vendredi, avril 07, 2006

 

Il guido Michelino.

Petit Guide du Western Spaghetti selon dvdrama.com. Avec plus de 500 films tournés en à peine plus de 10 ans, le western européen fût un genre prolifique. Et avec l’explosion du DVD et la reconnaissance grandissante du cinéma « bis », le western spaghetti retrouve une visibilité toute neuve. Malheureusement, plutôt que de ressortir uniquement les fleurons du genre, les éditeurs semblent sortir ce qu’ils trouvent au petit bonheur la chance.

Les indispensables :
Il était une fois dans l’Ouest Sergio Leone (1969)
Si vous ne deviez voir qu’un film dans votre vie, ce serait peut-être celui-là. Je dis peut-être, parce que comme prétendant, Il Etait une fois en Amérique en impose un peu aussi. Bref, réduire Il était une fois dans l’Ouest à un western spaghetti, c’est comme assimiler Les Misérables à un roman d’aventures, c’est un peu court jeune homme. Il était une fois dans l’Ouest va bien au-delà d’une simple histoire de cowboys qui se battent autour d’un chemin de fer. Ici on atteint le sublime, le non-dit, le mystère qui enveloppe les êtres, un grand quelque chose d’indicible, rien que ça. Les protagonistes de ce ballet de mort imposent le respect, on devine qu’ils sont dans une dimension humaine plus élevée que la notre. Chaque geste d’Harmonica est empreint de cette pesanteur propre aux être immatériels, chaque regard d’Henri Fonda est chargé du même message. Et si Claudia Cardinale se regarde dans un miroir pendant un quart d’heure, c’est parce qu’une femme impliquée dans une telle tragédie ne saurait se regarder bêtement dans un miroir comme une femme normale. Emportez donc ce film sur votre île déserte, et ne lisez pas la suite de cet article, rien en matière de western ne saurait dépasser la perfection d’Il Etait une fois dans l’Ouest.

Le Bon la Brute et le Truand Sergio Leone (1966)
Chef d’oeuvre : Tuco grimace, Tuco tire, Tuco grogne, Tuco fulmine, et surtout Tuco vole la vedette à Blondin. Pas étonnant que Clint Eastwood ait voulu passer à autre chose après ce film, il est finalement assez absent, même si avec peu de mots et peu d’expressions il parvient comme d’habitude à laisser sa marque sur le film tout entier. Choc absolu lorsque j’ai découvert ce chef d’œuvre à 9 ans, je suis depuis à la recherche d’un film qui me fournirait le même subtil mélange d’Aventure, d’humour, de violence et de beauté formelle. Jusqu’ici je n’ai pas trouvé. Le Bon la Brute et le Truand est un film moins « adulte » qu’Il Etait une Fois dans l’Ouest, avec plus d’action et moins d’empathie, mais dans son genre, il est tout aussi inégalé. Quasiment toutes les scènes sont cultes, du revolver dans le bain à la corde coupée au fusil en passant par la traversée de désert. Et mention spéciale pour la course de Tuco entre les tombes sous une musique inoubliable, mention spéciale pour la mort du soldat réconforté par Eastwood, mention spéciale pour le Colonel alcoolique, finalement très touchant, mention spéciale pour le gros plan sur le doigt coupé de Lee Van Cleef, mention spéciale pour tout en fait.

Il était une Fois la Révolution Sergio Leone (1972) Film de commande grandiose :
Même pour un film de commande, Sergio Leone ne peut s’empêcher de se réapproprier ses films. A l’origine, Il était une Fois la Révolution aurait du être tourné par Sam Peckinpah. Quand finalement Sergio Leone a été plus ou moins forcé de reprendre le projet, il a complètement réécris le scénario. Histoire d’une amitié improbable entre un révolutionnaire de l’IRA et un peon père de nombreux enfants, Il était une fois la Révolution est riche en péripéties en tout genre, en idées de scénarios excellentes (la nitroglycérine, l’attaque de la banque, l’embuscade du pont), en passages émotionnels forts (le massacre dans la grotte, la trahison du docteur Villega) et en lecture nihiliste sous-jacente de la révolution (la révolution ne sert à rien, les pauvres meurent où restent pauvres). Spectacle grandiose, Il était une Fois la Révolution est aussi une excellente comédie souvent très drôle, qui n’oublie aucune des marques de fabrique de Leone : flashbacks, ralentis, gros plans, des milliers de morts et la superbe musique d’Ennio Morricone.

Et Pour Quelques Dollars de Plus Sergio Leone (1965)
Le premier qui voit un cheval ! Dans beaucoup de westerns « classiques » la première scène montre le héros qui arrive au loin sur son cheval… L’ouverture d’Et Pour Quelques Dollars de Plus est similaire, sauf que le type sur son cheval se fait descendre pronto, et on ne saura rien de plus sur ce pauvre malheureux. Pour beaucoup, cette violence purement gratuite est ce qui rend le western spaghetti proprement insupportable. Mais pour ceux qui en avaient marre des héros qui arrivent en sifflotant en début de film, c’est une libération, une superbe entrée en matière, un choc salutaire, le plus gros tremblement de terre qui aie secoué le monde du cinéma, où quelque chose dans ce genre. Après cette entrée en matière fracassante, on a Lee Van Cleef qui arrête un train selon son bon plaisir, Clint Eastwood qui n’utilise sa main droite que pour tirer et Gian Maria Volonte qui rit comme un dément après avoir massacré toute une prison… Le plus beau dans le film reste la petite musique de la montre, et l’idée même du duel à la montre. Les flashbacks de Volonte le camé, au son de la petite musique mécanique de la montre, introduisent une mélancolie poignante propre à toucher même le plus rustre des habitants d’Agua Caliente.

