jeudi, octobre 12, 2006
As you were.
Un soir de Juillet. Je suis sur une route qui traverse un pont. "Come as you are" tourne en boucle à la radio. Sa main caresse mes cheveux. En Septembre je serais loin. Mais Septembre c’est loin. J’ai 20 ans J’ai 100 ans J’ai 1000 ans. Une Austin roule dans le Sud fatal. Une soirée chaude où flotte le bruit lancinant des grillons. Vitres ouvertes je regarde les champs de blé, c’est con mais j’aime bien les champs de blé. Tout à l'heure à côté de ce foutu lac je te promettrais de ne plus écouter Come as you are et que cette nuit durera toute les nuits. Depuis que je suis gamin, je crois au pouvoir des mots, briser du metal ou des hommes simplement en choisissant le bon mot, au bon endroit et au bon moment. Le seul problème avec les mots c’est qu’ils ont de la mémoire et se souviennent de tout. Parfois une phrase arrive comme ça, comme une madeleine de Proust. "Come dowsed in mud, soaked in bleach As I want you to be". Plus jamais j’écouterais cette putain de chanson.