jeudi, décembre 08, 2005
Raimu.
Il y a une phrase que j'aime assez. Un jour Marcel Pagnol inaugurait une école baptisée en son nom et dit "je suis fier de parrainer cette école qui porte mon prénom et le nom de mon père". Mon père adore ce mec, du coup je baigne dedans depuis ma tendre enfance et aujourd'hui je me surprends à regarder ces films tout seul avec un certain plaisir. Comédien français, Raimu. de son vrai nom Jules-Auguste-César Muraire, est né à Toulon le 1 7 décembre 1883. Très jeune il découvre le spectacle et voue un véritable culte aux artistes qui se produisent à Toulon. Un jour, à son tour, le jeune Muraire monte sur les planches : dès lors il fait ses classes à la dure et sélective école du Caf'conc. Tout comme Jean Gabin et Fernandel. Vers 1910, sa rencontre avec le grand Félix Mayol est déterminante pour sa carrière. Le créateur de la célèbre chanson "Les mains de femme" lui propose en effet de monter à Paris. Pour Raimu c'est le coup de poker : Paris va-t-il l'accepter ? Sur la scène du "Concert Parisien" (devenu le "Concert Mayol") Raimu triomphe dans de nombreuses revues. En 1914 éclate la guerre alors que Raimu a fait deux ans auparavant des débuts, obscurs, dans son premier film : L'HOMME NU. Il tournera cependant, en 1914, L'AGENCE CACAHUÈTE avant d'être mobilisé puis réformé en 1915. En 1916, Raimu est déjà l'un des grands comédiens du théâtre de Boulevard. Le cinéma ne l'intéresse pas. En fait, Raimu est un acteur pour qui la parole est capitale : c'est pourquoi il ne reviendra au cinéma qu'en 1931 avec "le parlant" et surtout grâce à son ami Marcel Pagnol, ex-professeur d'anglais, devenu auteur dramatique, puis cinéaste, avant de revêtir en 1946 le fameux "habit vert" des Académiciens. C'est Pagnol qui proposa à Raimu de jouer dans sa pièce MARIUS le rôle de Panisse. Raimu refusa, affirmant que le seul emploi qui lui convenait était celui de César. Pagnol céda; il eut raison car la pièce fut un triomphe. En 1931, MARIUS, dont Raimu avait assumé la mise en scène sur la scène du Théâtre de Paris, est adapté pour l'écran et c'est le cinéaste anglais Alexander Korda qui a l'immense responsabilité de la réalisation. D'emblée, un problème se posa. L'ingénieur du son de Korda se plaint : il n'arrive pas à enregistrer la voix de Raimu. Ce dernier entre alors dans une de ses nombreuses colères et déclare : "0n ne remplace pas Raimu, on renvoie l'ingénieur du son. " Ce qui est fait... Et MARIUS premier film de la trilogie MARIUS - FANNY- CÉSAR va connaître sur les écrans un succès qui dure encore. Raimu devient célèbre : il a 48 ans. Et il a maintenant adopté le cinéma : "Il est indéniable que le cinéma nous a donné des moyens d'expression supérieurs à ceux du théâtre. Car un artiste, à mon avis, n'a de réelle valeur que par la mobilité de ses traits et surtout par l'expression des yeux". 1937, Raimu est un acteur comblé: on se le dispute. Sacha Guitry qui l'admire lui offre un rôle sur mesure dans LES PERLES DE LA COURONNE, cependant que Pierre Colombier réunit à ses côtés Fernandel et Jules Berry dans LES ROIS DU SPORT que dialogue Jeanson. 1937 c'est aussi UN CARNET DE BAL, de Duvivier. Mais, bien que se disputant et se réconciliant avec Marcel Pagnol chaque fois qu'il le rencontre, Raimu ne peut se passer de lui. En 1938, Pagnol lui offre avec LA FEMME DU BOULANGER le plus grand de ses rôles. Ajoutons que ce film, un classique, fut l'un des préférés d'Orson Welles. En 1939, le méconnu Jeff Musso dirige Raimu et Jacqueline Delubac dans DERNIÈRE JEUNESSE sorte de "remake" de L'ANGE BLEU et c'est en 1940 les retrouvailles avec Pagnol dans LA FILLE DU PUISATIER. La Seconde Guerre mondiale fait rage. De nombreux réalisateurs français sont à l'étranger. En 1942, un jeune scénariste, Henri-Georges Clouzot adapte, pour Decoin, un roman de Georges Simenon: "Les inconnus dans la maison". En 1943, Raimu entre au Français: c'est l'aboutissement de sa carrière. Le contrat est signé le 13 septembre. Le 22 mars 1944 Raimu joue "Le bourgeois gentilhomme" et le 24 octobre 1944 "Le malade imaginaire". Il interprète encore "L'anglais tel qu'on le parle" puis retourne au cinéma. Il retrouve Fernandel devant la caméra de René Le Hénaff à l'occasion de LES GUEUX AU PARADIS et enfin, sous la direction de Billon il va être L'HOMME AU CHAPEAU ROND, son dernier rôle. Peu après le tournage, Raimu doit subir une opération chirurgicale. Il meurt le 20 septembre 1946. Paris lui fait des funérailles en l'église Saint-Philippe-du-Roule devant des milliers de personnes. Pagnol déclarera alors: " On ne peut faire un discours sur la tombe d'un père, d'un frère ou d'un fils, et tu étais les trois à la fois. " Raimu repose désormais dans le cimetière de Toulon, sa ville natale.
