mardi, décembre 06, 2005
Goldorak gate.
Je suis quand même un peu dégouté...J'arretais pas de le dire et de le répeter (voir post de Aout-Septembre) Ces coffrets sont illégaux... Tous le monde me disait que non, j'ai acheté le volume 1 et 2 pour 50 € je crois (ils sont cotés 100 € l'un sur Ebay ce matin) Et ben j'avais raison, fait chier... j'aurais du acheter le volume 3...J'ai trop attendu...MERDE ! Ceux qui trouvent ce box 3 à moins de 50 € achetez c'est déja collector..."Europe 1 en parle 5 décembre 2005 L’émission de Stéphane Blakowski était ce soir consacrée au manga. Les intervenants ont brièvement évoqué l’affaire Goldorak. 4 décembre 2005 : La publication du 6 septembre dernier était un petit encadré en première page, ce matin il s’agissait d’un petit encadré en première page plus une demi-page en page 3. 3 décembre 2005 Cinq jour après la condamnation de Déclic Images et Manga Distribution, de nombreux points de vente continuent à vendre les coffrets malgré l’interdiction faite par le Tribunal de Grande Instance de Paris. Plus incroyable encore, certaines enseignes de la distribution, qui ont déjà été assignées par Toei Animation par ailleurs, poursuivent malgré tout la vente en prétendant ignorer cette condamnation et s’en tenir aux instructions de Manga Distribution qu’ils disent toujours attendre. Rappelons que Déclic Images et Manga Distribution doivent mettre tous les moyens nécessaires en œuvre pour faire cesser la vente, faute de quoi ils s’exposent à des astreintes journalières de 500.000 euros par jour à compter de deux jours après la décision de justice. Or à ce jour, il semble qu’ils se soient contentés d’envoyer un email au réseau de distribution, dans lequel ils précisent qu’ils se dégagent de toute responsabilité si la vente se poursuit. Difficile de croire que Toei Animation puisse s’en contenter… Manga Distribution a commencé à envoyer des lettre recommandées avec accusé de réception au réseau de distribution. Article dans le Nouvel Obs’ 2 décembre 2005 Le Nouvel Observateur a mis en ligne un article sur la condamnation de Déclic Images et Manga Distribution. Gilles G. indique que la dépèche est reprise sur de nombreux autres sites, comme ceux de Radio France, le Monde, le Journal Du Net, Yahoo, La Croix, et l’Internaute 1 décembre 2005 Je vois dans les réactions que tous les amalgames sont faits, il me paraît donc important d’insister sur un point : Il est bien évidemment hors de question de jeter la moindre pierre aux acheteurs de ces DVD, et personne ne l’a fait. Tous ceux qui ont acheté les DVD en ignorant qu’ils étaient sujets à caution, ou en étant persuadés qu’ils étaient légaux, l’ont fait en toute bonne foi, et ça n’a, bien évidemment, absolument rien de critiquable. Ceux qui posent problème, en revanche, ce sont tous les internautes qui ont dit publiquement qu’il leur importait peu que les DVD soient illégaux ou non, et que la seule chose qui comptait à leurs yeux c’est que leur soif de Goldorak soit enfin étanchée. Si je comprends tout à fait la joie que nous avons tous partagée à la nouvelle de la sortie de ces DVD, je ne trouve en revanche aucune excuse à ceux qui cautionnent la contrefaçon et la spoliation des droits d’autrui sous prétexte que leurs désirs à eux sont satisfaits. Je rappelle que le recel de contrefaçon (c’est à dire l’achat et la possession d’un produit contrefait, dont l’acheteur connaissait ou avait les moyens de connaître la nature contrefaite) est un acte puni par la loi. Bien évidemment ça ne s’applique pas aux DVD de Déclic Images : le recel de contrefaçon s’applique quand la contrefaçon est manifeste, c’est à dire par exemple vendue à la sauvette, et/ou à un prix dérisoire, et/ou faisant figurer une marque détournée (Locaste au lieu de Lacoste, par exemple), ce qui n’est pas le cas ici. Néanmoins, il ne faut pas oublier que ça n’est pas parce