vendredi, novembre 04, 2005

 

La mare au Diable.

"Au quaternaire, le climat se modifia à très grande vitesse. Le temps des grandes glaciations s’achevait pour laisser la place à une température plus clémente. Ici et là, dans ce qui sera notre lande, d’énormes blocs de glace mirent plus de temps que les autres à fondre. Pourquoi ? C’est un des nombreux mystères de la lande. Quoi qu’il en soit, ces blocs créèrent ce que l’on appelle ici des clotes selon leur taille et plus véritablement selon l’endroit où ils se trouvent. La lande regorge de ces lagunes et beaucoup d’entre elles ont mauvaise réputation. La lagune, entre Lavardac et Casteljaloux, est réputée "aspireuse d’hommes" (j’en connaît d’autres hum !). Elle est alimentée par un trou mystérieux, lui-même commandé par le diable qui inverserait son fonctionnement dès qu’un nageur va en son milieu. Faux évidemment, mais les légendes ont de la vitalité, surtout si elles s’appuient sur quelques vérités. Ici, c’est un jeune berger, faisant boire son troupeau, qui se noya dans la lagune au XVIIIe siècle. Il ne savait pas nager mais comme il fallait trouver une raison plus valable, plus logique, on accusa le diable et le lac maudit, dont Georges Sand s’inspira pur écrire la mare au diable. Ailleurs, c’est un bûcheron en nage qui voulut se rafraîchir et qui mourut d’hydrocution, etc. Depuis l’an mil il y eut partout et beaucoup de noyades. Dans la Garonne, le Lot, etc… Dans les lagunes de la lande aussi. Forcement ! Mais là, ces lacs couverts de brumes sombres durant les hivers de grande froidure, là où les joncs dessinent des ombres effrayantes, là où l’écho reprend le moindre murmure, il faut forcément ajouter du mystère au drame. D’où la funeste réputation de ces lagûotes. Il en est une pourtant qui remporte le pompon de la mauvaise augure. La regarder peut porte malheur, la toucher peut tuer, boire son eau ferait mourir dans les pires souffrances. Il s’agit du "Lac sans-fond" que les ouvrages spécialisés situent à Gueyze mais qui, en réalité, se trouve sur la commune de Meylan, à deux pas de la Naou Peyros. Ce "Lac sans fond" aurait tué tant d’hommes et de femmes qu’on ne les compte plus. Et comme il ne les aurait jamais rendu…il est sans fond. Et c’est vrai pusiqu’il est alimenté par divers cours d’eau souterrains qui rejoignent plusieurs lacs et qui font, parfois siphon. Il aspire donc ce qui en surface et crée un tourbillon spectaculaire et dangereux. Alors comment s’y rendre ? A Meylan, il faut prendre la direction du Château de Saint Pau, domaine privé, aujourd’hui magnifiquement restauré par un particulier. Cette route conduit à une autre route qui va de Réaup à Arx. Peu de mètres (entre 300 et 500) avant d’arriver à l’intersection des deux routes, un petit chemin de sable, sur la gauche –en venant de Meylan- conduit à ce lac sans fond où l’on peut accéder par une passerelle médiocrement confectionnée avec des planches très instables et dangereuses."

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