jeudi, décembre 01, 2005

 

La toilet zone.

Bon, ils vont se décider à le sortir ce putain de coffret oui ou merde !!!!! " Loin, très loin de la débauche d'effets spéciaux et du déluge pyrotechnique qui caractérise notre cinéma actuel, il y avait une petite série TV en noir et blanc qui, modestement, avait entrepris de jouer au chat et à la souris avec l'imaginaire, tout simplement d'inclure l'indicible, le merveilleux aussi bien que l'inquiétant dans la banalité de notre quotidien : La Quatrième Dimension. Avant tout, soyons clairs : la série que nous avons l'habitude de nommer Quatrième Dimension devrait en fait être appelée Cinquième Dimension (les faits donnant raison à la chaîne défunte "La Cinq" qui décida de la baptiser ainsi), car c'est non seulement la seule évoquée au générique, mais il est communément admis depuis Einstein que la quatrième dimension est le temps. Un point de détail certes, mais surtout une précision visant à respecter le choix d'un homme pour qui la Twilight Zone allait devenir une véritable terre de libertés, un exutoire sonore, visuel et surtout mental aux interdits de la télé des sixties ! Le 2 octobre 1959, sur un écran de télévision devenu noir apparaît un fond d'étoiles. Une voix off - celle de Rod Serling lui-même - délivre le texte de présentation qui deviendra aussi fameux que l'émission : "Il existe une dimension au-delà de ce qui est connu de l'Homme ; c'est une Dimension aussi vaste que l'Univers et aussi éternelle que l'Infini : elle est à la croisée de l'ombre et de la lumière, de la science et de la superstition, elle est le point de rencontre des ténèbres crées par les peurs ancestrales de l'Homme et de la lumière de son savoir, c'est la dimension de l'imagination, un domaine que nous avons baptisé... The Twilight Zone !" Du centre de l'univers, les mots Twilight Zone surgissent et s'effacent. Une silhouette solitaire fait alors son apparition. Elle déambule dans un paysage fantastique, onirique, comme si elle en était le maître... Le maître ? Mais IL est le maître de la Twilight Zone, Rod Serling, notre hôte, notre guide, le narrateur qui va nous présenter les histoires qui vont suivre. Rod Serling, est né dans l'Etat de New York, à Syracuse, le 25 décembre 1924. Fils d'un boucher, le jeune Rod connaît une enfance dominée par la passion des sports. Devenant boxeur amateur, il gagne la plupart de ses matches, acquérant au passage un profil qui restera caractéristique. Durant la deuxième guerre mondiale, Serling est parachutiste. Son goût de l'aventure, et son courage, lui valent d'être décoré de la médaille des Purple Hearts. Le contact de la guerre, et de ses atrocités, vont éveiller en Rod Serling un désir, une envie qu'il ne peut faire disparaître par le seul jeu des exercices physiques. Dès lors, sa carrière littéraire se prépare. Étudiant à l'université d'Antioch après la guerre, Rod Serling se met à écrire, couchant sur le papier les méandres de l'esprit humain, se purgeant, en quelque sorte, des années de guerre. Le marché en expansion, pour les jeunes écrivains de l'époque, est celui de la radio, et c'est cette voie que Rod Serling décide d'emprunter. Les premiers résultats ne sont pas conformes à ses espérances : plus de quarante de ses scénarii sont rejetés. Finalement, Rod Serling réussit à placer ses textes auprès d'une station de Cincinnati, mais ses histoires, riches en fantaisies, et ses personnages hautement introspectifs, se heurtent - déjà !- aux censeurs et aux directeurs de chaînes... Ceci va être le point de départ d'une longue carrière, brillante certes mais frustrée par le combat éternel de Serling, s'évertuant à faire accepter ses idées, ses thèmes, et ses façons de les traiter. Il rencontre sa femme Carol en 1946 et l'épouse, deux ans plus tard, mettant ainsi sa réputation de séducteur au placard. Un mariage qui lui apportera une sécurité émotionnelle et renforcera sa créativité. En 1949, il obtient le second prix d'un concours de scripts radiophoniques puis il se fait la main avec des documentaires sonores sur l'histoire des villes, avant d'entrer dans l'univers télévisuel, en 1951. En tant que free-lance, il est l'auteur de nombreux scripts pour des fictions régulières comme le Hallmark Hall Of Fame, Suspense ou Studio One. Le succès ne tarde pas à venir, en janvier 1955, sa première pièce télévisée, Patterns, une histoire d'intrigues au sein d'une grande compagnie, est acclamée par la