mardi, décembre 06, 2005
Sad eyes.
Certains diront que je me "PhilippeManoeuvrise". Ils ont raison. Je respecte énormement la démarche de ce monsieur. Et cela pour deux raisons essentielles : Ses choix politiques (sa croisade anti bush et anti peine de mort) et ses choix artistiques (the river, Nebraska et the ghosts of Tom Joad) Rejoignant Bob Dylan au Rock & Roll Hall of Fame, Bruce Springsteen a dit : "Bob a libéré l'esprit de la même manière que Presley a libéré le corps. Il nous a montré que la musique pouvait être d'ordre physique sans pour autant être anti-intellectuelle."Soit, mais c'est tout de même Springsteen qui, le premier, a réussi à intégrer les impulsions intellectuelles et physique dans une seule démarche. Showman exubérant et athlétique en même temps que brillant song writer, Bruce Springsteen a atteint dans les années 80 le niveau de popularité qu'avait Presley au faite de sa carrière. Cependant, comme Dylan, Springsteen a tenu à suivre ses instincts créatifs, où qu'ils puissent le mener. Bruce Springsteen est né en 1949 dans une famille ouvrière de Freehold, New Jersey. Comme des milliers d'enfants de sa génération, il est tombé amoureux du rock la première fois qu'il a vu Elvis au Ed Sullivan show. " A 9 ans, dira-t-il plus tard, rêver d'être Elvis à la place d'Elvis était pour moi une évidence, ce devait être le rêve de tout le monde !" Mais son père ne l'entendait pas ainsi. Leurs conflits sur l'avenir de Bruce sont devenus un truc de légende et ont inspiré bon nombre de chansons sincères, de la fureur angoissée de "Adam raised a Cain" à l'adieu mélancolique de "Independance Day" jusqu'à la réconciliation de "Walk like a man". Malgré les doutes de son père, Springsteen n'a jamais dévié de ses objectifs. Il rejoint son premier groupe, "The Castilles" dès 1965 et après une brève besogne à l'Ocean County Community College ( où il a publié deux poèmes pour le magazine littéraire de l'école ), il commence à jouer dans les différents groupes de la ville côtière d'Asbury Park. Très vite, il devient une sorte de Jimi Hendrix du New Jersey. Il dirige une quantité de groupes à la fin des 60's et au début des 70's, parmi lesquels Steel Mill, Dr Zoom and the Sonic Boom et le Bruce Springsteen Band, dont la plupart des membres composeront finalement le E. Street Band. En 1972, après un voyage avorté en Californie, où sa famille a déménagé, Springsteen retourne sur la côte est et signe un contrat avec Mike Appel, un producteur novice, et son partenaire Jim Cretecos. Ce contrat, signé sur le toit d'une voiture dans un parking obscur, aura de sérieuses répercussions dans la carrière de Springsteen. Cependant, à court terme, l'appui de Appel va permettre à Bruce d'obtenir une audition aux légendaires studios Columbia, dont le directeur artistique n'est autre que John Hammond, l'homme qui fit signer Bob Dylan. D'emblée, Hammond se met à détester Appel, mais il tombe aussi sous le charme des chansons intenses et chargées d'images de Bruce, et décide finalement de lui donner une chance. Avec son premier album, "Greetings from Asbury Park, N.J." Springsteen est inévitablement étiqueté comme "le nouveau Dylan". En dépit de ventes médiocres, quelques critiques clairvoyants discernent tout de même le talent unique qui se cache derrière les textes jubilatoires de "Blinded by the light" et de "Does this bus stop at the 82nd street ?", de même qu'ils sont gagnés par l'intensité rageuse de "It's so hard to be a saint in the city". L'album suivant, "The wild, the innocent and the E.street shuffle", sorti à la fin de la même année, est accueilli avec plus de ferveur. Parmi les temps forts de ce disque, citons "Incident on 57th street", une éloquente saga adolescente, structurée comme un scénario de cinéma et "Rosalita", chanson dans laquelle Springsteen prend burlesquement la défense d'amants épiques. Quoique ses albums soient excellents, c'est en concert que Springsteen prend sa véritable dimension et semble en mesure d'atteindre les sommets. Après l'avoir vu à l'oeuvre au Cambridge's Harvard Square Theatre, le critique Jon Landau écrit alors ces mots devenus fameux :"J'ai vu l'avenir du rock, et son nom est Bruce Springsteen !". Très vite, les deux hommes deviennent amis. Lorsque Bruce est prêt à enregistrer de nouveau, il demande à Landau de co-produire le disque, ce qui n'est pas sans consterner Mike Appel. "Born to run" est un album majeur qui propulse simultanément son auteur en couverture de Time et de Newsweek. Caractérisé par une vision plus sophistiquée du lyrisme urbain développé dans ses premiers albums, et un son