vendredi, mai 05, 2006

 

Sebastien Tellier.

J'adore ce mec ! "Quand paraît “L’Incroyable Vérité” en mars 2001, Sébastien Tellier est-il vraiment préoccupé par le monde qui l’entoure? Grave question, pour laquelle il n’existe pas de réponse simple… Certes, la critique est élogieuse, les superlatifs pleuvent et ceux qui assistent à ses concerts sont subjugués autant qu’interloqués. “C’est bien la première fois que je vois les gens rappeler une première partie” (un spectateur au mois d’octobre 2002). Bien sûr, passer en première partie de Air, 80 dates sur 3 continents entre juin et novembre 2002, lui a montré la grande diversité du monde, les audiences multiformes. Et sur scène, le duo qu’il formait avec Pamelia Kurstin et son Theremin parfois guerrier, parfois mélancolique, ne laissait personne de marbre. Ces gens, il fallait aller les chercher, haranguer la foule pour la convaincre du bien fondé de cette musique-émotion si peu conventionnelle. Ainsi, Sébastien Tellier découvrait la très tangible aura des tribunes populaires. Il ne s’agit pas simplement de créer, le monde doit vous entendre! Lorsque Quentin Dupieux (alias Mr. Oizo), réalisateur du clip “Oh malheur chez O’Malley” extrait de “L’Incroyable Vérité” ou l’on voit Tellier tenter de skater dans une forêt hantée par un jogger oppressant, fait appel à lui pour jouer le rôle de 144 dans le Nonfilm (sortie en salle prochainement), Sébastien Tellier se révèle, photogénique et leader charismatique dans un monde où l’on peut filmer sans caméra. “Abstrait, cela reste abstrait!”, lui crie une voix intérieure. Pour écrire la musique du film, il plonge donc dans les racines de la contestation musicale à proprement parler : Tony Allen, jadis accompagnateur du grand Fela Kuti, sera l’homme de la situation pour les rythmes de Bye Bye. Et puis tout s’éclaire, Tellier commence à composer des musiques dans le studio de Philippe Zdar, 84 rue des Martyrs. Le lieu est un peu froid et humide diront certains, mais nous sommes encore en été, alors… Alors Sébastien entame la lente gestation d’un disque dont les contours se précisent rapidement : “Donnons la parole aux minorités, montrons la voie à ceux qui ont oublié les problèmes fondateurs de notre planète, les allemands de l’est doivent savoir, les wetbacks pareil, et ceux qui oeuvrent laborieusement aussi!” “Fini les contraintes stylistiques, la défiance vis-à-vis des rythmes, Tony Allen sera là pour m’appuyer et bien d’autres encore”. Et c’est ce qui se passe, une véritable bataille est engagée pour défendre les Indiens d’Amérique (Ketchup Versus Genocide), les Mexicains (League Chicanos), une Afrique idyllique comme une Afrique meurtrie par les guerre civiles (WonderAfrica et La Tuerie), une sportive est-allemande devenue nostalgique du mur de Berlin car depuis la chute elle ne peut plus jouer au tennis toute seule (Mauer)… Bref, il faut enfin donner la parole aux opprimés, il faut redevenir POLITIQUE. Cette parole est magnifiée par une musique ouverte et mélodique, une musique de plaisir sans la moindre entrave. Le combat a duré au studio des Martyrs jusqu’au dernier jour. Et puis, le 31 Mai 2003, la grêle a fait son oeuvre dans le XVIIIème arrondissement et a détruit tout le matériel de l’artiste. Seules les bandes ont pu être sauvées, et tout cela a eu lieu quelques jours après la fin de l’enregistrement. Ensuite Philippe Zdar a mixé le disque qui sort chez Record Makers. Il s’agit de “POLITICS”. Plus recemment, Sebastien Tellier sort "Sessions" et je met une option dessus pour un live en 2007.

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