Le Dernier Face à Face Sergio Sollima (1967) Un western intellectuel
Un professeur d’Université (Gian Maria Volonte) part au Texas pour raison de santé. Le prologue assez long montre que l’on a affaire à un « perdant », quelqu’un qui n’est pas allé au bout de ses rêves. Au Texas il sera pris en otage par Beauregard (Tomas Milian), un bandit sans foi ni loi. Petit à petit, au contact du bandit, le professeur va découvrir que son intelligence pourrait faire de lui un grand desperado. Beauregard lui, devant la froideur du prof, va découvrir le sens de la justice innée qui est en lui. Réflexion sur le pouvoir et le totalitarisme, Le Dernier Face à face est un western qui tente de faire travailler les neurones sans renoncer à être efficace sur le plan de l’action. L’inversion de caractère des deux stars est bien menée et sait prendre son temps. On retrouve comme dans beaucoup de westerns spaghetti, un certain attachement aux marginaux de toute sorte, ici une communauté de desperado qui vivent en autarcie. C’est quand le western italien cherche à offrir quelque chose de différents des westerns de Leone qu’il devient le plus intéressant. La musique de Morricone est efficace sans être inoubliable.

Le Grand Silence Sergio Corbucci (1968) Noir de chez Noir
Corbucci pousse son concept entamé avec Django jusqu’au bout du nihilisme. Inutile de prévenir des spoilers ici, tout le monde sait que dans ce film le héros meurt à la fin, et même en le sachant, le film est d’autant plus noir, comme une tragédie ou le destin de chacun est fixé à l’avance. Klaus Kinski est tout simplement effrayant en chasseur de prime abject et cupide, Trintignant dans son rôle muet inspire la pitié, mais aussi la défiance, car finalement son mode opératoire pour tuer (provoquer l’adversaire jusqu’à être en droit de l’abattre en état de légitime défense) en fait un être ambigu peu éloigné des être immondes qu’il pourchasse. La musique poisseuse et lancinante de Morricone colle aux basques comme la poudreuse aux pieds des chevaux. La neige et la rigueur de l’hiver accentuent le désespoir affreux qui domine l’ensemble du film ; le côté comique du shérif, loin d’apporter un peu d’humanité et de chaleur à ce monde glacial, renforce au contraire le désenchantement ambiant. Les faibles sont faibles et restent faibles, les forts sont bien les plus forts, et ils vont jusqu’au bout. Inutile de faire remarquer les défauts de doublage ou quelques détails un peu bâclés, Le Grand Silence est parfait dans son genre, tout à fait différent d’un Sergio Leone. Le Grand Silence est si réussi dans sa démonstration pessimiste de la noirceur humaine que personnellement j’ai du mal à vraiment l’aimer, à l’aimer comme un film que l’on aime revoir souvent. Non, Le Grand Silence est si réussi qu’on préfèrerait presque oublier l’avoir vu.


Mon Nom est Personne Tonino Valerii (1973) Comédie désenchantée
Passons tout de suite sur les défauts du film. D’abord il est extrêmement bavard, ce qui est étonnant de la part d’une production Leone. Ensuite, certains passages comiques sont un peu lourdingues : la scène des baffes et la scène de la pissotière qui ancrent le film dans le style « Trinita ». Mais ce dernier défaut permet de savourer le film de 7 à 77 ans, car le comique « Trinita » est immédiatement accessible dès le plus jeune age, et il permet également la confrontation Western Américain/Western Italien qui est un des thèmes du film. Tout le reste est parfait, du scénario à la musique de Morricone, en passant par la relation maître/élève et cette idée prodigieuse de Horde Sauvage de 150 « fils de pute » qui chevauchent sur fond de Walkyries, telle une armée mythique insaisissable. Si le désenchantement de Henri Fonda inscrit également le film dans le registre crépusculaire, la désinvolture de Terence Hill en fait une ode à la liberté et à une certaine forme de marginalité, il n’essaie pas de se trouver une situation, il n’est pas intéressé par la vengeance, il veut juste vivre heureux à pêcher des poissons au gourdin. De nombreux niveaux de lectures, donc, pour un film généralement sous-estimé. On peut toujours ergoter pour savoir qui a fait quoi de Leone ou Valerii, leur collaboration a donné une œuvre unique qui se bonifie ave le temps.
Où le voir :

