l'être humain. Vivant en milieu humide, cette araignée creuse son terrier profondément dans le sol. Elle chasse donc au sol et n'est active que la nuit. Les femelles ont une espérance de vie de 6 à 15 ans. Les mâles de 3 à 6 ans. La ponte est de 100 à 400 œufs avec une maturation de moins de deux mois. En ce domaine, cette mygale est vraiment impressionnante. Jeune, elle mange des insectes de tailles variées, même plus gros qu'elle (Blattes, grillons, criquets.); adulte, elle se nourrit de tout qu'elle peut attraper (insectes, mais aussi grenouille, et parfois des rongeurs). Si la presque totalité des araignées sont de petits prédateurs venimeux inoculant leur venin, élaboré dans les glandes venimeuses, par les crochets creux semblables à des aiguilles de seringue de leurs chélicères, organes situés à l'avant du corps de part et d'autre de la bouche, seule une infime minorité présente un risque pour l'homme. Dans le monde, sur les plus de 40 000 espèces répertoriées, seule une dizaine est reconnue pour représenter un véritable danger, vital. Cependant, toute morsure d'araignée est assez douloureuse. L'injection du venin et d'enzymes digestives provoquent le plus souvent un gonflement local (oedème), parfois étendu, et la trace des deux piqûres des chélicères est souvent longue à guérir (parfois plusieurs semaines, voire plusieurs mois). L'exemple type de ce genre de morsure est celle infligée par la grande et agressive ségèstrie florentine, Segestria florentina (Rossi). Les grosses araignées sont les plus à même de réussir à percer la peau humaine, et suivant la localisation de la morsure et la quantité de venin injectée, le résultat est très variable : douleur locale et fugace ou au contraire intense, étendue à tout le membre et durant plusieurs jours, guérison en quelques jours ou en plusieurs semaines. Chaque venin a aussi des effets différents : les grosses Hogna radiata (Latreille), par exemple, ne font pas plus mal qu'une guêpe, alors qu'une Argiope bruennichi (Scopoli) provoque une inflammation importante et très douloureuse. Les seuls cas d'envenimation sérieux dans les régions nord-ouest méditerranéennes sont à imputer à la seule famille des Theridiidae, et plus particulièrement aux genres Latrodectus, Steatoda et Achaeranea. Leurs venins, à composants neurotoxiques actifs sur l'homme, sont redoutables même aux doses infimes comme celles que ces animaux très petits peuvent injecter. La veuve noire par exemple a un venin plus dangereux que celui d'un serpent comme le cobra, mais la quantité de venin que peut injecter en une seule morsure un tel serpent de deux mètres de long est plusieurs dizaines de fois supérieure à celle que peut fournir une araignée de 1,5 cm de long. Le genre Chiracanthium, de la famille des Clubionidae, possède aussi un venin dangereux, actif sur l'homme, mais qui n'entraîne pas de conséquences aussi graves (quelques cas de très fortes douleurs avec parfois un arrêt respiratoire). La famille des Loxoscelidae enfin, à travers les araignées du genre Loxosceles, pose des problèmes de morsures très nécrosantes, parfois mortelles ailleurs dans le monde (Amériques principalement), mais pas, pour l'instant, en région méditerranéenne. L'envenimation neurotoxique : le latrodectisme. Cette envenimation est la plus grave qui soit, et est le fait principalement du genre Latrodectus (araignées dites Veuves noires ou Malmignattes). Cependant, d'autres araignées de la famille des Theridiidae sont aussi connues pour avoir entraîné des problèmes sérieux, bien que moindres. Ce sont surtout, dans notre région, les Steatoda paykuliana (Walckenaer), S. nobilis (Thorell) et Achaeranea tepidariorum (Koch L.). Toutes les espèces appartenant à ces deux genres sont à considérer avec méfiance, bien que les plus petites comme S. phalerata (Panzer), S. albomaculata (De Geer) ou S. triangulosa (Walckenaer) soient vraiment peu susceptibles de réussir à percer notre épiderme. La séquence d'envenimation par la veuve noire, Latrodectus mactans tredecimguttatus (Rossi), est généralement la suivante : 1. Morsure généralement indolore, qui peut même passer inaperçue ; 2. Une à trente minutes plus tard, des douleurs sourdes s'étendent progressivement de la morsure à tout le membre mordu, puis à tout le corps, rappelant pour ceux qui l'ont "expérimenté" à une piqûre d'un poisson, la vive (Famille des Trachinidae, genres Trachinus et Echiichthys) ; 3. Cette douleur s'accompagne progressivement de contractions des muscles thoraciques, abdominaux et faciaux, parfois aussi ces contractions musculaires sont localisées au membre mordu ; 4. Une anxiété, tournant parfois à la sensation d'oppression, à l'angoisse, à la peur profonde et irraisonnée de mourir, apparaît lentement et peut durer plusieurs semaines, s'aggravant dans certains cas de troubles psychiques plus sérieux (confusion mentale, cauchemars à répétition) ;