qu’un produit est en vente qu’il ne faut plus penser qu’avec son portefeuille. La loi sur le recel de contrefaçon est là pour nous rappeler que l’acheteur se doit d’avoir une certaine éthique, au delà même de la peur du gendarme. C’est cette éthique qui fait défaut à ceux qui ont tenu le discours dont je parle. Pour faire clair, si vous ne soutenez pas la contrefaçon, quand bien même si celle-ci vous permettrait d’obtenir quelque chose qui vous est cher, alors mes critiques ne s’adressent pas à vous, bien évidemment.J’espère que cette précision permettra de dissiper tout malentendu sur ma position.Je voudrais aussi éclairer un peu l’interprétation du passage de la décision de justice que j’ai mis en avant dans le billet précédent. La Toei n’a pas remis en cause la moralité des fans. La présidente du tribunal a noté que l’attente de ces DVD était si forte que certains se moquaient éperdument de leur nature contrefaite ou non. C’est cette attente dont Déclic Images a profité au détriment de Toei Animation, et c’est pourquoi ils ont été condamnés pour concurrence déloyale. Je trouve au contraire appréciable que la juge ait eu bien conscience de la nature particulière de cette série culte, plutôt que de la considérer comme une nouvelle itération de “Pipo l’éléphant magique et la sorcière de Noël”.Je crois que tout le monde s’emballe sur le sujet sans vraiment faire attention à ce qui a été dit. Toei Animation ne jette pas l’opprobre sur les fans de ses séries. 30 novembre 2005 Il est notamment précisé que l’éxécution provisoire, concernant la sanction financière, ne porte que sur la moitié des sommes que Déclic Images et Manga Distribution sont condamnées à verser. Le retrait des DVD, leur destruction, et la publication de la condamnation dans 3 journaux sont en revanche intégralement éxécutoires.J’attire votre attention sur un passage en particulier : “il importe de relever que les extraits de groupes de discussion sur internet montrent que ces éléments sont de fait connus du grand public, certains internautes exprimant l’idée que ce différent sur la titularité des droits leur importe peu face à leur attrait pour la nouvelle diffusion de la série GOLDORAK”? Ce passage démontre que l’irresponsabilité et l’inconséquence de certains a pesé dans la condamnation de Déclic Images et Manga Distribution… J’ajoute également que les japonais observent de près l’affaire, et que les réactions de certains ne passent pas inaperçues… Si demain la publication de japanime en France devient plus difficile, ceux-là n’auront qu’à s’en prendre à eux mêmes… Je vous demande donc, pour le bien de tous, de faire attention à vos propos… et que tous ceux qui ne cautionnent pas la contrefaçon le fassent savoir, afin qu’il soit bien dit et su que tout le public français ne tient pas ce type de discours. 29 novembre 2005 Déclic Images a mis un communiqué sur son forum:Bonsoir,Comme nous vous l’avions annoncé, nous intervenons pour vous informer que Déclic Images a fait appel à la décision de justice rendue le 28 novembre 2005. Déclic Images est au regret de devoir cesser la commercialisation des 3 coffrets comportant l’intégralité de la série Goldorak. Nous effacerons tous les messages concernant le litige nous opposant à la Toei Animation, ceci dans le but de préserver notre intégrité pour le procès en appel qui aura lieu début 2006. Nous vous confirmons que tous les projets en cours et à venir sont maintenus, car les rumeurs récoltées font état d’une cessation de notre activité, or, ce litige ne met pas en péril l’avenir de notre entreprise, et que les salariés qui lui sont rattachés nous soutiennent dans cette affaire qui nous oppose à la société Toei Animation, entre autres. Nous remercions sincèrement toutes les personnes qui nous ont apporté leur soutien.Nous avons été touchés par leur tolérance. Beaucoup se sont tournés vers notre activité depuis sa création, et ont développé une analyse plutôt positive.Nous vous remercions pour votre confiance et votre fidélité. 