mercredi, novembre 14, 2007

 

Cowardcounty 28th district (Rayon Eros & Thanatos)

"Mon dieu c’est une torpille !" et "il avait du cran ce petit" que des répliques qui tuent dans ce gros nanard qu’est U571…Sorte de "Das boot" avec plein de thunes où les américains gagnent à la fin et avec une seule torpille (ouah trop forts) Et puis suite à la discussion de ce week end je me demande où se situe la normalité ? Qui peux me dire "je suis plus normal que toi ?" "La normalité c’est être marié à trente ans" me disait celui-ci, "la normalité c’est avoir une famille et un chien" me disait celui-là. "La normalité c’est être propriétaire" me répète à chaque fois mon banquier. "Propriétaire" c’est pas un peu présomptueux alors que nous ne sommes finalement propriétaire de rien, juste les "locataires" des choses que nous possédons (ou croyons posséder). Ahh la "possession"... La possession de l'autre (doit-on réellement posseder l'autre pour vivre heureux ? L'idée même d'amour cannibale ne tue t'il toute passion mysterieuse et de ce fait le rapport à l'autre ?) "l’avoir" qui guide ma vie mais aussi la votre… Est-ce ça la normalité ? La normalité c’est "l’avoir" ? Le bonheur c’est avoir ? Etre ? Enfin tout ça m’énerve. Où peut-elle bien se situer cette foutue normalité ? Dans la leçon de morale que je reçois jour après jour parce que je cherche à savoir ? Dans ma parano en gestation ? Dans mon accoutumance aux extrêmes qui ne reflète finalement que mon désir de normalité ? Dans ce papier qui est tout sauf une justification ? Dans les questions qu’on se pose façe au temps qui passe ? Et puis "normalité" est-elle synonyme de "simplicité" ? Vivre seul ou à deux ? La vraie nature de l’homme est-ce ça la "normalité" ? Ne serait-ce pas simplement la liberté de vivre ou même mieux la liberté d’être heureux ? Alors je repose la question non plus comme étant "suis-je normal" mais "suis-je heureux" ? Dans quoi trouvons-nous un peu de réconfort ? Dans les autres ? Dans soi ? Dans la prière ou dans le sexe ? Dehors ? Dedans ? Nous sommes tous différents. Et puis vous avez raison, sans doute dois-je être voyeur là où personnellement j'aurais dit curieux. Oh très certainement vous n’iriez pas taper le mot "nécrophile" ni même "coprophage" sur wikipedia mais vous regardez quand on vous dit qu’il ne faut pas de la même manière que vous sautiez dans la flaque alors que vous saviez pertinemment que votre mère allait vous foutre une tannée. Dans tout ça, ce qui me fatigue profondément, ce sont les gens qui parlent sans savoir ce qu’ils racontent. Iriez-vous me parler de Stan Lee sans même savoir qui c’est ? Non. Iriez-vous dire que vous n’aimez pas la purée sans même y avoir goûtée ? Non. Parfois je préfère que les gens ne disent rien plutôt que des choses fausses. Y a-t-il un Leatherface qui se cache en moi. Je ne sais pas. Irais-je me transformer en Columbine killer parce que j’ai du Jess Franco ou du Ruggero Deodato à la maison ? Je ne pense pas où alors je l’aurais déjà fait depuis longtemps. L’accoutumance aux extrêmes nous l’avons tous. Vous ressentez cette attirance/répulsion lorsque vous croisez un accident sur l’autoroute, vous la palpez cette fascination/dégoût devant les faits divers et autres journaux télévisés estampillés "attention certaines images peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes" version pronostic vital engagé du carré blanc. Enfin tout ça ne me dit pas ce que c’est la normalité ? Je ne sais pas. Remarquez : vous non plus, au mieux vous pensez en avoir un vague idée. C’est comme la définition du bonheur : Pour vous c’est quoi le bonheur ? Avoir du fric ? Le claquer ? Le filer à ses mômes ? Avoir des mômes ? Voyager ? Ne plus bouger ? Prendre du poids ? En perdre ? Vieillir ? Ne plus vieillir ? "Le bonheur c’est oublier qu’on va mourir" me dirait le philosophe. Et oublier la mort ça n’arrive qu’en de très rares occasions : A ma connaissance uniquement quand on rit et quand on jouit. Et les deux options ont des millions de chemins aussi tortueux et sinueux soient-ils mais qui arrivent toujours à destination. Alors la normalité ne serait-elle finalement qu’un cheminement intérieur vers un point précis ? Le bonheur ne serait-il qu’une arrivée d’étape en montagne ? Une mission accomplie par l’équipe "couple" où il faudrait avoir à chaque fois le maillot jaune (non, pas le meilleur grimpeur vous etes cons…) En fait j’en sais toujours rien en somme. "Heureux est celui qui croit sans avoir vu" me dirait l’homme de prière. Moi je dirais "heureux est celui qui sait qu’il ne sait pas". C’est vrai que "vouloir ne pas savoir" est la meilleure des protections intellectuelle en revanche elle ne donne qu’une image biaisée de la condition humaine. Elle ne reflète qu’une fausse image d’Epinal retranscrite à travers nos résidus de clichés d’éducation judéo-chrétienne, une image "travail-famille-patrie" d’avant-guerre où gazou-gazou, le papa grisonnant fait sauter ses nombreux enfants sur ses genoux. Mais que faire de notre recherche de la vérité ? Si je suis moyen sur le trip Charles Ingalls dois-je vivre comme un paria ? en permanence pointé du doigt par les mâles dominants et par les femmes fécondes ? Ce qui nous renvoi non plus à l’image du royaume des cieux mais au royaume des singes où le mâle qui fait le plus de bruits appelle la femelle au cul le plus rouge. Et si mon kiff à moi c’était de me faire talquer le fion par une vieille rombière habillée en latex rouge et passer le restant de la nuit à jouer avec ma teub, déguisé en cow boy ? C’est que je suis fou ? C’est que je suis anormal ? "Je ne fais pourtant de tord à personne" me dirait le Georges et pourtant… Etes-vous chaque nuit chez vos voisins ? Savez vous ce qui s’y passe et ce qui s’y dit ? Jean Claude, 44 ans, cadre supérieur dans une grande boite de management ne peut jouir que s’il est insulté, Michel ne peut s’empêcher d’insulter sa femme pendant l’acte, Gérard en revanche fait plutôt dans la douche dorée alors que sa femme, elle, se lève dans la nuit pour aller caresser Médor. Alors si vous ne faites pas dans tous ça seriez vous plus normaux qu’eux ? Je dirais que vous avez une sexualité différente. Mais les gens différents sont-ils des gens anormaux ? Attention vous dérapez là… Où est la limite dans la recherche du plaisir ? Où est la frontière ? Dans le dégoût de soi ? Non, ce n’est pas un critère. Dans la douleur ? Non, ce n’est pas un critère, ni la violence, ni la menace, ni la mort… "La liberté des uns s’arrête où commence celle de l’autre" me dirait l’homme de loi et je crois que c’est lui qui a raison. Il est des pratiques dangereuses : conduire sans ceinture en est une, fumer un paquet par jour, baiser sans capotes en sont d’autres autant que se larder le bide de coups de cutter. Seulement voila, ma théorie s’arrête là puisque je suis sur un terrain glissant. Si A et B sont deux adultes consentants j’insiste sur les mots "adultes" et "consentants" je ne vois aucune limite au désir. Et la santé mentale me direz vous ? J’ai toujours cette phrase de Gainsbourg qui me revient à chaque fois qu’on parle de normalité : "Pourquoi avez-vous peint vos murs en noir ?" "Parce que les murs des hôpitaux psychiatriques sont blancs". Et ma santé mentale à moi ? Défaillante comme la votre non ?
"Tous les goûts sont dans ma nature".
E.Daho & J.Dutronc
"Car tous les départs, resserrent les coeurs qui se séparent et les pleurs que tu pleures sont inutiles... Attisés par la longue distance, je serai, bien que loin de toi, tout contre toi. Plus je monte vers le nord, plus notre amour devient fort. Rêveur absent, je serai comme ça à cause de toi. Plus je m'éloigne et plus je t'aime c'est le paradoxal système."
L.Voulzy.