Django/4 de l’Apocalypse : Django Sergio Corbucci (1966)
Au fond, beaucoup plus qu’à Sergio Leone, c’est à Sergio Corbucci que le western italien doit tout. En un seul film, tous les poncifs ont été crées ou sublimés : le poncif des conditions météo (ici la boue), le poncif du héros taciturne (Franco Nero, ténébreux), le poncif du héros réduit à une misère de loque humaine, mais qui gagne quand même à la fin, le poncif de la classe sociale martyrisée (ici les peones), le poncif de la cruauté sadique (l’oreille coupée), le poncif du chef de bande qui terrorise une ville de lâches corrompus, le poncif des éléments religieux détournés de leur fonction christique (le cercueil, le cimetière). Oui tout est là. Tout et c’est même peut-être un peu trop. Quelle vision de l’humanité ce film offre-t-elle ? Comment sortir indemne de tant de noirceur, de tant d’inhumanité ? Attention donc, âmes sensibles...
4 de l’Apocalypse Lucio Fulci (1975)
On a tout lu et entendu sur ce film : un navet sans nom, une merde sans nom, une daube sans nom, une chiure sans nom et j’en passe. Oui et bien moi je l’adore ce film, certains aiment 6e Sens, moi non. Bref je m’égare, la force du film, déjà, c’est de s’attacher à des anti-héros (un ivrogne, un joueur de carte, un neuneu, une prostituée enceinte) et de suivre leur lente descente aux enfers, comme dans Délivrance (il faut bien que je cite des vrais bons films pour essayer de vous convaincre…). Hé ouais, pour une fois, pas de trésor, pas de vengeance qui se mange froide, pas de héros au regard sombre qui tire super vite. Après le pogrom puritain initial, les coups de feu se comptent sur les doigts de la main. Ces anti-héros rencontrent le mal en personne : Chaco, joué par Tomas Milian évidemment, qui d’autre ? Chaco torture un shérif, humilie nos marginaux de façon ignoble et laisse tout le monde pour mort. Le joueur de carte et la prostituée se retrouvent dans un village de mineur, et là l’enfant naît, et on a droit à une très très longue séquence où les mineurs sont tout sourires et tous mielleux comme dans un mauvais Walt Disney. Ainsi Fulci montre les deux facettes de l’homme : la violence la plus atroce envers les êtres, et l’attendrissement le plus niais devant la vie qui commence. Mais ce qui est le plus frappant dans cette histoire, c’est la mélancolie qui baigne tout le film, cette lenteur qui épouse le cheminement des protagonistes. La musique est belle, les personnages gardent leur part de mystère, et la scène finale est atroce.

El Chuncho/Keoma El Chuncho Damiano Damiani (1966)
Western politique, El Chuncho évoque de façon détournée les agissements de la CIA en Amérique Latine. Le film commence très fort avec un officier de l’armée mexicaine attaché en croix sur la voie ferrée. Gian Maria Volonte tient ici son meilleur rôle de western, mélange de cabotinage drôle et d’ambiguité menaçante. Klaus Kinski en prêtre adepte de la grenade vaut également le détour, ainsi que Lou Castel, en Gringo froid et énigmatique. La musique de Bacalov, assez semblable, voire identique, à celle de Django, est intéressante et s’éloigne des sentiers battus par Morricone.

Keoma Enzo G Castellari (1976)
Chant du cygne, dernière cartouche, ode au genre en fin de course, enterrement de toute beauté, Keoma est considéré comme le dernier grand western italien. Tous les poncifs sont présents, Franco Nero est en grande forme, le scénario est fouillé, en particulier dans les rapports familiaux frères/demi-frères avec leur père, et la musique, dont les chansons accompagnent l’intrigue, est tout simplement sublime. Sans oublier les personnages symboliques (la mort) et le désenchantement poignant de l’ensemble.

Tire Encore Si Tu Peux Giulio Questi (1967) Un ovni…
Dans la forme, ce film est un western : des indiens, des peones, des bandits… Mais on apprend dans les bonus que le réalisateur a fait un western parce que c’était plutôt la mode du western à ce moment là. Du reste, si ça avait été encore l’époque du péplum, il aurait fait un péplum et ça aurait donné exactement le même film. Soit une œuvre complètement inclassable, imprévisible et presque surréaliste. Le film est émaillé de moments « chocs » nullement gratuits mais bien évidemment devenus cultes de part leur aspect parfois gore, parfois suggéré, toujours inattendu. Certains de ces effets fonctionnent toujours très bien, d’autres ont malheureusement mal vieillis. Un film dérangeant donc, avec une atmosphère fantastique malsaine, qui réussit avec peu de moyens à dépeindre la cruauté humaine. Tomas Milian traverse le film comme un fantôme, hagard et loin des clichés du héros fier et ténébreux (mais Tomas Milian est presque un cliché à lui tout seul). Les deux notables crapuleux qui se disputent l’or forment une incarnation effroyable de la cupidité humaine. Déconseillé aux âmes sensibles.

Pour une Poignée de Dollars Sergio Leone (1964) L’origine
Alors oui en 1964 ce film a dû créer un choc assez intéressant dans la tête des gens. Enfin un western où on arrête de papoter avec les dames pour en venir directement à ce qui est intéressant dans le western : les coups de révolver. Pourtant si on se souvient encore de ce film plus de quarante ans après, c’est que le concept va plus loin. Il y a le bruit des coups de révolver, différent selon chaque type d’arme avec un écho amplifié, il y a Clint Eastwood et son poncho qu’il soulève avant les duels, il y a son cigare machouillé de gauche à droite et sa barbe de trois jours, il y a la musique pompée sur Rio Bravo, il y a le gros plan sur les bottes de Gian Maria Volonte, il y a son rire démoniaque, il y a le passage à tabac bien plus graphique que par le passé et les sales gueules des Rodos qui se marrent pendant le massacre des Baxters, il y a les répliques laconiques et le duel « revolver contre winchester », il y a Ramon qui hurle « Juvio ! » pour que son homme de main lui passe sa fameuse winchester, il y a la cuirasse métallique, il y a l’homme sans nom qui apparaît derrière un nuage de poussière, le siffleur qui emmène la musique vers des territoires inédits, l’utilisation des morts à des fins lucratives, la mitrailleuse qui crépite, le gros qui se fait écraser par un tonneau, et cette scène poignante ou Marian Koch retrouve son fils au beau milieu d’un échange d’otages. Bref la classe. Personnellement c’est le western de Sergio Leone que j’ai découvert en dernier, alors la déception a quand même été forte car il est loin d’être aussi abouti que les suivants. Mais si on le replace dans la genèse du genre, c’est le film qui a changé l’histoire du cinéma (carrément) alors chapeau !

