vendredi, août 04, 2006

 

Na-isse-tou-mite-iou.

Il a le cheveu blanc. Ca l’emmerde un peu quand il se regarde dans la glace parce que les petits jeunots de la rédac' poussent au cul pour envoyer papi en préretraite mais il se rassure aussi sec en se disant que ça fait "gars-qu’a-vécu", un vrai profil de baroudeur qu’aurait jamais quitté Boissy-le-Châtel et puis parait que ça plait aux femmes... Il aime bien ça : plaire aux femmes, d’ailleurs c’est la raison pour laquelle chaque semaine, il se fait faire ce brush ridicule qui lui coûte la peau des rustines. Et puis à quoi bon ? Il chasse ses idées noires. De toute façon, dans cinq minutes, il est à l’antenne et c’est ça le plus important. Il n’y a que pour ça qu’il reste. Il fronce un peu le sourcil, se redresse la lunette. C’est parti. Il aime avoir l’air sévère. Parle d’un ton grave sur des situations désespérées à l’autre coin du monde. Il est de tous les combats, de toutes les pandémies. Les pieds dans l’eau à chaque inondation, au cœur du cyclone chaque midi dans son costard qui le boudine. Le doigt dans l'info et le nez dans l'actu. Il est comme ça Christian Malar.

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