critique et gagne un Emmy Award. Le premier d’une longue liste d’Emmys que Rod Serling va recevoir au cours de sa carrière. "Une minute après le début de la diffusion de Patterns, avouait-il, le téléphone s'est mis à sonner, et ne s'est jamais arrêté depuis!" Remportant un succès considérable, la dramatique est reprogrammée le mois suivant à la demande du public, et apporte à Rod le respect de la profession (vingt-trois propositions de contrat en deux semaines !). Un an plus tard, on en tire un film sous la direction de Fielder Cook, déjà responsable de la réalisation télé. En 1956, sa deuxième pièce, Requiem for a Heavy Weight gagne non seulement un autre Emmy, mais aussi le premier Peabody Award jamais conféré à un écrivain. En 1956, Rod Serling travaille sur différents scripts pour Playhouse 90, une série truffée de stars aussi bien du côté des réalisateurs que des acteurs (Boris Karloff, Charlton Heston, Vincent Price et bien d'autres...) Rod Serling supporte de moins en moins les tabous poussiéreux et la censure de la télévision américaine. Dans ces scripts, il essaie d'attirer l’attention aussi souvent qu'il le peut sur divers problèmes de société, mais il est à chaque fois obligé de les édulcorer pour les faire accepter, car tout thème sujet à controverse est impitoyablement balayé. Tout parallèle avec une situation politique ou sociale est proscrit ainsi que la moindre critique portant sur des individus ou des lobbies puissants. Ultime tabou : Les sponsors, qui apportent la manne céleste. Leur pouvoir décisionnaire est colossal au point (anecdote authentique) de gommer à l'image le building Chrysler lorsqu'il apparaît par la fenêtre dans un programme sponsorisé par Ford. Pratique courante : Nombre d'idées ou de répliques sont retouchées ou supprimées pour faire plaisir aux sponsors. Auteur infatigable, prolifique, mais aussi soucieux de qualité, Rod Serling va trouver un moyen de contourner l'obstacle : La science-fiction. Par ce biais, il peut en effet aborder entre les lignes des thèmes délicats comme les conflits raciaux ou les inégalités sociales. The Comedian, sa troisième pièce, remporte également un Emmy, faisant de Rod Serling l'auteur ayant gagné le plus d'Emmys dans l'histoire de la télévision américaine (six en tout, dont trois pour Twilight Zone et Night Gallery). Un jour de 1957, il exhume un vieux script écrit peu après ses études, le remodèle et le soumet à la chaîne CBS sous le titre The Twilight Zone : The Time Element. Il ne sait pas encore à quel point ce scénario va devenir pour lui synonyme de liberté d'expression. Enterré par CBS, le script sera finalement acheté par le producteur de Playhouse 90 pour devenir un épisode de ce programme. L'histoire : Un individu convaincu d'avoir remonté le temps essaie de prévenir les autorités de l'époque de l'attaque de Pearl Harbour. Vu l'accueil chaleureux réservé à l'épisode par le public, on décide sur-le-champ d'en tirer une série à part entière : The Twilight Zone. Un titre que Serling croyait avoir inventé, mais il découvrira plus tard que ce terme désigne en aéronautique l'instant où un pilote, pendant l'atterrissage, ne distingue plus l'horizon... Avant de vous présenter chaque saison, et à titre anecdotique, voici les cultissimes petits textes d’introduction de chaque épisode. Ils y’en a eu plusieurs différents tant dans la version française qu’en V.O. Un voyage ! Le voyage vers l’inconnu, dans des contrées jamais explorées. Un voyage dans des lieux où l’imagination est dépassée. Notre destination : La Quatrième Dimension ! Au delà des Dimensions classiques où l’Homme projette ses pas, il en est une où s’échappe ses pensées les plus folles. C’est une Dimension aussi vaste que l’Espace, aussi démesurée que le Temps. Un reflet changeant entre l’ombre et la lumière. Un champ d’hypothèses entre la science et la superstition. Un terrain glissant entre l’abîme de nos frayeurs et la cime de nos connaissances. Sublimant l’imagination, faisant éclater l’irrationnel, nous l’appelleront simplement : La Quatrième Dimension ! Vous allez pénétrer dans une autre Dimension, élargir votre cadre de vie habituel et déboucher dans une zone où la réalité peut à tout instant basculer dans le Fantastique. Attention ! Vous entrez dans la Quatrième Dimension ! Un aspect original de cette série fantastique est que c'est une des rares, voire la seule série à durer 20 minutes, et non pas une heure. Ils ont