lundi, juillet 03, 2006

 

La main noire.

Ce week end j'ai enfin trouvé le double DVD de la mano negra à prix raisonnable, l'occasion de se retrouver quinze ans en arrière, l'époque on l'on écoutait mala vida en boucle sur nous fameux walkmans de 17 kg. J'aurais jamais vu la Mano negra sur scène, et à Langon, il y a cinq ou six ans nous étions quelques milliers à avoir le frisson dès les premiers accords de King of bongo, de puta's fever et des autres... "Groupe phare du début des années 1990, issu de la scène rock alternative française, la Mano Negra emmenée par le charismatique Manu Chao reste le symbole d'une certaine génération. La Mano Negra a su conjuguer la réussite artistique et la réussite commerciale. Dans les années 1980, le rock français est en pleine effervescence. On découvre des textes plus engagés et plus contestataires en même temps qu'une musique directement inspirée du mouvement punk. Les groupes se multiplient. Un circuit alternatif se met en place, en marge du business des maisons de disques traditionnelles. Des fanzines, des labels indépendants des magasins de disques spécialisés se créent et relaient ainsi un mouvement underground de plus en plus important. Manu Chao, profil de titi parisien mais fils d'Espagnols, basé à Sèvres en banlieue parisienne s'intéresse très tôt à la scène. Il fait partie au milieu des années 1980, des Hot Pants, groupe éphémère mais qui bénéficia d'une certaine notoriété dans le milieu. Après sa disparition, Manu Chao envisage la création d'un autre groupe. Dans un premier temps, il rassemble autour de lui son frère Tonio Chao (trompette) et son cousin Santi Caseriego (batterie). Débauchés d'autres groupes de la scène alternative, Daniel Jamet (guitare), Jo Dahan (basse), Philippe "Garbancito" (percussions) et Thomas Darnal (claviers) viennent grossir les rangs de ce qui va bientôt être le phénomène rock de la décennie. Nous sommes en 1987. Intégrants de nombreuses influences, les musiciens de la Mano concoctent un son particulier, cocktail de rock, salsa, raï, reggae et rap auquel ils donnent un nom : "Patchanka". Manu Chao, qui écrit les textes, en donne une définition personnelle : "De la musette avec des paroles apaches et l'esprit chorizo". Le groupe commence à tourner à travers la France dès octobre et se forge une solide réputation. En une année, avec le bouche à oreille et le succès inattendu du titre "Mala vida", la Mano conquiert un véritable public. Le groupe signe un premier album, "Patchanka" qui sort chez Boucherie Productions. Quelques 50.000 exemplaires sont vendus. Après une grande tournée européenne, la Mano Negra passe en première partie du groupe américain des Stray Cats lors de la Fête de l'Humanité en septembre 1989. Rapidement courtisés par les grandes maisons de disques, les membres de la Mano finissent par choisir Virgin et signent avec cette major en septembre alors que leurs collègues de la scène alternative semblent penser qu'ils vont "perdre leur âme". Puta's fever
En réalité quand sort le second album quelques mois plus tard, "Puta's fever", plus personne ne songe à cette opposition entre rock alternatif et musique commerciale. La réussite est évidente. Les titres sont chantés en français, en espagnol ou en arabe : "Pas assez de toi", "King Kong Five" ou "Sidi h'bibi" sont autant de succès même si ce dernier sorti en single au moment de la guerre du Golfe, est censuré par les radios françaises (parce qu'interprété en arabe). L'album se vend très bien en France (400.000 exemplaires) mais aussi hors des frontières hexagonales (300.000). Le groupe reçoit aussi en mai 1990, le Bus d'acier, "Grand prix du rock français", récompense remise par un jury de journalistes. En 1990, la Mano Negra ne cesse de faire des concerts, en France avec une mini-tournée des clubs du XVIIIème arrondissement à Paris en mars, en Europe mais aussi en Amérique du Sud (à guichets fermés) et aux Etats-Unis en première partie d'Iggy Pop. Déçue par ce pays (berceau d'une partie de leurs influences musicales) et par la manière de travailler des artistes, la Mano décidera dès septembre 1991 de refuser les tournées dans les pays anglo-saxons, au grand dam de sa maison de disques. Le groupe a mûri et trouvé ses marques en même temps qu'il a pris conscience de la spirale ascendante qui le propulse vers les sommets de la gloire. Malgré des rumeurs (fondées) de séparation, la Mano Negra enregistre un nouvel album à Cologne en Allemagne. Produit par eux-mêmes, "King of Bongo" sort en avril 91. Toutes sortes de styles musicaux viennent se côtoyer : reggae ("Out of time"), ska ("It's my heart"), salsa ("El jako 1"), java revue et corrigée ("Madame Oscar") voire même chanson réaliste ("le Bruit du frigo"). Capharnaüm musical, "King of bongo" propose un son durci, plus violent qu'à l'accoutumé et plein de rage. Pour la sortie de cet album, la Mano refuse de faire la promotion. Pourtant, quelques 200.000 exemplaires de "King of bongo" seront vendus en France et 140.000 à l'étranger. Toujours en décalage par rapport aux us et coutumes du show bizness, la Mano Negra entreprend en avril 1991 une mini tournée en banlieue parisienne, en évitant soigneusement la capitale. Elle se poursuit avec 41 dates en province et quelques festivals durant l'été ainsi que des concerts au Mexique et au Japon. La réputation sur scène de la Mano Negra n'est plus à faire. Danse et pogo, le spectacle est autant sur scène que dans la salle ! En décembre 1992, la Mano sortira son premier live (enregistré en une seule prise au Japon) intitulé "In the hell of