Colorado Sergio Sollima (1967) L’art de la fuite
Cours Cuchillo, cours… Le peon a tout compris de la justice des blancs, il sait que ce n’est pas la peine de tenter de s’expliquer quand on l’accuse du viol et du meurtre d’une fillette de 12 ans. Il s’enfuit illico. Le peon est un être qui passe sa vie à fuir. Mais ici, le peon est plus intelligent qu’il n’y paraît. Colorado est le premier western, très réputé, de Sergio Sollima, avec Lee Van Cleef et Tomas Milian. Lee Van Cleef interprète un Chasseur de prime « juste » qui pourchasse Cuchillo (Tomas Milian). Le film se présente un peu comme un film à sketches, où chaque sketch raconterait une arrestation manquée de Cuchillo par Lee Van Cleef. A chaque nouvel épisode, le chasseur de prime en apprend un peu plus sur Cuchillo et se rend compte qu’il n’est peut être pas le meurtrier qu’on lui a dépeint, et que lui-même a peut être été manipulé. Souvent encensé pour ses aspects politiques, Colorado séduit également par son héros Cuchillo, héros éternellement en haillons, sale, sans arme ou presque, mais roublard, rusé et extrêmement sympathique malgré tout. Où le voir ? Disponible en zone 2 en Allemagne (Italo Western Box) et en Italie, mais bien sûr sans sous-titres français. En outre la version européenne est incomplète. Une histoire abracadabrantesque court à ce sujet : il paraît que la personne qui détient les droits de la version complète en Italie refuse obstinément que cette version complète soit visible hors d’Italie. Donc chers lecteurs, si vous voulez découvrir ce fleuron dans son intégralité, vous devez le voir en italien.

Le Temps du Massacre Lucio Fulci (1966) Un très bon classique :
Franco Nero revient chez lui, et ce qu’il trouve ne lui plaît pas du tout : la région est sous la coupe du clan Scott et son frère est devenu alcoolique. Scénario archi-classique, mais très bonne réalisation. La relation entre Nero et son frère alcoolique est très bien mise en relief, de même que les rapports entre le patriarche Scott et son fils psychopathe et maniaque du fouet. Le Temps du Massacre est le parfait exemple du western spaghetti réussi, avec tous les poncifs du genre (ville sous la coupe d’une fratrie, héros meurtri, massacre à la fin…) avec en plus une musique plaisante et une séquence au fouet particulièrement traumatisante. Ce film est généralement considéré comme bien supérieur aux Quatre de L’Apocalypse du même Fulci. Il est vrai que le rythme est plus énergique et que le film est plus proche de l’idée que l’on se fait généralement du western spaghetti, mais les Quatre de l’Apocalypse m’a plus surpris au niveau de l’originalité du scénario. Où le voir : En VHS (Atlantic Video 1987) ou DVD zone 1 version anglaise sans sous-titres (Massacre Time, éditeur DWN). DVD italien Le colt cantarono la morte e fu tempo di massacro, italien sous titré italien. A priori, version complète dans les trois cas (85 min)

La Mort était au Rendez Vous Guilio Petroni (1967) Un des meilleurs ?
Tout est bon dans ce film : le début poisseux avec ces hommes en long manteaux sous la pluie, la façon dont le jeune enfant se rappellera de chaque signe distinctif des meurtriers de sa famille, la musique oppressante de Morricone, la relation père/fils entre Lee Van Cleef et John Philip Law, le final dans la tempête de poussière, la séquence ou les habitants du village mexicain sortent tous de leurs maisons... La mise en scène est à la hauteur, la musique est bien employée, la mort est une notion grave et importante même chez les méchants, contrairement à de si nombreux westerns spaghetti où les morts sont oubliés sitôt tués.

Les films intéressants pour aller plus loin :

Un Homme, un Cheval un Fusil Antonio Margheriti (1969)
Klaus Kinski joue un forçat tout juste libéré et bien décidé à se venger de ceux qui l’ont fait injustement condamner. Pendant une heure, peu de coups de feux, la tension monte lentement, puis la violence prend son envol. Toute l’action est concentrée en une seule nuit, pendant une tempête déchaînée, avec la cloche de l’église qui sonne interminablement. Une belle atmosphère fantastique, un Klaus Kinski sobre et crédible, une bande son oppressante ; ce film, connu également sous le titre Et le Vent Apporta la Violence, est une des réussites du western italien.

Compañeros Sergio Corbucci (1970) Une bonne comédie Zapatta
Du Moriconne, un type avec un écouteur à la place de l’oreille, de l’action et du rire, Compañeros est une excellente comédie Zapatta signée Corbucci. Avec Tomas Milian et Franco Nero le pingouin qui cabotinent chacun dans leur genre. Et puis Terence Stamp et son faucon sont vraiment drôles. Loin, très loin de Django ou du Grand Silence, Corbucci montre ici une autre facette de son talent.

