vendredi, décembre 09, 2005
Hayao Miyazaki.
"Miyazaki est né pendant la seconde guerre mondiale, le 5 janvier 1941, à Tokyo. Son père dirige alors l’entreprise familiale qui fabrique des pièces pour un avion de guerre japonais. Fasciné par ces avions, Hayao développe dès l'enfance une passion dévorante pour les engins volants qui ne le quittera jamais. C’est en 1958, alors qu’il est déjà très attiré par l’univers des mangas de Tezuka (Astro boy), qu’il découvre au cinéma Hakujaden (La légende du serpent blanc) que Taiji Yabushita réalise pour la Toei Doga. C’est le premier long métrage d’animation japonais en couleur, et Miyazaki se rend compte des possibilités de cet art. Pendant cette période il s’engage dans le combat syndical. Devant la baisse constante de qualité des films d’animation, la nouvelle génération d’auteurs, dont Miyazaki et Takahata font partie, s’attaque à la préparation d’un long métrage aidé par des animateurs confirmés comme Yasuo Otsuka, Kotabe Yoichi. C’est ainsi qu’Horus, Prince du Soleil (voir article)sort sur les écrans en juillet 1968. Le film ne marche pas très bien lors de sa sortie mais les artistes qui ont réalisé ce film se rendent compte qu’il est possible de créer des œuvres de haute qualité. Miyazaki continue son apprentissage au sein de la Toei Doga malgré les nombreuses tensions qui existent entre les dirigeants et les animateurs. C’est à cette époque (1969-1970) qu’il se lance dans le manga en utilisant le pseudonyme de Akitsu Saburo, avec Sabakuno Tami (Le peuple du désert).A la Toei, il enchaîne notamment les longs métrages Nagagutsu Wo Haita Neko (Le Chat botté - 1969), Dobutsu Takarajima (L'île au trésor des animaux - 1971) et Ali Baba to 40 no Tozoko (Ali Baba et les 40 voleurs - 1971). En 1971, Miyazaki quitte finalement la Toei Doga pour retrouver Takahata, Yoichi Kotabe et Otsuka Yasuo aux studios A-Pro. Ils créent dans ce studio deux merveilles : Panda Ko Panda (Panda et petit-Panda) et Panda Ko Panda amefuri Circus no maki (Panda et petit-Panda, Jour de pluie au cirque). Ces deux courts métrages d’une vingtaine de minutes sont d’une inventivité et d’une tendresse qui préfigurent l’un des chefs d’œuvres de Miyazaki : Totoro (ne serait-ce que pour la ressemblance entre le Papa Panda et Totoro). Puis en 1973, nouveau départ de Miyazaki cette fois-ci pour pour Zuiyo Pictures, en compagnie de Takahata et de Kotabe. Miyazaki y travaille sur la série Heidi réalisée par Takahata. En 1975 Zuiyo Pictures devient Nippon Animation et c’est quatre ans plus tard , en 1979, que Miyazaki réalise pour cette société son premier film Lupin III Cagliostro no Shiro (Le Château de Cagliostro), basé sur le personnage Lupin III lui-même tiré d’un manga. Malgré cette première expérience plutôt réussie dans la réalisation, Miyazaki retourne à l’animation de série télé pour la TMS (Tokyo Movie Shinsha). Mais en 1982 la vie d’artiste de Miyazaki va littéralement changer grâce à la publication dans Animage d’un manga du nom de Kaze no Tani no Nausicaä, dont Miyazaki terminera l’éciture en 1994. Le manga obtient un beau succès et il est rapidement décidé d’en faire une adaptation animée. Celle-ci est confiée à Miyazaki lui-même. Et c’est grâce au succès de ce film que Miyazaki et Takahata, producteur de Nausicaä, créent les Studios Ghibli (dont le nom est tiré d’un avion de guerre italien !) en 1985. Le premier film qui sort des studios est réalisé par Miyazaki, c’est Tenkû ni shiro Laputa (Le Château dans le ciel) en 1986, un film magnifique qui permet à Miyazaki de dessiner des avions. Puis les succès vont se succéder pour Miyazaki. 