patchinko". Décidés à reprendre le chemin de l'Amérique latine, les membres de la Mano Negra se lancent dans une expérience particulière et inoubliable : au printemps 1992, ils s'embarquent avec la troupe de théâtre Royal de Luxe à bord de Cargo 92, navire transformé en scène futuriste qui fait escale dans les grands ports de d'Amérique du Sud, de Caracas à Buenos Aires, en passant par Rio de Janeiro et La Havane. La situation politique et sociale du sous-continent étant parfois instable et les villes en ébullition, les pérégrinations des artistes pendant cinq mois, ponctuées de concerts, sont enrichissantes mais souvent difficiles. Véritables militants culturels, ils soutiennent activement la Caravane des quartiers, organisation qui est à l'initiative de spectacles, concerts, défilés et fêtes dans les cités défavorisées de France et d'Europe. Décidément en marge du fonctionnement habituel du milieu musical français, la Mano Negra s'engage dans une nouvelle aventure latino-américaine à l'automne de l'année suivante jusqu'en janvier 1994. Sous l'impulsion de Daniel Jaconelli dit Coco, qui avait déjà à l'occasion de Cargo 92 fait une escale prolongée en Colombie, un voyage en train rebaptisé pour l'occasion "l'Expreso de hielo" (l'Express de glace) est organisé sur les rails quelque peu délaissés de ce pays. Plusieurs attractions dont les concerts de la Mano, sont mises en place. Les conditions de vie quotidienne sont difficiles mais le contact avec la population locale est extrêmement chaleureux, faisant oublier par-là même, la difficulté d'une telle entreprise culturelle. Le père de Manu, Ramon Chao journaliste et écrivain relate ce périple ferroviaire dans un livre de bord intitulé "un Train de glace et de feu" (Ed. La Différence) publié en 1994. De retour en France, le groupe se penche sur l'écriture et l'enregistrement du quatrième album studio "Casa Babylon" qui sort en avril 94. Visiblement très marqués par le voyage colombien, les membres de la Mano produisent en fait un carnet de voyage où se concentrent toutes les influences engrangées depuis plusieurs années. Retenons le simple, extrait de l'album et qui s'intitule "Santa Maradona" en référence au célèbre footballeur argentin. Avec la Caravane des quartiers, la Mano participe aux Nuits Foot de la Caravane en juillet 94, en pleine Coupe du Monde, opération qui rassemble musique, militantisme et retransmission de matchs aux portes de Paris. En pleine déliquescence avec le départ de quelques éléments du groupe, la Mano Negra se sépare en 1994 sans qu'il y ait d'annonce officielle, chacun partant vers des horizons différents. Il est difficile de rendre compte de l'impact de la Mano Negra à travers le monde francophone mais surtout hispanophone, tant les expériences du public vécues avec ce groupe furent exceptionnelles et extra-ordinaires. Les journalistes demandent souvent à Manu Chao, qui depuis s'est lancé sur un chemin en solitaire, la date de reformation de ce combo dorénavant légendaire. Il s'installe à Madrid durant deux ans et forme le groupe Radio Bemba. Comme avec la Mano Negra, Manu Chao se rend souvent en Amérique du Sud, mais il y joue, à chaque fois, avec différents musiciens. Les vrais débuts de Manu Chao en solo se situent en 1998 avec l'album Clandestino... Esperando La Ultima Ola, qu'il a composé au gré de ses pérégrinations, à l'aide d'un mini studio portatif ! Le succès est immédiat pour ce disque toujours autant imprégné de culture espagnole et qui n'est pas sans rappeler l'ambiance de la Mano. Une longue tournée internationale a lieu en 1999 et 2000, lui valant notamment de se produire pour la première fois au Brésil devant des dizaines de milliers de fans en délire.
Le 5 juin 2001, il publie son second album, Próxima estación : Esperanza, dans lequel il chante en français, espagnol, arabe ou "portugnol" (sa propre appellation du portugais). Ce disque contient le tube immense Me Gustas Tù. Une Victoire de la musique lui est décernée pour le "meilleur album de musiques du monde". Très engagé, l'artiste n'hésite pas à dénoncer l'altermondialisation et, le 21 juin 2001, Manu Chao fait monter sur une scène de Milan des membres de l'extrême gauche italienne pour dénoncer le sommet du G8 qui se tient à Gênes quelques semaines plus tard. Radio Bemba C'est sur scène que Manu Chao donne la pleine mesure de son talent et c'est désormais l'Europe entière qui le réclame ! Il donne un concert événementiel au Stade Vélodrome de Marseille en 2002 et publie en fin d'année le live Radio Bemba Sound System, témoignage de cette grande tournée, faite de passages dans les plus grands festivals et de plus de cent concerts à travers trois continents, le tout devant plus d'un million de spectateurs ! L'année suivante paraît une biographie de Manu Chao, la première du genre, écrite par Alessandro Robecchi. Elle retrace tout le parcours du chanteur. Sibérie m'était contée. En 2004, Manu Chao fait l'actualité de façon originale. Il propose en effet un livre-album, Sibérie m'était contée, distribué... par les marchands de journaux ! Tiré initialement à seulement trente-cinq mille exemplaires, ce recueil de poèmes d'une cinquantaine de pages, illustrées par le dessinateur Wozniak, est accompagné d'un cd contenant 6 titres inédits. Devant le succès de l'opération, un nouveau pressage a lieu et le tout ressort en kiosques avec, cette fois-ci, un livret de cent-trente deux pages ! Manu Chao estime "qu'il n'a pas besoin de maison de disques pour exister""

Comments: Enregistrer un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?