Saludos Hombre Sergio Sollima (1968)
C’est le troisième western du troisième Sergio. C’est aussi son western le moins réputé, encore que depuis que Tarantino cite ce film parmi ses influences, on a droit à un T noir dans Télérama. Tomas Milian reprend le rôle de Cuchillo, un peone qui cache des couteaux partout sur lui et qui sait s’en servir. Cuchillo se retrouve malgré lui à la recherche d’un trésor destiné à la révolution mexicaine (trésor + révolution mexicaine, l’équation magique du western spaghetti…), avec toute une clique de gens patibulaires à ses trousses. Hop. Au fur et à mesure que Cuchillo se ballade en poncho, en haillons, voire presque à poil dans le Mexique espagnol, sa conscience politique se réveille et il prend conscience des enjeux de la révolution. Oui enfin, ça c’est ce qu’on veut bien voir quand on est de bonne humeur, car le message sous-jacent est vraiment très très sous-jacent, voire six pieds sous jacent (cherchez pas). Il reste que le coté sur-jacent est lui assez réussi. Des duels à tours de bras, dont un duel plutôt original entre Cuchillo et son couteau et un méchant Français et son revolver, une scène nocturne plutôt bien menée, et Tomas Milian, toujours aussi génial, toujours aussi charismatique. Et puis un Western qui présente un (anti)héros mexicain qui n’utilise pas de revolver ne peut pas être mauvais.

Blindman le justicier aveugle Ferdinando Baldi (1971) Déconseillé aux âmes sans humour :
Blindman est un film qui n’a peur de rien, et surtout pas du ridicule. Et pas de l’excès non plus ! Consacrer un aussi gros budget sur un scénario aussi délirant, les producteurs devaient être eux-mêmes aveugles. Pourtant, bien leur en a pris ! C’est l’histoire d’un pistolero aveugle, qui se ballade sur son cheval d’aveugle avec une Winchester à baïonnette en guise de canne blanche. Il a un contrat pour retrouver un convoi de 50 femmes enlevées par un chef desperado (et son frère joué par Ringo Starr). Ledit chef desperado commande une petite armée d’hommes de main au look Mad Max parfaitement assumé. Les femmes sont destinées à un général (mexicain comme il se doit), prétexte à montrer plein de femmes nues se faisant asperger d’eau d’abord, puis plein de femmes habillées martyrisées par les officiers mexicains ensuite. Mais finalement, tout cela n’aura servi à rien puisque le chef desperado décide de massacrer tous les destinataires. De toute façon, à quoi ça sert une armée mexicaine, à part se faire décimer à la mitrailleuse? Le pistolero aveugle lui pendant ce temps là, réajuste ses haillons et son chapeau plat et descend frénétiquement quatre hommes de Ringo Starr. Car il est aveugle, mais il tire juste le bougre ! Et tout ça n’est que le début ! Ici, c’est au spectateur de décider. Soit c’est un nanar grandiose, soit c’est le plus grand western de tous les temps ! Et ça peut aussi être les deux à la fois ! Le plus fort, c’est que le film fonctionne parfaitement, la mise en scène de Baldi est très fluide, le scénario se tient malgré tout, et Tony Anthony parvient à émouvoir dans son rôle d’aveugle qui poursuit son but obstiné malgré son handicap ! Même Ringo Starr, en bad guy amoureux est touchant. A ne pas manquer, mais veillez à être dans de bonnes conditions d’humeur et d’entourage (ie, pas avec votre grand-mère…), sinon vous aurez raté votre rendez vous avec Blindman.

Un pistolet pour Ringo Duccio Tessari (1965)
Ringo saute, sourit de ses belles dents blanches, tire vite et juste, et ne se prend pas au sérieux. Ringo c’est Giuliano Gemma, véritable star au Japon (juste derrière Alain Delon), nous apprend sa fille dans les bonus. Le visage propre, l’œil pétillant, Ringo est très loin de l’archétype du tireur mystérieux à la Clint Eastwood. Qu’est ce qu’on a ici ? Un shérif et ses aides, une bande de bandits mexicains qui tient un ranch en otage, et Ringo au beau milieu qui cherche uniquement son intérêt. Le film est drôle, rythmé, et ne se prend pas au sérieux. C’est déjà pas mal.

Le retour de Ringo Duccio Tessari (1965)
Ah que j’aime ce type d’histoire ! Ringo revient chez lui et découvre que des bandits mexicains ont pris le pouvoir par la force dans sa petite bourgade. Ils ont aussi investi sa maison, et le chef s’est octroyé sa femme. Sa petite fille de 4 ans qu’il n’avait jamais vue sert d’otage. Pendant une heure de film, Ringo, déguisé et méconnaissable se lamente sur son sort, se fait molester par les bandits, ne sait plus réagir et devient presque une loque humaine. Finalement, il se réveille et là ça barde ! Il est aidé par quelques acolytes dont Myosotis, petit gringalet qui s’évertue à faire pousser des fleurs dans le désert. Tout ça est agréablement fait et la détresse de Ringo au début est poignante. Ce film est très différent du premier Ringo, il y a peu d’humour, plus de fantastique, et on retrouve avec plaisir l’ensemble de la figuration du premier opus.

Le dernier jour de la colère Tonino Valerii (1967)
Film de Tonino Valerii, le dernier jour de la colère n’atteint pas le lyrisme désenchanté ni la beauté formelle de Mon Nom est Personne. Preuve que Leone a bel et bien imposé sa marque sur ce dernier. Malgré tout, le scénario recycle très intelligemment le thème classique du rapport père/fils entre un jeune tireur et son mentor. Lee Van Cleef change un peu de registre et dépeint un personnage ambigu et égoïste. Vous aurez également droit à un duel tout à fait original, à cheval, et avec une vieille pétoire à un coup. La musique est belle mais ne dispose pas de suffisamment d’ampleur pour prendre la place qu’elle mérite. Dans l’ensemble, un très bon western.