1988 : Totani no Totoro (Mon voisin Totoro) l’histoire de la rencontre de deux petites filles avec un monstre merveilleux de la forêt. Sûrement l’un des plus beau et plus tendre film de Miyazaki. Totoro marque tellement les esprits que les studios Ghibli l’utilisent comme emblème. Un an après c’est autour de Majo no takkyubin (Kiki la petite sorcière) d’apparaître sur les écrans japonais. Au travers de cette jeune sorcière, Miyazaki nous livre une très belle étude sur la difficulté de s’intégrer à un environnement étranger et la difficulté de passer de l’age adolescent à un âge adulte, thèmes que l’on retrouvera dans de nombreux films par la suite. Puis, en 1992, c’est Kurenai no buta (Porco Rosso) qui permet à Miyazaki de dessiner de nombreux avions. Miyazaki se consacre ensuite aux autres films de Ghibli, et c’est en 1994 que le producteur des studios Ghibli, Suzuki Toshio, convainc Miyazaki que le moment est arrivé de réaliser un vrai film épique. Il se remet alors à la réalisation sur un vieux projet qui deviendra l’un de ses films les plus importants. Pendant plus de trois ans Miyazaki va travailler sur le développement et la réalisation de Mononoke-hime (Princesse Mononoke), bien qu’il en profite aussi pour réaliser un court-métrage On your Mark (1995). Mononoke sort pendant l’été 1997 au Japon et bat tous les records au box office. Le film raconte l’histoire d’un jeune guerrier, Ashitaka, qui à la suite d’une malédiction doit partir dans une longue quête pour sa guérison. C’est à partir de ce film que Miyazaki fait apparaître autant de caractéristiques purement japonaises. La maestria de réalisateurs et l’animation sont sublimes. Quatre ans après, Miyazaki assit définitivement sa réputation de géant de l’animation avec Sen To Chihiro No Kamikakushi (Le voyage de Chihiro). Avec ce film, il revient sur l’un de ses thèmes favoris : le passage d’un état à l’autre dans cas précis, le passage de petite fille à adolescente avec l’histoire de Chihiro qui va devoir affronter de nombreuses épreuves afin de pouvoir sauver ses parents transformés en cochons. Là encore le film bat tous les records du box office japonais et remporte la récompense suprême du festival de Berlin (l’Ours d’or) ainsi que l’Oscar du meilleur film d’animation. Enfin, en 2001, Miyazaki réalise un court métrage - dans lequel apparaissent la petite fille Mei et les chats bus de Totoro - pour le Ghibli Museum qui vient d’ouvrir ses portes. Désormais, Miyazaki Hayao est une des valeurs les plus sûres du cinéma japonais, ses qualités dont l’exigence, la sensibilité, l’imagination et bien sûr un talent qui semble sans bornes, font que chaque nouveau film du maître est un événement. Si aujourd’hui on peut se féliciter de la sortie rapide du Château Ambulant en France (il est sorti au Japon en novembre 2004), il faut se souvenir que cette situation est très récente et qu’il y a encore quelques années, le meilleur moyen de découvrir les films de Miyazaki était le laserdisc non sous-titré. Pourtant Miyazaki arrive rapidement sur les écrans français (cf. Nausicaä dès 1987). Le problème c’est qu’à l’époque on espère peu de ce genre de "produit" et le film, distribué sous le titre Le Vaisseau fantôme, bénéficie d’une traduction très aléatoire. De plus, le film est remonté (21 minutes