jeudi, décembre 08, 2005

 

AFX a.k.a Polygon window a.k.a R.DJames.

A l'écoute de la musique d'Aphex Twin, on imagine un duo de frères déments. Une démence due à la dégradation génétique engendrée par une trop grande succession de mariages consanguins qui les aurait poussés à la création d'une nouvelle musique inquiétante, bicéphale, mutante. Pourtant derrière ce nom étrange se cache une seule et même personne : Richard D. James. Richard D. James est née dans un ghetto pauvre de Cornouailles, au sud ouest de l'Angleterre. Il grandit avec un intérêt particulier pour le matériel électronique. "J'étais toujours en train de cogner sur quelque chose", dit-il souvent. Il finit par prendre des cours d'électronique au Kingston Polytechnic de Londres mais il abandonne au bout d'un an. A l'époque, il a déjà une masse importante de matériel bidouillé sur mesure et un stock de mélodies déjantées sur cassettes. Fin 1991, les deux premiers maxis Analogue Bubblebath 1 et 2 estampillés AFX sortent chez Mighty Force, un label local d'Exeter. Complètement opposé à l'industrie du disque et à son système de choix de mise sur le marché, Richard jongle depuis dix ans avec les noms et les contrats. En 1992, les sorties se succèdent sous différentes appellations : Power-Pill, Q-Chastic, The Aphex Twin (pour les deux maxis Digeridoo et Xylem Tube qui sont édités par les belges de R&S), AFX et Caustic Window. L'album Selected Ambient Works 85-92, enfin signé Aphex Twin, marque un tournant dans la carrière de Richard D. James. Salué par la critique, le disque va sortir Richard des sphères de la techno brute pour le tirer vers le sublime. Il signe alors avec Warp Records et se transforme en Polygon Window pour la sortie de Surfing On The Sine Waves en 1993. Il signe chez Sire Records la même année et sort en 1994 Selected Ambient Works Volume II que le New York Times qualifiera de "musique classique pour le prochain millénaire." En 1995, Richard atteint le statut de numéro un indépendant en Angleterre avec le disque ...I Care Because You Do, sa première sortie Elektra aux États-Unis. Beats déchiquetés couplés à des mélodies vérolées qui s'étendent jusqu'à une orchestration pure. Le summum pour les oreilles difficiles des quelques irréductibles férus d'avant-gardisme étant le morceau ICCT Hedral sur lequel Richard s'associe aux orchestrations du légendaire Philip Glass. Grâce à son propre label Rephlex, Richard soutient les talents de quelques figures majeures de la scène existante (µ-ziq, Squarepusher, Leila, The Gentle People...). 1996, Richard D. James Album. De l'hypnotique To Cure A Weakling Child à un Girl/Boy Song bouffé par les cordes, Richard se fait plus cohérent dans l'équilibre qui tient le disque. "C'est plus une progression", dit Richard à propos de l'album. "Je deviens plus habile avec les machines." Il admet avoir exercé un plus grand contrôle sur la qualité : "J'ai trié parmi 200 morceaux pour trouver les bons pour cet album."Richard se fait plus rare. Fin 1997, il délivre le maxi Come To Daddy où il continue d'explorer une intériorité hantée par quelques névroses tout en gardant un coté franchement ludique dans son rapport à la composition. A travers le clip de Come To Daddy (réalisé par Chris Cunningham), la vie va être donnée à l'homme au rictus figé. La légende devient visuelle et n'en est que plus traumatisante. Après ? Mars 1999, un autre maxi, Windowlicker, accompagné d'une nouvelle vidéo de Cunningham. Au programme, trois morceaux : un tube décalé, une équation malsaine et une mélodie transcendante de simplicité et de beauté. Puis : quelques shows, la composition d'une musique d'accompagnement pour une exposition de Cunningham et... l’annonce en 2000 de son retrait "définitif" de la scène musicale. C’est une histoire de MP3 qui fera ressortir Richard de sa tanière. Il oublie dans un avion un baladeur MP3 contenant plusieurs centaines de morceaux inédits. Apeuré à l’idée de voir ces titres circuler sur le net et de perdre son gagne pain, il décide de sortir un nouveau disque. Durant l’été 2001, le maxi 2 remixes by AFX (édité chez MEN : le nouveau label de Richard et Tom "Squarepusher" Jenkinson) rentre directement les charts anglais avec des remixes acid de titres de 808 State et DJ Pierre vieux de 10 ans. Après un prélude (le CD promo Come And Get Some…), Drukqs envahit enfin les bacs à la fin du mois d’octobre 2001. Les 30 morceaux, pour la plupart identifiés par des titres en gallois, balancent entre piano trafiqué et rouleau compresseur rythmique mais laissent l’impression d’un manque d’innovation. Alors que certains disques d’Aphex Twin ont en leur temps révolutionné la musique électronique, Drukqs n’est pas la bombe attendue, Drukqs est "juste" un bon album. Remplissage de luxe pour satisfaire à une fin de contrat chez Warp et ensuite profiter de sa liberté ?
THE APHEX TWIN : CLASSICS
Cette imposante compilation recouvre la première période du jeune Richard D. James, entre 1990 et 1995. Ce sont pour la plupart des morceaux de techno pure et dure, mais portant déjà la patte décalée de leur compositeur. La formule parait simple, une grosse rythmique, une basse de folie, quelques effets sonores délirants, une plage de synthés sombre en arrière-plan, et voilà un morceau "classique" d'Aphex Twin. Mais en fait, au vu de la production techno actuelle, il est très difficile de réussir à atteindre une telle efficacité. Il est très difficile de donner à ce point à l'auditeur l'envie de sauter dans tous les sens. Il est très difficile de ne pas lasser durant 6 à 7 minutes avec des bases aussi minimalistes. En clair, cette compilation est l'un des meilleurs disques de techno qu'il m'ait été donné de croiser. Le départ en force de Digeridoo ne se dément jamais au long des 75 minutes et quelques qui suivent. Digeridoo fascine par son beat à la fois limite hardcore et franchement planant. Flaphead cloue l'auditeur par un martèlement incroyable. Plus loin Tamphex transporte encore plus loin dans la galaxie de la "hard" techno irrésistible. Mais lorsque arrive Metapharstic on est loin, très loin des clichés sur cette musique "froide", "sans émotion", c'est un plaisir pur des sens à base de basses titanesques et de rythmiques dantesques, le tout étant lié par des effets sonores monstrueux. Plaisir qui se poursuit avec le QQT Mix de We Have Arrived, annonciateur du révolutionnaire Ventolin. Sons métalliques et agressifs, rythmiques saccadées, breaks effrayants, c'est une usine métallurgique en folie qui aurait adopté un groove de Terminators sous acides sulfuriques. En clair, dès 1990, l'Aphex Twin avait déjà inventé beaucoup en matière de "big beat", "jungle" et autre joyeusetés du même genre, et encore maintenant la techno est loin d'atteindre la perfection de Polynomial-C et autres Phloam. Purement et simplement fondamental, historique et indispensable.