Pas de pitié pour les salopards Giorgo Stegani (1968)
Trois malfrats marginaux, genre Pieds Nickelés, commettent des vols sans violence ni armes. Ce trio assez sympa, refusant de travailler normalement, vole la paie des mineurs, et là, les choses commencent à se gâter. Avec Lee Van Cleef qui cette fois change complètement de registre en délaissant son habituel rôle de pistolero infaillible, Bud Spencer en banquier sans barbe et Gordon Mitchell en tueur cruel et implacable, ce film est une bonne surprise, par son ton légèrement décalé, sans pour autant être inoubliable.

Tepepa Giulio Petroni (1968)
Un western avec Tomas Milian et Orson Welles, c’est une offre qu’on ne peut pas refuser. Un jeune docteur anglais (John Steiner) cherche à se venger de Tepepa (Tomas Milian), chef révolutionnaire qui a violé sa fiancée. Il rate son coup et découvre petit à petit la vraie nature charismatique du héros Tepepa. Le docteur va-t-il mener sa vengeance à bien ? Qu’est ce qui est le plus important, demande Tepepa, une fille où la révolution? Réponse en fin de film. Western Zapatta plus profond qu’il n’y paraît, Tepepa manque cependant un peu de rythme et de passion, même pendant l’habituelle scène où les militaires mexicains se font décimer. Orson Welles joue le méchant colonel de l’armée régulière mexicaine. Son rôle est moins caricatural et plus déterminant pour le déroulement de l’intrigue que d’habitude dans le genre révolutionnaire. Musique d’Ennio Morricone.

On l’Appelle Trinita/On Continue à l’Appeler Trinita Enzo Barboni (1970 / 1971)
Responsables du déclin du western à l’italienne, On l’Appelle Trinita et sa suite On Continue à l’Appeler Trinita sont deux films très drôles pourvu que l’on soit bon public et que l’on aime bien les rots, les pets, les fayots et les baffes. Tous les clichés du western italiens sont tournés en ridicule, la saleté et la crasse dominent, et la violence sérieuse n’existe plus. Les baffes ne font plus mal en vrai, la victime est juste un peu sonnée. Les coups de feu ne servent plus à tuer, et quelque part c’est agréable de voir tous ces protagonistes s’agiter dans un Ouest de cours de récréation.

Le Grand Duel Giancarlo Santi (1972) Un bon moment
Lee Van Cleef joue un shérif déchu qui protège mystérieusement un jeune pistolero recherché pour meurtre, et poursuivi par une bande de chasseurs de primes givrés que l’on croirait sorti de La Horde Sauvage. A part le look « Bee Gees » du jeune pistolero, l’ensemble du film est une très bonne surprise au ton assez décontracté. La scène inaugurale où Lee Van Cleef indique indirectement au Bee Gee la cachette des chasseurs de prime est un régal. Une fois arrivé en ville, on retrouve les thèmes favoris du western italien : la ville corrompue sous la coupe de trois frères qui tiennent les postes clés du pouvoir. Mais le portrait des trois frères en question est assez recherché, pas exagérément manichéen, ni caricatural (à part peut être celui de l’homosexuel frustré). Petit à petit, l’intrigue se dévoile et on comprend pourquoi Lee Van Cleef cherche à protéger le Bee Gee, et pourquoi il n’a plus le droit de porter l’insigne de shérif. Le tout dans une superbe musique de Bakalov (reprise dans Kill Bill). Bref, le film parfait pour un dimanche soir. Ne téléchargez pas ce film chez vous, c’est illégal. Téléchargez le chez vos amis.

Qu’est ce que je viens foutre Au milieu de cette Révolution ? Sergio Corbucci (1972)
Un acteur italien (Vittorio Gassman) et un prêtre italien se retrouvent pris dans la tourmente de la révolution mexicaine. Tous les deux anti-héros trouillards, ils se retrouveront dans de nombreuses péripéties à base de déguisements multiples, de cabotinage hystérique, de véhicules divers (voiture, avion…) et de rencontres pittoresques. Derrière la farce, Corbucci montre une révolution de pacotille dont les peones et les indiens sont les éternelles victimes. Il distille aussi une réflexion sur le métier d’acteur qui culmine au moment où l’acteur italien doit interpréter, sous la menace, un Zapatta reniant ses convictions. Alors titre un peu nul d’accord, mais le film n’est pas nul du tout, même si le cataclysme permanent des deux acteurs peut finir par taper sur les nerfs.

El Magnifico Enzo Barboni (1972)
Terence Hill joue un pied tendre qui débarque dans l’Ouest. On imagine tout de suite les dégâts. Le film est un peu plus sobre et travaillé que les Trinita du même réalisateur. Moins de fayots et moins de crasse, le met est plus fin, et la comédie un poil plus subtile. Pas mal de casse quand même…

Pour les gros mordus seulement :

Avec Django la mort est là Antonio Margheriti (1968)
Le prologue est fulgurant, une mise à mort horrible qui justifie le titre anglais du film : Vengeance. Avec Django la Mort Est là est un film curieusement adoré par la critique à cause de l’atmosphère à la limite du fantastique qui baigne l’ensemble du film, et surtout pour la fin dans les grottes. Pourtant cet aspect fantastique est beaucoup moins présent que dans des films comme Tire Encore si tu peux, Un homme un cheval un fusil (du même réal) où même Keoma. Harrison a beau crisper la mâchoire comme Clint Eastwood, le frère de Gian Maria Volonte a beau jouer au dingue comme son frère, le résultat n’est pas à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’un « vrai » western fantastique.

