jeudi, mars 30, 2006
N.Y.P.D Blue.
France 3 rediffuse l’intégralité de cette formidable série. C’est peut-être l’occasion de (re)découvrir l’univers de la brigade du 15th precinct. Noirceur des rues, réalité sordide, conditions de travail épouvantables, vies privées chaotiques… Dans ce tourbillon, il ne reste souvent que le sens du devoir et les collègues auxquels se raccrocher pour garder un brin d’humanité. NYPD Blue est un condensé de ce qui se fait de mieux en matière de dramas américaines... Jamais une série n'aura autant été nominée aux Emmy, 82 nominations et 19 prix remportés. Le réalisme de la série et le rythme effréné des enquêtes, ainsi que le portrait des personnages, ont fait le succès de NYPDB. La dernière saison introduisait un nouvel officier, le jeune John Clark. Jr, interprété par Mark-Paul Gosselar, fils de l'ennemi de Sipowicz, que nous retrouvons dans cette nouvelle saison. Ce dernier, aux côtés du vieux loup Sipowicz, forme l'équipe la plus célèbre de la série. Les histoires criminelles sont entrecoupées par celles amoureuses, de Clark et l'officier Rita Ortiz, et de Connie McDowell et Sipowicz. A l’origine de NYPD Blue, deux hommes qui avaient déjà travaillé ensemble : le réalisateur Steven Bochco et le scénariste David Milch. Auteur de Capitaine Furillo ou de La loi de Los Angeles et déjà producteur d’Hill Street Blues, Steven Bochco souhaite réaliser une série plus réaliste et plus audacieuse que les précédentes. Il veut faire reculer les limites de "l’autocensure" du début des années 1990, notamment en ce qui concerne la nudité des corps et la verdeur du langage. Il veut aussi traiter du thème de la violence mais sur un mode intelligent et responsable. Dans NYPD Blue, vous ne verrez jamais de fusillade, de course poursuite en voiture se terminant en un bain de sang. Il s’associe alors avec David Milch, scénariste chevronné mais aussi alcoolique repenti (caractéristique que l’on retrouvera dans le personnage de Sipowicz). Bureaux minables, vie privée chaotique, David Milch montre sans concession la vie d’un commissariat du 15e district de New York, le quotidien de six professionnels au prise avec des histoires de meurtres, vols, viols, trafics de drogue, racisme et prostitution. Désireux de coller à cette réalité, il rencontre Bill Clark, détective newyorkais, dont les conseils et l’implication dans l’écriture des scénarios confèrent à NPDY Blue l’authenticité qu’Urgences doit à ses scénaristes médecins. De nombreuses affaires décrites dans la série sont issues de l’expérience professionnelle de Clark. La présence du comédien et pompier James Hanlon (il a cosigné le documentaire événement New York, 11 septembre - qui a été tourné dans sa caserne - avec Jules et Gédéon Naudet), au cours de la saison 10, va dans le même sens. La série n’a pas non plus cédé au "politiquement correct" dans le choix des truands : les méchants sont souvent des latinos et des noirs. La même exigence est utilisée dans la définition des traits de caractère des personnages principaux. Les intrigues sont humainement poignantes. Chaque protagoniste présente une belle palette de défauts et de faiblesses (Sipowicz se sait raciste et n’hésite pas à tabasser un suspect quand les circonstances l’exigent). Les personnages n’en sont que plus crédibles et attachants. Souvent copiée depuis dans les autres séries américaines, la réalisation de NYPD Blue innove par sa façon de filmer des va-et-vient constants. Les plans sont courts, le montage paraît sommaire, le tournage est calqué sur le reportage en direct pour mieux coller à la réalité. Les enquêtes se coupent et se recoupent, certaines s’endorment le temps de quelques épisodes avant d’exploser au grand jour. Si la série est entièrement tournée à Los Angeles (plusieurs rues de New York ont été reconstituées), quelques scènes extérieures sont cependant tournées à New York, sans oublier les multiples images de Manhattan qui se mêlent à l’histoire proprement dite des personnages. Ces apports d’images réelles d’une ville ou d’un quartier ont été repris dans d’autres séries par la suite. Le jeu d’acteurs est exceptionnel autant celui des personnages principaux (Sipowicz et son équipier forment le tandem le plus célèbre de la série) que des "seconds rôles". Le réalisateur Steven Bochco a, dès le départ, indiqué que, contrairement à Friends par exemple, il n’y aurait jamais de vedettes invitées le temps d’un épisode. Bien au contraire, il veille à ce que les personnages secondaires soient tous de parfaits inconnus. Seule concession à l’audimat : les inspectrices sont toutes ravissantes !Andy Sipowicz (Dennis Franz) C’est le véritable héros de la série. Loin des stéréotypes du genre, cet ancien alcoolique d’origine polonaise, a 50 ans. Petit, rondouillard et presque chauve, c’est un écorché vif. Il a fait le Vietnam mais n’en parle jamais. Malgré tous ses travers, c’est un homme bon, capable de compassion, de solidarité. Excellent policier, il est fidèle à sa maxime : la vérité avant tout. Blessé par balles dans le 1er épisode, on le voit au fil des saisons réapprendre à marcher, s’arracher à l’alcoolisme, se remarier, lutter contre son propre racisme, surmonter un deuil, se battre contre une maladie grave et changer trois fois de coéquipier ! Dans la saison 10, il élève seul son fils Théo et tente de créer un nouvel équilibre familial avec le détective Connie Mc Dowell. John Clark (Mark-Paul Gosselaar) John Clark est un ancien des stups. Lors d’une mission qui tourna mal, il n’hésita pas à mettre sa vie en danger pour en sauver une autre. Cette conduite héroïque lui a permis de choisir la brigade dans laquelle il souhaitait être promu. Il décida alors d’intégrer le 15th Precint. C’est ainsi qu’il remplace à partir de la neuvième saison, le personnage de Danny Sorenson (interprété par Rick Schroder) et devient le nouvel équipier de Sipowicz. John Clark est jeune, a peu d’expériences, mais apprend très rapidement en compagnie de son mentor. Une relation père fils s’installe entre eux au fil des saisons, Andy le surnomme Junior. John est très impliqué dans la brigade et très respecté par ses collègues. De plus, il vit une romance avec la détective Rita Ortiz. Henry Simmons, recrue de la saison 7, il remplace James Martinez. C’est un détective qui cultive le mystère. Grand sportif, il s’entraîne tous les jours. A part cela, on ne sait pas grand chose de sa vie privée. En dépit de leur différences (de taille, d’aspect et surtout de comportement), lui et son coéquipier Greg Medavoy sont rapidement devenus amis. A la brigade, il aime se faire appeler "D".