APHEX TWIN : SELECTED AMBIENT WORKS VOLUME II
Changement radical de style avec ce double album historique (encore) de 1994. LE chef-d'œuvre du genre ambient (aux côtés du Chill Out de KLF). Une longue aventure dans une autre dimension de la musique, une expérience unique. Les morceaux sont nommés par des dégradés de couleurs, ce qui est finalement très représentatif de l'œuvre elle-même. Les échos d'univers lointains bruissent sous des claquements et autres craquements formant une rythmique désincarnée, aussi présente que fantomatique, plus loin ce sont d'étranges claviers terrifiants qui prennent en otage les conduits auditifs ; et si, pendant un instant, une mélodie guillerette s'est faufilée dans les méandres d'une machine infernale, c'est pour mieux annoncer de longs silences peuplés de frémissements synthétiques qui expriment mieux que toute définition ce que les termes fascinants et envoûtants représentent. On a parlé de musique du 3e millénaire, de bande son d'un hypothétique 2061, de divertissement pour androïdes rêvant de moutons électriques, c'est un peu tout cela, et c'est bien d'autres choses. Aime-t-on ce disque ? Prend-on vraiment plaisir à traverser cet éther sonore et sonique ? Sans aucun doute. Certains auditeurs, peu préparés à l'écoute de cette dernière folie avant l'Apocalypse, en seront pour leur frais, noyés dans des océans d'ennui ; les autres auront depuis longtemps enfoncé la touche replay et passeront plusieurs dizaines d'écoutes en boucle avant de se rendre compte qu'il y a un second disque. Chef-d'œuvre, donc.