Soleil Rouge Terence Young (1971)
Bon western au casting international (Charles Bronson, Toshiro Mifune, Alain Delon, Ursula Andress).Toshiro Mifune joue un samouraï qui doit retrouver un sabre et qui prend Charles Bronson en otage. Vous apprendrez comment se débarrasser d’un moustique qui vous importune, vous serez sans doute amusé par la dégaine d’Alain Delon qui ressemble plus à mon petit neveu dans sa panoplie de cowboy qu’à un homme de l’Ouest, et vous passerez un moment finalement assez agréable. J’ai toujours du mal à adhérer au fait qu’un homme avec un sabre puisse se jouer d’un type avec une arme à feu (fût il Alain Delon), mais il ne faut pas que cela vous gâche votre plaisir !

Sabata Frank Kramer (1969)
Lee Van Cleef habillé tout de noir apparaît tel un héros qui n’a pas d’histoire, pas d’ambition à part l’argent, pas de vengeance à réaliser, pas d’intérêt pour les femmes mais beaucoup de ruse. Il utilise un pistolet bizarre à 4 canons et un fusil très longue portée. Banjo lui, dissimule une Winchester dans son Banjo, on a pas mal d’acrobates qui font des sauts périlleux à la moindre occasion, des politiciens véreux que Sabata va faire chanter, et surtout, beaucoup, beaucoup de morts. Importants moyens pour un film sympathique, auto-parodique et sans prétentions, dénué de tout sérieux et qui se laisse regarder sans déplaisir. Il y a une suite, Le Retour de Sabata, du même Frank Kramer

Adios Sabata Frank Kramer (1970)
Malgré le titre, il ne s’agit pas d’un Sabata, mais ça y ressemble beaucoup. Yul Bryner est habillé tout de noir, son arme est un fusil à chargeur horizontal dont la dernière balle est un cigare, histoire de se détendre après avoir descendu six où sept malheureux soldats. Un de ses complices fait un saut périlleux à chaque fois qu’il doit monter à cheval, un autre lance des billes de plombs avec ses pieds d’une distance et d’une précision incroyables. Le général autrichien lui, comme d’habitude, tire les peones comme des lapins. Comme par hasard, tout ce beau monde est attiré par un gros tas d’or et de ce fait les cadavres se comptent par centaines. La mort n’a pas beaucoup d’importance ici, on meurt comme on attrape une mauvaise grippe et il n’y a rien d’anormal à ce que trois ou quatre individus viennent à bout d’une armée entière, tant qu’on a la manière et la nitroglycérine. Comme pour Sabata du même réalisateur, ce film dispose d’un gros budget pour un gros n’importe quoi qui enchaîne les scènes d’action sans trop se soucier de raconter une vraie histoire. On ne peut pas dire que ce soit complètement déplaisant, mais on ne peut pas dire que ce soit le Bon la brute et le truand non plus… Bonne musique de Bruno Nicolaï qui se démarque de Morricone.

Le Dernier des Salauds Ferdinando Baldi (1969)
Isabel, son frère Sebastian et leur ami Rafael ont échappé de peu à un massacre quand ils étaient petits. Devenus grands, Sebastian et Rafael vont chercher à se venger. Pas inoubliable, Le Dernier des Salauds contient quand même quelques personnages et thèmes intéressants : Rafael a été émasculé par les baddies et aime Isabel d’un amour impossible. Isabel a été mariée de force à un pauvre commerçant. Celui-ci aime Isabel de tout son cœur, tout en étant conscient qu’elle ne l’aimera jamais. C’est ce genre de petits personnages secondaires bien interprétés qui sauvent un film de la banalité. Belle musique.

Mon nom est Shangaï Joe Mario Caiano (1973)
Un chinois karatéka se retrouve dans l’Ouest espagnol. Il se trouve confronté au racisme des cowboys, à des trafiquants d’esclave, à Klaus Kinski chauve et à un autre chinois karatéka qui est passé du côté obscur (il utilise un pistolet!). Du coup ça frite, ça tatane, ça rétame tant que ça peut face à des gens pourtant bien armés. Bon, c’est bien réalisé, le choc des cultures est drôle et on passe un bon moment. Je n’ai jamais été convaincu par les westerns kung fu, mais pour ceux qui aiment… Le DVD Seven 7 Version intégrale, y compris les trucs un peu gore pour les amateurs. An niveau des bonus, un doc entier sur Klaus Kinski qui apparaît seulement cinq minutes dans le film, ça fait un peu remplissage. D’autant que les seules images d’archives venant illustrer le propos sont uniquement tirées du film même, alors on tourne vite en rond. Mais à ce prix là, c’est déjà pas mal.

Arizona Colt Michele Lupo (1966)
Tentative semi-réussie de retrouver la bonne humeur d’Un pistolet pour Ringo. Arizona Colt joué par Guiliano Gemma est tout sourire et decontracté, comme l’ensemble du film, mais bon, à tout prendre, Un pistolet pour Ringo est plus drôle et plus réussi.

Le Jour du Jugement Mario Gariazzo (1971)
Ty Hardin veut se venger de la mort de sa femme. A chaque fois qu’il provoque l’un des meurtriers en duel, il enclenche un petit jouet mécanique qu’il a retrouvé dans les cendres de sa maison. Lorsque le jouet a fini de bouger, les deux opposants dégainent. Entre chaque duel, notre héros se déguise en ce qui l’arrange et joue au croque-mort prédicateur. La symbolique des cercueils est bien utilisée. Ceci dit, la mise en scène n’est pas à la hauteur et on s’ennuie ferme. Le truc du jouet n’est qu’un repompage sans âme de la montre de Gian Maria volonte, et le tout s’oublie bien vite.