28 novembre 2005 Maintenant que les DVD de Déclic Images sont censés être retirés du commerce, les fans se tournent vers Toei Animation et la version officielle annoncée.Il nous faudra encore faire preuve de patience avant de pouvoir les acheter : en effet, il faudra tout d’abord attendre que toutes les actions en justice soient achevées, que ce soit la procédure d’appel, voire par la suite un recours en cassation, comme la procédure sur le coffret 3, ou encore les assignations des enseignes de la distribution. Sans parler d’autres procédures qui pourraient encore être lancées. Une fois le volet juridique clos, alors le travail pourra commencer sur les DVD. Mais il ne se fera pas non plus aisément, dans la mesure où il reste quelques points à éclaircir, notamment sur la bande son des 52 premiers épisodes, mais il faudra aussi négocier les droits du générique, voire DES génériques s’il est question d’en proposer plusieurs, ainsi que de tous les bonus audiovisuels qui pourraient appartenir à des tiers. Il y aura donc un long travail de négociation s’il est bien question d’une édition “prestige” de Goldorak.Néanmoins le travail a déjà commencé, comme l’a signalé Jammy Magot de High Dream Corp. Je suis également en mesure de vous confirmer que vos doléances sur les coffrets officiels sont arrivées entre les mains des japonais, et que certaines sont d’ores et déjà à l’étude. Reste à voir de quoi il en retournera exactement. Espérons que Toei Animation saura satisfaire les fans avec une édition collector digne de ce nom, à la mesure du fiasco que nous avons connu! 27 novembre 2005 D’ici le jugement d’appel, que va-t-il se passer? Certes, l’essentiel des enjeux est maintenant temporairement résolu, mais il reste néanmoins quelques volets en cours : tout d’abord, le cas du coffret 3, qui a été traîté à part des deux premiers, et qui donnera probablement lieu à d’autres retombées. Il y a également les enquêtes des Douanes, de la DGCCRF, et de la BCRC qui finiront par aboutir. Enfin, les procédures à l’encontre des enseignes de la distribution vont également suivre leur cours, et il est probable que d’autres soient également inquiétées. D’autres procédures pourraient également être lancées sur d’autres volets de l’affaire. Il y a également le cas de Candy, dont on sait que Toei Animation n’a pas sanctionné la sortie. Certes, les DVD semblent toujours introuvables au jour d’aujourd’hui, mais la simple publication des publicités elles-mêmes peut entraîner une action en justice. On sait notamment que le cabinet Bataillon & Associés a alerté la distribution sur ces DVD, pour autant qu’ils soient disponibles à la commande.Enfin, il reste également à voir ce qu’il adviendra des licences en cours entre RCP et Déclic Images. Les deux sociétés ont par exemple toutes deux annoncé la sortie de Jem et les Hologrammes dans leurs catalogues respectifs, il faudra donc bien finir par tirer tout ça au clair. De plus, étant donné le passif entre elles, et ce qu’en a dit Valérie Uzan, on peut envisager que le volet Goldorak donne d’autres suites devant la justice…On peut également envisager que le cabinet Bataillon & Associés poursuive la défense de la chasse gardée de Toei Animation, sur d’autres licences encore de leur catalogue. J’ai pu constater à quel point le milieu de l’édition de japanime était nébuleux, un assainissement de la situation ne pourrait donc qu’être bienvenu, mais donnera probablement encore beaucoup de travail…Certes, le rythme des infos va probablement quelque peu retomber, et le débat va (heureusement) quelque peu se dépassioner, mais il reste donc un certain nombre de points à évoquer, et tant qu’il y aura quelque chose à dire sur le sujet, je continuerai à vous tenir informés.