APHEX TWIN : ... I CARE BECAUSE YOU DO
Continuant sur sa lancée, Richard D. James aborde un style totalement différent sur cet album qui est peut-être son plus grand accomplissement (c'est dire !). Nous sommes en 1995, et l'Aphex Twin s'apprête, une nouvelle fois, à révolutionner la musique électronique. I Care Because You Do est un gigantesque puzzle, à l'image de ses morceaux, un bouillant chaudron de tous les genres de musiques électroniques, une sorte de délirant best of de ce que l'on peut faire musicalement avec des machines (seul le Not For Threes de Plaid a réussi à l'égaler sur ce terrain). Passionnant d'un bout à l'autre, cet album est tétanisant. La jungle, la house, l'ambient, l'electronica, la techno pure... s'y percutent, y copulent, s'y croisent, s'y fondent, s'y perdent, donnant naissance à une musique unique et toujours géniale. C'est l'agressivité révolutionnaire de Ventolin, c'est l'efficacité de Come On You Slags !, c'est la rêverie de Mookid, c'est le groove de Cow Cud Isa Twin (bon sang les titres !), c'est la magie de ce qui pourrait être une parfaite musique de films de Next Heap With, etc.... A noter qu'au même moment, Aphex Twin délivre un titre phénoménal pour le disque de remixes du Downward Spiral de Nine Inch Nails, At The Heart Of It All, morceau qui aurait très bien pu avoir sa place sur cet album du même niveau, à l'agressivité de la rythmique répond d'impressionnantes plages de synthés majestueuses et ténébreuses, sublime. En clair, I Care Because You Do est tout aussi indispensable que les deux précédents disques et marque pour l'instant l'apogée de l'Aphex Twin.

APHEX TWIN : RICHARD D. JAMES ALBUM
Après l'apothéose du précédent album, Richard D. James revient juste un an plus tard avec un album éponyme. Il y pousse encore plus loin l'association mélodies guillerettes et humoristiques et rythmiques déjantées. Les morceaux sont en majorité très courts (enfin pour de la techno) l'album faisant à peine 35 minutes (plus court qu'un Ep, quoi). L'ensemble s'écoute sans déplaisir, et des titres comme 4 ou Girl/Boy Song, font partie de ce que l'Aphex Twin a produit de meilleur. Mais c'est franchement moins révolutionnaire que les œuvres précédentes. Ce n'est même pas plus abordable en fait, cela aurait fait un bon Ep de transition, mais c'est un album. Le style Aphex Twin commence à tourner au procédé et si la courte durée et l'entrain des morceaux font que cet album s'avère des plus réjouissants, il manque un peu de la magie du précédent. Mais le Richard D. James Album demeure un très bon disque, au milieu de la foisonnante et très inégale production de musique électronique des années 90.

APHEX TWIN : COME TO DADDY
Celui-ci, c'est un Ep, c'est clairement précisé, mais on aurait pu se tromper vu que le disque est plus long que l'album précédent. Et c'est aussi assez clairement un Ep de transition. Car là encore l'Aphex abuse de procédés connus depuis longtemps (To Cure A Weakling Child Countour Regard, Come To Daddy Mummy Mix...), bien sûr c'est finalement toujours aussi bien, mais on demande toujours plus à un génie tel que Richard James. Et si son univers psychiatrique, entre enfance pervertie et industrialisation guillerette, fait mouche (Come To Daddy Little Lord Faulteroy Mix, Funny Little Man), c'est finalement quand il se tourne vers la parodie pure des Prodigy qu'il révolutionne le plus. Ce Come To Daddy, Pappy Mix est surprenant, car il ne ressemble à rien de ce que l'Aphex a fait avant (ou alors il faut remonter aux Classics), et en voulant se moquer des Prodigy, il les enfonce purement et simplement sur leur propre terrain. Pour sûr la "jungle" sauvage qui régit la seconde moitié du morceau, c'est du Richard James pur, mais l'ensemble dégage une agressivité et une énergie qui fait plaisir à entendre. Le tout étant renforcé par un clip fabuleux et monstrueux, l'un des meilleurs (si ce n'est le meilleur) de l'année 1997. Et au final quand le Ep s'achève sur le classique mais tellement magique IZ-US, l'Aphex Twin a encore une fois remporté toute notre adhésion. Et on attend toujours avec impatience le véritable nouvel album qui changera de nouveau le visage de la musique électronique.

