vendredi, janvier 27, 2006

 

Le Cartel de Cali.

Ce soir c’est le concert de Cali à la Médoquine. C’est bourré à craquer de trentenaires venus entendre "elle m’as dit lalalalalla". Nous entrons, c’est la première partie "Daguerre" un mélange de Miossec, Zézé Mago et de Bertrand Cantat, bof… Je cherche désespérément un endroit où poser mes fesses. "Tiens c’est pas ta collègue derrière nous ?" "Ah si" (ah ben ça commence bien…) "Chaque fois qu’on voit un marmandais on est pas obligé d’aller le saluer, tu sais…" "Salut Val salut Fred ça va ? Quoi t’es enceinte ?" Bon je vais me rasseoir…Putain il va commencer ce concert oui ou merde…Les lumières s’éteignent. Une intro lyrique sous des néons bleutés. Classe. Ouverture avec la plus cruelle du répertoire "Je suis le veuf d’une traînée qui n’est même pas encore morte…"Bon esprit. Projecteurs. La claque. Je découvre un fou furieux disloqué, pantin désarticulé qui saute partout comme un fou sur une jambe essayant désespérément de se péter l’autre ménisque. Je vais la faire court, 2h30 de concert où je n’ai pas une fois regardé ma montre, 2h30 de concert où cet espèce d’allumé n’as cessé de provoquer le public ("Bonsoir Toulouse", "Bordeaux ? y a du bon pinard mais faut se taper Juppé alors à choisir…"), parfois choquant (il fait monter une gamine sur scène pas plus de 18 ans et la palpe dans tous les sens sur une reprise de Daniel Darc) Cali est Dark très même de la cold wave big band chanté par Sid Vicious Nougaro, J’ai l’impression d’avoir Minos, le tueur psycho de peur sur la ville avec Belmondo en face de moi : Cali impressionne mais Cali (r)assure Des textes horriblement noirs (à faire passer le courage des oiseaux pour Tata Yoyo) des plaies, des coups, des bosses le tout sous de la dorure…"Le bonheur est une vieille qui boite sur du verglas". Taureau dans l’arène il hurle et trépigne, harangue et saute, pleure et crie, slamme et j’aime ça… Au pied du mont Canigou, dans la région de Perpignan, on peut rêver aussi bien de ballades symphoniques et mélancoliques que de chansons allègres, de pop-music que de cabaret, de guitares acoustiques que de violons entraînants. On peut même aller au bout de ses rêves et les réaliser. C'est surtout sur scène que Cali va découvrir les rigueurs du métier, au sein de groupes locaux comme d'orchestres de bal. Tout est bon pour apprendre avant de se lancer, en 1994, avec le groupe Indy. Deux albums auto-produits et 200 concerts plus loin, la motivation est toujours intacte, mais c'est l'heure de passer à autre chose. Marqué par le rock indépendant, Cali se lance dans une autre aventure : Tom Scarlett (il le rappelle entre deux chansons "J’ai joué au Jimmy il y a quatre ans devant quatre personnes bourrées et vous n’étiez pas là…"). Il chante, co-compose, interprète et écrit tous les textes. Un album voit le jour en 1997, toujours autoproduit. Des concerts, toujours de concerts : 300 dates en 5 ans. Avec, au bout du parcours, une remise en question : et si c'était mieux tout seul ? Tom disparaît, Bruno déménage, fin du premier acte. Après la montagne, la mer. Après la guitare, le piano. Cali écrit, compose, arrange des nouvelles compositions plus personnelles. Le temps passe vite : nous sommes déjà en 2001 son répertoire est riche de 40 nouveaux morceaux. Fidèle à sa réputation, Cali tourne : des premières parties (Brigitte Fontaine, Bénabar), des festivals (Francofolies). C'est à La Rochelle qu'il est remarqué par Labels qui lui propose de produire et distribuer son premier « vrai » album, celui qu'il méritait depuis longtemps. Enregistré sous la houlette de Daniel Presley (Breeders, Faith no more, Spain, Venus) Cali et ses musiciens mettent ce disque en boite en deux étapes : en Angleterre (Parkgate) pour les instruments et les voix, puis au Médiator de Perpignan pour les arrangements de cordes. Le résultat est tout en nuances, à l'image de l'écriture de Bruno : un mélange inédit de tendresse et de vacheries, de désespoir et d'optimisme. Depuis Miossec, on n'avait pas entendu de propos aussi directs, de langue aussi bien pendue, d'ironie aussi sèche. Avec ce timbre si particulier qui respire à la fois le soleil et le bois, Cali panse ses blessures intimes au vitriol. Une fois guéri, il chante l'amour avec ivresse, cet "amour parfait" après lequel il court en faisant semblant d'y croire. Car en dépit de ses illusions perdues, c'est sur une note d'espoir que se termine l'album, ce premier album longuement mûri en fût. C’est indéniable, Cali porte bien son nom et on va le réaliser avec plus de force sur ce deuxième album qui entre dans le corps comme une fièvre catalane. Nous étions restés sur les prestations cathartiques de Cali sur scène essoré à chaque fois par la sueur d’un rock abrasif et d’un folk mélancolique. Comme un feu qui dévore le ventre, Cali s’est à nouveau mis dans le vertige de l’urgence pour écrire et composer ce nouveau disque qui transpire l’énergie de la sueur et l’envie d’être peut-être plus frontal encore. La voix brûle les sentiments toujours extrêmes avec une vérité désarmante. Les mots exorcisent les douleurs traquées. Cali provoque en duel, son besoin impérieux de vivre toujours plus vite et sans concession aucune. Il y a chez lui la fidélité atavique d’un artiste en proie à une reconnaissance tardive qu’il sait assez rare pour être choyée. Super étonné ; je sors de la salle sur le cul, il m’as bluffé le con. Cali en concert : ça tue. J’ai vu énormément d’artistes se produire dans cette salle mais jamais je n’ai vu l’artiste et les musiciens slammer ensemble et être porté a travers toute la salle (même la violoncelliste qui se faisait tripoter les fesses dans tous les sens) jusqu'au fond de la salle. Ce mec à un grain, il est complètement taré…Une fois arrivé au fond de la salle, il a commencé à l’escalader le mur et à monter au plafond, pour finalement redescendre et retraverser la salle à nouveau porté par le public en gueulant "Soyons désinvoltes" à s’arracher les cordes vocales…J’avais jamais vu ça…Autant de communion avec son public j’avais rarement vu ça…Il est 23h30. Bravo, j’ai une putain de chair de poule…

Comments:
La vache, ça avait l'air de le faire le concert de Calimero. En tout cas, ça donne envie.
Au fait, "the coffee is ready", je répète, "the coffee is ready"...
 
oki c'est gentil. Mais je voudrais éviter the fatboy...
 
Pas de soucis, Fatboy Slim bosse pas today!
 
c'est fini les messages perso au boulot par Internet interposé??
By the way, il vient plus Mr Cali à Marmande city?
 
Salut, comment va le sept-septien? L'industrie pharmaceutique se porte bien? J'espère que pour toi ça roule. Au fait bon concert demain...
 
Quel concert ?
 
peux pas passer...bloqué...Bon week end à Lundi !!
 
quel concert... Mais le seul, l'unique, les Foo Fighters!!
 
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Mais fermez vos gueules....
 
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