en moins), une version que Miyazaki lui-même veut qu’on oublie ! Il faudra attendre huit ans pour de nouveau voir un de ses films sur les écrans français. Alors que Porco Rosso sort au Japon, Miyazaki voit sa réputation grandir parmi les fans d’animation japonaise en Europe. Et c’est au festival d’Annecy 1993 que l’on pourra découvrir quelques uns de ses films, on se souvient notamment d’une séance mémorable de Totoro, pour laquelle Miyazaki avait été présenté par Moebius, et du quart d’heure de standing ovation à la fin du film… A ce même festival, Porco Rosso obtient le prix du long métrage. Fort de ce succès, le distributeur décide de promouvoir le film, et il fait même doubler la voix du héros par Jean Reno. Mais n’ayant pas réussi à se positionner, entre film d’auteur ou film pour enfant, le film ne marche pas tellement (150 000 entrées). Et il va donc de nouveau falloir attendre plusieurs années pour voir un nouveau Miyazaki. Ce sera Mon voisin Totoro d’abord sorti en vidéo puis diffusé à la télé ; le film finit par sortir en salle en décembre 1999. Cette fois-ci le score est honorable avec près de 250 000 entrées en France ( le film atteindrait maintenant presque 600 000 entrées grâce à une ressortie en 2002). Les sorties vont alors se succéder, grâce à l’accord passé entre Ghibli et Disney pour la distribution des films à travers le monde. Les sorties en salle ont parfois frisé le ridicule en ce qui concerne la chronologie des réalisations Le voyage de Chihiro sortant avant Kiki ou Le Château dans le ciel, faisant passer tous ces film pour des nouveautés !! La puissance de Buena Vista en France va réussir à imposer le génial cinéaste japonais sur nos écrans. Car avec plus de 700 000 entrées pour Princesse Mononoke, 1 437 000 entrées pour Le Voyage de Chihiro, 930 000 pour Le Château dans le ciel et 600 000 pour Kiki, chaque film du réalisateur sortant sur nos écrans devient un événement. Ceci ne devrait pas changer avec Le Château Ambulant qui risque de continuer sur sa lancée et qui devrait, après avoir battu des records au Japon et en Corée, rencontrer un franc succès en France. La quasi-intégralité des films de Miyazaki est passée sur grand écran, mais il en manque quelques uns puisque 20 ans après sa sortie au Japon, le premier chef d’œuvre de Miyazaki, Nausicaä, n’a toujours pas eu le droit à une vraie sortie. Encore un petit effort messieurs les distributeurs ! Et puis maintenant qu’on a eu le plaisir de découvrir cet immense auteur, il est nécessaire de ne pas oublier les autres réalisateurs d’animation japonaise… 1963 WAN WAN CHUSHINGURA Court métrage Histoire des 47 loyaux sujets (Participation d'Hayao Miyazaki à la partie animation)1963 OKAMI SHONENE KEN Série TV Ken l'enfant loup 1964 SHONEN NINJA KAZE NO FUJIMARU Série TV Fujimaru le garcon chevalier du vent 1965 GARIBA NO UCHU RYOKO Court métrage Les voyages spatiaux de Gulliver (Long métrage d'animation sur lequel Miyazaki travaille en tant qu'animateur) 1965 HASSURU PANCHI Série TV Panchi, le bagarreur Série TV qui marque une des premières rencontre entre Hayao Miyazaki (Croquis ) et Isao Takahata (séquence générique)1966 REINBOSENTAI ROBIN Série TV Robin, le soldat de l'arc en ciel 1967 MAHOTSUKAI SALLY Série TV Sally, la petite sorciere 1968 TAYO NO OJI HORUS NO DAIBOKEN Long métrage Le prince du soleil, les grandes aventures d'Horus. Tiré d'une légende nordique, ce long métrage est dirigé par Isao Takahata. La