APHEX TWIN : WINDOWLICKER
De nouveau un Ep (et pas très long cette fois) et de nouveau presque une déception. Presque ! Car même si Aphex Twin fait toujours la même chose (en particulier sur les morceaux 2 et 3), il le fait de manière de plus en plus extrémiste. Windowlicker n'est pas un disque agréable à écouter, c'est clair, on est loin des travaux ambients des débuts. Ici c'est le bordel le plus total qui prime. Certes l'Aphex a découvert de nouvelles machines et il a appris à plus les exploiter qu'aux temps des Classics, mais le résultat est assez effrayant. C'est une collection de sons hyper travaillés qui partent dans tous les sens (je parle ici surtout du 2e morceau mais cela vaut aussi pour Windowlicker), pas de mélodie juste une belle démonstration de force. Windowlicker est un morceau largement aussi malsain que Come To Daddy (sans parler du clip), dans lequel James s'est amusé à massacrer des samples vocaux pour créer d'étranges sonorités inédites. C'est fascinant mais le concept semble rapidement tourner en rond, ensuite l'Aphex revient à ses principes habituels : explosion de rythme, micro-mélodies enfantines, ambiance lourde en fond. Windowlicker est un funk malsain pour dancefloors pervers, de l'electronica presque aussi extrémiste que celle des voisins d'Autechre. Le deuxième morceau au titre bien représentatif est aussi évident à écouter que d'essayer de calculer une équation à 5 inconnues. J'aime beaucoup même si j'ai l'impression d'avoir entendu cela pas mal de fois (chez l'Aphex Twin, mais pas seulement). Tout ce que l'on remarque c'est que sa musique se complexifie de plus en plus. Le troisième morceau, Nannou, annonce la couleur dès le titre, c'est une comptine décalée comme James en produit au kilomètre. Il faut l'avouer, c'est banal. Rien d'original dans ce morceau là (et surtout pas le coup de la boîte à musique que l'on remonte). J'aime toujours, c'est très agréable à écouter (plus facile d'approche que Windowlicker, c'est clair), mais cela ne révolutionne rien. En clair ce maxi flirte à la fois avec l'inécoutable, le génie, la banalité, la mélodie, le bordel, le malaise et le dancefloor du prochain millénaire. Le plus gros plaisir que l'on en retire c'est de se dire que Richard D. James n'a décidément pas vendu son âme au commerce et qu'il délivre ici une de ses œuvres les plus hermétiques. S'il réussit à vendre son disque ce sera auprès des fans hardcore (comme moi) ou sur la lancée d'un effet de mode et bon nombre d'acheteur vont se forcer à aimer pour paraître "in". Quelle erreur ! La musique d'Aphex Twin n'a jamais été créée pour le plébiscite, ni pour le grand public ! Et c'est pour cela qu'on l'aime.

APHEX TWIN VS BOGDAN RACZYNSKI
C'est la dure loi de la nature, le cycle inévitable de l'évolution, l'ancienne espèce dominante est peu à peu remplacée par une autre, plus faible a priori, mais mieux adaptée, plus maligne, plus en phase avec son ère. Le diplodocus Aphex Twin se voit donc grignoté par la souris Bogdan Raczynski. A la base, Bogdan est un "clone" de l'Aphex, signé par le monsieur lui-même, sur son label à lui, Rephlex, où d'ailleurs il ne signe que ses clones. Bogdan débute donc en faisant de l'Aphex, comme beaucoup d'autres (et pas seulement Radiohead). Mais, mais, mais. Il y a quelque chose d'autre chez Bogdan, dès le début on le sent, ce petit en veut, il y a d'immenses espoirs cachés derrière ses beats en délire. Petit à petit, dans le grand mouvement de l'évolution, Bogdan fait de l'Aphex, mieux que l'Aphex. Et en cette fin d'année 2001, au moment où tous les deux sortent un album acclamé par la critique, on ne peut que constater un fait tout simple : Bogdan Raczynski écrabouille Richard D. James.

L'album d'Aphex Twin, le sur-médiatisé Drukqs (qui doit signifier "best of" ou "greatest hits" ou "je me la foule pas" en langage Lourd, n'oublions pas que ce Drukqs est une compilation d'anciens morceaux !) est un hénaurme pétard mouillé qui dégouline de la cime aux racines (c'est pour la rime). 1/2 d'Aphex Twin qui s'auto-parodie (voire qui imite Bogdan, allez comprendre !) et 1/2 de remplissage. Ca nous donne un double album qui pisse dans un violon et dont on se fout éperdument dès la première écoute. A la seconde, cependant, on se rend compte qu'il y a de bonnes choses là-dedans. Sans la moindre once d'originalité ou de prises de risques, mais on discerne au moins 4 ou 5 bons, voire très bons, morceaux dans la masse. Ca fait peu, je vous l'accorde. Surtout que c'est son premier opus depuis 1996 et l'angulaire Richard D. James Lp. Ne vous attendez pas à retrouver le grand frisson de Ventolin, Girl/Boy Song ou des Selected Ambient Works (ici repris par moments note par note). Richard James est mort avec les années 90. C'est finalement bien logique. Drukqs est son chant du cygne, l'album de trop qu'il fallait pour tuer la légende. Monsieur James avait besoin de thunes, il va en avoir, il a rappelé au monde entier que sans lui il n'y aurait pas de Kid A, de Destiny's Child & co, maintenant il va falloir qu'il se bouge, il en est capable. Ou pas.