qui rappelle Phil Spector, Born To Run est une révélation : du vibrant et sincère appel de la route à la trahison fâchée de Backstreets, en passant par la propulsion magistrale de Born to run et le romantisme explosif de Jungleland, cet album rassemble toutes les aspirations majeures du rock. La sortie de l'album est suivie d'une tournée américaine et de quelques dates en Angleterre et en Suède. Mais déjà un orage se profile à l'horizon. Réalisant que son contrat de management donne à Appel le contrôle de ses revenus et, plus important, de ses chansons, Springsteen intente un procès pour casser le contrat. Appel, à son tour, essaye d'empêcher son client d'enregistrer avec Landau, qu'il accuse d'opportunisme. Ces procès ont éloigné Springsteen des studios pendant plus de deux ans, mais lorsqu'il recommence à enregistrer, Landau est effectivement son producteur aussi bien que son manager, et Springsteen a le contrôle de sa carrière et de ses chansons. "Darkness on the edge of town", l'album du renouveau musical, dépeint des univers un peu lugubres, mais symbolise malgré tout une sorte de triomphe existentiel. Il explore brillament les transitions qui s'opèrent entre les idéaux de la jeunesse, les désillusions de l'âge adulte et finalement l'acceptation qui s'impose à tout être mature. Plus direct et plus aigu que "Born to run", il égale ce dernier en puissance. Des chansons comme "Badlands", "The promised land", "Racing in the street" et "Darkness on the edge of town" permettent à Springsteen d'atteindre un niveau supérieur dans le réalisme émotionnel. Tout au long de la tournée qui s'ensuit, le E. Street Band s'impose comme l'un des groupes les plus performants, et Springsteen, avec ses ses concerts de 3 heures, est régulièrement salué comme le plus grand performer de l'histoire du rock. Il est alors en passe de devenir une force commerciale majeure, et son album suivant, "The river", accentue encore ce processus. Ce double album, caractérisé par le hit single "Hungry heart", est propulsé en tête des charts. Le son musclé de ce disque permet à son auteur de s'imposer dans les arènes du rock comme un champion à part entière. Mais, ce sont des ballades, comme "Independance Day", au ton mélancolique, "Stolen car" ou encore l'obsédante chanson titre qui symbolisent le mieux la démarche artistique de Springsteen. "Nebraska", sorti en 1982, incarne parfaitement cette nouvelle orientation. Tout entier coulé dans un style épuré, empreint de tonalités acoustiques, cet album explore les univers de tous les laissés pour compte du rêve américain. En dépit d'une tonalité sombre et des sujets abordés ( la chanson titre raconte l'histoire de Charles Starkweather, un tueur en série ), il se classe N°3 au Billboard. L'album suivant, "Born in the U.S.A.", sort deux ans plus tard. On retrouve alors les mêmes sujets d'inquiétude chez Springsteen, mais cette fois-ci portés par un monumental E.Street Band. Le disque connaît un succès énorme et marque une nouvelle apogée dans la carrière de son auteur. Considéré comme l'une des plus grosses ventes de l'histoire du rock, "Born in the U.S.A." a accroché sept singles au Top 10, notamment "Dancing in the dark", qui a atteint la 2éme place au Billboard des singles. ( La vidéo de cette chanson lancera aussi la carrière de Courteney Cox, que les fans de "Friends" connaissent bien. ) Le succès renversant de "Born in the U.S.A. s'accompagne alors d'une tournée sold-out à travers le monde et proclame Springsteen comme la plus grande star du rock. Au sommet de sa popularité, Bruce épouse l'actrice et modèle Julianne Phillips et sort un coffret de cinq disques, qui retrace sa carrière de 1975 à 1985. Composé d'une sélection de ses meilleurs concerts, l'objet, quoique assez cher, se classe premier au Billboard en 1986. Alors que Springsteen semble être à l'apogée de la réussite artistique, son nouvel album " Tunnel of love", sorti en 1987, jette une ombre sur la béatitude conjugale. Quoique l'album atteigne la première place des charts, le mariage de Bruce ne résiste pas à la tournée qui suit la sortie du disque. Pendant cette tournée, Springsteen se lie avec la choriste Patti Scialfa, et cette relation se trouve confirmée avec la naissance d'un enfant (Evan) en 1990. Springsteen et Scialfa se marient en 1991 et auront deux nouveaux enfants par la suite, Jessica et Sam.
Comments:
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Merci pour ce bon résumé, qui malheureusemant s'arrête à 1990. Il en a fait des choses depuis, notre Boss international !!!
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