d'ailleurs testé la formule 40 minutes durant la saison 4, sans succès. Evidemment, vu l'époque, les premières saisons de la série sont en noir et blanc, et n'ont pas d'effets spéciaux. Les téléspectateurs d'aujourd'hui ont tendance à être arrêtés par cet aspect. Mais l'intrigue les ramène facilement devant le petit écran, et la réalisation compense largement l'absence d'effets. Le fait que la série aie été faite dans les années 50 nous offre une opportunité de voir l'Amérique de cette époque : le look, la façon de se comporter, les moeurs clean... Ainsi, tout le monde est beau, propre et de bonnes manières, les hommes travaillent dur et les femmes sont de parfaites épouses. Mais on y retrouve aussi les peurs de l’époque notamment celle du communisme. Après un passage où on voit une certaine situation, Rod Serling, le créateur de la série, nous explique la situation en concluant que ces gens vont entrer dans la 4e dimension. C'était comme un show en direct ou une pièce de théâtre, vu que Sterling est directement dans la scène. Son influence sur le monde du cinéma et des séries de science fiction et fantastiques est énorme. Tout le monde connaît la série. Elle est diffusée et rediffusée encore de nos jours. Et c'est d'ailleurs en regardant ces épisodes maintenant, à posteriori, qu'on découvre que les films et séries de nos jours s'inspirent largement de ces idées. Sans compter les références directes, sorte d'hommages à la série... Une des personnes qui fait le plus d'allusions à la Quatrième Dimension est Mat Groening dans Les Simpsons ou Futurama. On se souviendra de l'épisode d'Halloween où les Simpsons sont enlevés par des extraterrestres qui veulent les manger. Ou l'émission " The Scary Door " que regardent Fry et Bender (Futurama). Dans les idées qui ont inspiré les auteurs de SF et fantastique d'aujourd'hui, on retrouve les invasions extraterrestres, les mondes parallèles, les voyages dans le temps, les gens qui acquièrent des pouvoirs paranormaux, les objets étranges, les fantômes, hallucinations... En un sens, pratiquement toute la SF d'aujourd'hui. Certains acteurs, inconnus à l'époque, ont fait leurs débuts dans la Quatrième Dimension. Il est intéressant de noter que les épisodes sont toujours bâtis sur le même schéma. 1. Immersion directe dans une situation pas toujours claire. 2. Rod Serling arrive dans la scène pour expliquer la situation et nous dire que telle personne, le héros va basculer dans la 4e dimension. 3. La Situation initiale est généralement habituelle, mais le héros a un souhait ou un problème. 4. Un élément change tout (objet magique, entrée dans le passé ou un monde parallèle), et l'aventure commence. 5. Résolution des problèmes.... Vraiment ? 6. Retournement de situation imprévu (facultatif) 7. La morale de l'histoire Bien sûr, tout ne fonctionne pas de façon si fixe, il y a des exceptions... Quelques épisodes mémorables - 22 : une danseuse est hospitalisée pour surmenage, et fait toujours le même rêve. Elle se lève la nuit et se dirige vers la cave et la morgue, où une infirmière l'accueille en disant qu'il y a encore de la place pour une. Et la porte a le numéro 22 inscrit au dessus. Personne ne la croit, mais quand elle doit prendre le vol 22 et que l'hôtesse de l'air ressemble à l'infirmière de son rêve, elle sort de l'avion à temps pour le voir l'avion exploser au décollage. Commencé comme une simple histoire de malade s'achève sur une fin inattendue. On retrouve un peu de ça dans Destination Finale par exemple... - The lateness of the hour : Des parents et leur jeune fille vivent confortablement dans une maison, entourés d'androïdes domestiques. Personne ne sort jamais de la maison. Mais la fille veut sort, rencontrer des gens et l'amour. Elle supplie son père de la laisser sortir, mais à la place, elle découvre qu'elle est aussi un androïde ! ! ! ! Elle est effondrée et donc son père la reprogramme pour qu'elle soit une fille docile et sans esprit... Le thème de l'enfant robot qui découvre sa véritable identité a été utilisé et réutilisé depuis, mais ici le décor est 100% actuel. Cet épisode est la démonstration qu'avec peu de moyens et de décors, on peut faire une intrigue palpitante. - Would the real martian please stand up : Dans une région isolée et enneigée des Etats Unis, des policiers voient quelque chose tomber du ciel : une soucoupe volante. Le shériff se rend au bar du coin, seul endroit ou un éventuel martien peut