A l'inverse, l'album de Bogdan Raczynski, MyloveIlove, est une merveille du début à la fin. Expérimental tout en restant abordable, novateur en permanence même lorsqu'il paye tribu à ses inspirateurs (cf la fusion incroyable de Plaid et d'Aphex Twin sur le morceau 12), touchant, drôle, triste, bizarre, inclassable, brillant. Et pourtant on sent bien que ce n'est là qu'un disque de transition et que le petit (devenu grand) nous réserve des monuments pour dans peu de temps. L'ère 2000 lui appartient, car il vient de nous offrir là le disque le plus original de l'année. 17 morceaux et autant de prises de risque (ne serait-ce que le grandiose single, casé en toute fin d'album). Bogdan bidouille, essaie, triture, invente, ne se laisse jamais enfermer dans une formule toute faite, il touche à tout et lorsque l'on croit qu'il se repose sur ses lauriers, il fait surgir de la piste une imprévisible idée géniale. Chants désincarnés, instruments inattendus, sonorités fascinantes, mystères et humour... MyloveIlove est un album calme, apaisé, léger même dans ses touches sombres, il ne fait pas de bruit, il ne paye pas de mine. Mais il vient confirmer le talent d'un élève qui vient de dépasser son maître. L'Aphex Twin s'est arrêté sur le bord de la route, Bogdan Raczynski est désormais bien loin devant lui, et il sera bien difficile de le rattraper. Jusqu'à la prochaine passation de pouvoir ("le vrai pouvoir ne se donne pas, il se prend", n'est-ce pas ?). MyloveIlove est un disque presque bouleversant et certainement rassurant, il nous prouve que la musique ne cesse d'évoluer et que nous n'avons décidément aucune raison d'être blasés. Ouf !

Et voici la discographie de Richard D. James avant 1999 Ep : The Aphex Twin : Analogue Bubblebath (1991) AFX : Analogue Bubblebath 2 (1992) The Aphex Twin : Digeridoo (1992) The Aphex Twin : Xilem Tube ep (1992) Q-Chastic : Q-Chastic (1992) Pac-Man : Power Pill (1992) Caustic Window : Joyrex J4 ep (1992) Caustic Window : Joyrex J5 ep (1992) Polygon Window : (Quoth) (1993) Caustic Window : Joyrex J9 (1993) The Aphex Twin : On (1993) The Aphex Twin : On remixes (1993) The Aphex Twin : Words And Music (1993) AFX : Anologue Bubblebath 4 (1994) Aphex Twin : Ventolin (1994) (en 4 ou 5 version différentes...) Aphex Twin : Ventolin (the remixes) (1995)Aphex Twin : ICCT Hedral (1995) Aphex Twin : Donkey Rhubarb (1995) AFX : Hangable Auto Bulb ep (1995) AFX : Hangable Auto Bulb ep 2 (1995) Aphex Twin : Girl/Boy ep (1996) (2 version) Aphex Twin : Come To Daddy (1997) (4 versions) Aphex Twin : Windowlicker (1998) (3 versions) Albums : The Aphex Twin : Selected Ambient Works (85-92) (1992) AFX : Analogue Bubblebath 3 (1992) Polygon Window : Surfing On Sine Waves (1992) The Aphex Twin : Selected Ambient Works Volume II (1994) The Aphex Twin : Classics (1995) AFX : Analogue Bubblebath Volume 5 (1995) Aphex Twin : ...I Care Because You Do (1995) Aphex Twin : 51/13 Aphex Singles Collection (1996) Aphex Twin : Richard D. James Album (1996) Et après il y a les remixes, les compils, les collaborations, etc... mais bon, on n'est pas près d'en voir le bout...

Comments:
Cool!! t'as pensé à la petite vieille!!!
 
La vieille, c'est mon metier.
 
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