mercredi, septembre 20, 2006

 

Bancal city étage 38 (rayon Nanard victim)

Pourquoi est ce que je m’intéresse autant à la mode et aux fringues ? Voila une bonne question. Si vous parcourez un peu ce blog vous pourrez voir des photos de classes couvrant la période 1980-1985 et vous comprendrez facilement d’où vient cette fascination pour les frusques. Sur ces photos, le petit crapaud habillé comme un bosniaque c’est moi…Toute mon enfance, je l’ai passé dans les fringues de ma cousine je la maudissait celle là avec ces goûts de merde…Non mais attendez il n’y avait pas que ma cousine qu’était fautive il y avait aussi mon père alors lui par contre il n’a jamais compris cette histoire de mode, lui tout ce qu’il voulait c’était que ça soit moins cher que pas cher genre presque gratuit c’était déjà trop voyez ?…. Quand toute ma classe à eu des Levi’s ben moi j’avais des Delta force (la marque la moins chère du marché quand je dis du marché j’entends le marché de Bancal city hein bien sur..) pour les chaussures c’était la même histoire, mes camarades de classe avaient des Nike, des Adidas, moi j’aurais tué pour une paire d’Edberg ou même de Nastase ben moi, à la place, j’avais des 799 ou des 899 si vous connaissez pas cette marque rassurez vous personne la connaît sauf mon père bien entendu qui doit être représentant pour Atemi (celle là non plus vous la connaissez pas ?) Ces chaussures avaient la particularité étonnante d’avoir une semelle collée c'est-à-dire qu’au bout de deux jours cette dernière commençait passablement à se décoller, au bout d’un mois elle s’arrachait carrement à pleine main et au bout de trois fallait en racheter une paire. J’ai donc fait comprendre à mon père (par l’intermédiaire de ma mère, médiatrice familiale) que ça pouvait plus durer comme ça et qu’il fallait acheter de la qualité supérieure ben devinez ce qu’il m’a acheté ? : Il est arrivé avec une paire de 999 (en me disant celles là est sont 100 fois mieux que les autres et pour le même prix, dis donc, une affaire, qu’est ce que t’en pense ?) pouvais rien dire j’avais 13 ans…Un jour je suis parti en Espagne pour un voyage scolaire et ma mère avait travaillé mon père au corps pour acheter des chaussures qui durent : Une paire de Nike (bon, toujours acheté au magasin la godasse mais c’était la seule paire qu’il y avait au milieu d’une tonne de 899…Putain que j’avais honte d’entrer dans ce magasin… Jusqu’au dernier moment j’ai cru que mon père n’allait pas passer à la caisse avec... et finalement si… mais j’ai lu dans son regard qu’à ce prix là j’avais intérêt à les garder jusqu’à mon mariage…Mais le pire de tout c’était le coiffeur, alors là il ne comprenait carrément pas pourquoi il fallait débourser autant pour un truc qui repousse tous les mois, c’est la raison pour laquelle il m’emmenait chez le coiffeur le moins cher de la ville…D’ailleurs un truc comme ça : ça devrait pas s’appeler coiffeur, ça devrait s’appeler boucher…Si je m’étais pas pris en main dès l’âge de 16 ans je pense sérieusement que je serais encore puceau à l’heure qu’il est…Chaque mois c’était la corvée "Damoon ! Coiffeur !" "J’arrive Papaaaa…" il aurait mieux fait de dire "toilettage !" Le crétin était toiletteur canin c’était pas possible autrement…Le salon était mignon pourtant avec ses fauteuils à l’ancienne mais dès que tu voyais la ganache du gars tu captais qu’il avait pas son diplôme, le type… Je sortais de là avec une tête de Mireille Mathieu défoncée aux ecstas, la mèche de traviole et le coté gauche plus haut que le coté droit avec tellement d’échelles qu’on aurait dit un pompier…Ma mère lui disait en rentrant "c’est plus possible, arrête de l’emmener là bas il ressemble à rien là" Et mon père de répondre "Ben qu’est ce qu’il a ? Elle est très bien sa coupe ! Regarde la mienne... nickel non ?" lui aussi il y allait et la banane passé 40 ans ça le faisait quand même moyen (maintenant il est rasé depuis qu’il a découvert cet objet magique, que dis-je cet objet merveilleux qui lui donne un côté nationaliste corse mais qui lui permet en même temps d’économiser 15€ par mois : la tondeuse. Ca vous étonne ? moi pas) Arrivé à l’age de 16 ans, j’ai commencé à toucher mes premiers salaires de jobs d’été cette période marque le début d’une grande orgie vestimentaire mais dans le sens inverse, j’achetais n’importe quoi pourvu qu’il y ait de la marque écrit en grosses lettres bien grasses, c’est comme ça que je me retrouve aujourd’hui avec des placards remplis de fringues monstrueuses, aux couleurs criardes estampillées Oxbow que j’avais payé une fortune à l’époque et qui n’étaient même pas à ma taille puisque je voulais juste le modèle mais je n’avais pas complètement assimilé la notion de taille donc moi qui suis gaulé comme une huître je prenais des t-shirts qui pourraient recouvrir une caravane ou qui serviraient de pyjama à David Douillet…Enfin quand j’y repense, toutes ces merdes que mes parents m’ont achetées…Je regarde ça avec nostalgie aujourd’hui mais ça m’a quand même bien niqué mon enfance. Quand je voulais des chaussettes Burlington roses à carreaux (c'était la mode au collège) mon père n’avait gardé en tête que la notion de "rose" et m’offrait une jolie paire de chaussettes roses bonbons avec lesquelles toutes la classe se foutaient de ma gueule (merci papa) et puis à l’époque des casquettes américaines j’ai eu droit à la même que celle d’Eli Kakou (merci Papa) à l’époque des BMX j’ai eu un bicross avec guidon shopper (merci Papa) Alors aujourd’hui, quand je vois des gamins passer dans la rue, je regarde certains petits bosniaques avec compassion et quand on a 12 ans qu’est ce que c’est loin la majorité, c’est toute une éternité… "Alors petit con t'es content de ce qu'il t'a acheté papa ? hein ?" "Fais béco à Papa"

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