lundi, décembre 19, 2005
Ce matin, un lapin...
"C’était à la Landebaudière, faubourg de La Gaubretière, au café d'Hamilcar, ça ne surprendra personne. Comme il n’y avait pas de morceau des Ramones dans le juke-box, Laurent essayait de le bricoler pour lui faire jouer à la fois Surfin’ USA et Shakin Street (en application de la théorie : Beach Boy s+ MC5=Ramones). Olivier, assis dans un coin, jouait une chanson triste (My pony, my riffle and me) à l’harmonica. Gaëtan découpait les seins des filles dans des vieux Télé 7 Jours. Stéphane était au bar à chanter, telle l’hirondelle commune, que Chaque femme et chaque homme / Rejoint la caravane de l’amour. Derrière le comptoir, la serveuse n’avait pas l’air de comprendre pourquoi elle était sa sœur / Ne sais-tu pas. Eric s’était endormi tout d’un coup. Federico se plaignait qu’il avait faim. Et lui, il attendait une fille qui ne venait pas, ça ne surprendra personne. Il ne se souvient plus bien qui a dit, tout à coup : Et si on faisait un groupe de rock ? En tout cas l’idée a plu et tout le monde s’est regroupé et a repris un verre. Federico a dit : Ecoutez moi bande de cons… Eric a dit : Et si on jouait toujours le même morceau ? Gaëtan a dit : Et si on faisait une pochette avec une jolie fille en robe Paco Rabanne ? Et une avec un playmobil. Et aussi une avec une petite maison. Stéphane a dit : Si on faisait un truc sur la tour Eiffel ? Olivier a dit : On écrira des chansons pour Vanessa Paradis. Ca, ça a bien fait marrer tout le monde et tout le monde a repris un verre. Laurent, qui avait épuisé sa monnaie, s’est joint aux autres en bougonnant qu’il était vraiment nul ce juke-box. Et tout y est passé, les enregistrements, le sexe, les textes, la drogue, les arrangements, le rock’n roll et les tournées. D’ailleurs, puisqu’on parlait de tournée … Mais comment on s’appellera ? a demandé Olivier. Lui, il attendait toujours en se disant que cinq heures c’était trop, il aurait dû partir. A force d’y penser, il sentait qu’il lui poussait de longues oreilles. Et quelqu’un, il ne sait plus qui, a dit en le regardant : Pourquoi pas les lapins ? Il y a eu comme un grand silence. Finalement il était tard et tout le monde est rentré dormir. Dans le camion des tournées, ils sont six musiciens. Au début, à la formation du groupe à la fin des années 80 dans un village de Vendée, La Gaubretière, ils étaient cinq : Olivier Champain - claviers et harmonica Gaëtan Chataigner – basse Stéphane Louvain - guitare et chant Federico Pellegrini - guitare et chant Eric Piffeteau - batterie. Premier concert en novembre 1988. Le sixième, le DJ Laurent Allinger, est arrivé en 1997, pour l’enregistrement du quatrième album Yeah ! Comme tous les groupes français, les Rabbits petits sont confrontés au choix de la langue dans laquelle chanter : l’anglais, idiome du rock, ou le français, idiome des maisons de disques locales ? La réponse est l’anglais, sans hésiter. Quoique. Le premier album Dans les faux puits rouges et gris en 1990 contient une chanson en français, La mer. Mais c’est une reprise d’un groupe anglais, The Jazz Butchers. Ironie conceptuelle ? Les textes originaux en français arrivent timidement avec Grand public, gagnent du terrain dans Yeah ! pour prendre toute la place dans La grande musique, dernier album en date si on laisse de côté Radio qui, étant un genre de compilation, n’entre pas ici en ligne de compte. Dans le même temps, le son du groupe et sa manière de faire des chansons ont eux aussi énormément évolué.Paco Ramirez, un des membres de Gamine, qui a été dans les années 80 une des figures de la scène pop française, a produit le premier album. Dedalus, le deuxième en 1993, est est le fruit du travail des Little rabbits avec Roger Packham, alors membre des Hinnies, un groupe on ne peut plus anglais. Inflexion marquée avec le troisième album, Grand public, en 1995. Celui-là est produit par Jim Waters, alors producteur attitré du Jon Spencer Blues Explosion. La rencontre à Tucson, Arizona, dans le studio de Waters est déterminante : le son devient plus compact, plus puissant et moins « ligne claire ». Plus proche de l’énergie du groupe sur scène. Apparemment, les Rabbits ont trouvé leur producteur, puisque Waters a produit tous les albums suivants - y compris Radio, travaillé à Tucson avec Laurent Allinger. L’effectif du groupe est resté remarquablement stable ; après tout, en quinze ans sa composition a été marquée par une seule addition. Même chose du côté des producteurs : trois pour six albums dont Jim Waters pour les quatre derniers. Mais la musique, elle, a beaucoup évolué. Les chansons ont laissé une place croissante aux collages, samples, dialogues. Les compositions sont devenues plus heurtées mais aussi plus groove. Par ailleurs, à partir de 1997, les membres du groupe sont allés voir ailleurs si des fois... et justement ils y étaient aussi. Stéphane s’est mis aux platines sous le nom de Half Lalo’s. Gaëtan et Federico se sont mis à la vidéo (certaines des premières figurent sur le CD La grande musique). Olivier s’est mis à composer de son côté. En 1999, Federico, Stéphane et Laurent montent le Poiccard5têtes avec des musiciens de jazz et un vidéaste nantais. En 2001, Gaëtan tourne avec Dominique A. A peu près au même moment Eric joue avec Françoiz Breut. En 2001, Michel Poiccard d’une part et les trois autres membres des Rabbits d’autre part travaillent avec le metteur en scène et musicien Melvin van Peebles pour une soirée Come on Feet ! au Festival des 3 Continents de Nantes. En 2002, Eric, sur une idée rapportée de Tucson, adapte avec Federico Ad Nauseam, performance où les musiciens jouent, deux heures durant, une boucle. Olivier et Stéphane ont participé à tout ou partie de ces performances. En 2002, Federico participe a la création d’un hilarant site web pour Katerine. Et c’est Gaëtan qui co-réalise les diverses vidéos de promo du même. Le groupe en tant que tel est aussi devenu plus aventureux : En 1998, il mène dans le cadre du festival Fin de siècle New York un travail d’enregistrement puis de montage avec tous les musiciens invités. En 2000, le groupe participe à des résidences à Dijon (pour le festival d’art contemporain I love Dijon) et en 2001 à Bruxelles. En 2002-2003, les metteurs en scène nantais Didier et Thierry Poiraud, qui ont réalisé le clip accompagnant la sortie de Grand public en 1995 et de Yeah ! en 1998, font appel aux Rabbits pour la BO de Atomic Circus, le retour de James Bataille, leur premier long-métrage. A la clé, six chansons pour Vanessa Paradis (qui tient le rôle principal). Du coup, le dernier disque sorti, la ni compilation ni remix mais un peu quand même Radio, est à l’image du travail actuel du groupe : et si on essayait autrement ? Porté par La mer et par les concerts, le premier album des Little Rabbits s’est immédiatement bien vendu, pas loin des 30.000 exemplaires. Les albums suivants ont tous fait légèrement moins bien. Au jeu du hit-flop, le groupe en est donc pour l’heure à zéro-zéro (mais gagner aux pénos c’est quand même gagner). Pas de blé plein les fouilles, mais du monde aux concerts, une bonne audience médiatique et, surtout, les moyens de continuer à avancer. Du solide."
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