Comments:
stop
 
huuu dada
 
Je l'ai ramené chez moi. Pas bavard, il ne semblait pas avoir envie de parler. Il ne m'a ni donné ses tarifs, ni dit ce qu'il aimait. Aussi, il avait ce léger tic qui lui faisait tendre le cou et ouvrir la bouche. Je me suis dit que c'était l'effet d'une drogue quelconque puisqu'il n'était pas clean, ça crevait les yeux. C'était pas les signes avant-coureurs qui manquaient mais le gosse était tellement une bombe que je les ai tous ignorés. Je ne regrette pas... Attendez, lisez la suite.

Extrait du livre :
Compte rendu : Je sais qu'on n'est pas censé soumettre plus d'une fiche sur le même escort mais les circonstances sont particulières et peut-être que vous voudrez bien faire une exception ? J'ai revu Brad. Il m'a appelé d'une cabine, de but en blanc, pour savoir s'il pouvait passer chez moi. J'étais content qu'il appelle et je lui ai expliqué comment venir. Il affirme qu'il est bien Brad et que la maison où s'est déroulé notre premier rendez-vous était bien celle de Brian, et que ce dernier nous regardait à travers un miroir sans tain. Et que son grand truc, c'est de faire tourner en bourrique les mecs du site. Il m'a montré trois boîtes de pilules censées endiguer les crises provoquées par sa tumeur au cerveau. Il semblait tenir à ce que je le croie et je pense vraiment que mon Brad est celui dont tout le monde parle, mais bon, ça n'a plus grande importance.

J'ai ouvert la porte à un garçon beaucoup plus ravagé que dans mon souvenir, ce qu'il a expliqué en me racontant qu'il s'était battu avec Brian la nuit précédente. En plus d'un oeil au beurre noir salement tuméfié, une de ses oreilles était encroûtée de sang séché, et son poignet gauche était très enflé et manifestement cassé. Il souffrait beaucoup, ça se voyait, alors je lui ai proposé un valium. Il en a avalé cinq et m'a demandé s'il pouvait s'allonger et fermer l'oeil une minute. Je lui ai répondu pas de problème, à condition qu'il se désape d'abord, ce qu'il a fait avant de s'étendre sur mon canapé.
 
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