lundi, juillet 17, 2006

 

Les Travaux d'Hercule

La collection Peplum de chez Fbbri est à nouveau dispo en kiosques et c'est une bonne nouvelle. "Hercule a été invité par le roi de Thessalie pour parfaire l'éducation de son fils, Iphitos. Mais le roi Pélias est, en réalité, un usurpateur qui a fait assassiner son frère Eson, le roi légitime. Ce jour-là Chiron, un officier fidèle, disparut mystérieusement en emmenant le jeune prince Jason et la Toison d'Or, emblème de la puissance royale. Iole, la fille de Pélias, ne tarde pas à tomber amoureuse du Fils de Zeus, mais sa sympathie est loin d'être partagée par l'arrogant Iphitos, son frère. Hercule ne peut empêcher Iphitos de se faire tuer par le Lion de Némée. En punition, Pélias envoie le héros tuer le Taureau de Crète. Hercule le retrouve au moment précis où le bison furieux encorne son vieil ami Chiron, qui se cachait-là avec Jason. Hercule apprend de sa bouche la vérité sur les crimes de Pélias. Il décide de restaurer le jeune prince sur son trône en l'aidant, avec les Argonautes, à reconquérir la fameuse Toison d'Or, sans laquelle un roi de Thessalie ne peut régner. La première escale de leur voyage est dans l'île de Lemnos, où vivent les Amazones de la reine Antéa... Le film s'inspire librement du poème d'Apollonios de Rhodes, les Argonautiques, et des Douze Travaux d'Hercule (ici réduits à trois : le Lion de Némée, le Taureau de Crète et la Reine des Amazones). Ennio de Concini, scénariste encensé par les uns (Jean-Marie Sabatier), honni par les autres (Sergio Leone), s'efforce de superposer le méchant Pélias de d'épopée de Jason, et celui du cycle d'Hercule, le roi de Tirynthe Eurysthée, l'ordonnateur des Douze Travaux. Eurysthée deviendra donc, ici, l'homme de main de Pélias ! De même remplace-t-il Iolas - le neveu et l'écuyer d'Hercule qui, dans le mythe, était son inséparable compagnon - par Ulysse, plus connu du public. Quand à Iole et Iphitos, fille et fils d'Eurytos roi d'Œchalie, ils deviennent ici les rejetons de Pélias, etc. En dépit de ces chipotages et d'autres (le re-centrement de l'intrigue est inévitable au cinéma !), I Fatiche di Ercole n'en restera pas moins une réussite, qui permettra aux Etats-Unis, d'ordinaire frileux, une spectaculaire percée du cinéma italien, et, en France - porté à bout de bras par les jeunes critiques macmahoniens qui découvrent Freda et Cottafavi -, une véritable révolution culturelle ! Si toutefois nombre d'amateurs inclineront à préférer, sans doute à cause du glissement de celui-ci du mythologique vers le fantastique, le second volet de la saga concoctée par Pietro Francisci, Hercule et la Reine de Lydie, Les Travaux d'Hercule resteront dans les mémoires comme le premier "muscle opera", projetant ainsi au firmament des stars populaires le body builder américain Steve Reeves figure éminemment noble et sympathique, en attendant l'arrivée à Cinecittà de Mark Forest, Reg Park, Kirk Morris et autres Dan Vadis appelés à la rescousse. Ce sera également le premier péplum franco-italien tourné en Dyaliscope pour la Lux Film (1) (deux ans plus tôt, les mêmes producteurs avaient tourné encore en format standard, Ulysse (2), avec Kirk Douglas). Steve Reeves - l'inoubliable Hercule - est né le 21 janvier 1926, à Glasgow (Montana) (10), et nous a quitté le 1er mai 2000, jour de la fête du travail. «Fini les Travaux, Hercule», comme disait en substance Philippe Hersent dans La vengeance d'Hercule, le troisième volet de la saga qu'en son temps Steve refusa de tourner, en partie parce que P. Francisci n'en assurait pas la réalisation, en partie aussi parce que, comme comédien, il ne voulait pas rester catalogué dans le rôle du fils de Zeus. D'où que son troisième film italien ait été plus «habillé» : Agi Mourad il Diavolo Bianco, de Riccardo Freda. A l'époque de son décès, voici quatre ans, je m'apprêtais à faire mes débuts sur le Net, dans l'équipe de feue Françoise De Paepe et de «Cinérivage», et n'ai pas eu l'occasion de lui consacrer une notice nécrologique. Ce courrier m'offre l'opportunité de réparer cette lacune et d'évoquer celui qui, après un faux départ en 1946 avec Ed Wood, «le meilleur réalisateur de mauvais films», fut en 1947 pressenti par C.B. DeMille pour incarner Samson (mais comme il refusa de perdre dix kilos, Victor Mature lui fut préféré), pour finalement interpréter le fils de Zeus et celui de Spartacus (non, Zeus et Spartacus ne couchaient pas ensemble ! ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit), ensuite le Troyen Enée dont Virgile chanta les exploits, le pirate Morgan et, enfin, Sandokan, le héros d'Emilio Salgari. Ce que le public sait moins c'est que les Britanniques trouvèrent cet Américain suffisamment anglais pour lui proposer le rôle de James Bond (qui échut finalement à Sean Connery) et que Sergio Leone - qui l'avait dirigé dans Les derniers jours de Pompéi, reliftant le profil de l'aimable esthète athénien-bulwerlyttonien Glaucus pour l'adapter à l'attente d'un public fan d'Hercule - lui offrit le rôle principal de Pour une poignée de dollars. Clint Eastwood lui est redevable d'une fière chandelle de l'avoir refusé. Mais Steve estima - avec raison - que des Italiens ne pouvaient sérieusement tourner des westerns ! Ce qui n'empêcha point le «western-spaghetti», comme on le nomme fort vilainement, de crever l'écran au point d'inspirer les Américains eux-mêmes (Sam Peckinpah, e.a.)..."

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