mercredi, septembre 07, 2005

 

Jusix über alles ! Skinheadz history

En octobre 1969, un morceau instrumental reggae du saxophoniste Val Bennett, Return Of Django, monte au Top 5 des ventes anglaises (Trojan) sous le nom des Upsetters. Il est produit par Lee « Scratch» Perry, qui part pour Londres avec son groupe. Le reggae commence à bien se vendre en Angleterre, notamment grâce à un nouveau public, un mouvement prolétaire venu des difficiles quartiers Est de Londres: les skinheads.
L’afflux massif de Jamaïcains à Londres à l’approche de l’indépendance de l’île (1962, comme l’Algérie) a eu pour résultat une difficile intégration. Elle se localise, entre autres, dans l’east end de Londres: Hackney. Stoke Newington, Dalston (où l’on trouve des quarante-cinq tours jamaïcains sur les stands du marché de Dalston High Street) et à Brixton, au sud. A l’école, l’intégration est difficile dans ce pays froid, humide et gris. Mais les jeunes Noirs sont débrouillards, et ils apportent avec eux une puissante culture des rues, attrayante pour une partie des jeunes prolétaires blancs. Après tout, la nationalité anglaise les unit, et c’est autour de ce dénominateur commun qu’ils s’organisent en une microculture basée sur un nationalisme exacerbé. Ainsi les premiers skinheads sont en réalité des rude boys noirs jamaïcains égarés en Grande-Bretagne, et leurs amis blancs. ils rejettent le rock et les hippies venus d’Amérique, les touristes français, et d’une manière générale les autres mouvements de jeunes et leurs styles. Les skins agressent violemment les immigrés indiens, ces « Pakis » qui se renferment sur leur culture et s’intègrent mal à l’identité britannique.
L’instrumental reggae Double Barrell de Dave & Ansel Collins (1969, premier disque du batteur Sly Dunbar) devient l’hymne de l’équipe de football londonienne Chelsea, où l’on retrouve de nombreux skinheads. Il montera au numéro un en 1970, suivi de Monkey Spanner (numéro sept en 1971) et son « heavy monster sound », un slogan repris par Madness en 1980.Les skinheads au crâne rasé adoptent le ska, le rock steady et les premiers reggaes comme musique emblématique. Une vingtaine de morceaux jamaïcains font ainsi une intrusion dans les classements des meilleures ventes britanniques, et des artistes jamaïcains comme Dandy Livingstone, Joe Mansano ou Laurel Aitken, qui vivent en Angleterre, fournissent directement de la musique à ce culte naissant. Après les premiers succès de Millie Small, des Skatalites, de Prince Buster, Desmond Dekker et Johnny Nash, parmi les morceaux appréciés par les skinheads on trouve surtout des tempos rapides. Le Long Shot (Kick The Bucket) des Pioneers, le Liquidator du Harry J. All-Star avec Winston Wright à l’orgue, le Wet Dream de Max Romeo, le Young Gifted & Black de Nina Simone chanté par Bob & Marcia Grifflths, le Sweet Sensation des Melodians... Ce sont les disques Trojan qui publient la plupart de ces succès reggae en Angleterre. Les skins se désintéresseront de la musique jamaïcaine avec l’arrivée des thèmes rastas et le ralentissement du tempo à partir de 1971.

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