1911 - L'homme nu (Henri Desfontaines) 1912 - L'agence Cacahuète (Roger Lion) 1931 - Le blanc et le noir (Marc Allégret, Robert Florey) 1931 - Mam'zelle Nitouche (Marc Allégret) 1931 - Marius (Alexander Korda) 1932 - Fanny (Marc Allégret) 1932 - Les gaietés de l'esquadron (Maurice Tourneur) 1932 - La petite chocolatière (Marc Allégret) 1933 - Théodore et compagnie (Pierre Colombier) 1934 - Charlemagne (Pierre Colombier) 1934 - Ces messieurs de la santé (Pierre Colombier) 1934 - J'ai une idée (Roger Richebé) 1934 - Tartarin de Tarascon (Raymond Bernard) 1934 - Minuit place Pigalle (Roger Richebé) 1935 - L'école des cocottes (Pierre Colombier) 1935 - Gaspard de Besse (André Hugon) 1936 - Le roi (Pierre Colombier) 1936 - César (Marcel Pagnol) 1936 - Le secret de Polichinelle (André Berthomieu) 1936 - Les jumeaux de Brighton (Claude Heymann) 1937 - Vous n'avez rien à déclarer ? (Léo Joannon) 1937 - Les perles de la couronne (Sacha Guitry, Christian-Jaque) 1937 - Faisons un rêve (Sacha Guitry) 1937 - Gribouille (Marc Allégret) 1937 - Le fauteuil 47 (Fernand Rivers) 1937 - Un carnet de bal (Julien Duvivier) 1937 - La chaste Suzanne (André Berthomieu) 1937 - Les rois du sport (Pierre Colombier) 1938 - La femme du boulanger (Marcel Pagnol) 1938 - L'étrange monsieur Victor (Jean Grémillon) 1938 - Le héros de la Marne (André Hugon) 1938 - Les nouveaux riches (André Berthomieu) 1939 - Noix de coco (Jean Boyer) 1939 - Monsieur Brotonneau (Alexandre Esway) 1939 - Dernière jeunesse (Jeff Musso) 1939 - L'homme qui cherche la vérité (Alexandre Esway) 1940 - La fille du puisatier (Marcel Pagnol) 1940 - Le duel (Pierre Fresnay) 1941 - Parade en sept nuits (Marc Allégret) 1942 - Les petits riens (Raymond Leboursier) 1942 - Monsieur la souris (Georges Lacombe) 1942 - L'arlésienne (Marc Allégret) 1942 - Le bienfaiteur (Henri Decoin) 1942 - Les inconnus dans la maison (Henri Decoin) 1943 - Le colonel Chabert (René Le Hénaff) 1945 - Untel père et fils (Julien Duvivier) 1946 - Les gueux au paradis (René Le Hénaff) 1946 - L'homme au chapeau rond (Pierre Billon).
1911 - L'homme nu (Henri Desfontaines) 1912 - L'agence Cacahuète (Roger Lion) 1931 - Le blanc et le noir (Marc Allégret, Robert Florey) 1931 - Mam'zelle Nitouche (Marc Allégret) 1931 - Marius (Alexander Korda) 1932 - Fanny (Marc Allégret) 1932 - Les gaietés de l'esquadron (Maurice Tourneur) 1932 - La petite chocolatière (Marc Allégret) 1933 - Théodore et compagnie (Pierre Colombier) 1934 - Charlemagne (Pierre Colombier) 1934 - Ces messieurs de la santé (Pierre Colombier) 1934 - J'ai une idée (Roger Richebé) 1934 - Tartarin de Tarascon (Raymond Bernard) 1934 - Minuit place Pigalle (Roger Richebé) 1935 - L'école des cocottes (Pierre Colombier) 1935 - Gaspard de Besse (André Hugon) 1936 - Le roi (Pierre Colombier) 1936 - César (Marcel Pagnol) 1936 - Le secret de Polichinelle (André Berthomieu) 1936 - Les jumeaux de Brighton (Claude Heymann) 1937 - Vous n'avez rien à déclarer ? (Léo Joannon) 1937 - Les perles de la couronne (Sacha Guitry, Christian-Jaque) 1937 - Faisons un rêve (Sacha Guitry) 1937 - Gribouille (Marc Allégret) 1937 - Le fauteuil 47 (Fernand Rivers) 1937 - Un carnet de bal (Julien Duvivier) 1937 - La chaste Suzanne (André Berthomieu) 1937 - Les rois du sport (Pierre Colombier) 1938 - La femme du boulanger (Marcel Pagnol) 1938 - L'étrange monsieur Victor (Jean Grémillon) 1938 - Le héros de la Marne (André Hugon) 1938 - Les nouveaux riches (André Berthomieu) 1939 - Noix de coco (Jean Boyer) 1939 - Monsieur Brotonneau (Alexandre Esway) 1939 - Dernière jeunesse (Jeff Musso) 1939 - L'homme qui cherche la vérité (Alexandre Esway) 1940 - La fille du puisatier (Marcel Pagnol) 1940 - Le duel (Pierre Fresnay) 1941 - Parade en sept nuits (Marc Allégret) 1942 - Les petits riens (Raymond Leboursier) 1942 - Monsieur la souris (Georges Lacombe) 1942 - L'arlésienne (Marc Allégret) 1942 - Le bienfaiteur (Henri Decoin) 1942 - Les inconnus dans la maison (Henri Decoin) 1943 - Le colonel Chabert (René Le Hénaff) 1945 - Untel père et fils (Julien Duvivier) 1946 - Les gueux au paradis (René Le Hénaff) 1946 - L'homme au chapeau rond (Pierre Billon).