5 Gâchettes d’Or Tonino Cervi (1968)
Bud Spencer sur un cheval est toujours aussi drôle à voir, on dirait qu’il monte un poney… Mais cinq gâchettes d’Or n’est pas un western comique. Histoire archi-classique de vengeance, le film vaut par le rôle du méchant, sorte de samouraï mexicain (mais joué par un japonais) armé d’une machette. Le final dans les bois brumeux est assez prenant et les décors tranchent avec l’habituel désert d’Alméria. Pour le reste, c’est du classique, sans passion et sans éclat.

La Colline des Bottes Giuseppe Colizzi (1969)
Abusivement re-titré Trinita va tout casser, ce film avec Bud Spencer et Terence Hill n’est pas du tout une comédie. C’est un western sympathique qui fait dans l’original en inscrivant l’action dans le monde du spectacle (dans un cirque ambulant). Sympathique sans plus.

Gentleman Killer Giorgio Stegani (1968)
Une région à la frontière du Mexique est dans l’expectative, on ne sait pas encore si elle sera sous contrôle mexicain ou si elle restera américaine. Une bande de bandits mexicains en profite pour prendre le pouvoir et supprimer le représentant de l’armée américaine encore en place. Arrive un joueur de carte qui sait jouer à autre chose qu’au poker et qui va tenter de rétablir l’ordre. Bien fait, sans prétention, j’ai aimé le final assez inattendu où c’est l’armée mexicaine régulière qui prête main forte au héros.

Les nanars sympas :

T’as le bonjour de Trinita Ferdinando Baldi (1967)
Quand on voit le DVD (éditeur Evidis), et le titre, on s’attend au pire. Rita del West, jeune femme qui tire juste et frappe fort est complice avec un chef indien (Gordon Mitchel) qui se trimballe avec un club de golf. Ils cherchent à amasser le plus d’or possible pour le détruire, car l’or avilit l’homme. Sur sa route, Rita devra se mesurer à Ringo sous son poncho et à Django, qui tire toujours son cercueil avec ses mains bousillées. Puis elle trouvera l’amour en la personne de Trinita, bien que ce film soit antérieur à la série des Trinita. Difficile de ne pas au moins sourire devant cette caricature en règle de tous les poncifs du Western Italien : le shérif cherche vainement à empêcher Ringo d’aller abattre un ancien complice, puis découragé il lance « c’est bon c’est bon, je vais chercher les cercueils ! », Django réclame une mort « à l’américaine », la scène des pieds de Et pour quelques dollars de plus est parodiée, les personnages lancent des citations du genre « Confucius disait toujours : rends moi mon or ducon » ou encore « Trotsky disait toujours : quand faut y aller, faut y aller… ». Impossible de faire la part entre les gags réellement présents dans le film d’origine et les gags rajoutés au petit bonheur la chance par l’équipe de doublage. Le DVD précise que la bande son est en stéréo, ce qui laisserait supposer que les dialogues ont été entièrement retravaillés comme pourrait le faire penser une allusion à Cap Canaveral avant l’explosion des grottes. Remix où non, le film en devient très drôle. La jaquette annonce 90 min alors que le film en fait 80. Il s’agit donc de la version française où toutes les chansons ont été enlevées.

AcquaSanta Joe Mario Gariazo (1971)
Un chef de bande (Ty Hardin) vole un canon pour attaquer une banque. Pas de chance, dans cette banque il y a 50000 dollars appartenant à Acquasanta Joe (Richard Harrisson). Celui-ci va tout faire pour le récupérer. Film fauché, Acquasanta Joe est quand même sympathique : une musique joyeuse, des comédiens qui s’amusent, un ton parfois décalé (en pleine poursuite, Ty Hadin cueille des mûres). Le final est un grand n’importe quoi, les comédiens courent dans tous les sens dans ce qui ressemble à une carrière d’argile et tirent à tout va en se ratant sans arrêt. Et si vous tenez jusqu’au bout, vous aurez droit à une sorte de duel entre un homme armé d’un canon, face à Acquasanta Joe armé d’un arc! Allez, ne nous mentons pas, c’est complètement nul, mais ça fait bien plaisir quand même.

7 Winchester Pour un Massacre Enzo Girolami (1967)
Après la fin de la guerre de sécession, un aventurier s’introduit dans une bande de renégats sudistes à la recherche d’un trésor. Pas grand-chose à sauver de ce petit film de série B. Le héros manque de charisme, mais comme bonus, certaines scènes sont involontairement comiques. Une fois de plus, le final se passe dans des grottes, ce qui réveille un peu le spectateur, mais on a déjà vu ça en mieux ailleurs. Seul le twist final sur la nature du trésor est assez rigolo : spoilers : le trésor est en ancienne monnaie sudiste qui n’a plus cours valable !

Deux Associés, un Génie, une Cloche Damiano Damiani (1975)
Dans l’absolu, il est difficile de prétendre que Deux Associés, un Génie, une Cloche est plus mauvais que On l’Appelle Trinita par exemple. Sauf que le film arrive cinq ans après la série des Trinita et n’apporte rien au genre auto-parodique alors très à la mode. Contrairement à Mon Nom Est Personne, produit par le même Leone, Deux Associés, un Génie, une Cloche ne parvient pas à offrir autre chose que la parodie. Reste le plaisir de voir Miou Miou, Robert Charlebois, Terence Hill et Klaus Kinski. Si, comme moi, vous avez vu ce film étant jeune et qu’il vous avait fait mourir de rire, alors il garde peut être une petite place dans votre cœur.

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