jeudi, mars 09, 2006
Je ne sais pas.
Cali retranscrit à la perfection les nuits glaciales d’un mois d’aout et d’un putain de soleil qui ne réchauffe pas quand elle n’est plus la…. "Je sais son regard blanc sur son lit mortuaire et l'épée de poison qui transperça mon père. Je sais les dos voûtés sous les tristes nouvelles et je sais les bruits sourds je sais les coups de pelle. Je sais les voix fanées qui s'habillent d’excuses. Et celles trop huilées emmaillotées de ruses. Je sais les longues nuits à courtiser la mort. Pendu aux mots blanchis à la chaux du remord. Mais ne me demande pas. Pourquoi elle s'en va. Je ne sais pas je ne sais pas. Je sais tous les amis qui se troquent des rêves. Aux bras de mots jaunis au goulot où l'on crève. Je sais toutes ces heures enfilées en collier. Qui oeuvrent pour la mort sans vraiment s'en douter. Et je sais que la pluie ne lave rien du tout. Qu'elle aide juste notre ennui à tenir jusqu'au bout. Je sais ces heures lentes qui gravissent la nuit. Et la lune élégante qui de travers sourit. Je sais qu'il manquera toujours quelqu'un en bout de table. Et je sais oh combien tu étais désirable. Je sais la solitude et ce goût de sang dans la bouche. La misérable habitude de finir seul dans sa couche. Je sais les tours joués par le goût de l'impossible. Je sais l'amour qui meurt dans des souffrances horribles. Je sais qu'à trop se retourner on tourne le dos au bonheur. Le reflet du visage déformé dans un lac de douleurJe sais les pieds gonflés à courir après un salaire Je sais les cÂœurs rouillés qui ne partiront plus en guerre. Je sais les doigts transis qui ne se serrent plus en poing. Et je connais l'amour terroriste poseur de bombes ou de lapins. Je sais ces grises épaves qui bavent sur la vie. Et leur sourire grave vissé par le mépris. Je sais ces nuits rassises où le sommeil nous laisse Seuls avec nos pires ennemis et criblés de détresse.