5. Deux ou trois jours plus tard, les ganglions lymphatiques sont sensibles au toucher, et la victime voit apparaître des éruptions cutanées très variables quant à leur aspect et perd plusieurs kilogrammes ; 6. Plus tard, en une à trois semaines (sans traitement) tous ces signes régressent et disparaissent, laissant la personne très affaiblie et fatiguée pendant encore plusieurs semaines. Les cas mortels sont très rares, liés à des complications cardiaques, à des défaillances respiratoires ou à une surinfection. Les sujets les plus à même de connaître des suites mortelles sont les enfants en bas âge, les personnes âgées ou les personnes malades du coeur. Le traitement est actuellement très efficace, basé sur l'injection d'un sel de calcium, qui supprime les contractions musculaires et les douleurs, puis d'un sérum anti-latrodecte. En l'absence de ce sérum, les médecins injectent un relaxant musculaire, comme le dantrolène. Un traitement par antibiotiques réduit le risque de surinfection et diminue l'inflammation des ganglions lymphatiques. Mais même avec ce traitement, très efficace s'il est administré dans les 24 heures suivant la morsure, la victime d'une morsure de malmignatte reste très fatiguée plusieurs semaines. En Corse, le latrodectisme n'est pas rare, et selon les années on en recense jusqu'à plus de dix cas par saison estivale. Une jeune femelle de veuve noire corse, Latrodectus mactans tredecimguttatus. Cette araignée est responsable des morsures les plus dangereuses pour l'homme. Viscuvatu, 1999. L'envenimation nécrosante : le loxoscelisme. Lors d'une morsure de Loxosceles, on constate une nécrose locale des tissus autour de la zone mordue. C'est également ce type d'envenimation qui se produit lors des morsures de Chiracanthium, de Segestria, de Lycosa et de Tegenaria, ainsi que de nombreuses autres araignées puisque toutes ont des venins à actions digestives destructrices de protéines. Dans la plupart des cas (et c'est toujours ce qui a été constaté sous nos latitudes), la morsure est peu douloureuse et donne simplement lieu à une inflammation locale du type bouton de moustique, disparaissant en quelques jours. Cependant, parfois, une croûte se forme qui tombe en moins d'une semaine, laissant une petite plaie guérissant en un mois environ. Dans d'autres cas, observés en Amériques mais pas dans les régions méditerranéennes, le lieu mordu enfle considérablement, ne donnant pas lieu à une nécrose et guérissant en moins d'une semaine. Plus rarement (une fois sur dix peut-être), l'enflure, importante, voit se développer une croûte pendant deux à quatre semaine, qui tombe ensuite pour laisser une zone à vif, suintante, ne dépassant pas en profondeur le derme. De la taille d'un timbre-poste à celle d'une main, cette nécrose épuise la victime pendant plusieurs jours. La cicatrisation est lente, de un à quatre mois, et une opération chirurgicale est parfois nécessaire pour ôter la peau nécrosée et la remplacer par une greffe. Les antibiotiques préviennent la surinfection, risque élevé avec une surface de chair à vif aussi grande. Enfin, dans les cas les plus graves et, heureusement, les plus rares, on constate une atteinte d'organes profonds (foie, reins, cerveau) avec forte fièvre et décès dans un cas sur dix à un cas sur quatre. Le traitement par sérum est très variable, certains malades ne le supportant pas bien, et le traitement par de fortes doses de corticoïdes semble efficace.

Comments:
spiderman est peut-être la version enfantine de "l'échelle de jacob" (ce superbe film), peut-être qu'en fait il délire sa vie après être mort à cause de la morsure de l'araignée... faut avoir vu l'échelle de jacob (à ne pas confondre avec l'échelle biblique)
 
le 12/01/08 j'ai fait un post sur la brown recluse, une belle petite saloperie, le titre est un hommage au petit père de la nation : "petit mais vil"
 
oui je viens de voir ce que c'est.... t'as raison : une belle petite saloperie....

Brrrrrrrrr
 
t'iras voir les Camel spiders....

Ps : je crois que la photo de la blessure est un fake mais bon....
 
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