être caché. Seulement voilà le bar est occupé par les voyageurs d'un bus. Plus un. Et tout le monde devient suspect, alors que le bus est coincé par la neige... Episode basé sur la paranoïa et qui arrive à donner l'ambiance qu'il faut malgré l'absence d'effets spéciaux. Tout le monde suspecte tout le monde, et en fin de compte, le résultat est très surprenant ! - The eye of the beholder : une jeune femme au visage bandé subit opération sur opération pour ressembler aux gens normaux. Comme cela ne marche pas, ils veulent l'exiler parmi les siens... D'une situation assez banale, une jeune femme et son image, l'épisode se transforme en parabole sur la beauté et son objectivité. A noter la réalisation, qui fait que le visage de la jeune femme est toujours bandé, et que les docteurs et infirmières ont toujours le visage caché. - The Invaders : une vieille femme dans une cabane isolée est attaquée par de minuscules robots. Cet épisode commence comme des aliens attaquant une pauvre femme, mais elle en vient à bout, vu sa taille. C'est alors qu'on découvre que la soucoupe volante est terrienne et qu'elle a atterrit sur une planète de géants. Encore une démonstration de la subjectivité de notre perception. - The Hunt : Un homme et son chien sont inséparables. Ils partent pour une chasse dont ils ne reviendront pas... L'homme se croit toujours vivant, avant de voir qu'on l'enterre. Puis il doit choisir d'entrer au paradis sans son chien, mais il refuse. Il décide d'aller un peu plus loin et bien lui en fait, car le premier endroit était en fait l'enfer, et son amour pour son chien l'a sauvé d'une éternité de souffrances. Voici un exemple d'épisode " Western " comme il y en a pas mal dans la série. C'est à dire que l'histoire se passe au 19e siècle. A partir de là, on trouve un élément anormal, mais rien de trop paranormal. Mais l'effet est quand même une fin surprenante..- Little girl lost : deux parents sont réveillés la nuit par les appels de leur petite fille. Ils l'entendent dans sa chambre, mais ne la voient pas. Elle est tombée dans une faille espace-temps, dont il faut la sortir. Cet épisode est un exemple type de référence et hommage par Matt Groening dans les Simpsons. On retrouve la même histoire dans un épisode d'Halloween, ce qui permet de voir Homer en 3 D et... dans le monde réel !- To Serve Man : des extraterrestres arrivent, annoncent de grands bienfaits sur la terre. Seulement pour engraisser les humains pour les manger !Autre épisode utilisé dans les Simpsons. On croit vraiment que le but de l'épisode est de montrer que les Ets sont bons, et on s'attend a ce que les humains leur fasse des crasses, mais, retournement de situation... les aliens ne sont là que pour former un nouveau troupeau de viande ! Apprêtez vous à entrer dans une nouvelle Dimension, qui ne se conçoit pas seulement en terme d’Espace, mais où les portes entrebaîllées du Temps peuvent se refermer sur vous à tout jamais… La Quatrième Dimension ! Au delà des classiques notions d’Espaces, où l’homme projette ses pas, il est une dimension où peuvent se glisser par les innombrables portes du temps, ses désirs les plus fous. Une Zone où l’imagination vagabonde entre la science et la superstition, le réel et le fantastique, la crudité des faits et la matérialisation des fantasmes. Pénétrez avec nous dans cette zone entre chien et loup, par le biais… de La Quatrième Dimension ! Nous sommes transportés dans une autre Dimension. Une Dimension inconnue de l’Homme. Une Dimension faite non seulement de paysages et de sons, mais surtout d’Esprit. Une Dimension sans espace, ni temps, mais infinie. C’est un voyage dans une contrée dont la seule frontière est notre imagination. Un voyage dans les ténèbres. Un voyage au bout de la peur, aux tréfonds de nous-même. Un voyage dans la Quatrième Dimension ! Au delà des classiques Dimensions où l’Homme projette ses pas, il en est une par où s’échappe ses désirs les plus fous. Un champ d’hypothèses entre le réel et le fantastique. Pénétrez dans cette zone où vagabonde l’imagination, via… La Quatrième Dimension ! Nous sommes transportés dans une autre Dimension. Une Dimension faite non seulement de paysages et de sons, mais surtout d’Esprit. Un voyage dans une contrée sans fin dont les frontières sont notre imagination. Un voyage au bout des ténèbres où il n’y a qu’une destination : La Quatrième Dimension !

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