vendredi, février 10, 2006

 

Big up Mme Dagès.

Tiens j'vais m'faire un p'tit coup d'Fantomas. "Cette série, initiée en 1964 alors que André Hunebelle aligne les séries B quelconques adaptées des aventures de l’agent secret OSS117, ne reprend que de très loin la substance de l’œuvre littéraire de Pierre SOUVESTRE et Marcel ALLAIN, brillamment transposée au temps du muet par Louis Feuillade. Même si on retrouve le commissaire Juve et le journaliste Fandor, tout ici que n’est que prétexte à la gaudriole et aux grimaces de DeFunès qui renvoie illico Fantomas dans les cordes de la figuration. Jean Marais, alors au faîte de sa gloire, avait accepté d’y figurer sur les conseils de son mentor Jean Cocteau : il tient ici un double rôle, celui de Fandor et de sa Némésis Fantomas, dissimulé sous un masque bleu nuit et doublé pour l’occasion par Raymond Pellegrin. Un gadget inutile mais très vendeur ! Le premier Fantomas est une des perles de la série B française des années 60, grâce à quantité d’inventions purement jouissives encore prisées des amateurs aujourd’hui : les masques permettant à Fantomas de voler le visage de ses victimes, les cérémonies gothiques qui accompagnent chaque visite du repaire du méchant, à grand renfort d’orgue et de comparses muets (dont l’excellent Dominique Zardi), les combinaisons transparentes de Mylène Demongeot, les pitreries du duo burlesque formé par DeFunès et Jacques Dynam. Très à l’aise dans l’action, Hunebelle va jusqu’à livrer deux scènes cultes d’un dynamisme impressionnant pour l’époque : la descente tous freins coupés d’une montagne (Rien que Pour Vos Yeux l’a allègrement pillé !) et surtout la poursuite finale de vingt minutes en voiture, moto, train, hélico, bateau et sous-marin, carrément anthologique. Question gags, on peut se regarder en boucle la scène où Juve assiste à une séance de reconstitution au cours de laquelle le portrait robot de Fantomas, établi par les témoins… lui ressemble en tous points ! Le thème composé par Michel Magne, pompeusement inquiétant mais subtilement parodique, est resté culte. Fantomas se Déchaîne marque un certain essoufflement de cette formule très payante. Succès aidant, Fantomas voit ses bases secrètes s’agrandir considérablement, ainsi que les effectifs de ses sous fifres grossir à vie d’œil. En revanche, l’intrigue prétexte, s’articulant autour d’enlèvements de physiciens réputés, n’est qu’un vague prétexte à des courses-poursuites réjouissantes mais convenues. A retenir surtout un jeu de cache-cache dans un train, qu’on pourrait prendre pour une parodie de La Mort aux Trousses, quelques pitreries de DeFunès qui s’éclate bien avec son déguisement à trois bras et la fameuse DS volante lors de la poursuite finale, écrivant le mot FIN avec ses gaz d’échappement. Hunebelle fait en outre preuve de fantaisie en recourant à un générique animé qui résume toutes les péripéties du premier épisode. Fantomas contre Scotland Yard achève de transformer la série en "Louis DeFunès Show", une tendance très sensible dès le départ. Fantomas a cette fois-ci décidé de faire payer aux personnalités richissimes (nobles comme gangsters) une taxe sur le droit de vivre ! Hunebelle renoue avec le spectacle en se limitant toutefois à une partie de chasse à cour pleine de surprises et à quelques cascades estampillées "Jean Marais". Presque tous ses efforts sont investis dans l’exploitation burlesque du château écossais qui sert de décor central à l’intrigue, parsemé de chausses trappes et de pièges qui inspirent mille grimaces au commissaire Juve. Le tandem qu’il forme avec son adjoint (Jacques Dynam) fonctionne au quart de poil ! La musique de Magne est toujours là, ainsi que les masques extravagants, la voix caverneuse du méchant et l’incontournable final en forme de pirouette. Pourquoi bouder son plaisir ? Z'auriez pas une p'tite cigarette ? MameMoieraque ?

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