participation d'Hayao Miyazaki se situe au niveau des croquis et de la conception des décors 1969 NAGAGUTSU WO HAITA NEKO Long métrage Le chat botte, libre adaptation du célèbre conte de Perrault. Miyazaki réalise une partie de la fin du film en story board. Le chat botté eut un tel succès qu'il devint le symbole de la compagnie productrice, la Tôei Doga. 1969 SORATOBU YUREISEN Long métrage 1970 HIMITSU NO AKKO-CHAN Série TV Mysterieuse Akko-Chan(Caroline) 1971 DOBUTSU TAKARAJIMA Long métrage l'ile aux tresors des animaux Hayao MIYAZAKI souhaitait que la jeune fille est plus de caractère contrairement au réalisateur qui la souhaitait assez douce. Après des négacoations par Takahata entre Hayao et le réalisateur, c'est Hayao qui imposa son opinion. 1971 ALI BABA TO 40 NO TOSOKO Long métrage Ali Baba et les 40 voleurs 1971 LUPIN III Série TV 1972 AKADO SUZUNOSUKE Série TV 1972 PANDA KOPANDA Court métrage Panda, le petit panda 1973 DOKONJO GAERU Série TV 1973 PANDA KOPANDA AMEFURI SAKASUNOMAKI Court métrage Panda, le petit panda, journee pluvieuse au cirque 1973 KOUYA NO SHONEN ISAMU Série TV Isamu, le garcon des landes incultes 1974 SAMURAI JYAIANTSU Série TV Les samourai geants 1974 ALPS NO SHOJO HEIDI Série TV Heidi, la fille des Alpes 1975 FLANDERS NO INU Série TV Le chien des Flandres 1976 HAHA OTAZUNETE SANZENRI Série TV 3 000 lieues a la recherche de maman 1977 ARAIGUMA RASCAL Série TV Ce coquin de raton laveur 1978 LUPIN III Série TV 1978 MIRAI SHONEN CONAN Série TV Conan, le fils du futur. Miyazaki avait réalisé le story-board, dirigé la mise en scène et conçut des personnages 1979 AKAGE NO AN Série TV Anne aux cheveux roux 1979 CAGLIOSTRO NO SHIRO Long métrage Le chateau de Caggliostro. C'est le premier long métrage dont Hayao Miyazaki assure la réalisation et le scénario. 1982 SPACE ADVENTURES COBRA. 1983 LITTLE NEMO. Ce long métrage raconte les aventures de "Little Nemo". Adapté du personnage de BD de Winsor McCay, ce film devait être prometteur. Miyazaki, comme tant d'autres (même le Français Moebius) avaient apporté leur contribution à ce long travail dont la version finale (1991) se révèle être un film sans âme par rapport à la qualité du travail de Winsor MacCay. 1984 KAZE NO TANI NO NAUSICAA Long métrage Nausicaa de la vallee du vent 1984 AOI KOOGOKU NO MAKI Court métrage le rubis bleu 1984 KAITANO GIHOO NO MAKI Court métrage L'escroquerie au tresor des fonds marins 1984 MEITANTEI HOLMES Série TV Sherlock Holmes 1986 TENKU NO SHIRO LAPUTA Long métrage LAPUTA, le chateau du Ciel 1988 TONARI NO TOTORO Long métrage Mon voisin Totoro 1989 MAJO NO TAKKYUBIN Long métrage La messagerie de l'ensorceleuse 1992 PORCO ROSSO, KUREINA NO BUTA Long métrage Porco Rosso 1995 ON YOUR MARK (Clip musical) 1997 MONONOKE HIME Long métrage Princesse Mononoke 2001 LE VOYAGE DE CHIHIRO Long métrage 2004 LE CHATEAU AMBULANT Long métrage COURTS METRAGES "Kujiratori" réalisé par Miyazaki, et sur lequel a travaillé Masaaki Yuasa. Basé sur un livre pour enfant de Yuriko Oomura & Rieko Nakagawa "Koro no Dai Sanpo" réalisé pour le musée, par Hayao Miyazaki. "Meï & le Chaton-Bus" "Kûsô no Sora Tobu Kikaitachi" réalisé par Miyazaki pour un special Laputa. Miyazaki aurait prêté sa voix à un personnage cochon censé le représenter dans le court-métrage ...Il raconte l'époque du 19ème où Albert Robida tentaient de construire des engins volants farfelus, et explique le fonctionnement relatif de certains engins dans Laputa."